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milieu de la multitude qui se pressoit sur ses pas; il a recueilli des témoignages de respect et d'admiration qui n'étoient pas commandés par l'éclat du diadème.

Toute la contrée est couverte de ses bienfaits: les villes, les églises, les hameaux rebatis; les grandes routes, les canaux qu'il a fait ouvrir, sont des monumens que les efforts du temps et de l'ingratitude ne parviendront pas à détruire.

Les agitateurs ne peuvent plus invoquer les intérêts de la religion et de la monarchie, puisque c'est l'empereur qui a relevé les trônes et les autels. Ils n'ont plus de crédit sur un peuple tant de fois sacrifié aux passions ambitieuses de quelques individus, et tant de fois rétabli par eux; mais ils emploient la ruse, le mensonge et les menaces. Ils excitent la pitié des habitans des campagnes; ils errent dans les bois, ils parcourent les chaumières, sous prétexte de se trouver un asile contre des persécutions dont ils ne sont pas même menacés. It's répandent les craintés de levées d'hommes, et c'est par ce moyen qu'ils ont entraîné les jeunes gens, qu'ils leur inspirent le goût du vagabondage, qu'ils les exercent à toutes sortes de désordres.

Ainsi, le gouvernement n'a point à combattre une population insurgée; c'est une population amie de la paix qu'il doit secourir et protéger contre les séditieux qui l'égarent.

Les cantonnemens qu'on avoit retirés vont rentrer dans les départemens d'outre-Loire; des colonnes mobiles vont poursuivre les chefs qui se sont mis à découvert, et qu'on peut frapper maintenant sans injustice et sans erreur.

Vous aurez, M. préfet, à seconder l'ensemble de ces mesures par tous les moyens qui sont en votre pouvoir; et, pour en assurer le prompt succès, vous ferez former dans chaque commune la liste de tous les absens qu'on peut supposer à l'étranger, ou dans les rassemblemens armés.

Ces listes seront remises aux procureurs impériaux chargés d'informer et de faire prononcer, s'il y a lieu, les peines portées par le décret impérial du 6 avril 1809. Afin qu'on puisse réunir et présenter aux tribunaux les preuves constatant la légitimité de l'absence, il sera nécessaire que vous fassiez connoître mes instructions à vos administrés.

Le ministre de la police générale,
Le duc D'OTRANTE.

No. XLII.

DÉCLARATION Des citoyens de rENNES, CONVOQUÉS

LE 14 MAI, POUR LA FORMATION DE LA GARDE NATIONALE (1).

Nous déclarons solennellement aux fonctionnaires publics, au nombreux état-major nommé illégalement et arbitrairement par le comité secret de cette ville; nous déclarons surtout aux vils intrigans, aux agens

(1) N. B. cette déclaration parut à Rennes et dans toute la Bretagne où elle fut imprimée, affichée et distribuée peu de temps après le pacte fédératif.

de la tyrannie, qui, toujours les mêmes depois quiaze ans, exercent dans notre cité l'horrible et honteuse mission d'envoyer nous, nos frères et nos enfans, périr au caprice d'un tyran féroce : nous leur déclarons notre ferme et inébranlable résolution de résister à une si affreuse domination.

Nous avons juré, et nous jurons de ne pas marcher pour égorger des Français, qui, comme nous, résistent à l'oppression; nous avons juré, et nous jurons de ne pas verser notre sang pour un infàme tyran, pour de misérables régicides, pour des jacobins, des parjures, et des traîtres à leur patrie et à leur Roi,

Qu'ils partent, si bon leur semble, ces vils agens de Buonaparte; qu'ils aillent le défendre, et de la vengeance du ciel qui le poursuit, et du ressentiment des nations, que ses forfaits épouvantent: c'est là leur cause, et non celle de la patrie; mais qu'ils renoncent à la prétention de nous faire combattre contre des opprimés, contre nos frères, contre nos amis, contre notre Roi légitime et ses généreux alliés.

Nous sommes armés pour le maintien de l'ordre dans nos foyers; nous sommes armés pour comprimer les fureurs révolutionnaires; nous sommes armés pour Louis XVIII, pour le père des Français.

Tout notre sang est à lui, et nous brûlons de le répandre à son service. Vive le Roi! voilà notre cri de ralliement; c'est celui de toute la France, c'est celui de tous les vrais patriotes.

Rennes, 14 mai 1815.

(Suivent les signatures. }

No. XLIII.

LETTRE DE S. ÉXC. LE MINISTRE DE LA GUERRE, DU 28 MAI 1815, ADRESSÉE A M. LE GÉNÉRAL COMMANDANT LE DÉPARTEMENT DE LA LOIREINFÉRIEURE.

Général, les partisans de la guerre civile, tous ces gens qui n'ont d'autre patrie que leur vanité, et d'autre religion que la féodalité et la dîme; ces mêmes hommes qui, depuis vingt-cinq ans, ont fait cause commune avec les étrangers, et ont fait tous leurs efforts pour exciter la guerre extérieure et intérieure dans notre belle patrie, ont levé l'étendard de la rébellion sur quelques points de la Vendée; déjà le sang français a coulé.

De grandes mesures sont prises pour éteindre, dès son principe, cette rébellion.

Une armée de 25,000 hommes et une nombreuse artillerie sont en mouvement pour se porter sur la Loire.

Tous les bons citoyens peuvent être rassurés. Les instructions données sont d'être indulgent envers la population, qui n'est qu'égarée, et qui va contre ses intérêts, en prenant les armes en faveur de ses oppresseurs.

Mais on déploiera toute la rigueur des lois envers ces ex-nobles qui seront pris les armes à la main, et tous ceux qui sont connus pour être chefs de bandes, et ne se plaisent qu'au milieu des troubles.

Je vous recommande, général, de faire répandre chez tous les habitans où il y auroit des symptômes et

des commencemens de rébellion, ces nouvelles, et de prendre toutes les mesures pour rassurer tous ces habitans, afin que les agitateurs soient abandonnés lorsqu'ils verront tout l'appareil de nos forces.

Vous avez une grande facilité d'obtenir ce résultat par les fédérés.

Sous le règne avilissant des Bourbons, lorsque cette classe de gens, qui vient de se mettre en guerre contre l'empereur et toute la nation, avoit influence et protection, ils étoient en opposition avec les quatre-vingtdix-neuf centièmes de la nation.

Maintenant, que les quatre-vingt-dix-neuf centièmes ont pour chef l'empereur Napoléon, qui est le souverain de leur choix, souffrirons-nous les attentats de quelques milliers de furieux ?

Il est temps, général, que l'on prenne de fortes mesures qui fassent trembler les mauvais Français, et rassurent les bons.

Signé le prince D'ECKMULH.
(Journal de l'Empire du 7 juin. )

No. XLIV.

DINERS AUX ÉLECTEURS DU CHAMP-DE-MAI.

Son excellence M. le comte Carnot, ministre de 'intérieur, réunit tous les jours un grand nombre d'électeurs et de représentans. Le dîner du 29 a été terminé par des toasts 'qu'un sentiment vraiment natio

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