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che dans cette mer. Sa population qu'on évaluait ordinairement à 12,000 habitans, est estimée à 60,000 ȧmes par un médecin qui y a vécu assez long-temps. ROSTAK, dans l'intérieur, sur une colline; c'est la résidence ordinaire de l'imam, qui habite un beau palais. SOHAR OU OMAN, ville assez commerçante, avec un port et plusieurs chantiers. L'imam de Mascate possède en outre, sous la suzeraineté du roi de Perse, une partie du Moghistan dans le Kerman, et les îles Kichm et Hormouz. Ce prince possède en Afrique l'ile Zanzibar et quelques places sur la côte opposée de cette partie du monde.

L'Etat de Belad-Ser, au nord-ouest de l'imamat de Mascate, dont autrefois il dépendait, et le long du golfe d'Oman et de la côte occidentale du golfe Persique. Ses habitans sont de redoutables corsaires, et la marine militaire du cheïkh était, il y a quelques années, assez considérable. SEER OU SER, petite ville, à l'embouchure du torrent de même nom, avec un assez bon port sur le golfe Persique, est le siège du cheïkh et la capitale de l'état.

LE LAHSA ou HESSE (Bahrain ou Hadjar) s'étend au nord-ouest de l'Oman, le long du golfe Persique, jusque près de l'embouchure de l'Euphrate. Il est divisé en plusieurs petits états, dont presque toute la population côtiere vit de pèche et encore plus de piraterie. Ses villes principales

sont:

RAS-AL-KUYMA, ville très florissante, lorsqu'elle était la résidence du cheïkh des terribles corsaires Algivasem ou Djoasmis, et la station de leur flottille, composée de 63 gros bâtimens et de 810 barques, montés par 19,000 hommes. Tous ces bâtimens, ainsi que les vastes chantiers sur lesquels on les avait construits, furent détruits par les Anglais en 1809. Son port est le meilleur de toute la côte. EL-KATIF, sur une baie, ville fortifiée et protégée par une citadelle; le capitaine Sadlier ne lui accorde que 6000 habitans; c'est la place la plus commerçante de cette partie de l'Arabie. Four, chef-lieu du pays de Lahsa ou Lahissa; c'est un fort avec un village ouvert, qu'entourent des champs et des plantations de dattiers; M. Sadlier porte sa population à 15,000 habitans. GRAIN OU KOUEÏT, petite ville, à laquelle cependant les relations modernes accordent 10,000 habitans, industrieux et adonnés à la pêche et au commerce. On dit que cette petite ville possède 800 barques occupées à la peche et au cabotage. Le GROUPE DE BAHRAIN OU DE BAHRA forme un petit état régi par un cheïkh, qui parait continuer encore à être vassal des Anglais. Les troupes de ces derniers avaient occupé ces iles, pour empècher leurs habitans de continuer à prendre part aux pirateries des Arabes établis sur la côte voisine. C'est dans les parages de ces îles et d'autres plus à l'orient et à l'occident que l'on fait une des plus riches péches de perles du globe. BAHRAIN, qui est la plus grande du groupe, a pour capitale Menaina, petite ville fortifiée, avec un bon port et environ 5000 habitans.

LE BARRIA ou BARR-ABAD (ou les Déserts de l'intérieur). Ce vaste espace de l'Arabie Intérieure offre deux divisions principales le Nedjed, oc

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cupé par les Wahhabites, et les vastes déserts qui s'étendent entre l'Euphrate, les frontières ottomanes de la Syrie et les confins septentrionaux du Nedjed; les déserts sont parcourus dans tous les sens par un grand nombre de tribus. Nous proposons de conserver le nom de Nedjed pour désigner la première division, et de nommer Désert tout l'espace immense que parcourent les Arabes-Bédouins dans les confins que nous venons d'indiquer.

Le Nedjed occupe presque le milieu de la Péninsule, et est le berceau du wahhabisme, qui, par les conquêtes rapides de ses sectaires, menaça la religion musulmane d'une subversion générale, et de nos jours attira l'attention du monde politique. Les Wahhabites étaient parvenus à soumettre non-seulement toutes les tribus nomades de l'intérieur, mais à s'emparer de l'Hedjaz, du Lahsa, d'une partie de l'imamat de l'Yemen, et avaient porté la terreur de leurs armes victorieuses jusqu'aux portes de Damas et de Bagdad. Après les défaites qu'ils ont essuyées en 1818 et la mort de leur chef Abdallah, fait prisonnier par Ibrahim-Pacha, et ensuite décapité à Constantinople, ces sectaires restèrent soumis pendant quelque temps à l'empire Ottoman. Depuis ils ont repris de nouveau les armes contre les troupes du vice-roi d'Egypte stationnées dans plusieurs forts du Nedjed. Les villes principales de

cette contrée sont :

DERREYEH OU DERIAH, située à l'entrée d'une profonde et étroite vallée, resserrée par des montagnes arides. C'était la capitale de l'empire des Wahhabites. Elle comptait 28 mosquées, 30 colléges et 2500 maisons clair-semées, bâties moitié en briques et moitié en pierres; on portait sa population au-delà de 15,000 àmes. Les forts, les murs et les tours de cette ville, ainsi que ses établissemens publics ont été détruits par IbrahimPacha, après un siège de 7 mois. En 1819 Derréyén était déserte, quoique les géographes continuent à nous la représenter comme étant dans son premier état; rien n'indique qu'elle se soit relevée depuis lors. MOUNFOUHAH, dont les murs ont été rasés par les Turks en 1818, pouvait contenir 2000 familles, selon M. Sadlier. ANIZEH OU ANEYZEH, ville commerçante, située presque à égale distance de la mer Rouge et du golfe Persique; elle a éprouvé le sort de Mounfouhal. Les principales tribus du Désert sont Anaseh (Aenezes), qui paraissent être les plus nombreux; ils errent dans les vastes solitudes qui s'étendent entre Alep, Damas, Bagdad et le Nedjed. Les tribus Would Aly, Szamar, Doukhy et Mehennh reçoivent une rétribution du pacha de Damas pour laisser passer la caravane de la Mecque sans l'inquiéter, et une autre des gouverneurs des provinces ottomanes limitrophes pour ne pas en molester les paisibles habitans. Les Anaseh sont régis par plusieurs cheïkhs, dont quelques-uns sont très puissans. Quelques-unes de leurs branches se sont établies dans le Nedjed et entre autres à Khaïbar, où les Juifs exercèrent long-temps une grande puissance.

les

Les Chararat sont très misérables, mais nombreux; ils sont gouvernés par 30 à 40 cheïkhs. Les

Beni-Szahher, qui avec d'autres Arabes sont connus sous le nom collectif de Ahil-el-Chemoul; ils errent pendant l'été dans les déserts qui s'étendent au sud de Damas; ils sont soumis à deux cheïkhs principaux et à 20 ou 30 petits chefs, et reçoivent une rétribution du pacha de Damas. Les Maoualy, qui errent dans la partie septentrionale du désert et s'approchent souvent des environs d'Anah sur l'Euphrate; ils sont gouvernés par un cheïkh suprême, et reçoivent une rétribution des habitans des villes frontières. Nous

remarquerons avec Burckhardt, que les Aenezes. qui sont les véritables Bédouins, ne comptent pas moins de 350,000 individus, dont les lois et le régime sont aujourd'hui encore exactement les mêmes qu'au commencement de l'ère musulmane. Ces enfans du désert ont su conserver leur indépendance pendant une trentaine de siècles, au milieu des grandes monarchies qui se sont élevées autour d'eux, pour disparaitre toutes l'une après l'autre.

PERSE,

Cette vaste région, qui embrasse les contrées élevées situées entre le bassin du Tigre et celui de l'Indus, forma à différentes époques et sous différentes dynasties l'empire de Perse. L'usage lui conserve encore cette dernière dénomination, quoique depuis long-temps elle ne soit plus soumise à un même souverain, et que les rois actuels de Perse n'étendent leur domination que sur la moitié occidentale de sa vaste surface. Le partage de la Perse eut lieu à la mort de Thamas Kouli-khan en 1747. Actuelle ment elle compte quatre états indépendans; ce sont le royaume d'Iran ou de la Perse proprement dite; le royaume de Kaboul ou des Afghans; le royaume de Kandahar; et la confédération des Beloutchis. Chacun de ces états va former un article à part dans cet ouvrage; mais d'abord nous devons rendre compte de la dénomination d'Iran que porte aujourd'hui l'empire du Chah. Ce mot Iran désignait sous les Darius et les Sapor toutes les contrées situées entre la Mésopotamie et 'Inde, par opposition au mot Touran par lequel on indiquait le pays des Scythes et les contrées situées au nord de l'Oxus avec lesquels ces rois étaient souvent en guerre. C'est par un sentiment d'orgueil ridicule que les faibles monarques de la Perse actuelle ont remis en usage un nom si imposant. Pour éviter les répétitions, nous réunirons ici tout ce qui se rapporte à la religion, au gouvernement, à l'industrie et au commerce des états qui se sont formés du partage

de la Perse.

RELIGIONS. L'ISLAMISME est la religion professée par la grande masse de la population. Les Tadjiks ou Persans, les

Ghelaki, les Louri ou Loures, les Hazares et les Beloutchis du district de Nourmanchir appartiennent à la secte des schyytes; les Afghans, les Beloutchis du Beloutchistan, les Turks, les Arabes et la plus grande partie des Kurdes sont sunnites. Les Hindous des provinces autrefois dépendantes de l'Inde professent la RELIGION DE BRAHMA. Čelle de ZOROASTRE ou le MAGISME est suivie encore par un petit nombre de Guèbres on Parses. Le CHRISTIANISME est professé par les Arméniens divisés en arméniens proprement dits et en catholiques romains; leur nombre a beaucoup diminué depuis la cession de l'Arménie Persane à la Russie; quelques milliers d'individus professent les dogmes de l'église Nestorienne. Les Juifs, qu'on rencontre toujours dans les plus grandes villes, professent le JUDAISME, et les Sabéens, le SABÉISME, devenu un mélange monstrueux de christianisme, de mahométisme et de magisme; ces derniers, ainsi que les Juifs et les Guèbres, sont très peu nombreux. Dans les montagnes de la province de Laghman, dans le royaume de Kaboul, domine encore l'IDOLATRIE.

de

GOUVERNEMENT. Celui du royaume Perse est le despotisme militaire le plus effréné; le pays et les habitans sont considérés comme la propriété du souverain, qui les gouverne d'après sa volonté absolue. Tout cela ne s'applique cependant qu'aux habitans sédentaires qui forment presque les huit neuvièmes de la population du royaume, et parmi lesquels on compte les Tadjiks ou Persans, les Ghelaki et quelques milliers d'Arméniens, d'Arabes, de Guèbres et autres peuples. Les Turks, les Kurdes, les Loures, les Arabes et les Beloutchis dans le royaume

de Perse, les Afghans et d'autres tribus turkes dans ceux de Kaboul et de Kandahar, ainsi que les Beloutchis du Beloutchistan, sont encore nomades et ne sont régis que par leurs khans respectifs, dont l'autorité est parfois très limitée; ils fournissent la presque totalité des soldats aux armées de ces états, et depuis long-temps ont été la cause principale des bouleversemens qu'ils ont subis. Les Turks sont la nation dominante du royaume de Perse; les Afghans, de ceux de Kaboul et de Kandahar, ainsi que des royaumes tributaires de Herat et de Peichaouer. Le roi de Perse actuel appartient aux Katchars, tribu turke. Plusieurs de ces tribus nomades ne sont que tributaires ou vassales; quelques-unes sont même tout-à-fait indépendantes. Le gouvernement de Beloutchistan peut être regardé comme une monarchie représentative, puisque toutes les tribus des Beloutchis jouissent du droit d'élire leurs chefs ou serdars; mais il paraît que très souvent cette charge, une fois confiée à quelqu'un, devient héréditaire. Le gouvernement du royaume de Kaboul était une monarchie limitée héréditaire, dans laquelle le pouvoir des grands, l'organisation des tribus nomades, les usages et les coutumes des villes et des villages mettaient des bornes à l'autorité du souverain. Mais, désolé par la guerre civile et les invasions des Seikhs, ce royaume depuis le commencement de ce siècle n'a pas de gouvernement régulier; c'est une véritable anarchie. On doit en dire acQuellement autant du royaume de Kandahar et des deux autres royaumes tribataires de Herat et de Peichaouer.

INDUSTRIE. La grande masse des Tadjiks, des Indiens, des Arméniens, des Guèbres et des Ghelaki s'adonne à l'agriculture et à l'industrie manufacturière. La plupart des Arabes et presque toutes les tribus des Turks, des Afghans, des Beloutchis et d'autres peuples nomades ne sont que pasteurs. Tous les Juifs, un grand nombre d'Arméniens et plusieurs Arabes s'adonnent au commerce; les derniers infestent depuis long-temps le golfe Persique par leurs pirateries. L'agriculture, qui depuis long-temps se trouve dans la plus grande décadence, est cependant exercée en plusieurs endroits avec beaucoup d'activité et d'intelligence, malgré les obstacles qu'op

posent, surtout dans le royaume de Perse, la nature du sol, disposé à se couvrir d'une couche saline, le manque de rivières et l'obstruction des canaux souterrains, et, dans tous ces états, les mauvais chemins, les guerres civiles et étrangères et les oppressions de tout genre, auxquelles les laboureurs et les propriétaires sont exposés de la part d'un gouvernement presque toujours tyrannique. Les Persans ont beaucoup de dispositions naturelles pour les arts mécaniques, ils en ont porté quelques-uns à un grand degré de perfection. Ils excellent surtout dans la fabrication des sabres, dans la chaudronnerie, la parfumerie, la préparation des cuirs, dans la poterie, dans les manufactures de soies unies et brodées, des tapis, des feutres, des toiles peintes et des châles.

et

COMMERCE. Ces états, n'ayant aucune marine militaire ni marchande, font tout leur trafic par terre; le commerce maritime, qui n'a quelque importance que dans le royaume de Perse, est entre les mains des Arabes côtiers, ainsi que dans celles des Anglais au sud, et des Russes au nord. Le commerce intérieur n'est pas aussi actif et aussi important qu'il pourrait l'être, à cause du mauvais état des grands chemins et de leur peu de sûreté. Les principaux ports sur le golfe Persique sont Abouchehr et Bender-Abbassi; ce dernier est bien déchu; Enzili et Balfrouch sont les ports les plus marchands sur la mer Caspienne. Le commerce terrestre se fait, par des caravanes, avec le Turkestan, la Turquie Asiatique, et, à travers le Turkestan et l'Afghanistan, avec la Russie, l'Inde et la Chine. Les villes qui y participent le plus sont : Tauris, Kirmanchâh, Hamadan, Kachan, Ispahan, Chiraz, Balfrouch, Mechhed et Nichabour dans le royaume de Perse; Kaboul, Kandahar, Ghazna, Herat et Peichaouer dans les états de la Perse Orientale. Les principaux articles d'ExPORTATION sont: perles, soie, chevaux, chameaux, poil de chèvre et de chameau, peaux d'agneaux, ammoniaque, naphte, ambre et turquoises, cuivre, soufre, riz, garance, noix de galle, safran, raisins secs, dattes, pistaches, opium, noix, amandes, gomme adragant, salep, coton, tabac, étoffes de soie et de coton, châles, draps grossiers, tapis, feutres, maroquins et autres

peaux préparées, eau-de-rose, assa fœtida, henneh, ouvrages en cuivre et en acier, tuyaux de pipes à tabac, etc. Les principales IMPORTATIONS consistent en indigo, cochenille, café, sucre, rhubarbe,

drogues, fourrures, étain, plomb, fer, porcelaine et thé de la Chine, diamans, rubis et autres pierres précieuses, ivoire, draps fins et toutes espèces de marchandises d'Europe.

Royaume de Perse ou d'Iran.

POSITION ASTRONOMIQUE. Longitude orientale, entre 42° et 61°. Latitude,

entre 26" et 39o.

CONFINS. Au nord, l'empire Russe (l'Arménie et le Chirvan); ensuite la mer Caspienne et le Turkestan (les khanats de Khiva et de Boukhara). A l'est, les états ou royaumes de la Perse orientale et le Beloutchistan. Au sud, les golfes d'Oman et Persique. A l'ouest, l'Asie Ottomane ou la Turquie Asiatique.

FLEUVES. Aucun fleuve de l'Iran ne figure parmi les grands fleuves de l'Asie; son sol n'est arrosé que par quelques-uns de leurs affluens. Mais le vaste plateau qui occupe la plus grande partie de ce royaume, donne naissance à plusieurs courans assez considérables, dont aucun n'arrive aux deux mers qui le baignent. Ces fleuves s'écoulent dans des lacs sans issue ou se perdent dans des sables.

Dans le GOLFE PERSIQUE se rendent :

Le TIGRE, dont le cours principal ne touche pas seulement le territoire de l'iran. Ses principaux affluens à la gauche sont: le Kerah dit Karasou par les Turks; il passe par Kirmanchah et Hawisa; le Keroun qui passe par Chouster; ce dernier reçoit à la droite l'Abzal, qui passe

par Dizfoul, et à la gauche le Djerkai, qui passe

par Dorak ou Felani.

Le Div-ROUD, dont le bassin appartient au Laristan et au Mogostan, passe par Velazgherd et entre dans le golfe Persique vis-à-vis de l'ile Kichm. La MER CASPIENNE reçoit:

Le Kour, qui, depuis le dernier traité de paix avec la Russie, ne touche plus le territoire de ce royaume. Son principal affluent du côté de la Perse est l'Aras; celui-ci reçoit à la droite l'Otrar qui passe par Khoï, et l'Ahar qui passe

par Ahar.

Le SEFIB-ROUD nommé KIZIL-OZEN dans la partie supérieure de son cours; il traverse l'Irak Adjemi, passe par Roudbar dans le Ghilan et ensuite se rend dans la mer Caspienne.

Le GOURGAN, qui descend des montagnes du

Khorassan septentrional et l'ATTRACK (Attruck), dont le cours est plus que double du précédent et qui a sa source dans les mêmes montagnes, ont leurs embouchures dans l'angle sud-est de la mer Caspienne. Leurs bassins ont été représentés à tort comme une continuation de celui du TEDJEN OU TEDJEND que nous décrirons plus bas. L'Attrack dans la partie supérieure de son cours traverse le territoire des colonies Kurdes fondées

par Chah-Abbas-le-Grand, et passe non loin des places fortes de Koutchan (Koochan), Chirouan (Sheerwan) et Boudjnour (Boojnoor). Le reste de son bassin appartient au territoire des Turkomans nomades nommés Toukas et Yamouts et des Turkomans sédentaires dits Goklans. Les Tou

kas, dont la plupart errent dans le désert, sout entièrement indépendans.

Parmi les fleuves qui n'arrivent à aucune des deux mers, nous nommerons les suivans comme les plus importans:

Le BEND-EMIR et le KUREN, qui traversent le Farsistan et aboutissent au lac Bakhteghan qui est le plus grand lac du royaume après celui d'Ourmiah ou Maragha. C'est à ce petit bassin qu'appartiennent les importantes ruines de Persépolis.

Le ZENDER-ROUD, qui passe par Ispahan et se perd dans les sables.

Le TEDJEN (Tedjend, dont le cours est encore très peu connu et dont la partie supérieure seulement appartient à la Perse; il baigne Herat et poursuivant son cours dans le Khorassan, il entre dans le Turkestan, où il se perd dans les sables au lieu de se rendre à la mer Caspienne comme toutes les meilleures cartes l'ont représenté jusqu'à ces derniers temps.

DIVISIONS ADMINISTRATIVES et TOPOGRAPHIE. Selon les relations les plus récentes, le royaume de Perse est divisé en 11 provinces d'une étendue très différente, puisque le Farsistan est 24 fois plus grand que le Ghilan. Leurs limites ne paraissent pas être constantes, le roi qui vient de mourir ayant souvent déclaré plusieurs districts de l'Irak et d'autres grandes provinces entièrement indépendans de leurs gouvernemens respectifs. Un beylerbey (bey des beys) est à la tête du gouvernement de chaque grande division administrative, et a sous lui différens hakims ou gouverneurs des districts. Il faut ajouter que le vali du Kurdistan, qui réside à Senneh, n'est que tributaire et gouverne immédiatement la province d'Ardelan, partie de cette vaste contrée; que les Kurdes des tribus Mekris, Bil bas et Giaf, et les Loures de la tribu des Feïli sont entièrement indépendans, ainsi que plusieurs chefs des tribus Kurdes et turkomanes dans le Khorassan Septentrional, et plusieurs chefs d'autres districts. Le royaume de Herat,

démembrement de la monarchie de Kaboul, qui avait conservé son indépendance, est depuis 1832 non-seulement vassal, mais même tributaire du roi de Perse. Voici les onze provinces dans les quelles ce royaume paraît être actuelle ment partagé; ce sont plutôt des divisions géographiques que des divisions administratives proprement dites. Quelques efforts que nous ayons faits pour connaître

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ces dernières, nous avons trouvé tant de contradictions dans les géographes et dans les voyageurs, que nous avons préféré donner les premières, qui sont les plus connues, plutôt que de nous exposer à présenter un tableau erroné qui ne serait d'aucune utilité, parce qu'il n'offrirait exactement ni les divisions administratives actuelles, ni les divisions géographiques.

CHEFS-LIEUX, VILLES ET LIEUX LES PLUS REMARQUABLES. Tehran, Ispahan ou Isfahan; Kachan; Koum; Hamadan; Kazbin; Zendjan; Sultanieh.

Damavend; Damegan.

Sari; Farhabad; Achraf; Balfrouch; Astrabad.

Recht; Enzili; Roudbar (Dilem); Fomen; Lahadjan (Lahajan). Tebriz ou Tauris; Oudjan; Maragha; Ahar; Ardebil; Khoï; Selmas; Ourmiah; Sabalag.

Kirmanchah: Senney ou Senneh.

Chouster; Dizfoul; Khourremabad; Dorak (Felani); Haviza; Goban.

Chiraz; Istakhår; Mourgȧb; Fesa ou Bessa; Dárȧbgherd; Firouzabad; Kazeroun; Sourma; Yezdkast; Yezd; Ardjan; Baft; Djaroun; Abouchehr ou Bender-Bouchehr; Lar, chef-lieu du Laristan; les iles Karak; Kichm ou Djezire-Diraz; Hormouz ou Ormuz Sirdjan ou Kerman; Minam; Velskerd; Krouk; Khoubis ou Kebis; Minab; Gomroun ou Bender-Abbassi; Kichm; Djask. Cheheristan ou Rabat-Cheheristan; Toun; Tabs ou Tebbes. Mechhed; Nichabour; Kelat; Tourbout (Hyderee); Koutchan (Koochan, Kabouchan); Chirouan (Sheerwan); Boudjnourd (Boojnoor); les Goklans; les Yamouts, etc. Herat; Gouroudje; Obá.

Dans l'Irak-Adjemi on trouve TEHRAN, au milieu d'une plaine bien cultivée, couverte de villages mais dépourvue d'arbres. Depuis qu'elle est devenue la résidence ordinaire du souverain, cette ville acquiert tous les jours en étendue et en population; cette dernière ne saurait être évaluée actuellement au-dessous de 130,000 âmes pendant l'hiver ; en été elle est beaucoup moindre, parce que la cour et une grande partie des habitans l'abandonnent à cause de l'excessive chaleur et du mauvais air qui y règnent. Les maisons sont en terre comme dans les autres villes de la Perse. Téhran est entourée d'une forte muraille, et dans son enceinte une autre muraille, encore plus forte, forme l'Arag, espèce de citadelle où se trouve le palais du roi. Ce palais, sans être remarquable par la beauté de l'architecture, se distingue par son immense étendue, par ses jardins et par plusieurs corps de bâtimens qui portent des noms particuliers; quelques-uns sont meublés avec tout le luxe de l'Orient; dans le sandhouk-Khaneh (la maison de la caisse ou le trésor) le roi garde des sommes énormes en argent mon

nayé, mais surtout en lingots d'or et d'argent et en pierreries; on y voit plusieurs trônes, parmi lesquels se trouve le fameux trône du paon enlevé par Nadir-châh au Grand-Mogol. Les fabriques de tapis et de quelques ouvrages de fer sont les seules branches de l'industrie de ses habitans.

beau château, où le roi passe le commencement Dans ses environs on remarque: NIGARISTAN, de l'été. TAKHT-I-KATCHAR, maison royale de plaisance qui s'élève en amphithéâtre sur une pente de la chaine de l'Elbourz. CHAH-ABDOULAZIM, gros village de 3 à 400 familles, bâti sur les ruines de Rei, l'ancienne Rhagès de la Bible, où se passa la scène de Tobie, et l'Arsacia des rois

Parthes; c'était au vin siècle, du temps du fa

meux calife Haroun-al-rachid, une des plus grandes villes de l'Asie; on y voit encore d'immenses

débris, et trois tours énormes sont encore debout; dans le village se trouve une belle mosquée

et le tombeau du saint mahométan dont il porte le nom. A environ 30 milles au nord-nord-est de

Téhran s'élève le Pic VOLCANIQUE DE DAMAVEND, une des plus hautes montagnes de cette partie de l'Asie; à ses pieds passe la route qui de Téhran mène à Balfrouch et à quelques autres villes sur la mer Caspienne.

ISPAHAN, sur le Zendeh-roud, jadis

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