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» n'a pas été élevé par la nation; il est contraire à la vo » lonté nationale, puisqu'il est contraire aux intérêts dé » notre pays, et qu'il n'existe que dans l'intérêt de » quelques familles. Demandez à vos pères; interrogez >> tous ces habitans qui arrivent ici des environs : vous >> apprendrez de leur propre bouche la véritable situation >> des choses. Ils sont menacés du retour des dimes, des

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priviléges, des droits féodaux, et de tous les abus » dont vos succès les avoient délivrés; n'est-il pas vrai, » paysans?» « Oui, Sire,» répondent-ils tous d'un cri unanime; on vouloit nous attacher à la terre. Vous » venez, comme l'ange du Seigneur, pour nous sauver! » Les braves du bataillon du 5e demandèrent à marcher des premiers sur la division qui couvroit Grenoble. On mit en marche au milieu de la foule distingua par son enmentoit à chaque instant ***

thousiasme.

C'est ici qu'est née la révolution! disoient ces braves. gens; c'est nous qui les premiers avons osé réclamer les priviléges des hommes: c'est encore ici que ressuscite la liberté française, et que la France recouvre son honneur et son indépendance! »

Quelque fatigué que fût l'empereur, il voulut entrer le soir même dans Grenoble. Entre Vizille et Grenoble, le jeune adjudant-major du 7° de ligne vint annoncer que le colonel Labedoyère, profondément navré du déshonneur qui couvroit la France, et déterminé par les plus nobles sentimens, s'étoit détaché de la division de Grenoble, et venoit avec le régiment, au pas accéléré, à la rencontre de l'empereur. Une demi-heure après, ce brave régiment vint doubler la force des troupes impé

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Le lendemain, l'empereur fut harangué par la mume palite et par toutes les autorités departementales. Les dis* dac chefs militaires et ceux des magistrats etoient RCCost que des princes imposés par une des princes légitimes, et so ongigement envers des princes

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c'est qu'en un clin-d'œil, ces six mille hommes se trouvèrent parés de la cocarde nationale, et chacun d'une cocarde vieille et usée; car, en quittant leur cocarde tricolore, ils l'avoient cachée au fond de leur sac. Pas une ne fut achetée au petit Grenoble. C'est la même, disoientils en passant devant l'empereur, c'est la même que nous portions à Austerlitz! Celle-ci, disoient d'autres, nous l'avions à Marengo !

Le 9, l'empereur coucha à Bourgoin. La foule et l'enthousiasme alloient, s'il est possible, en augmentant. « Il y a long-temps que nous vous attendions, disoient tous ces braves gens à l'empereur. Vous voilà enfin arrivé pour délivrer la France de l'insolence de la noblesse, des pré→ tentions des prêtres, e de la honte du joug de l'étranger! >> De Grenoble à Lyon, la marche de l'empereur ne fut qu'un triomphe. L'empereur, fatigué, étoit dans sa calèche, allant toujours au pas, environné d'une foule de paysans chantant des chansons qui exprimoient toute la noblesse des sentimens des braves Dauphinois. « Ah! dit » l'empereur, je retrouve ici les sentimens qui, il y a vingt ans, me firent saluer la France du nom de la » grande nation! Oui, vous êtes encore la grande nation, » et vous le serez toujours!

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Cependant le comte d'Artois, le duc d'Orléans et plusieurs maréchaux étoient arrivés à Lyon. L'argent avoit été prodigué aux troupes, les promesses aux officiers. On vouloit couper le pont de la Guillotière et le pont Morand. L'empereur rioit de ces ridicules préparatifs; il ne pouvoit avoir de doutes sur les dispositions des Lyonnais, encore moins sur les dispositions des soldats. Cependant, il avoit donné ordre au général Bertrand de réunir des

riales; à neuf heures du soir, l'empereur fit son entrée dans le faubourg de.....

On avoit fait rentrer les troupes dans Grenoble, et les portes de la ville étoient fermées. Les remparts qui devoient défendre cette ville étoient couverts par le 3e régiment du génie, composé de deux mille sapeurs, tous vieux soldats couverts d'honorables blessures; par le 4° d'artillerie de ligne, ce même régiment où vingt-cinq ans auparavant l'empereur avoit été fait capitaine; par les deux autres bataillons du 5e de ligne, par le 11 de ligne et les fidèles hussards du 4.

La garde nationale et la populace entière de Grenoble étoient placées derrière la garnison, et tous faisoient retendes cris de vive l'empereur! On enfonça les portes;

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c'est qu'en un clin-d'œil, ces six mille hommes se trou→ vèrent parés de la cocarde nationale, et chacun d'une cocarde vieille et usée; car, en quittant leur cocarde tricolore, ils l'avoient cachée au fond de leur sac. Pas une ne fut achetée au petit Grenoble. C'est la même, disoient→ ils en passant devant l'empereur, c'est la même que nous portions à Austerlitz! Celle-ci, disoient d'autres, nous l'avions à Marengo !

Le 9, l'empereur coucha à Bourgoin. La foule et l'enthousiasme alloient, s'il est possible, en augmentant. «< 11 y a long-temps que nous vous attendions, disoient tous ces braves gens à l'empereur. Vous voilà enfin arrivé pour délivrer la France de l'insolence de la noblesse, des prétentions des prêtres, e de la honte du joug de l'étranger! » De Grenoble à Lyon, la marche de l'empereur ne fut qu'un triomphe. L'empereur, fatigué, étoit dans sa calèche, allant toujours au pas, environné d'une foule de paysans chantant des chansons qui exprimoient toute la noblesse des sentimens des braves Dauphinois. «< Ah! dit » l'empereur, je retrouve ici les sentimens qui, il y a vingt ans, me firent saluer la France du nom de la » grande nation! Oui, vous êtes encore la grande nation, » et vous le serez toujours! »

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Cependant le comte d'Artois, le duc d'Orléans et plusieurs maréchaux étoient arrivés à Lyon. L'argent avoit été prodigué aux troupes, les promesses aux officiers. On vouloit couper le pont de la Guillotière et le pont Morand. L'empereur rioit de ces ridicules préparatifs; il ne pouvoit avoir de doutes sur les dispositions des Lyonnais, encore moins sur les dispositions des soldats. Cependant, il avoit donné ordre au général Bertrand de réunir des

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