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société d'agriculture, la bibliothèque, le jardin botanique et les pépinières doivent aussi être mentionnés. Ajaccio est la patrie de Napoléon Bonaparte. Population: 9000 habitans.

Nous citerons encore dans ce département: BASTEA, sur la côte orientale de l'ile, la plus grande, la plus commerçante et la plus peuplée de toutes les villes de la Corse, autrefois capitale, aujourd'hui simple chef-lieu d'arrondissement, et résidence du gouverneur de la 17a division militaire, qui n'embrasse que ce département; elle a un petit port, un collège, une société d'instruction et une bibliothèque. CALVI, avec un excellent port sur le golfe de ce nom et une pépinière; CORTE, au milieu des montagnes et dans une position élevée, et SARTENE, sont trois villes très petites et chefs-lieux d'arrondissement. Dans les environs de Corte on voit le beau pont de Vec chio, qui s'élève à 120 pieds au-dessus d'un torrent. Ile Rousse, dans l'arrondissement de Calvi et Bonifacio dans celui de Sartène, très

petites villes, assez commerçantes, avec un port. Dans les parages de Bonifacio, on fait la pèche

du corail, qui s'étend jusqu'au cap Corse. Porto Vecchio, dans le mème arrondissemement, très petite ville, importante par son port spacieux et par sa saline, la seule qui existe en Corse. POSSESSIONS. Quoique les possessions de la monarchie Française hors de l'Europe ne soient pas de beaucoup aussi étendues qu'elles l'étaient avant le malheureux traité de 1763, il lui reste encore des colonies importantes que le lecteur trouvera décrites dans les articles Asie, Afrique et Amérique françaises. La surface de tous les pays, formant la monarchie Française, peut être évaluée à 188,000 milles carrés, et leur population montait au commencement de 1831 à 34,000,000 habitans. Si l'on voulait comprendre dans ces calculs tout le ci-devant état d'Alger, dont une partie seulement est occupée par les troupes françaises, on pourrait alors porter toute la superficie de la monarchie à 258,000 milles carrés.

CONFÉDÉRATION SUISSE.

POSITION ASTRONOMIQUE. Longitude orientale. Entre 3° 43′ et 8o 5'. Latitude, entre 45° 50′ et 47° 49′.

DIMENSIONS. Plus grande longueur. Depuis la Vattay, dans le canton de Vaud, jusqu'à Martinsbruck, dans le canton des Grisons, 180 milles. Plus grande largeur. Depuis Chiasso, extré mité méridionale du canton du Tessin, jusqu'à Ober-Bargen, extrémité septentrionale du canton de Schaffouse, 120 milles.

CONFINS. Au nord, la monarchie Française, le grand-duché de Bade, le royaume de Wurtemberg, et le Tyrol dépendant de l'empire d'Autriche; à l'est, le Tyrol et le royaume Lombard-Vénitien, dépendant de l'empire d'Autriche; au sud, les royaumes Lombard-Vénitien et Sarde; à l'ouest, la monarchie Française, savoir: les départemens de l'Ain, du Jura, du Doubs et du Haut-Rhin.

PAYS. La Confédération actuelle sc compose de presque tous les pays qui formaient l'ancienne, moins quelques-uns qui ont été détachés en 1803, et plus quelques autres qui, à la même époque, y ont été ajoutés. Voyez-en les détails à l'article

Gouvernement.

MONTAGNES, La Suisse n'est à propre

ment parler qu'un plateau très élevé, sillonné de plusieurs chaines de montagnes qui appartiennent toutes au SYSTÈME ALPIQUE. Leurs points culminans sont le Monte-Leone ou Simplon, élevé de 1805 toises dans la chaine Principale; le Finster-Aar-Horn, haut de 2206, dans la chaîne Septentrionale ou Alpes Bernoises; le Recullet de 880, dans celle du Jura. Toutes ces montagnes, semblables à un vaste réseau, l'enveloppent et la coupent de tous côtés. « Les phénomènes gigantesques des glaciers y commandent puissamment l'attention du physicien; le géologue y interroge le gisement des roches primitives sur lesquelles le temps n'a pas encore gravé son empreinte destructive. Là, jaillissent les fleuves qui arrosent et fécondent l'Europe. Là, dans le cours de la même journée, on éprouve les chaleurs insupportables de l'Espagne et le froid glacial de la Laponie; là aussi, le botaniste passe de la vigne au châtaignier, de celui-ci au rododendron, ensuite au lichen rabougri qui tapisse les rochers sur l'extrême frontière du règne végétal. La gentiane, le silène, le thym répandent des parfums délicieux dans ces régions élevées, où le voyageur re

cueille la fraise au pied du glacier. Le vacher conduit en été ses troupeaux sur ces sommets; libre, robuste, gai, il a toujours près de lui sa fidèle compagne, dont la candeur et le visage riant rappellent le temps des patriarches.

« Les forêts alpines sont peuplées de gibier de toute sorte. Le Lammergeyer, le plus grand oiseau, après le condor d'Amérique, y a placé son nid; le chamois, le daim, le cerf, le bouquetin, dont la race est presque éteinte, offrent au chasseur du Valais et de l'Oberland une source intarissable de gains et de dangers. Il est impossible de communiquer aux autres par la magie de l'éloquence, le doux calme qu'on respire dans ces régions aériennes. On ne saurait jamais décrire l'aspect de ces colosses enveloppés de nuages et de glaces éternelles; ni la multitude de fleurs qui émaillent les prairies alpines et contrastent par la vivacité de leurs couleurs avec le vert foncé des sapins; ni le châlet solitaire qui s'appuie au rocher, ni le troupeau qui paît sur le bord des précipices, ni les ruisseaux qui en découpent les parois noirà tres de filets argentins, ni les lacs en feu aux éclats du soleil naissant et semblables à des nappes d'argent liquide aux rayons de la lune. Pour pouvoir se former une idée exacte des Alpes il faut les avoir visitées. » C'est ainsi que s'exprime M. le comte Dandolo, auteur des Lettere sulla Svizzera, dans une note qu'il nous a fournie sur cette partie de l'Europe, qu'il connaît si bien et qu'il continue à décrire avec un talent remarquable.

LACS. Parmi les nombreux lacs de la Suisse il faut distinguer: ceux de Constance (Boden-See), de Genève (GenferSee), le Majeur (Maggiore ou LangenSee) et de Lugano, dont une partie seulement lui appartient; et les lacs de Neufchâtel (Neuenburger-See), de Morat (Murtner-See), de Bienne (BielerSee), de Zurich (Zurcher-See), des Quatre Cantons (Vier-Waldstaetter-See) appelé aussi lac de Lucerne; de Zug (Zuger-See), de Wallenstadt (WallenSee), de Brienz (Brienzer-See), de Thun (Thuner-See), de Sempach (SempacherSee), qui lui appartiennent entièrement. Les lacs de Constance, de Genève, de Neufchâtel, de Zurich et de Lucerne et le lac Majeur sont les plus grands. FLEUVES Toutes les eaux qui arrosent

la Suisse appartiennent à quatre fleuves': le Rhin, le Rhône, le Pô et le Danube, qui aboutissent à l'Océan-Atlantique, à la Méditerranée, à l'Adriatique et à la mer Noire.

L'OCEAN ATLANTIQUE ou la MER DU NORD reçoit:

Le RHIN qui est formé dans les Grisons par la réunion de trois branches, le RHIN-ANTÉRIEUR et le RHIN-POSTÉRIEUR (Hinter-Rhein), traverse (Vorder-Rhein), le RHIN-DU-MILIEU (Mittler-Rhein) le canton des Grisons, sépare celui de Saint-Gall du Tyrol, traverse le lac de Constance, le canton de Schaffouse et touche la frontière de ceux de Zurich, d'Argovie et de Bâle. Après avoir traversé la capitale de ce dernier, le Rhin poursuit son rendre ensuite à travers les Pays-Bas dans la mer cours entre la France et l'Allemagne, pour se du Nord. Ses principaux affluens dans la Suisse sunt la Thur, qui traverse les cantons de Saint-Gall et de Thurgovie et est grossie à la droite par la Sitter; l'Aar, qui est le plus grand cours d'eau qui appartienne entièrement à la Suisse; il prend sa source dans le canton de Brienz et de Thun, passe par Thun, Berne et Berne, où il traverse l'Oberhasli, les lacs de Arberg; traverse les cantons de Soleure et d'Argovie en passant par les villes de Soleure, Aarau et Brugg. L'Aar reçoit à la gauche la Sarine (Saane), qui traverse le canton de Fribourg, et la Thiele, qui décharge les lacs de Neufchâtel, de l'Aar de Bienne et de Morat. Les principaux affluens (Gross-Emmen), qui traverse les cantons de Berne et de Soleure; la Reuss, qui naît au mont Saint-Gothard, traverse le canton d'Uri, le lac de Lucerne, baigne cette ville et traverse le canton de ce nom et l'Argovie; la Limmal, nommée baigne les cantons de Glaris, Saint-Gall, Schwitz, Linth dans la partie supérieure de son cours, Zurich et Argovie, en passant par Glaris, Zurichi

la droite sont la Grande-Emmen

et Baden, et en traversant le lac de Zurich; son embouchure est un peu au-dessous de celle de la Reuss.

La MÉDITERRANÉE reçoit:

Fourche dans le Valais, traverse ce canton ainsi
Le RHÔNE, qui prend sa source au mont de la
passant par Brigg, Martigny et Genève; ensuite it
que le lac de Genève et le canton de ce nom, en

entre en France. Aucun de ses affluens n'est assez
considérable pour être décrit.

L'ADRIATIQUE reçoit:

Le Pô, qui est le plus grand fleuve de l'Italic; qui naît au pied du Saint-Gothard, traverse le celui-ci reçoit à la gauche le Tessin (Ticinio), canton auquel il donne son nom ainsi que le lac Majeur et aboutit au Pò dans le royaume Lombard-Vénitien. La Maggia et autres rivières entrent dans le lac Majeur à droite, tandis que la Tresa y décharge à la gauche le lac Lugano.

La MER NOIRE recoit:

Le DANUBE, dont le cours supérieur appartient à l'Allemagne ; ce fleuve reçoit à la gauche l'Inn, qui prend sa source dans les glaciers de la Maloya,

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CANAUX. La Suisse n'en manque pas, quoique les géographes gardent presque tous le silence sur leur compte. A la vérité ils ne sont pas grands, mais ils sont trop importans pour ne pas être mentionnés. Les plus considérables sont les canaux de la Linth, dont l'un, de 5292 mètres, conduit cette rivière depuis Mallis jusqu'au lac de Wallenstadt; l'autre, de 18,645, mène cette même rivière, réunie à la Maagh, du lac de Wallenstadt à celui de Zurich. Ces travaux hydrauliques ont coûté près de 1,300,000 francs, fournis par le patriotisme désintéressé de plusieurs Suisses. Viennent ensuite les travaux hydrauliques de la Kander et la partie de l'Aar comprise entre le lac de Thun et la ville de Berne dans le canton de ce nom; de la Rengbach, dans celui de Lucerne, et du Glatt dans le canton de Zurich. On se propose aussi de corriger les défauts des lits actuels de la Thill inférieure et de l'Aar, pour baisser de 3 ou 4 pieds le niveau moyen des lacs de Neufchâtel, de Bienne et Morat, ainsi que de reprendre les travaux commencés vers la moitié du xvine siècle pour faire communiquer le lac de Neufchâtel avec celui de Genève.

ETHNOGRAPHIE. Tous les habitans de la Suisse appartiennent à deux souches principales à la GERMANIQUE et à la GRECO-LATINE. La première comprend les Suisses Allemands, qui vivent dans les cantons de Zurich, de Lucerne, d'Uri, de Schwitz, d'Unterwald, de Glaris, de Zug, d'Appenzell, de Saint-Gall, de Thurgovie, de Schaffouse et d'Argovie; dans la plus grande partie des cantons de Berne et de Bâle; dans une partie assez considérable de ceux de Soleure, de Fribourg, du Valais et des Grisons, dans quelques communes de celui de Vaud, et dans celle de Bosco dans le canton du Tessin; ils forment presque les 14 vingtièmes de la population totale de la Confédération. La souche GRECO-LATINE comprend les Français, qui vivent dans les cantons de Neufchâtel et de Geneve; dans presque tout celui de Vaud; dans une partie des cantons de Soleure, de Fribourg et du Valais, et dans les pays du Jura qui appartiennent à ceux

de Bâle et de Berne; ils forment un peu plus des 4 vingtièmes de la population totale de la Suisse. Les Italiens sont beaucoup moins nombreux ; ils n'habitent que le canton du Tessin, quelques vallées des Grisons et quelques localités du Valais, sur le Simplon et la belle route qui y mène. Les Romans ou Rhétiens sont encore moins nombreux que ces derniers; on ne les trouve que dans les Grisons, dans l'Oberland, vers les sources du Rhin, et dans les deux Engadines. La SOUCHE SEMITIQUE compte environ deux mille Juifs, dont la plupart vivent dans l'Argovie. Nous croyons devoir faire observer que la langue allemande est employée dans les affaires générales de la Confédération, ainsi que dans les affaires particulières de tous les cantons, excepté dans ceux du Tessin, de Vaud, de Neufchâtel et de Genève; que cette langue ne compte pas moins de trente-cinq dialectes principaux; qu'on en distingue quinze dans la française; et que l'italienne et la romane en ont deux chacune.

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RELIGIONS. Le calvinisme et le catholicisme se partagent inégalement la population suisse l'Appenzell-Extérieur, la presque totalité des cantons de Zurich, Berne, Bale, Schaffouse, Vaud et Neufchâtel; la plus grande partie de ceux de Glaris, des Grisons, d'Argovie, de Thurgovie et de Genève; et la minorité des habitans de Fribourg, Soleure et SaintGall professent le calvinisme. La religion catholique est suivie par tous les habitans des cantons de Lucerne, Uri, Schwitz, Unterwald, Zug, AppenzellIntérieur, Tessin et Valais; et par la plus grande partie de ceux de Fribourg, Soleure et Saint-Gall; ensuite par la minorité des autres cantons. Environ 12 vingtièmes de la population suisse sont calvinistes; le reste est catholique.

GOUVERNEMENT. Avant 1798 la Suisse formait une confédération composée de trois parties très distinctes: les treize Cantons, les sujets ou vassaux des treize Cantons et les alliés des treize Cantons.

Les TREIZE CANTONS formaient quinze républiques. Huit étaient démocratiques, savoir: Uri, Schwitz, Haut et BasUnterwald, Glaris, Zug et AppenzellIntérieur et Extérieur. Quatre étaient aristocratiques, savoir: Zurich, Lucerne, Bâle et Schaffouse; et celles

de Berne, Fribourg et Soleure étaient oligarchiques. Leur population était estimée à 1,000,000 d'habitans.

Les SUJETS OU VASSAUX DES TREIZE CANTONS étaient des pays possédés en commun par plusieurs cantons. Au nord et à l'est on trouvait le comté de Bade avec Bade; les Offices libres avec Bremgarten et Muri; la Thurgovie avec Frauenfeld; le Rheinthal avec Reineck; le comté de Sargans avec Sargans; le Gaster avec Utznach et la ville de Rapperschwyl sur le lac de Zurich. Al'ouest on trouvait les bailliages de Morat, de Granson, d'Orbe et de Schwarzenbourg, avec les villes du même nom. Au sud, il y avait les gouvernemens de Lugano, de Locarno, de Mendrisio et de Valmaggia, et les trois bailliages de Bellinzona, de Val-Bregno, et de Riviera. La population de tous ces pays était estimée à 300,000 âmes.

Les ALLIES DES TREIZE CANTONS étaient associés à la confédération et sous sa protection. C'étaient les républiques aristocratiques de Saint-Gall, de Bienne et de Mulhausen, les républiques démocratiques du Haut-Valais, dont dépendait le Bas-Valais; de Gersau sur le lac de Lucerne, et des trois ligues des Grisons; la république démocratique représentative de Genève; l'évêque de Bâle, l'abbé de Saint-Gall et celui d'Engelberg, qui étaient souverains absolus; l'évêque de Sion, dont l'autorité s'étendait non-seulement sur la ville de ce nom, mais encore sur plusieurs parties du Valais; enfin la principauté de Neufchâtel, dépendant du roi de Prusse et régie constitutionnellement. On portait la population de tous ces pays à environ 500,000 âmes.

En 1798 la Suisse changea sa constitution et subit quelques démembremens: l'évêché de Bâle, les républiques de Genève et de Mulhausen furent réunis à la France, et ce pays devint le théâtre de la guerre des puissances étrangères et de plusieurs désordres. En 1803, par l'acte de médiation, la Suisse se forma en confédération composée de dix-neuf cantons, savoir les treize anciens auxquels on ajouta ceux des Grisons, sans la Valteline, d'Argovie, avec le Frickthal, de Vaud, de Saint-Gall, de Thurgovie et du Tessin. La Valteline, qui, avec les comtés de Bormio et Chiavenna, dépendait

des Grisons, fut réunie au royaume d'ltalie, et les autres pays furent à différentes époques incorporés à l'empire Français. Le Frickthal, les deux villes, cidevant forestières, de Laufenbourg et de Rheinfelden, et les seigneuries de Trasp et Rezüns (dans la Basse-Engadine et dans la Ligue-Grise), pays jadis possédés par l'Autriche, furent les seuls dédommagemens à tant de pertes.

A la chute de Napoléon et par un acte du congrès de Vienne en 1815, la Suisse reprit non-seulement toutes les cessions faites à la France, à l'exception de Mulhausen, mais elle acquit aussi une fraction du pays de Gex et de la Savoie, qui servirent à arrondir le nouveau canton de Genève. Elle forma de la sorte une confédération de vingt-deux cantons.

Par l'acte fédéral du 7 août 1815, les vingt-deux cantons se réunissent en confédération pour le maintien de leur liberté et de leur indépendance. La diète (Tagsatzung) dirige les affaires générales de la confédération; elle se compose des députés des vingt-deux cantons qui votent d'après les instructions de leurs gouvernemens respectifs. Chaque canton à une voix. La diète se réunit alternativement deux ans de suite dans le cheflieu du canton directeur. Son président, qui est censé être le chef de la confédération, a le titre de Landmann, La' diète a seule le pouvoir de faire des traités de paix et d'alliance; mais elle ne le peut qu'avec une majorité des trois quarts des voix; elle seule conclut des traités de commerce. Les cantons peuvent traiter en particulier avec les gouvernemens étrangers pour des capitulations militaires, ainsi que pour des objets économiques et de police; mais ces conventions ne doivent blesser en rien ni le pacte fédéral ni les droits constitutionnels des autres cantons. La diète nomme et révoque les agens diplomatiques; elle prend toutes les mesures nécessaires pour la sûreté intérieure et extérieure de la Suisse; elle règle l'organisation du contingent des troupes et en nomme le général. Lorsque la diète n'est pas réunie, le directoire alterne de deux ans entre les cantons de Zurich, Berne et Lucerne. Ce tour de rôle a commencé le 1er janvier 1815.

Jusqu'en 1830, les vingt-deux cantons formaient réellement vingt-quatre états différens, même en ne tenant pas compte

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des trois lignes des Grisons et des treize décuries du Valais, qui à la rigueur pourraient être regardées comme autant d'états différens. Sous le rapport du gouvernement, ces vingt-quatre états pouvaient être classés de la manière suivante :

Huit républiques démocratiques, savoir: Uri, Schwitz, Glaris, Zug, Appenzell-Extérieur, Appenzell-Intérieur, Bas-Unterwald, Haut-Unterwald. Les deux républiques des cantons d'Appenzell et celle d'Uri alternent dans l'émission de leur voix à la diète fédérale ;

Deux républiques démocratiquesreprésentatives, savoir: les ligues des Grisons et les décuries du Valais; Six républiques représentatives, savoir: Saint-Gall, Argovie, Thurgovie, Vaud, Genève et Tessin;

Trois républiques représentatives, mais dont les capitales respectives jouissent de grands privilèges dans la représentation, en comparaison du reste de leur territoire: ces républiques sont celles de Zurich, Bâle et Schaffouse;

Quatre républiques aristocratiques, savoir: Berne, Lucerne, Fribourg et Soleure;

Un état monarchique-constitutionnel, savoir le canton de Neufchâtel, dont le chef est le roi de Prusse.

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Les évènemens politiques de l'année 1830 ont introduit de notables changemens dans les constitutions de plusieurs états: Les huit cantons démocratiques restent encore ce qu'ils étaient, à l'exception de celui de Schwitz, où les bailliages extérieurs demandent des droits égaux à ceux dont jouit le reste du canton. On peut même regarder cette partie de la confédération comme divisée de fait en deux états différens.

Les deux cantons démocratiques-représentatifs ont modifié quelques parties de leur administration.

Les six cantons représentatifs ont tous élargi le cercle de leur représentation, en admettant un plus grand nombre d'électeurs et en diminuant le cens d'éligibilité. Les trois cantons représentatifs ayant un chef-lieu prépondérant, ont été obligés d'admettre dans le conseil plusieurs habitans des campagnes. Bale se ressent encore des dommages causés par la guerre civile. Ce canton est définitivement partagé en deux états entièrement

indépendans l'un de l'autre, savoir: celui qui comprend Bale avec plusieurs communes environnantes; celui qui a pour chef-lieu Liestall avec toutes les autres communes de la campagne. Ces deux états se désignent aujourd'hui par Bâle-Ville et Bâle-Campagne.

Les quatre cantons aristocratiques sont devenus des cantons représentatifs.

Neufchâtel, après avoir subi les conséquences d'une insurrection armée, a repris son assiette ordinaire.

REVENUS. Dans la Confédération Suisse il faut distinguer le budget fédéral du budget particulier de chaque canton. Le budget fédéral est destiné à couvrir les frais de l'administration générale, de la caisse militaire et de la caisse d'instruction. Les dépenses de ces trois services s'effectuent au moyen des intérêts provenant de certains capitaux destinés à cet objet. Pour les autres dépenses extraordinaires, chaque canton doit fournir un contingent proportionné à ses ressources: la somme totale, depuis 1818, a été fixée à 539,275 francs suisses, équivalant à environ 700,000 francs argent de France. Ce que l'on sait des budgets de 15 cantons permet de croire qu'on ne se tromperait pas beaucoup en portant à 10,000,000 de francs le revenu total des 22 cantons. Il est même possible qu'aujourd'hui cette somme s'élève à 12,000,000 de francs. Voyez le tableau statistique à la fin de l'Europe.

ARMÉE et FORTERESSES, La Suisse n'entretient aucune armée permanente. On estime que dans les vingt-deux cantons les troupes continuellement sous les armes montent à 1200 ou 1300 hommes, y compris les gendarmes. Genève en entretient le plus grand nombre. Mais chaque canton doit tenir toujours prêt à marcher son contingent, qui est proportionné à sa population. La totalité, sans l'état-major, est fixée à 33,758 hommes de toutes armes. Un nombre égal forme le contingent de réserve. La levée en masse est estimée à 200,000 soldats. Les Suisses ont des troupes au service des Pays-Bas, des royaumes des Deux-Siciles et d'Espagne; avant la révolution de 1830 ils en avaient aussi en France. La totalité de toutes ces troupes était estimée à 18,000 hommes. Voyez le tableau statistique.

La Suisse n'a pas de forteresses fédé

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