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pont-Delporte, Nord; Basset de Châteaubourg, Oise Lamadeleine, Orne; Roujoux père, Pas-de-Calais; Rogniat, Puy-de-Dôme; Combes Syes, Pyrénées (Basses); Eusèbe Dupont, Pyrénées (Hautes); Roujoux fils, ancien préfet en Catalogne, Pyrénées Orientales; Jean-deBrie, Rhin (Bas); Dangosse, Rhin (Haut); Fourrier, Rhône; Esnon de Saint-Céran, Saône (Haute); Ducolombier, Saône et Loire; Delagarde, Sarthe; Bondy, Seine; Girardin, Seine-Inférieure; de Plancy, Seine et Marne; Delaître, Seine et Oise; Busche, Sèvres (Deux); Pougeart du Limbert, Somme; Sainte-Suzanne, Tarn; Aubernon, Tarn et Garonne; Deferinon, Var; Heim (Alexandre), Vaucluse; Boullé, Vendée; Prouveur, nommé préfet de l'Indre, Vienne; Devanssay, Vienne (Haute); Cahouet, nommé préfet de la Haute-Loire, Vosges; Gamot, Yonne.

No. XXIV.

PROCLAMATION DU MINISTRE DE LA GUERRE AUX

SOUS OFFICIERS ET SOLDATS RAPPELÉS PAR LE

DÉCRET DU 28 MARS 1815.

Vous avez voulu votre empereur; il est arrivé : vous l'avez secondé de tous vos efforts. Venez, afin d'être tout prêts à défendre la patrie contre des ennemis qui voudroient se mêler de régler les couleurs que nous devons porter, de nous imposer des souverains, et de nous dicter des constitutions. Dans ces circonstances, c'est un devoir pour tous les Français déjà accoutumés au métier de la

guerre d'accourir sous les drapeaux. Présentez une frontière d'airain à nos ennemis, et apprenez-leur que nous sommes toujours les mêmes.

Soldats, soit que vous ayez obtenu des congés absolus ou limités, soit que vous ayez obtenu votre retraite (que vous conserveriez toujours), si vos blessures sont cicatrisées, si vous êtes en état de servir, venez; l'honneur l'empereur, la patrie vous appellent. Quels reproches n'auriez-vous pas à vous faire, si cette belle patrie étoit encore ravagée par ces soldats que vous avez vaincus tant de fois, et si l'étranger venoit effacer la France de la carte de l'Europe!

Le maréchal prince D'ECKMULH.

Paris, 10 avril 1815.

N°. XXV.

CIRCULAIRE DU PRINCE CAMBACÉRÈS, ARCHICHANCELIER DE L'EMPIRE, AUX PREMIERS PRÉSIDENS, PROCUREURS-GÉNÉRAUX, ET MEMBRES DES COURS IMPÉRIALES, DU 10 AVRIL 1815.

Messieurs,

La première pensée manifestée par l'empereur depuis son retour, c'est le désir de maintenir la paix, de consacrer tous ses soins à réparer les malheurs de l'Etat.

Mais cette paix, si nécessaire à tous, ne peut être assurée qu'autant que la France, prenant l'attitude qui lui convient, montrera aux ennemis de son repos qu'elle est exempte de toute crainte, et prête à repousser touts attaque.

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C'est dans cette seule vue, Messieurs, que l'empereur, par son décret du 28 mars, rappelle sous leurs aigles tous les braves qu'il a tant de fois conduits à la victoire. Quand de si grands intérêts sont en balance, il faut que l'opinion publique aide de toute son énergie les sages mesures du gouvernement; il faut que chaque chef de famille veille à ce qu'aucun des siens ne soit en retard pour répondre à cet appel glorieux.

Comme citoyens et comme magistrats, vous vous em→ presserez, Messieurs, de signaler à cet égard votre dé◄ vouement au bien de l'Etat. Que vos discours, que vos exemples prennent un ascendant salutaire sur toutes les classes de citoyens que leurs besoins mettent sans cesse en rapport avec vous. Plus la juste considération dont vous êtes environnés donne de force à votre influence, plus ces témoignages de votre zèle seront appréciés par S. M. Je vous invite à écrire dans le sens de la présente à MM. les présidens et procureurs impériaux des tribunaux de votre ressort.

No. XXVI.

CIRCULAIRE DU MINISTRE DE LA POLICE GÉNÉRALE A MM. LES PRÉFETS.

M. le Préfet,

Les réformes, les humiliations, les congés, tous les moyens de violence ou de séduction ont été employés pour dissoudre l'armée, qu'on désespéroit de corrompre et de faire concourir à l'asservissement de la nation. P

Un grand nombre de sous-officiers et de soldats sont

rentrés dans leurs foyers. Les uns ont profité des voies de retraite qui leur étoient ouvertes; les autres ont déserté une cause qui leur paroissoit étrangère, et abandonné une carrière où désormais tout espoir d'avancement leur étoit interdit.

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Ils n'en ont pas moins rendu des services importans à la cause de la liberté. Ils ont soutenu le courage du peuple et la résistance opposée de toutes parts aux prétentions orgueilleuses des classes anciennement privilégiées; ils ont préparé le triomphe du héros de la France qu'ils s'arment aujourd'hui pour achever et défendre leur ouvrage Le décret du 28 mars les rappelle sous les drapeaux, et ils n'ont plus à craindre d'être condamnés à vieillir dans l'obscurité des rangs; les grades, les honneurs ne sont plus réservés à la noblesse de naissance, cette fois abolie pour toujours ils redeviennent la récompense et le patrimoine commun du courage, des talens et des longs services.

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Vous remarquerez, M. le préfet, que le décret ne s'adresse point à des hommes nouveaux, mais à ceux qui connoissent le métier des armes, et qui ont quitté l'armée pour quelque cause que ce soit.,

Une ordonnance du 9 mars leur avoit déjà prescrit de rejoindre et de former des bataillons de réserve. Alors ils ont pu refuser de se rallier pour une famille qui vouloit exciter la guerre civile, et dont les malheureuses destinées sont depuis vingt ans de déchirer le sein de la France.

C'est aujourd'hui sous les couleurs nationales, sous les aigles victorieuses qu'ils doivent se réunir pour leur propre intérêt, pour la tranquillité de leurs foyers, pour la gloire et l'indépendance de la patrie.

Nous sommes en paix. L'empereur a solennellement proclamé Tintention de maintenir le traité de Paris; quel est donc le but de ces préparatifs hostiles au-delà de nos frontieres? Quand nous ne voulons prendre aucune part aux arrangemens intérieurs des Etats voisins, les Etats voisins prétendroient-ils s'arroger le droit de diriger nos affaires domestiques? Est-ce par des menaces, par les armes et par des maîtres de leur choix, qu'ils veulent dominer la France?

Et quels rois, quelles nations pourroient voir sans effroi une violation aussi inouïe de l'indépendance et des principes qui font la sûreté de toutes les nations et de tous les gouvernemens! Quel peuple, s'il n'est abruti par une longue servitude, pourroit consentir à recevoir un monarque des mains de l'étranger!

Il n'y a pas un siècle que des princes rappelés sur le trône par une poignée de factieux, en furent chassés de nouveau par la volonté du peuple. Nos pères ont vu les Stuarts fatiguant la pitié des cours de l'Europe, et mendiant honteusement leurs secours. Ils ont vu l'Angleterre affronter les menaces et les armes du continent, échapper par ce dernier acte de courage aux troubles civils, aux poignards d'une hypocrite tyrannie, et terminer une révolution qui eut, comme la nôtre, ses écarts, ses erreurs " et le besoin d'une dynastie nouvelle.

La France seroit-elle plus malheureuse? Seroit-elle rẻservée à une humiliation dont on ne trouve l'exemple dans l'histoire d'aucun peuple libre? Auroit-elle la lâcheté de souffrir qu'on lui dictât des lois lorsqu'elle a le droit et le pouvoir de rejeter toute espèce de joug, lorsque trois cent mille guerriers éprouvés dans les combats et deux millions

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