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bien en pierres et couvertes de tuiles. Les principaux édifices de Quito sont : le palais du ci-devant président, bàtiment d'un aspect sombre dont la façade est en pierre ; le palais de l'évêque, et la cathédrale, qui est loin d'être la plus belle des églises de Quito; ces trois bâtimens se trouvent sur la grande place, au centre de laquelle s'élève une belle fontaine en cuivre. Parmi les églises, celle du ci-devant collège des jésuites est regardée comme la plus belle; sa façade est en pierre et du travail le plus exquis; les piliers, d'ordre corinthien, ont 30 pieds de haut, et chacun est taillé d'un seul bloc de pierre blanche; plusieurs sculptures d'un grand mérite ornent cet édifice, dont l'intérieur a été construit sur le modèle de l'église de Jésus à Rome; sur un des murs, on voit l'inscription en marbre laissé par les académiciens français envoyés au Pérou en 1736 par l'Académie des sciences de Paris pour mesurer un degré du méridien. Viennent ensuite l'église du Sagrario et celle du monastère du Ste-Claire; cette dernière est surtout remarquable par son beau dome ellyptique. On doit aussi nommer le couvent de San-Francisco pour son immense étendue et sa belle église; le couvent de San-Diego, remarquable par sa situation délicieuse, qui rend cette retraite une des plus romantiques; enfin le grand hôpital, à cause de son architecture et de ses vastes dimensions. Quito a toujours été un lieu célèbre dans l'Amérique - Méridionale - Espagnole, par le grand nombre d'étudians qui s'y rendaient et s'y rendent encore pour étudier à son université. Après cet établissement viennent l'école normale d'enseignement mutuel, le collège, le séminaire, la bibliothèque publique du ci-devant collège des jésuites, regardée comme la plus riche de toute la Colombie. En 1826, on publiait trois journaux dans cette ville. Sous le régime espagnol, Quito était la résidence d'un commandant général; actuellement elle est le siège d'une cour supérieure de justice, d'un évèché et d'autres autorités du département. Les principaux produits de ses manufactures consistent en étoffes de coton et de laine, en beiges, flanelles, ponchos, bas, dentelle, fil, ruban de fil et autres articles de moindre importance. On ne connaît pas exactement sa population; mais tout porte

à croire qu'elle s'élève à 70,000 âmes, ce ce qui rendrait cette ville la plus peuplée de toute la république.

« Lorsqu'on a vécu, dit M. de Humboldt, pen

dant quelques mois sur ce plateau élevé, où le baromètre se soutient à om., 54, ou à 20 pouces de hauteur, on éprouve irrésistiblement une illusion extraordinaire; on oublie peu-à-peu que tout ce qui environne l'observateur, ces villages annonçant l'industrie d'un peuple montagnard, ces pâturages couverts à-la-fois de troupeaux de lamas et de brebis d'Europe, ces vergers bordés de haies vives de duranta et de barnadesia, ces champs labourés avec soin et promettant de riches moissons de céréales, se trouve suspendu dans les hautes régions de l'atmosphère; on se rappelle à peine que le sol que l'on habite est plus cifique, que ne l'est le sommet du Canigou audessus de la Méditerranée. » L'espace nous manque pour signaler au lecteur tous les lieux et les objets remarquables qui, dans un rayon de 60 milles, seraient dignes de fixer son attention; nous nous bornerons aux suivans qui nous paraissent mériter la préférence.

élevé au-dessus des côtes voisines de l'Océan-Pa

quelques-uns des majestueux colosses qui couNous commencerons d'abord par mentionner ronnent la haute vallée de Quito, en nommant le

VOLCAN DE PICHINCHA, dans les environs immédiats de Quito, remarquable par son activité et par la fameuse croix élevée sur une de ses cimes, lors de la mesure de la méridienne; le CAYAMBÉ qui a servi de signal aux académiciens français (Cayambé-Urcu ou Altar), dont le sommet majestueux est traversé par l'équateur; on peut, dit M. de Humboldt, considérer cette montagne, qui est une des plus belles qu'on puisse voir et une des plus hautes du monde, comme un de ces monumens éternels, par lesquels la nature a marqué les grandes divisions du globe terrestre; l'ANplus haut de tous les volcans du globe; sur ses TISANA, qu'à la page 942 nous avons vu être le lancs mème, à la hauteur de 4101 mètres, est située la métairie d'Antisana; on la regardait il y a quelques années, avant que l'on connût la hauteur du plateau de Titicaca, comme le lieu habité le plus haut de tout le Nouveau-Monde; le COTOPAXI, qui est le plus re

doute de tous les volcans du ci-devant royaume de Quito. En 1738 ses flammes s'élevèrent au-des

sus du bord du cratère à la hauteur de 900 mètres; en 1748 ses mugissemens furent entendus jusqu'à Honda à une distance de 200 lieues communes. La quantité de cendres qu'il vomit en 1768 fut si grande, que dans les villes de Hambato et de Tadu soir, et que les habitans furent obligés d'aller cunga, la nuit se prolongea jusqu'à trois heures avec des lanternes dans les rues. Sa hauteur est double de celle du Canigou; elle surpasse par conséquent de 800 mètres celle qu'aurait le Vésuve s'il était placé sur le sommet du pic de Ténériffe. Sa forme est la plus belle et la plus régulière de toutes celles que présentent les cimes colossales des Hautes-Andes. C'est, dit M. de Humboldt, un cone parfait qui, revêtu d'une énorme

couche de neige, brille d'un éclat éblouissant au coucher du soleil et se détache d'une manière pittoresque de la voûte azurée du ciel. La fonte subite de cette immense calotte de neige, dans la terrible éruption de 1803, causa des dégâts affreux dans le pays qui l'environne. Enfin l'ILINISSA, une des cimes les plus majestueuses et les plus pittoresques, dont les pointes mesurées trigonométriquement par Bouguer, tant au-dessus du plateau de la ville de Quito qu'au dessus des côtes de l'Océan, servirent à déterminer la valeur approximative du coefficient barométrique, doit être par conséquent placé par les physiciens à côté du Puy-de-Dôme, où Perrier, guidé par les conseils de Pascal, tenta le premier de mesurer la hauteur des montagnes à l'aide du baromètre.

Parmi les villes les plus considérables qu'on trouve dans le rayon de Quito, nous nommerons au nord de l'équateur: IBARRA, qui n'offre rien de remarquable, mais dont on porte la population à environ 10,000 âmes; OTAVALO, parce qu'on vante la beauté de ses habitans, qu'on estime de 15 à 16,000. Au sud de l'équateur: LATACUNGA, assez grande ville, qu'on nous assure avoir une population de 17,000 ȧmes, malgré les grandes pertes qu'elle a éprouvées par les terribles éruptions du Cotopaxi, qui plusieurs fois l'ont presque entièrement détruite. C'est dans le voisinage de cette ville que se trouvent deux monumens remarquables: la maison de l'Inca à Callo, et le Panecillo ou Pain-de-sucre dans ses environs. Ce dernier est une bulte conique d'environ 80 mètres d'élévation, couverte de petites broussailles; les naturels la regardent comme un tumulus élevé pour servir de sépulture à un personnage distingué; Ulloa le croit un monument militaire; il paraît probable que cette colline doit, sinon en tout, du moins en partie, son existence à la main des hommes. La maison de l'Inca, située un peu au sud-ouest du Panecillo, est un édifice de forme carrée, dont chaque côté a 30 mètres de longueur. On distingue encore quatre grandes portes extérieures et huit chambres dont trois se sont conservées. Les murs ont à-peu-près 5 mètres de hauteur sur 1 mètre d'épaisseur. Les portes semblables à celles des temples égyptiens; les niches, au nombre de 18 dans chaque division, distribuées avec la plus grande symétrie; les cylindres servant à suspendre les armes; la coupe des pierres, dont la face extérieure est convexe et coupée en biseau, tout rappelle l'édifice du Cañar. M. de Humboldt appelle l'attention sur l'étonnante conformité de construction qu'offrent tous les monumens péruviens répandus sur une ligne de plus de 450 lieues, depuis 1000 jusqu'à 4000 mètres d'élévation au-dessus du niveau de l'Océan; on dirait qu'un seul et même architecte les a tous construits. Dans le DEPARTEMENT DE L'EQUATEUR, outre Quiro et les autres lieux qui viennent d'ètre mentionnés, nous nommerons: RIOBAMBA, importante par sa population, qu'on porte à 20,000 ȧmes. АMBATO, petite ville, remarquable par sa beauté, par la bonté de ses productions et celle de son climat, par sa population et par le voisinage du célèbre Chimborazo, regardé

jusqu'à ces dernières années comme la plus haute montagne du Nouveau-Monde, mais qui a cédé son rang aux deux pics le Nevado de Sorata et celui d'lllimani, dont nous avons indiqué la hauteur à la page 936; malgré cela le Chimborazo s'élève sur toutes les montagnes de la Colombie, comme ce dome majestueux, ouvrage du génie de Michel-Ange, sur les monumens antiques qui environnent le Capitole. ESMERALDAS, misérable endroit, renommé par son excellent cacao, réputé le meilleur que l'on connaisse. GUALLABAMBA, remarquable par son chemin nommé Ladera de Guallabamba, qui durant un mille anglais est taillé dans la montagne,

Dans le DEPARTEMENT DE GUAYAQUIL : GUAYAQUIL, chef-lieu du département, une des villes les plus importantes de la Colombie par sa position, par son port, par son commerce et par sa population qu'on porte à environ 22,000 àmes. Si Guayaquil n'offre aucun édifice qui puisse attirer particulièrement les regards d'un voyageur, il possède un chantier, qui fournit de l'occupation à un grand nombre d'ouvriers; on le regarde comme le premier établissement de ce genre existant sur la côte occidentale de l'Amérique; on a eu lieu d'admirer quelques-uns des vaisseaux qui en sont sortis. Cette ville possède aussi un collège, une école de navigation et est le principal arsenal maritime de la Colombie. Son port est aussi la station ordinaire de la marine militaire de la république sur le Grand-Océan. A l'entrée du Guayaquil on voit us rocher auquel sa forme extraordinaire a fait donner le nom d'amortajado (le cadavre revêtu du drap mortuaire), parce qu'il ressemble à un corps humain sous l'habit de franciscain; M. Stevenson dit qu'à la distance de 2 à 5 milles, on en distingue très bien, la tète, le corps, les bras croisés sur la poitrine, etc. Ce même voyageur fait aussi mention d'une coutume vraiment singulière qu'il a observée dans cette ville: des hommes montent au haut des clochers, pourvus de tambours et de trompettes, avec lesquels ils accompagnent le son des cloches, comme font les Chinois avec leurs instrumens, ce qui produit une musique étrange sans être désagréable. Nous nommerons encore la petite ville de JIPIJAPA, à cause de sa fabrique de chapeaux de paille, dont on exporte une grande quantité.

Dans le DEPARTEMENT DE L'ASSUAY: CUENCA, ville épiscopale, assez bien bàtie, située à 1279 toises au-dessus du niveau de la mer. Le ci-devant couvent des Jésuites et le palais épiscopal passent pour être ses principaux édifices. On porte à environ 20,000 âmes sa population, dont une partie considérable est occupée dans les manufactures de coton, de chapeaux et dans la fabrication de confitures estimées et d'un fromage qui ressemble beaucoup au parmesan. Cuenca possède un collège et un séminaire.

A environ 30 milles de Cuenca s'élève le fameux Paramo d' Assuar, dont les terribles tourmentes font périr tous les ans des voyageurs ; il donne le nom au département. Dans ses environs on trouve plusieurs ruines de monumens péruviens; elles sont encore assez importantes pour

que nous leur consacrions quelques lignes. Nous nommerons d'abord : les magnifiques restes de la grande chaussée construite par les Incas; ils se trouvent à une hauteur qui surpasse de beaucoup celle de la cime du pic de Ténériffe. Vient ensuite l'Inga pilca (la forteresse du Cañar). Cette forteresse, dit M. de Humboldt, si l'on peut nommer ainsi une colline terminée par une plateforme, est bien moins remarquable par sa grandeur que par sa parfaite conservation. Un mur de grosses pierres de taille s'élève à la hauteur de 5 à 6 metres et forme un ovale très régulier, dont le grand axe a près de 38 mètres de longueur. Au centre de l'enceinte s'élève une maison qui ne renferme que deux pièces et qui primitivement n'avait pas de fenêtres, ainsi que tous les autres monumens' péruviens et les maisons découvertes à Pompeia et à Herculanum; son toit incliné la fait ressembler aux maisons européennes. M, de Humboldt fait observer que les toits inclines sont connus des indigenes de la côte Nord-Ouest de l'Amérique, et ils l'étaient même dans l'EuropeMéridionale dès les temps les plus reculés. Ce monument militaire servait de logement aux Incas, lorsque ces princes passaient de temps en temps du Pérou au royaume de Quito. Les fondations d'un grand nombre d'édifices que l'on trouve autour de l'enceinte, annoncent qu'il y avait jadis au Cañar assez de place pour loger le petit corps d'armée, par lequel les monarques péruviens se faisaient suivre dans leurs voyages. Si les ruines du Cañar, ajoute M. de Humboldt, n'offrent point les pierres énormes des édifices de Cuzco et des pays voisins, elles sont en revanche remarquables par l'extreme beauté de leur coupe; la plupart sont jointes sans aucune espèce de ciment. Cependant on reconnait ce dernier dans quelques-uns des bâtimens qui entourent la citadelle et dans les trois maisons de l'inca, au Pullal. « Les Péruviens, continue ce savant, ont montré une habileté étonnante à tailler les pierres les plus dures. Au Cañar, on trouve des canaux courbes creusés dans le porphyre pour suppléer aux gonds des portes. La Condamine et Bouguer ont vu, dans des édifices construits du temps des Incas, des ornemens de porphyre représentant des mufles d'animaux, dont les narines percées portaient des anneaux mobiles de la mème pierre. L'architecture péruvienne ne s'élevait pas au-delà des besoins d'un peuple montagnard; elle ne connaissait ni pilastres, ni colonnes, ni arcs en plein cintre née dans un pays hérissé de rochers, sur des plateaux presque dénués d'arbres, elle n'imitait pas, comme l'architecture des Grecs et des Romains, l'assemblage d'une charpente en bois; simplicité, symétrie et solidité, voilà les trois caractères par lesquels se distinguent avantageusement tous les édifices péruviens ». Enfin, l' Ynga-Chungana, dit aussi le Jeu de l'Inca; c'est un siege entoure d'une enceinte, le tout creusé dans le roc. Vu de loin, il ressemble à un canapé, dont le dos est orné d'une sorte d'arabesque en forme de chaîne. En entrant dans l'en

ceinte ovale, on voit qu'il n'y a de siège que pour une seule personne, mais que cette personne est placée d'une manière très commode et qu'elle jouit de la vue la plus délicieuse sur le fond de la vallée de Gulan. Une petite rivière serpente dans cette vallée et forme plusieurs cascades dont on aperçoit l'écume à travers des touffes de gunera et de mélastomes. « Ce siège rustique, dit M. de Humboldt, ornerait les jardins d'Ermenonville et de Richmond, et le prince qui avait choisi ce site n'était pas insensible aux beautés de la nature; il appartenait à un peuple que nous n'avons pas le droit de nommer barbare. >>

LOXA, petite ville, avec un collège; c'est dans son voisinage qu'on voit ces vastes forêts où l'on coupe l'arbre qui fournit le fameux spécifique contre les fièvres intermittentes, employé avec tant de succès contre tant d'autres maladies et connu sous le nom de cascarilla de Loxa ou quinquina. Des forêts de cet arbre précieux et d'une qualité excellente se trouvent aussi dans les montagnes de Mérida, de Santa-Fe, de Popayan et de Quito. ZARUMA, petite ville, à laquelle on accorde de 4 à 6000 habitans, importante par ses riches mines d'or. SAN-JAEN DE BRACAMOROS et SAN-FRANCISCO DE BORJA, petites villes perdues pour ainsi dire au milieu des solitudes, au-delà desquelles s'étendent de vastes terres peu connues, où vit un grand nombre de tribus sauvages indépendantes. Quelques-unes, comme les Xibaros, après avoir secoué le joug des Espagnols et massacré tous ceux qui se trouvaient dans leur territoire, leur font une guerre à mort. Ces pays offrent des lavages d'or très riches. Les cartographes et les géographes continuent à figurer et à dé. crire les villes fondées par les missionnaires, quoique depuis bien des années elles aient cessé d'exister. Au nord-ouest de San-Jaen de Bracamoros et proprement entre les villages indiens d'Ayavaca dans la république du Pérou et de Guamcabamba dans ce département, on voit sur le dos des Cordilleres, à 1400 toises de hauteur dans le Paramo de Chulucanas, les ruines de l'ancienne ville de CHULUCANAS, très remarquables, dit M. de Hum-{ boldt, par l'extrême régularité des rues et de l'alignement des édifices. Les maisons, construites en porphyre, sont distribuées en huit quartiers formés par des rues qui se coupent à angle droit. Chaque quartier renferme 12 petites habitations, de sorte qu'il y en a 96 dans la partie encore subsistante. Ces maisons, comme celles d'Herculanum, ne présentent qu'une seule pièce, dont la porte donnait probablement sur une cour intérieure. Au centre des huit quartiers se trouvent les restes de quatre grands édifices de forme oblongue; ils sont séparés par quatre petits bàtimens carrés, occupant les quatre coins. A la droite de la rivière qui borde la ville, on découvre des constructions très bizarres qui s'élèvent en amphithéâtre : la colline est divisiée en six terrasses, dont chaque assise est revêtue en pierre de taille. Plus loin se trouvent les fameux bains de l'Inca

RÉPUBLIQUE DE VENEZUELA.

Cette république comprend les 4 départemens de la ci-devant république de Colombie, qui correspondent à l'ancienne

capitainerie générale de Caracas. Le tableau suivant offre les départemens et leurs subdivisions respectives.

TABLEAU DES DIVISIONS ADMINISTRAtives de la république de venezUELA.

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MARACAYBO; Perija; Gibraltar; Alta-Gracia.

Coro; Paraguana; Carigua; Tocuyo.
Truxillo; Carache; Escugue.

Merida; Bayladores; La Grila; Mucuchies; Egido; San-
Cristoval

DÉPAKT. DE L'ORÉNOQUE (Orenoco).
Province de Varinas

Province d'Apure.

....

Prov. de Guyane (Guayana).

DÉPARTEMENT DE MATURIN.

VARINAS (Barinas); Guanare; Obispos; Araure; Ospino; Nutrias.

Achagua; San-Fernando; Mantecal; Payara.

Angostura (San-Thomas-d'Angostura; Nueva-Guayana); Vieille-
Guyane (Guayana-Vieja); Upala; Caycara; Esmeralda.

Province de Cumana . . . . CUMANA; Cariaco; Guiria; Carupano; Cumanacoa: Maturin Aragua; Maniquarez.

Province de Barcelona... Prov. de Marguarita (île de.) DEPARTEMENT DE VENEZUELA. Province de Caracas Province de Carabobo

Barcelona; El Pao; San-Diego; Piritu.

Asunpcion; Pampatar. Les ilots Coche et Cubagua.

CARACAS; La Guayra; Victoria; Maracay; Calabozo; los Reyes (San-Sebastian de los Reyes).

. Valencia; Puerto Cabello; Tocuyo; Carora; San-Carlos; SanFelipe; Aroa.

rivalise avec Bogota et Quito, étant le siège d'une université de premier rang, d'une école normale d'enseignement mutuel, d'un collège, d'un séminaire et de plusieurs autres établissemens littéraires. Elle est aussi le centre d'un grand commerce avec les vastes contrées qui forment le département dont elle est le chef-lieu.

Dans ses environs immédiats nous citerons : LA GUAYRA, petite ville de prés de 4000 àmes, avec un mauvais port et dans un climat très malsain, mais très importante par son commerce, étant le port par lequel Caracas fait ses expéditions

CARACAS, autrefois capitale de la capitainerie générale de ce nom, et maintenant de la république de Venezuela et du département de ce nom. Avant le tremblement de terre, qui en 1812 la ruina presque entièrement, cette ville se distinguait par plusieurs beaux édifices et par une population qui était élevée au-dessus de 45,000 âmes. Bâtie dans une vallée délicieuse, à 54 toises au-dessus du niveau de la mer et au pied du pic de la Silla, baignée par quatre petites rivières, elle avait auparavant des rues bien alignées et des maisons très belles. Caracas est le siège d'un archevêché et s'est rele-maritimes. Plus loin et dans un rayon de 60 milvée en partie de ses ruines; mais la guerre et les maux qui l'accompagnent l'ont empêchée de se rétablir entièrement. Cette ville a été le théâtre de plusieurs grands évènemens, depuis la guerre de l'indépendance, et a fait de grands efforts pour se séparer de la Colombie, afin de former un état entièrement distinct. Sous le rapport de l'instruction publique, Caracas

les nous nommerons: LA VICTORIA, petite ville assez florissante, qu'on nous assure être la plus peuplée du département après Caracas. MARACAY, gros village, dans une position délicieuse, dans la vallée d'Aragua, près du beau lac Tacarigua ou de Valencia; on regardait, il y a quelque temps, son église comme la plus belle de la province

Les autres villes principales de la république sont :

DANS LE DEPARTEMENT DE ZULIA: MARACAYBO, assez jolie ville, située sur le bord occidental du détroit qui sépare la lagune de Maracaybo du golfe de ce nom. Elle est défendue par trois forts, dont celui de la Barra est le principal; elle a aussi plusieurs chantiers, sur lesquels on eonstruit des bâtimens; un des plus beaux appartient au gouvernement. Maracaybo possède un collège et une école de pilotage. Malgré les pertes éprouvées pendant la derniere guerre, cette ville fait encore un commerce assez important et paraît compter environ 20,000 habitans.

CORO, ville très déchue depuis 1636, époque à laquelle on transféra à Caracas le siège du gouvernement; aujourd'hui, malgré les navires qui en assez grand nombre fréquentent son port, sa population reste au-dessous de 4000 àmes. ToCUYO, petite ville, importante par son industrie et par sa population. MERIDA, avec environ 5000 habitans, une université du second ordre et un collège.

Dans le DEPARTEMENT DE L'ORÉNOQUE: VARINAS, petite ville très florissante avant la guerre, et dont la population est descendue de 10,000 à 3000 âmes. GUANARE, importante par sa population et par son collège. MANTECAL, la plus peuplée de la province d'Apure, quoiqu'elle ne compte que 3000 habitans. ANGOSTURA OU NUEVAGUAYANA (Nouvelle-Guyane), petite ville épiscopale située sur l'Orénoque; la guerre a beaucoup diminué sa richesse, son commerce et sa population; cette dernière ne s'élève plus qu'à 3000 ames. Malgré cela, Angostura est encore la ville la plus importante de toutes celles que baigne l'Orénoque; on y a établi un collège. GUAYANAVIEJA (Vieille-Guyane), ville fortifiée, dans un climat excessivement malsain. CAYCARA, petite bourgade sur l'Orénoque, remarquable par des rochers de syénite et de granit couverts de figures symboliques colossales, représentant des crocodiles, des tigres, des ustensiles de ménage et les images du soleil et de la lune. En rappelant ce que nous en avons dit à la page 974, nous ajouterons, avec M. de Humboldt, qu'il existe des monumens semblables à Urbana sur l'Orénoque, entre les sources de l'Essequebo et du Rio-Branco, et dans la vaste plaine boisée qu'entourent l'Orénoque, l'Atabapo, le RioNegro et le Cassiquiare, entre le 2o et le 4o parallèles. Ces dernières sculptures sont d'autant plus importantes qu'elles se trouvent dans un coin de terre inhabité et environné de peuplades sauvages, descendues au degré le plus bas de la barbarie, et bien éloignées de pouvoir graver le moindre hieroglyphe sur les rochers. ESMERALDA, misérable hameau, remarquable par sa position sur le haut Orénoque, et auquel les granits du pic de Duida, pris pour des émeraudes, ont valu le nom brillant qu'il porte; c'est un lieu de mission. Avant de quitter les vastes solitudes de ce département, nous devons dire un mot sur le pays fabuleux qui a tant occupé les géographies; sur le PAYS D'ELDORADO. Nous le ferons en répétant ce qu'en a dit notre savant ami, M. Jules de Blosseville, dans ses Explorations de l'A

mérique, article dans lequel il a résumé avec érudition et un talent remarquable toutes les découvertes faites dans l'Hémisphère-Occidental; ce beau travail que cet officier de marine a entrepris pour le Tableau Physique, Moral et Politique des cinq parties du Monde, a été publié dans une Revue mensuelle, à laquelle nous l'avons communiqué. « C'est dans cette vaste portion de l'Amérique, dit M. de Blosseville, comprise entre l'Amazone, l'Orénoque, les Cordillères et l'Atlantique, que l'on doit placer le berceau de la fable géographique la plus célèbre, celle du pays d'Eldorado, source inépuisable de richesses. A l'époque de la découverte, les Péruviens, les Indiens de Venezuela et ceux de Bogota en parlèrent simultanément. Sa recherche excita le zèle avide de plusieurs hommes entreprenans, et les découvertes qu'elle occasiona en firent un épisode remarquable dans l'histoire de la géographie. Tous les rapports semblaient s'accorder pour mettre ce pays au centre de la Guyane. Les plus grands efforts furent tentés du côté de Venezuela, et l'expédition la plus saillante eut pour chef le chevalier allemand Philip de Hutten, qui conduisit en 1541-1545 une petite troupe d'Espagnols de la côle de Caracas jusqu'aux environs du lac Parime, auprès d'une ville des Omaguas, dont il exagéra l'importance. Une entreprise moins heureuse encore fut dirigée vers cette opulente région, une vingtaine d'années après, par Pedro Malaver de Silva. En 1586, Antonio Berrio y Oruna, séduit par la même espérance, descendit de la cordillère de Bogota dans les plaines de l'est, s'arrêta sur les bords de l'Orénoque et y fonda la ville de San-Thomè ou de Vieja-Guayana. Plus tard Walter Raleigh, cet homme si instruit, si capable et si célèbre par son zèle malheureux pour la découverte des pays négligés, celle des mines et les progrès du commerce, porta ses vues vers l'Eldorado; en 1695 et 1696 il visita les rivages de la Guyane et le cours de l'Orénoque on sait qu'il paya ses services de sa tète. L'espoir d'arriver à ce pays attrayant avait déjà donné naissance aux expéditions fameuses de Gonzalo Pizarro, de Belalcazar, de Quesada; il devait exciter plus tard celle de Soarres vers la province de Charcas, et il avait conduit Federman de Venezuela à Santa-Fe de Bogota. Enfin, pour terminer le récit de ces courses ingrates vers un but chimérique, il faut parler ici d'Antonio Santos, qui en 1780, partit de San-Thomé sur la foi d'un prétendu Indien de Parime. Après 500 lieues de chemin, son guide l'abandonna, ses compagnons périrent el il tomba seul dans les mains des Portugais. »

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Dans le DEPARTEMENT DE MATURIN: CUMANA, ville très déchue, quoique sa population s'élève encore à près de 10,000 àmes; elle est importante par ses fortifications, son commerce et par sa baie superbe. MANIQUAREZ, renommée par sa poterie faite par des Indiens d'après leurs anciennes méthodes de fabrication; CUMANACOA, par son tabac et ses eaux minérales; CARIACO, très petite, mais importante par son port, les produits de son agriculture et son commerce; ARAYA, jadis très importante par ses riches sa

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