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d'anatomie au grand hôpital de StBarthélemi ( St-Bartholomeu hospital), ceux de médecine des quatre autres grands hôpitaux dits Guy hospital, StThomas hospital, Middlesex hospital et London hospital, ainsi que les cours sur cette science que l'on donne dans des édifices situés dans George-Street, Great Windmill-Street, Blenheim-Street, Webb-Street, Maze Pond et Borough; enfin l'école vétérinaire et celle des sourds-muets. Nous signalerons dans la description des environs de Londres les écoles royales de Chelsea, de Greenwich et Sandhurst; ici nous ajouterons que cette capitale offre plusieurs centaines d'écoles élémentaires publiques, et un grand nombre de pensionnats particuliers, et que, dans plusieurs de ces derniers, ainsi que dans les principaux établissemens publics d'instruction, on enseigne la gymnastique.

La capitale de l'Angleterre dépasse toutes les villes du monde, Paris seul excepté, par le nombre de ses sociétés savantes, dont plusieurs ont été fondées dans ces dernières années; voici celles qui plus que les autres méritent d'être mentionnées: la société royale de Londres; elle s'occupe spécialement des sciences et est justement regardée comine un des établissemens de ce genre les plus anciens et les plus remarquables que possède l'Europe; la société de mathematiques; la société des antiquaires; l'académie royale des arts; l'académie royale de peinture; elle préside à l'exposition qu'on fait à Londres des meilleures productions des peintres, graveurs et lithographes nationaux; la société Linnéenne, qui tient ses séances dans une salle beaucoup plus belle que celle de la chambre des communes, et qui possède un magnifique herbier et une bibliothèque où l'on trouve des ouvrages que l'on cherche en vain dans les collections bibliographiques les plus riches; la Compagnie des Indes Orientales vient de lui donner la totalité des précieux herbiers amassés depuis son origine par ses agens dans l'Inde; c'est, dit M. de Candolle, un des points centraux des collections botaniques du monde; la société phrénologique (phrenological society); elle publie les mémoires les plus intéressans sur la cranologie, et ses membres se livrent

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à des recherches immenses pour donner à cette science tous les développemens dont elle est susceptible; la société de mineralogie; l'institut royal de la GrandeBretagne (royal institution of Great Britain), fondé en 1799 pour la formation de cours appliqués aux principes philosophiques et raisonnés des sciences; le célèbre Davy y a professé, et le savant chimiste Brande l'a remplacé; on admire surtout de physique et la salle des modèles ; la soson magnifique laboratoire, le cabinet ciété entomologique (entomological society), pour encourager les progrès de l'étude des insectes; la société zoologique, à laquelle sont annexés une riche ménagerie et de beaux jardins; ces derniers sont visités annuellement par plus de 30,000 personnes, malgré la rétribution que chacun doit payer pour y être admis; la société pour l'encouragement des arts, des manufactures et du combres, parmi lesquels figurent son présimerce, qui compte environ 5000 memdent, le duc de Sussex, et les personnes les plus distinguées du royaume; elle possède une belle collection de modèles et d'instrumens de physique, et a beaucoup contribué par la distribution de ses prix annuels à quelques inventions et à plusieurs perfectionnemens ; la société médico-botanique; la société de médecine et de chirurgie; la société médicale de Londres; la société médicale de Westminster; l'académie royale de musique; la société philharmonique et l'institut royal harmonique, pour l'encouragement de la composition musicale; la société des artistes anglais; la société d'architecture, destinée à donner des encouragemens à l'art de bàtir; la société d'architecture navale, créée dans le but de faciliter le perfectionnement de la construction des navires; la société des apothicaires (apothecaries company), qui possède un superbe jardin botanique à Chelsea; la société pour les découvertes dans l'intérieur de l'Afrique, à laquelle la géographie doit la connaissance de beaucoup de nouveaux pays découverts par les voyageurs qu'elle a envoyés dans ces régions inhospitalières; la société dite.de Palestine, instituée pour encourager les progrès de la géographie et de l'histoire société Biblique, à laquelle on doit la naturelle de la Syrie et de la Palestine; la

traduction de la Bible en 140 langues différentes; la société d'horticulture ( horticultural society) fondée en 1805 pour encourager le perfectionnement de ia culture des plantes les plus utiles; elle a formé un beau jardin à TurnhamGreen pour les essais agricoles, et étendu sa correspondance sur toutes les parties les plus reculées du globe; elle a déjà introduit en Angleterre beaucoup de végétaux exotiques, et dès l'année 1819, elle comptait 851 membres; l'institut de Londres (London institution), fondé par 1000 membres en 1819; il possède une bibliothèque qui s'accroit rapidement, et dans son beau local ont lieu les cours scientifiques dont nous avons déjà parlé; la société géologique (gcological society), dont les mémoires ont beaucoup contribué aux progrès de cette science; elle compte plus de 500 membres, et possède une petite bibliothèque bien choisie et une superbe collection de minéraux disposés d'après les différens pays auxquels ils appartiennent et riche surtout en morceaux de l'Inde et de l'Himalaya; la société royale d'astronomie, qui a exercé une si heureuse influence sur les progrès de cette science par les grands travaux qu'elle a fait entreprendre; la société royale de littérature; la société royale asiatique, fondée en 1823, et qui compte parmi ses nombreux membres les savans les plus distingués du monde civilisé; elle possède une bibliothèque choisic et a fait des publications très importantes pour la géographie de l'Asie et pour la philologie; l'institut mécanique (mechanic's institution) nous avons déjà mentionné la grande école d'artistes qui lui appartient; la société de statistique; la société de géographie, formée en 1830, et qui compte les noms anglais et étrangers les plus illustres dans les fastes de la science dont elle a entre pris de faire reculer les bornes; la société pour la propagation des connaissances utiles ( society for the diffusion of useful knowledge), présidée par le célèbre lord M. Brougham; elle a presque atteint le but de son institution en publiant chaque année le Companign to the Almanac et autres ouvrages utiles qu'on vend à très bas prix; la société pour la propagation des connaissances utiles, dans le Pays de Galles; elle doit publier tous les

mois des brochures à bon marché, écrites en gallois, et contenant des abrégés de l'histoire d'Angleterre, du Pays de Gale les, etc.; des essais sur l'agriculture, detraités élémentaires d'arithmétique, d'histoire naturelle, etc.; l'Athenæum, réunion des hommes les plus distingués appartenant aux principaux corps savans du Royaume-Uni; il compte plus de mille membres, possède une riche bibliothèque, une collection remarquable des principaux journaux publiés dans les différentes parties du monde; ses réunions ont lieu dans le magnifique local qui lui appartient; les princes du sang, le corps diplomatique et les étrangers les plus distingués y assistent souvent; on y apprend les découvertes les plus récentes faites dans toutes les branches des connaissances humaines. On doit ajouter que plusieurs de ces sociétés publient des mémoires plus ou moins intéressans et des journaux, et que presque toutes possèdent une bibliothèque plus ou moins riche, mais presque toujours bien choisie. Nous ne pouvons enfin nous dispenser de citer dans cette nomenclature une autre société qui, quoique étrangère aux sciences, aux lettres et aux beaux-arts, est cependant d'une trop grande utilité pour ne pas mériter qu'on fasse une exception à son égard; nous voulons parler de la London association for the promotion of cooperative knowledge, qui a pour but de répandre et de faire goûter le système des sociétés coopératives industrielles dans le Royaume-Uni. Déjà, grâces à ses utiles conseils et à sa sage direction, des milliers d'ouvriers sortent de la misère abjecte où ils étaient plongés pour entrer dans une nouvelle vie qui leur procure de l'aisance.

Parmi les établissemens littéraires d'un autre genre, qui sont aussi très nombreux et non moins importans à Londres, nous citerons au moins les suivans: le musée britannique, qui est le plus riche dépôt d'objets littéraires et scientifiques du Royaume-Uni et un des principaux de l'Europe; on y remarque surtout de riches collections d'histoire naturelle bien disposées dans de nouvelles salles bâties tout exprès; le prétendu fossile humain, trouvé dans les parages de la Guadeloupe, la collection de minéraux de Cracherode et celle de Greville, regardée comme la plus belle

qu'un particulier ait encore rassemblée en forment partie; le médailler et la galerie de tableaux se distinguent par leur richesse; on en doit dire autant des colleclions d'antiquités grecques, romaines et égyptiennes rangées parmi les premières de leur genre en Europe; on y remarque la célèbre inscription bilingue de Rosette, le sarcophage dit de St-Athanase, la tête colossale dite du jeune Memnon; la précieuse collection de vases grecs de William Hamilton, et les fameux marbres d'Elgin, dont l'achat a coûté au gouvernement 875,000 f; la collection ethnographique, formée d'un grand nombre d'armes, d'ornemens et d'ustensiles en usage chez les indigènes de l'Océanie et d'autres parties du monde; la bibliothèque qui s'est extraordinairement accrue dans ces dernières années et qui doit être regardée comme la plus riche de l'Archipel Britannique et une des plus grandes de l'Europe; on y voit l'original de la Magna Charta daté de 1215 et une collection de gazettes, unique dans son genre, composée de plus de 6,000 volumes, et offrant une série non interrompue de ces écrits périodiques depuis 1603 jusqu'à nos jours. Viennent ensuite les collections scientifiques et celles des beaux-arts, etc; enfin la collection des manuscrits, formée par la réunion des précieuses collections particulières de Lansdowne, de Sloane, de Birch, de Harley, de Cotton, etc.; c'est une des plus riches qui existent. Nous ajouterons comme une preuve incontestable des progrès des lumières dans toutes les classes de la nation et de l'importance des collections réunies dans ce monument magnifique élevé aux sciences, à la littérature et aux beaux-arts, que les seules personnes admises dans les salles de lecture pour y travailler s'élevèrent en 1810 à 1950, en 1815 à 4300, en 1820 à 8880, en 1825 à 22,800, en 1830 à 31,200, et en 1831 à 38,200; que le nombre des artistes et des élèves admis dans les galeries de peinture et de sculpture pour y étudier fut de 4398 en 1831, et que celui des personnes qui ont visité le musée seulement pour satisfaire leur curiosité s'éleva à 71,336 en 1830 et à 99,712 en 1831; les laboratoires, les jardins botaniques, les bibliothèques, etc., que nous avons déjà indiqués en parlant des principaux établissemens d'instruction publique et des

principales sociétés savantes. Parmi les dernières on doit citer surtout, après la grande bibliothèque royale au musée britannique, les bibliothèques du collège des médecins ( college of physicians), du collège des chirurgiens (college of surgeons), du collège de Sion, de l'archevêque de Canterbury à Lambeth, de la compagnie des Indes-Orientales, riche surtout en manuscrits précieux dans les principales langues de l'Asie. On doit aussi mentionner la superbe ménagerie et le riche musée de la société zoologique; les superbes préparations anatomiques en cire et les objets précieux d'histoire naturelle appartenant au collège royal des chirurgiens; le musée phelloplastique, où l'on voit le modèle en liège des édifices anciens les plus célèbres; la galerie nationale, et celle de l'institut britannique et de la socié té des artistes anglais, ainsi que le musée naval et terrestre, créé par une association composée des principaux officiers de terre et de mer, parmi lesquels se trouvent sir Sydney Smith, Howard, Douglas, etc. Notre cadre ne nous permet pas de nommer les magnifiques collections scientifiques et de beaux-arts qui appartiennent à des particuliers; nous ferons seulement observer, en passant, que la collection minéralogique de M. Greville est peutêtre la plus précieuse qui existe; que la bibliothèque de lord Spencer et les galeries de tableaux du marquis de Stafford et de lord Grosvenor, figurent parmi les plus remarquables de l'Europe; que la bibliothèque et l'herbier de feu M. Banks étaient comptés parmi les plus précieuses collections de leur genre; que l'herbier formé par un simple particulier, par M. Lambert, avec la magnificence d'un souverain, en mettant à contribution ou en achetant les principaux herbiers connus, compte aujourd'hui plus de 36,000 espèces, et offre par conséquent une des plus grandes et des plus magnifiques collections botaniques que la main de l'homme ait encore réunies sur tout le globe. On doit ajouter que dans les palais des plus grands seigneurs à Londres, et dans leurs magnifiques châteaux situés dans les différens comtés du Royaume-Uni, mais surtout dans ceux de l'Angleterre, se trouvent maintenant réunis les plus grands trésors

peut-être que la peinture, la gravure, la sculpture et la typographie aient encore produits.

Près de 900 librairies, parmi lesquelles on compte celles de Murray, le riche éditeur des ouvrages de lord Byron, de Jones et Comp., remarquable surtout par son vaste et magnifique magasin dit Temple of muses, et de Longman et Comp., qui vend annuellement plusieurs millions de volumes et paie environ un million de francs pour les seules annonces; 300 magasins de musique, parmi lesquels se distinguent les vastes ateliers de Broadwood et de Clementi; 180 imprimeries avec plus de 1000 presses dont un grand nombre, dites presses mécaniques, sont mues par la vapeur, et représentent chacune environ 8 presses ordinaires; la publication d'environ 100 écrits périodiques et de 1600 ouvrages de toute espèce, communique un mouvement immense au commerce de librairie de cette ville, qui n'a de rivale que la capitale de la France. Pour la richesse, l'étendue et l'activité du commerce terrestre et maritime, Londres n'a et n'a jamais eu de rivale dans le monde. Il y a vraiment de quoi s'étonner lorsqu'on veut en mesurer l'importance en comparant cette ville non-seulement aux plus grandes places commerçantes du globe, mais même à la totalité des états qui se distinguent le plus par leur activité commerciale. Les faits suivans que nous empruntons à notre tableau publié sous le titre The world compared with the British Empire, prouveront qu'il n'y a pas d'exagération dans ce que nous venons de dire.

Au 31 décembre 1825 Londres possédait 4921 navires jaugeant 876,400 tonneaux; l'année suivante les 14,497 navires, qui formaient toute la marine marchande de la France, ne jaugeaient que 689,448 tonneaux; par conséquent le seul port de Londres dépassait de presque un quart toute la marine marchande de la troisième puissance commerçante du monde! Dans la même année, New-York, qui est la première place commerçante de l'Amérique, ne possédait que 304,500 tonneaux; Newcastle, qui est le second port de l'Archipel Britannique et le troisième du globe pour le nombre des vaisseaux qu'il possède, ne comptait que 193,100 tonneaux; les ports de Liverpool et de Sunderland, en avaient 137.200 et 94,500,

tandis que Baltimore, qui dans les EtatsUnis vient immédiatement après NewYork, n'en avait que 92,000, et que Bordeaux, qui, sous ce rapport, est la première ville de France, n'en comptait que 78,000. A la même époque 5732 bâtimens du port de 1,061,000 tonneaux arrivèrent à Londres chargés des produits de tous les pays du monde ; le commerce étranger, ou la grande navigation, n'employa en France que 8704 bâtimens et 942,000 tonneaux ; ce même commerce n'employa que 1,048,000 tonneaux dans les EtatsUnis, 572,000 dans la monarchie prussienne, 559,000 dans le royaume des Pays-Bas et 310,000 dans tout l'empire Russe; et tandis que le cabotage ou la petite navigation de la ville de Londres compta 19,500 navires du port de 2,360,000 tonneaux entrés dans la Tamise, tout le cabotage de la France ne s'éleva qu'à 2,223,000 tonneaux répartis sur 76,537 navires. On ne peut quitter ce sujet sans dire un mot sur l'immense développement qu'a pris la navigation à vapeur dans la Grande-Bretagne et surtout à Londres, quoique cette branche d'industrie n'y ait commencé qu'en 1814. En 1829 l'Angleterre et l'Ecosse ne comptaient pas moins de 331 bâtimens à vapeur jaugeant 30,566 tonneaux, et employant 2870 hommes. De ce nombre environ 170 naviguent en tous sens sur la Tamise entre Londres Gravesend, Margate, Ramsgate, Newcastle, Leith, Calais, Boulogne, Ostende, Hambourg et St-Pétersbourg. En disant que dans tout le reste de l'Europe, à la même époque, on n'en comptait qu'environ 60, et que dans tous les Etats-Unis, où ce genre de navigation a commencé, il n'y en avait que 320 montés par environ 2100 hommes, on aura le moyen d'assigner à la capitale de l'Angleterre le rang éminent qui lui est dû même sous ce rapport.

Passant à comparer la valeur des exportations de Londres avec celle des exportations des principales places de commerce, et les principaux états de l'Europe, nous trouvons qu'en 1815 les exportations de la capitale du Royaume-Uni s'élevèrent à la somme énorme de 22,183,950 livres sterling, et celles de Liverpool, qui de nos jours est devenue la seconde place du monde sous ce rapport, à 17,657,439; les exportations du Havre, qui, pour la valeur des marchandises, est le premier

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port de France, ne s'élevèrent en 1824 qu'à 2,720,000 livres sterling; celles de Trieste en 1826, à 3,024,760; de St-Pétersbourg, dans la même année, à 3,398,080; de Lisbonne, en 1819, à 2,804,520; de New-York, en 1824, à 4,660,680; de La Havane, en 1826, à 2,012,080. La France, pendant les trois années de 1825, 1826, et 1827, n'exporta année moyenne, que pour la valeur de 54,402,720 livres sterling; l'empire d'Autriche, en 1826, pour 8,240,000; le Portugal en 1819, pour 4,861,951; la monarchie prussienne année moyenne des deux années 1822 et 1823, pour 12,751,360; les Etats-Unis, 1826, pour 18,507,840; dans la même année, l'Espagne, pour 1,469,113, et l'empire Russe, pour 8,683,800. Par conséquent les exportations maritimes de Londres ont été inférieures d'un tiers seulement à celles de toute la France, ont presque égalé celles des Etats-Unis, et ont dépassé de beaucoup non-seulement les exportations des places les plus commerçantes du globe, mais même la totalité de celles de tous les autres états! L'és prit se perd lorsqu'on pense que des calculs approximatifs faisaient monter la valeur totale des marchandises de tout genre importées et exportées dans cette ville immense par terre, par mer, et sur les bateaux, à la somme énorme de 120 millions sterling. En admettant l'exactitude de cette évaluation, qui se rapporte à l'année 1810, quoique des auteurs nationaux et quelques géographes la répètent comme si elle se référait à l'époque actuelle, l'étonnement sera encore plus grand, en pensant à l'augmentation que doit subir cette somme pour être exacte en 1837; car depuis lors la population, l'industrie et le commerce de Londres ont pris un développement immense.

Centre du commerce intérieur et extérieur du pays le plus commerçant du monde, et environnée d'une foule de villes florissantes, on ne doit pas s'étonner de voir la capitale de l'Angleterre devenir de nos jours la ville la plus peuplée nonseulement de l'Europe, mais de tout le globe. Dès l'année 1821 sa population avait atteint 1,275,000 âmes; nos recherches nous l'ont fait porter à 1,350,000 pour la fin de 1826, et nous croyons qu'on ne se tromperait pas beaucoup si l'on portait

sa population actuelle à 1,400,000. C'est ce que nous disions en 1830 dans la première édition de cet ouvrage. Le recensement dont les résultats ont été publiés en 1831, la porte à 1,474,069; et en y comprenant certaines communes le Diamond-Gazetteer publié à Glasgow en 1832, l'estime à 1,624,034. En adoptant même la première évaluation c'està-dire 1,474,069, et en rejetant les exagérations ridicules des auteurs orientaux et les estimations erronées des voyageurs et des géographes sans critique qui les répètent, nous trouvons que la population de Londres dépasse considérablement celle de Pékin, qu'avec M. Klaproth, nous ne portons au plus qu'à 1,300,000 âmes; celle de Jeddo, que nous croyons pouvoir estimer à autant; celle de Paris, qui s'élevait au 1 janvier 1837, d'après le recensement officiel, à 909,126; et celles de Constantinople et de Hangtcheou qui paraissent flotter entre 600,000 et 700,000 âmes. Si l'on voulait pousser plus loin ces comparaisons, on trouverait que la population de Londres dépasse considérablement la population réunie de Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux et Rouen, qui sont les plus grandes cités de la France, et celle de Naples, Palerme, Rome, Milan, Turin, Venise, Florence, Gênes, Bologne et Livourne, qui sont les dix plus grandes villes de l'Italie; qu'elle est presque double du nombre d'habitans assigné aux quatre villes les plus populeuses de l'Allemagne, Vienne, Berlin, Hambourg, et Prague, et des trois grandes capitales de l'Europe-Orientale, Constantinople d'un côté, et St-Pétersbourg et Moscou de l'autre ; qu'elle dépasse enfin d'un septième la population réunie de toutes les grandes villes de l'Europe septentrionale au-delà du 55* parallèle, c'est-à-dire la population réunie de St-Pétersbourg, Moscou, Copenhague, Stockholm, Glasgow et Edimbourg. Mais ce ne sont pas seulement les plus grandes villes du monde auxquelles la capitale de l'Angleterre est supérieure sous le rapport de la population; le plus grand nombre des Etats de l'Europe comptent moins d'habitans que cette ville immense. Un simple coup-d'œil sur le tableau statistique qui termine la description de l'Europe fera voir tous les états qui comptent moins d'habitans que Londres. Nous nous bornerons ici à rappeler

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