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PONDICHERY, belle ville située sur la côte de Coromandel et divisée en VilleNoire et Ville-Blanche d'après ses habitans. Elle a deux belles places bordées d'un double rang d'arbres et des rues larges et bien alignées. L'hôtel du gouverneur et le nouveau bazar sont ses principaux édifices. De grandes améliorations ont été faites dans ces dernières années, de sorte que cette ville, qui pendant les dernières guerres était tant déchue, gagne tous les jours en embellissemens et en population; mais tout cela est un faible dédommagement pour tout ce qu'elle a perdu de puissance et de richesses lorsqu'elle était la résidence des Dupleix et des Labourdonnais, et lorsque son commerce rivalisait avec celui des principales places de l'Asie. On y a établi un collège et des écoles pour les blancs des deux sexes, et d'autres pour les Indiens, un mont-de

VILLES PRINCIPALES.

Chandernagor.

Mahé.

piété, un jardin botanique qui est un des plus considérables de l'Inde, de belles promenades et, dans les environs, des cultures d'indigo, de cannes à sucre et de mûriers. Pondichéry est le siège du gouvernement général de toutes les possessions françaises en Asie, ainsi que d'une cour royale et d'un tribunal de première instance. Elle n'a pas de port, mais une assez bonne rade. Sa population, sans la banlieue, est d'environ 40,000 âmes.

Nous avons déjà décrit Chandernagor dans les environs de Calcutta, à la page 734. Les autres villes sont trop peu importantes pour être décrites dans cet ouvrage. Nous ajouterons que dans un rayon de 60 milles on trouve : Kuddalore, Porto-Novo, Tehillambaram, Tranquebar et Trinomalli, que nous avons décrites à la page 740.

ASIE DANOISE.

L'archipel de Nicobar n'appartient que de nom aux Danois, qui n'ont jamais eu dans quelques-unes de ces les que des établissemens de missionnaires abandonnés depuis plusieurs années; on nous assure cependant qu'ils se proposent de les rétablir; les loges à Porto-Novo, Calicut, Balassor et Patna, ne sont nullement des possessions territoriales; toute l'Asie-Danoise se réduit donc aux deux petits établissemens de Tranquebar et de Sirampour. Celui-ci situé dans le Bengale a été déjà décrit à la page 733 avec les environs de Calcutta. Nous ne dirons qu'un mot sur TRANQUEBAR; ce dernier est situé dans le royaume de Tanjaore et consiste dans un petit territoire pour

lequel les Danois paient au radja de Tanjaore, une redevance annuelle de 2000 roupies sicca d'après la convention faite à l'époque de son acquisition en 1616. TRANQUEBAR est une jolie ville bâtie presque entièrement à la manière européenne, avec de belles rues et des maisons ornées de portiques et à deux ou trois étages. Une citadelle nommée Dansborg la défend. Elle n'a pas de port proprement dit, mais un bras du Kavery peut recevoir de petits bâtimens. Tranquebar fait un commerce assez considérable; c'est la résidence d'un gouverneur qui dépend de celui de Sirampour. Sa population peut s'élever à 12,000 âmes, sans comprendre celle de son petit territoire.

TABLEAU STATISTIQUE DE L'ASIE.

Après avoir décrit les principaux états de l'Asie, nous allons en tracer le tableau statistique, afin d'offrir au lecteur les élémens principaux de leurs ressources et de leurs forces. Mais comme nous l'avons déjà vu, tous ces étals, à un très petit nombre d'exceptions près, sont hors du domaine de la statistique. Nous n'avons donc que des approximations pour remplir les colonnes du tableau ; et malgré les nombres précis qu'on trouve dans bien des ouvrages de géographie et de statistique, nous serons souvent obligé de laisser les colonnes vides. Mais quelques observations préliminaires sont indispensables pour éclairer le lecteur et pour nous mettre à l'abri des critiques que des personnes étrangères à ce genre d'études pourraient nous adresser. Du reste ces observations doivent aussi se rapporter aux états admis dans les tableaux statistiques que nous offrons à la suite de la description de l'Afrique et de l'Océanie.

SURFACE et POPULATION. Nous avons signalé aux pages 606 et 609 les principes qui nous ont guidé dans la détermination des surfaces des états; nous avons déjà vu aux pages 34 à 36 les méthodes à l'aide desquelles le géographe peut déterminer approximativement la population des états qui ne sont pas encore entrés dans le domaine de la statistique. Nous regrettons que le défaut d'espace ne nous permette pas de citer au moins quelques exemples des différences étonnantes que nous avons signalées dans notre Essai sur la population du Globe publié dans la deuxième série de la Revue des deux mondes, tomes I et II. Ceux de nos lecteurs qui voudront consulter ce journal verront à quelles longues et fastidieuses recherches nous avons dû nous livrer pour leur offrir les résultats que présente ce tableau.

Il ne nous reste donc plus qu'à faire quelques remarques sur les revenus, les dettes, les forces de terre et de mer de ces mêmes états. Nous commencerons par avouer que nous avons été long-temps à douter si nous devions admettre ou non ces élémens dans les tableaux statistiques

de cet abrégé, tant nous avons trouvé de discordance entre les nombreuses évaluations portées sur un même état. Les dificultés qu'offre la rédaction d'un semblable tableau pour l'Europe peuvent donner la mesure des difficultés bien plus grandes que le géographe doit vaincre pour parvenir à remplir le même cadre pour les états de l'Asie, de l'Afrique et de l'Océanie. Le défaut de connaissances préparatoires et d'aptitude à observer de certains voyageurs; les préjugés qui dirigeant les recherches de quelques autres, ont seuls commandé leurs opinions; la manière particulière de voir de chaque auteur; la trop grande confiance que d'autres mettent dans les rapports exagérés des indigènes, étrangers presque toujours à toute notion de statistique; mais surtout l'ignorance de la langue du pays, et les obstacles qu'opposent les vues politiques des gouvernemens, les préjugés et les superstitions des naturels; telles sont les sources principales des évaluations si disparates qu'on rencontre dans les ouvrages les plus estimés. C'est à ces mêmes causes que l'on doit aussi attribuer la foule d'erreurs qui les déparent.

REVENUS. Le terme moyen par lequel on obtient des résultats assez exacts lorsqu'il est pris sur des renseignemens positifs, ne donnerait qu'une approximation illusoire si on voulait l'employer pour déterminer les revenus et les forces d'un de ces états, en admettant indistinctement, comme élémens du calcul, tous les renseignemens vagues et disparates qui s'y rapportent. Pour approcher de la vérité autant qu'il est possible, on a procédé d'une manière différente. D'abord nous avons exclu de ces calculs toutes les évaluations évidemment exagérées, soit en plus soit en moins. Comparant ensuite le pays dont on voulait déterminer les revenus avec d'autres contrées, dont cette donnée nous était assez suffisamment connue, nous avons admis comme élémens du calcul l'étendue et la qualité du sol, le nombre des habitans, leur état moral et politique, celui de l'agriculture, de l'industrie et du commerce; en un mot toutes

les circonstances qui entrent comme élémens dans la solution de ce problème très compliqué.

Le système fiscal de ces états est plus ou moins, mais toujours très différent du système fiscal des états européens. Plus de la moitié du revenu et quelquefois plus des trois quarts proviennent de l'impôt foncier. C'est la conséquence nécessaire du principe sur lequel est basé ce système d'après lequel le souverain est considéré comme seul propriétaire du sol. C'est lui seul qui est censé en avoir le dominium directum; ses sujets n'en ont que l'usage ou le dominium utile, moyennant la contribution d'une part de la récolte. Autant que cette rente foncière est payée avec régularité, ces derniers jouissent de père en fils des terres ainsi octroyées comme de toute autre propriété héréditaire. Ce principe est dominant dès la plus haute antiquité dans presque tous les états agricoles de l'Asie, de l'Afrique et de l'Océanie; mais les fermiers partagent avec le souverain le produit brut dans des proportions qui diffèrent d'un état à l'autre, mais qui sont toutes beaucoup plus fortes qu'en Europe. A la Chine, par exemple, chaque tenancier paie un dixième du revenu; dans l'Inde Anglaise, la part du gouvernement est d'un cinquième; en Perse, selon M. Fraser, l'impôt foncier depuis quelques années est aussi d'un cinquième; dans l'ile de Java, au contraire, il est d'un quart, et au Japon il s'élève quelquefois jusqu'aux deux tiers. Deux autres circonstances majeures rendent très difficile, pour ne pas dire impossible, l'estimation des revenus de ces états. Dans tous une grande partie des recettes et dans quelques-uns les trois quarts, consistent en denrées; une grande partie sert pour l'entretien des troupes et pour payer les employés civils; le reste est vendu pour le compte du gouvernement. Souvent il arrive que le souverain est le plus grand négociant du pays; quelquefois il en est même le seul. De là vient l'impossibilité de déterminer en argent le revenu brut, quelque soin que l'on prenne pour obtenir un résultat assez exact. Cette somme dépend de trop d'élémens hétérogènes et variables pour offrir rien de fixe. Dans l'estimation des revenus de ces états il n'est presque jamais question que de la recette nette, c'està-dire des sommes que chaque province

envoie au trésor général après avoir payé toutes les charges, non-seulement de son administration, mais quelquefois même celles qui proviennent de l'entretien des nombreux corps d'armée qui y sont cantonnés. Quelquefois des voyageurs qui jouissent à juste titre d'une brillante réputation, n'ont pas tenu compte dans leur évaluation des dons que plusieurs souverains asiatiques reçoivent de leurs sujets dans certaines circonstances et qui forment une partie très considérable de la recette. M. Fraser dit que le roi de Perse, à l'occasion de la fête de Nourouzi, reçoit des présens pour la valeur de 1,000,000 à 1,200,000 tomans, somme énorme comparée à la totalité du revenu net qu'il assigne aux états de ce monarque. Cette différente manière d'estimer la recette explique l'étonnante disparité dans les évaluations données par des voyageurs qui ont visité le même pays à un très petit intervalle de temps l'un de l'autre. C'est ainsi que nous voyons l'estimable M. Jaubert et M. Fraser offrir dans leur évaluation des revenus de la Perse, une différence assez considérable, en les portant le premier à 2,900,000 tomans ou à 58,0000,000 francs, et le second à 49,780,000 francs, tandis que M. Kinneir en offre une encore plus grande en les estimant à 3,000,000 sterling ou 75,000,000 de francs, et que son savant traducteur va bien au-delà en faisant observer dans une note qu'ils montent très certainement à près de 100,000,000 de roupies ou à plus de 250,000,000 de francs! Cette apparente contradiction disparait lorsqu'on pense aux diverses manières d'évaluer les sources différentes d'où découlent les revenus de ce royaume, et lorsqu'on songe que les trois premières estimations indiquent le revenu net de la Perse, tandis que celle de M. Drouville se réfère au revenu brut ou à la totalité des sommes payées par les contribuables sous toutes les formes imaginables.

Si nous n'étions pas resserré par l'espace nous pourrions offrir une foule d'exemples a l'appui de ce que nous venons de dire. Nous pourrions aussi le démontrer de la manière la plus évidente à l'aide d'un état très détaillé et officiel, des revenus de l'empire Ottoman en 1786 et 1798, que nous avons sous les yeux et que nous devons à l'obligeance d'un savant voyageur, dont les lumières nous

ont été d'un grand secours dans la description de cet empire. Dans cet état on porte la totalité de la recette en 1798 à 77,580,000 piastres, somme qui à elle seule est déjà de beaucoup supérieure à la somme à laquelle on s'accorde à porter le revenu général de l'empire. Mais cette somme serait plus que doublée si l'on voulait calculer le revenu brut, c'est-à-dire si l'on voulait calculer la totalité des sommes payées par les contribuables aux différens gouverneurs des provinces et aux princes tributaires ou vassaux. Les deux riches principautés de Valachie et de Moldavie, par exemple, ne figurent dans cet état que pour le tribut payé par leurs hospodars, qui est à peine le huitième de leur revenu brut; l'Egypte n'y figurait à cette époque que pour une somme qui n'est pas le sixième de ce que ce pays rapporte aujourd'hui au vice-roi qui le gouverne. Fondant nos calculs sur l'état sus-mentionné, sur un document officiel relatif aux revenus de la Valachie en 1822, 1823 et 1824, et sur un tableau très détaillé des revenus moyens annuels de l'Egypte dans ces dernières années, nous n'avons pas hésité à porter à 360,000,000 de francs la totalité des revenus de l'empire Ottoman. Dans cette somme l'Egypte avec ses dépendances figure pour environ 100 millions de francs, somme énorme lorsqu'on la compare à la population sur laquelle on la prélève. Selon un article très détaillé publié dans le 11o volume de la Revue des Deux-Mondes, les revenus du vice-roi d'Egypte s'éleveraient à 30,290,000 piastres d'Espagne; équivalant à environ 160,000,000 de fr., mais nous avons le droit de rejeter de semblables évaluations jusqu'à ce que l'on indique le document officiel qui a servi de base. Les calculs autrement positifs de M. le major Prokesch, ne donnent qu'un total de 241,000,000 de piastres turques ce qui fait un peu plus de 100 millions de francs. Ce seul exemple démontre l'impossibilité de faire des comparaisons entre les états de l'Europe, où le gouvernement ne prélève qu'une petite partie du revenu net du propriétaire, et directement ou indirectement une fraction du produit de l'industrie de ses administrés, et les états de l'Asie, de l'Afrique et de l'Océanie, où le souverain est quelquefois le seul propriétaire du sol et le seul accapareur de l'industrie et du commerce.

Les détails officiels relatifs aux revenus de la Valachie nous ont servi aussi à déterminer par approximation ceux de la principauté de Moldavie dans ses limites actuelles, ainsi que les revenus de la principauté de Servie. Dans les revenus des principautés de Servie, de Valachie et de Moldavie on a compris le tribut qu'elles paient à la Porte. C'est une somme imposée sur la nation et qui doit nécessairement figurer dans le revenu brut. Ce dernier ainsi que la population et la superficie ont été calculés dans des limites qui sont beaucoup plus reculées depuis que le grand-seigneur a rendu les six districts garantis par le traité d'Andrinople. Ainsi ces différentes estimations peuvent être presque doublées.

Puisque la nature de notre sujet nous a ramené sur le terrain des calculs approximatifs, nous devons déclarer aussi que nos évaluations des revenus de l'Etat du pape, des empires d'Autriche et de Russie et d'autres états, ne diffèrent tant en plus de celles qu'en ont données les plus célèbres statisticiens, que parce que ces derniers paraissent, ou n'avoir pas eu connaissance des documens officiels que nous avons sous les yeux, ou n'avoir pas compris dans leurs calculs la totalité des sommes qui devaient y être portées, ou bien encore parce qu'ils n'ont évalué que leur revenu net. Mais comme nous l'avons déjà fait observer dans le chapitre qui précède le tableau statistique de l'Europe, c'était le revenu brut de ces états qu'il fallait prendre afin d'offrir des élémens comparables. Nous avons vu à la page 617 que le revenu brut de toutes les provinces Vénitiennes s'est élevé en 1823 à 50,551,200 francs; cependant ces mêmes provinces ne figurent dans un tableau général des revenus de l'empire d'Autriche, donné par M. le baron de Malchus sur l'autorité d'un autre savant statisticien, M. André, que pour 2,140,000 florins de convention, ce qui fait un peu plus d'un dixième de la totalité des sommes payées par les contribuables! Si nous voulions calculer de cette manière les revenus de la France et de l'Angleterre, en ne tenant compte que de l'excédant des caisses provinciales envoyé au trésor général à Paris et à Londres, nul doute que le milliard de la France et le millard et demi de l'Angle

terre seraient réduits, le premier à 3 ou 400 millions et le second à 5 ou 600 millions. Mais nous devons prévenir le lecteur que si nous avons tâché d'évaluer le revenu brut de ces états ainsi que ceux de tout l'empire Ottoman et des pays qui en ont été détachés, afin d'avoir des élémens comparables dans la colonne des revenus du tableau statistique de l'Europe, nous avons reculé devant les difficultés que nous aurions eues à surmonter pour réduire à la même forme tous les états des autres parties du monde hors du domaine de la statistique. Nous nous sommes borné, à l'égard de ces derniers, à n'admettre les évaluations des voyageurs qu'après les avoir assujéties à l'examen des circonstances qui leur sont particulières et dont l'ensemble, comme nous l'avons déjà vu, pouvait les modifier considérablement.

Les Etats Barbaresques et plusieurs états de l'Océanie, considérés sous le rapport financier, forment une classe à part, en ce que leurs budgets offrent parmi les principaux articles de la recette, les produits de la piraterie, ceux de la vente et du rachat des esclaves; et il faut bien le dire, dans la recette des Etats Barbaresques, on doit compter aussi les tributs payés pas les puissances maritimes de l'Europe pour garantir leurs vaisseaux marchands des attaques de ces brigands. D'après un document qui paraît officiel, les sommes payées pour cet objet au dey d'Alger, se montaient à 806,660 francs! Dans la recette de l'empire Anglo-Indien, il faut tenir compte des produits considérables provenant du commerce; en 1829, ils dépassèrent 164 millions de francs sur une recette générale de 747,714,250 francs. On doit en dire autant des revenus de Java, estimés en 1822 à 25,563,190 roupies, bien que l'on doive faire de fortes réductions sur la somme de 10,151,405 roupies attribuées au commerce, parce que la plus grande partie de ces 10 millions n'est pas le résultat d'opérations commerciales, mais bien de la vente des produits du sol que

le gouvernement hollandais fait cultiver pour son compte. Nous pourrions signaler une foule d'autres anomalies offertes par les budgets de ces états; mais l'espace nous manque. Qu'il nous soit permis d'ajouter encore quelques faits relatifs aux revenus des deux plus anciens empires de l'Asie. Malgré les détails importans donnés sur les finances de l'empire Chinois par Duhalde, Deguignes et autres savans du siècle passé, et ceux bien plus précieux publiés par MM. Klaproth et Perring-Thoms, le géographe n'a pas encore les moyens d'évaluer avec assez de précision la totalité du revenu brut de cet empire. Le Tibet par exemple, ne paie rien ou presque rien à l'empereur de la Chine; c'est au contraire ce dernier qui envoie au grand-lama des présens annuels très riches pour les objets religieux qu'il reçoit de ce pontife. Mais le Tibet a une administration, une armée assez nombreuse, une cour à entretenir. Pour pouvoir comparer les finances de cet empire à celles d'autres états, ces sommes devraient donc être portées dans la recette brute, ainsi que celles que coûte l'administration de ses provinces vassales, telle que la Mongolie, et l'administration de ses provinces soumises, telle que le Thian-chan-nan-lou. D'un autre côté nous voyons Schneegans porter à 425,500,000 florins les revenus de l'empire du Japon, parce qu'il évalue les produits en nature reçus par le gouvernement d'après les prix élevés qu'ils auraient en Europe, tandis que Kæmpfer les exagère, lui aussi, parce que dans son estimation de 340,000,000 de florins il comprend les revenus des princes vassaux de l'empereur. C'est comme si, en évaluant les revenus de l'empire d'Autriche, on portait dans la recette générale de cet état les sommes provenant des revenus particuliers des princes de Lichtenstein, Esterhazy et autres grands vassaux de l'empire. Nous avons rédigé le tableau suivant pour donner un échantillon de l'étonnante disparité d'opinions émises sur les revenus de l'empire Chinois.

KLAPROTH, dans la traduction de l'ouvrage de Timkovski, estime le revenu à 39,667,272 liang ou onces d'argent, ce qui, en comptant l'once à 7 francs, donnerait. PERRING-THOMS d'après un manuscrit rédigé en 1823 par le Chinois Wang-Koueiching, et sans comprendre dans son estimation les produits de la douane de Canton, les porte à 74,561,633 taels, équivalant à 24,820,544 livres sterling, qui, 25 francs chaque, correspondent à.

Deguignes fils, mais sans comprendre les produits des domaines de l'empereur, 1

277,690,000 fr.

620,513,6

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