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plantes alimentaires cultivées par les naturels de la côte ouest d'Afrique sont : le maïs (zea mais), la cassave (jatropha manihot L.); deux s>rtes de légumes dont l'un est le cytisus cajan L., l'autre une espèce de haricot (dolichos) et l'arachis hypogea. Les meilleurs arbres à fruits de la contrée sont le bananier (musa sapientum), le papayer (carica papaya), les limoniers et orangers, le tamarinier, Velais guineensis qui fournit l'huile de Palme, et le raphia vinifera qui donne ainsi que l'elais et une espèce de corypha, le fameux vin de palmier. Quelques auteurs pensent que la plupart de ces plantes sont d'origine étrangère à l'Afrique. Ainsi, M. Robert Brown assigne une origine américaine au maïs,

à la cassave, à l'ananas, au papayer et au tabac, taudis qu'il pense que le bananier, le limonier et l'oranger, le tamarinier et la canne à sucre ont été importés d'Asie. L'intérieur de l'Afrique équinoxiale n'est pas connu des botanistes. La petite quantité de plantes publiées dans la Flore d'Oware et de Bénin ne peut donner une idée exacte de la végétation de ces vastes contrées. Cependant, si on les compare avec celles du Congo, du Sénégal et de la Haute-Egypte, on trouve entre elles des relations frappantes et qui prouvent clairement, ce nous semble, cette loi universelle : que les mêmes causes climatériques donnent naissance aux mêmes productions végétales, sans qu'il soit nécessaire d'en supposer la transmigration d'un pays dans un autre.

Il nous reste à dire un mot sur la flore des îles principales que l'on considère comme dépendantes de l'Afrique. Les Canaries présentent une transition tres remarquable des plantes européennes ou plutôt méditerranéennes aux plantes équinoxiales. Les formes européennes y dominent encore, mais les espèces ont déjà la vigueur qui caractérise les végétaux de la zone torride, ou en d'autres termes, on y trouve des espèces arborescentes de genres qui ont chez nous leurs espèces herbacées. Le catalogue des plantes de Pile de Ste-Hélène, dressé par M. Roxburgh en 1813, présente un grand nombre de plantes dont les unes sont américaines et les autres africaines, ce qui résulte que la position géographique de cette ile; mais elle offre ceci de remar quable, qu'elle nourrit encore un plus grand nombre de plantes d'Europe, malgré son immense distance de cette partie du monde.

Dans les îles de Madagascar, de France et de Bourbon, intermédiaires entre le Continent de l'Afrique et l'Archipel Indien, croissent des végétaux indigènes de ces deux vastes régions. Madagascar offre dans sa partie occidentale les plantes de la côte d'Afrique, et celles des Indes dans la partie qui regarde l'orient. Cette ile et celles de Bourbon et de France renferment un grand nombre de plantes qui leur semblent particulieres, peut-être par la raison que les localités sembla bles de l'Inde ne sont pas bien connues. C'est à Madagascar que le nepenthes distillatoria, entre autres végétaux singuliers, a été observé pour la première fois. Des espèces très voisines ont été rencontrées dans les Indes Orientales. Le nomdre des orchidées est si grand dans les trois

grandes îles de l'Afrique australe, que M. Dupetit-Thouars a publié un ouvrage spécial sur cette seule famille. Il en est de même des fougères qui abondent dans ces iles et que le colonel Bory-Saint-Vincent a fait connaitre dans le Species de Willdenow, ou qui sont inédites dans son vaste et magnifique herbier.

ANIMAUX. Réunie physiquement à l'Asie par l'isthme de Suez, l'Afrique, à quelques animaux près qui sont communs à ces deux continens, offre une physionomie zoologique tout aussi distincte que si elle en était séparée par une distance égale à un diamètre du globe. Ces animaux, africano-asiatiques plutôt qu'asiatico-africains, ne s'étendent guère que dans la presqu'ile Arabique, si semblable géologiquement à l'Afrique boréale, tandis que tous les autres points ont une création spéciale. Toutefois c'est ainsi qu'on doit généraliser la dispersion des

ètres sur ce vaste continent.

Dans toute l'Afrique Centrale et Boréale errent Je lion, la panthère, l'autruche, les chacals, les gazelles et les antilopes, dont pas une ne se retrouve au sud de l'autre tropique, où sont accumulées tant d'espèces. Partout ces antilopes sont la pâture des lions et de toutes les autres espèces de ce genre, ainsi que des chacals, des hyènes et des pythons. Le chameau à une bosse, dont les caravanes peuplent aujourd'hui le Sahara et donnent au désert sa physionomie nomade, ne fut introduit à l'ouest du Nil qu'après le Ie siècle. Mais au delà du Sahara, dès que commence l'influence humide des grands fleuves de la Sénégambie et du Soudan, apparaît une création dont les ètres ne franchirent jamais les limites du désert. Là vivent, en étendant leurs voyages jusqu'au Cap-de-Bonne - Espérance, les éléphans africains à grandes défenses et aux dents molaires marquées de losanges, ces rhinocéros à deux cornes, bien connus dans les spectacles de Rome, l'immense girafe, l'hippopotame informe. Eutre les deux tropiques se trouvent ces espèces variées de cynocéphales, dont pas une seule n'habita jamais l'Egypte, et dont trois y avaient des autels, culte qui par conséquent ne put commencer que dans le pays de ces singes. Les uns à visages peints n'habitent que les Guinées; les autres la pointe australe du Continent; d'autres enfin depuis le Sennaar jusqu'en Cafrerie. Dans les bassins du Nil supérieur et de ses affluens vivent deux espèces de ce fennec décrit et figuré par Bruce et qu'on avait cru être un galago. Ses immenses oreilles surpassant les deux tiers de la longueur de son corps de chien, l'éloignent beaucoup de la forme d'un quadrumane. Figuré sur les monumens de la Basse-Egypte avec les cynocéphales, le scarabé sacré et les antilopes du même pays, le fennec y constate l'origine éthyopique du peuple qui éleva ces monumens. Dans cette dernière zone qui longe la côte de Zanguebar le buffle du Cap parcourt les mêmes forêts que l'éléphant

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enfin, au-delà du tropique austral vivent ces nombreuses espèces d'antilopes, réparties chacune dans un site qu'elles ne quittent jamais, depuis les roseaux des rivages jusqu'aux pointes aigues des rochers Ces antilopes se pressent sur cette extrémité de l'Afrique comme pour la dédommager de n'avoir pas une seule espèce de cerf. Là, vivent aussi dans les mêmes cantons ces zèbres connus des Romains et ces quacchas si semblables aux zébres que l'on prit d'abord ces deux animaux pour les deux sexes de la meme espèce. Ce phacochère à corps de cochon, à dent macheliere d'éléphant et dont la face hérissée de quatre protubérances l'a fait nommer aussi sanglier à masque. Ce sanglier éthiopique à long grouin, dont les figures se voient sur la mosaïque de Palestrine, qui a deux paires de coles de plus que notre sanglier et à qui l'on a rendu son ancien nom de koyropolame. Enfin parmi les reptiles de ce continent citons les crocodiles, le succhos et le khamses honorés des Egyptiens et différens peut-etre des crocodiles du Niger et du Senégal. Ces monitor, ces tupinambis, ces caméléons, dont d'autres espèces ne se retrouvent plus qu'en Espagne et aux MoJuques. Madagascar a comme l'Afrique sa création à elle. Aucun de ses mammiferes non importés ne lui est peut-être commun avec ce Continent: tels sont ces makis à quatre mains; cet aye-are rongeur pourvu de mains et qui n'habite que la côte occidentale; ces tenrecs insectivores en remplacement des pagalins de l'Asie et de l'Afrique et des fourmiliers de l'Amérique dont Madagascar n'a pas un seul.

Les especes d'oiseaux propres à l'Afrique ont une grande analogie, sur les confins des diverses régions qui entourent cette vaste contrée, avec ceux de l'Europe et de l'Asie. Puis la variété du sol apporte des influences secondaires et nouvelles sur chacune des grandes zones qui en partagent la surface. Ainsi, la Région du Nil et les rivages qui bordent la Méditerranée ont des especes analogues a celles de l'Arabie, de la Perse et de l'Espagne. Les sables déserts de l'Afrique-Centrale sont la patrie d'espèces accommodées aux solitudes, tandis que l'extrémité méridionale affecte un type entierement neuf et caractéristique dans les oiseaux qu'elle nourrit. Madagascar enfin, qui avec les îles Maurice et de Bourbon dépend du systeme de terre africain, a une création toute spécifique, bien que par ses caractères elle soit entièrement africaine. Quant aux iles de l'Océan-Atlantique, telles que Sainte-Hélène, l'Ascension, les iles du Cap-Vert, elles sont habitées par quelques espèces qui proviennent des côtes voisines.

L'oiseau le plus voisin des quadrupèdes par ses formes, l'autruche, qu'Aristote a dit avec tant de raison partim avis, partim quadrupes, ne quitte point la zone équatoriale et les déserts de toute l'Afrique. Elle est remplacée en Amérique par le nandu, et dans la Polynésie par les casoars. C'est le chameau emplumé du désert; c'est avec la gazelle, l'objet des mille contes des Arabes et des nègres. Le messager ou le secrétaire, singulier oiseau de proie qui vit de reptiles, qu'il sait combattre avec adresse et dévorer sans

danger, habite le territoire du Cap-de-BonueEspérance. Peu de régions du globe sont aussi neuplées d'oiseaux de rapine de toutes sortes que l'Afrique. Les animaux qui y pullulent fournissent par leurs débris à tous les rapaces une proie abondante el facile. Aussi les grands vautours qui s'alimentent de charognes, ces griffons, ce hideux chincou, cet oricou à pendeloques charnues, guettent sans cesse la chute de quelque animal et se précipitent sur son cadavre qu'ils dépecent en quelques instans; et des espèces plus petites, les percnoptères, viennent s'adjoindre aux convives de ces banquets. Quelques aigles sont répartis dans tous les pays de l'Afrique et sur le bord des eaux douces ou des mers; et là pechent les pygargues, ou aigles qui vivent de poissons. Tels sont surtout et au premier rang le blagre et le vocifer. Les autres rapaces diurnes sont des circaetes, des éperviers, des vautours, et notamment le gymnogene de Madagascar, le milan parasite, les couhiehs de l'ESypte, le naucler de Riocourt, des buses, des buzards et des faucons. Quant aux oiseaux de proie que la lumière du jour blesse, chaque petile tribu est à-peu-près représentée sur ce Continent. Eutin comme les insectes y pullulent, les pies-grieches qu'on a à juste raison nommées les faucons entomophages, s'y trouvent en essaims aussi nombreux que variés. De même que l'Amerique et l'Asie, la zone chaude de la Région du Cap a des couroucous, singuliers oiseaux à plumage d'un rare éclat. Mais la seulement se trouvent ces musophages et ces touracos à vestitures non moins splendides. La nombreuse famille des coucous est très riche en espèces dans cette partie du monde. Elle nourrit les chalcites ou coucous cuivrés, les indicateurs, célèbres par ce qu'en a raconté Levaillant, des coucals dont le pouce est armé d'un ongle acéré; mais ce n'est qu'à Madagascar qu'on rencontre les vouroudrious et les couas ou les tailsous. Les pogonias, les barbus, les barbions sont africains. De nombreux calaos et entre autres celui d'Abyssinie, qui vit de charognes, y remplacent les toucans d'Amérique; et quant aux oiseaux de ce dernier genre on trouve leur représentant à Madagascar dans l'euricère. Les perroquets pulluient dans les contrées boisées de l'Afrique chaude. C'est du Sénégal que provient la perruche à collier; c'est du Congo, de la Guinée que nous arrive le jaco gris, si habile à imiter l'homme, et c'est dans les champs de Teffs que s'abatteut par bandes criardes les innombrables perruches-moineaux. Les pics, les alcyons, les engoulevents, les hirondelles y comptent des espèces variées; les soui-mangas y remplacen les colibris du Nouveau-Monde, et les huppes, les épimaques de l'Asie. Les corbeaux, les choucas, les rolliers, les rolles y ont des individus très remarquables. Il en est de même des guepiers, des échenilleurs, des bagadais, des manikups, des drongos, des moucherolles, des merles, des traquets, des sylvies, des martins, des pique-bœufs, des alouettes, etc., etc. Mais nous citerons principalement de tous ces genres une espèce de corbeau à bec très puissant, le

corbivau, et les merles à plumage bronzé et comme passé au feu.

Cependant dans cette série d'espèces si étonnan tes par le nombre des individus, aucune famille n'en fournit davantage, sans contredit, que celle des moineaux. A partir des tisserins, qui lient cette tribu aux troupiales de l'Amérique, et qui sont les plus habiles ouvriers qui existent pour tisser les fils qu'ils emploient dans la construction de leurs nids, on compte les moineaux, quels que soient les petits genres dans lesquels on a essayé de les grouper, par millions d'individus et par centaines d'espèces. C'est ainsi que les veuves aux longues queues, les oryx à la livrée de feu; les senégalis de toutes les couleurs, bleus, rouges, piquetés, noirs, etc., semblent des papillons destinés à émailler, par leur vive coloration, les chardons en maturité dont ils mangent les graines. Ces oiseaux se trouvent donc accommodés à un sol qui produit en grande quantité les semences alimentaires, telles que les millets, les couscous, les panics, etc. Ainsi donc les veuves, les vrais moineaux, les jacarinis, les bengalis, les gros-becs, les phytotomes, les bouvreuils y comptent de nombreuses espèces. Mais le genre coliou est exclusif au Cap, et on y retrouve aussi une jolie mésange.

Des colombes animent les diverses contrées de l'Afrique, entre autres le pigeon vert ou waalia de Bruce, si répandu en Abyssinie. Les gallinacées de grande taille y sont rares; l'Afrique ne nourrit guère en effet que quelques gros oiseaux de basse-cour originaires de l'Inde, et la seule race qui lui soit propre et qui soit naturalisée en Amérique aujourd'hui est celle des pintades ou poules de Numidie, dont on connalt quatre espèces à chair d'une rare délicatesse; toutefois, les sables stériles de cette partie du monde, analogues par leur stérilité aux steppes des plateaux de l'Asie, sont la patrie adoptive des perdrix, des francolins, des gangas et de quelques espèces de turnix, oiseaux essentiellement pulvérulateurs. C'est encore dans ces océans mouvans nommés déserts que se plaisent les échassiers coureurs, tels que les outardes, ces grues aux longues jambes, ces marabous aux plumes délicates et légères, ces anthropoides ou grues des Baléares qui singent les gestes de l'homme. Quant aux rivages des mers ou aux bords des fleuves, ils pullulent de ces oiseaux riverains qui semblent répandus sous toutes les zones échauffées, tels que pluviers, chevaliers, barges,etc. Cependant des vanneaux à lambeaux charnus, des burrhins, des ibis jadis révérés dans le culte égyptien, et surtout l'ombrette à plumage tabac d'Espagne, des spatules, des cigognes, des anostomes, des lantales, des ædicnèmes, des giaroles, y comptent des espèces qui lui sont exclusivement propres, et ce n'est que sur les rivages de la mer Rouge que vivent les dromes au plumage mipartie noir et blanc.

L'Afrique nourrit aussi des oiseaux palmipèdes qui lui sont propres tels sont les anhinga; et des espèces qui sont répandues suivant les latitudes dans d'autres parties du monde, telles que grèbes, sternes, cormorans, pélicans, rhyn

cops, pélrels, albatrosses, canards et oies. Les grands palmipėdes marins et antarctiques se réfugient principalement sur l'extrémité australe de ce continent. Jadis vivait aux iles Maurice et Bourbon un grand oiseau, depuis long-temps éteint, et qu'on nommait le dronte; ses débris seuls attestent une existence qui fait lacune dans la grande chaîne des êtres.

Les reptiles ne sont point aussi multipliés en Afrique qu'en Asie et en Amérique. Cependant c'est dans le Nil, c'est dans le Sénégal et le Niger, que se tiennent ces puissans crocodiles jadis vénérés par les Egyptiens. Des serpens venimeux, entre autres le céraste cornu, sont répandus dans le territoire du Cap; des lézards variés, des geckos, des batraciens en petit nombre sont classés dans nos catalogues comme propres à ce continent, et d'immenses tortues franches, ressources précieuses des navigateurs, fréquentent les attérages et les ilots volcaniques de l'Océan-Atlantique.

Les poissons africains sont encore très mal connus. Ceux des eaux douces de l'Egypte, étudiés par le savant Geoffroy-Saint-Hilaire, sont parfaitement décrits. C'est là que se rencontrent ce gigantesque et singulier bichir, ces coffres, ces pimélodes nombreux et variés. Les poissons de la mer Rouge, étudiés par Rüppell et figurés dans son grand ouvrage, ressemblent par leurs formes à la plupart des poissons saxatiles des mers chaudes d'Asie, et la plupart se rencontrent même dans les archipels de la Sonde, excepté quelques petits genres particuliers. Les côtes occidentales d'Afrique, baignées par l'Océan-Atlantique, nourrissent les poissons des zones chaudes, tandis que les pays bordés par la Méditerranée partagent ceux des côtes d'Espagne et de France. Enfin les mers australes qu'arrêtent les rivages du

Cap-de-Bonne-Espérance produisent les espèces confinées dans toutes les latitudes antarctiques placées au sud des trois grands caps. Les poissons de la côte orientale, entre les tropiques, sont ceux de l'Océan-Indien.

Il en est de même des mollusques, à part les terrestres dont les espèces varient suivant les régions; les coquillages marins de la zone équatoriale sont analogues, sur la côte orientale, à ceux de l'Océan-Indien. Toutefois, de belles espèces nouvelles se rencontrent chaque jour à Madagascar, et celles des côtes du Sénégal décrites par Adanson, bien que peu nombreuses, ont été mieux étudiées depuis. Dans les eaux douces du Nil vivent ces belles huitres découvertes par M. Cailliaud et nommées éthéries. Les mollusques des rivages de la Méditerranée ont de l'analogie avec ceux de l'Italie et de la Sardaigne; et c'est encore par essaims que navigue sur cette mer l'ancien murex à pourpre des Romains, qui n'est pas autre que la janthine, si riche en couleur pourprée et violette. Sur les rochers du cap sont en grand nombre des patelles, des oscabrions, et sur les rivages de la mer Rouge st bien étudiées par M. Savigny, des milliers de do ris, d'aplysies, etc.

Les insectes d'Afrique, bien qu'ils aient été l'objet de plusieurs ouvrages, et entre autres de ce

lui de Beauvois, sont si variés, si nombreux en espéces qu'il serait impossible de nommer même les plus intéressantes sans dresser un long catalogue. Ils varient en genres suivant les lieux, les limites géographiques, et par conséquent sont entièrement soumis à l'influence du climat,

polypes de toutes formes, des madrépores ceignent les côtes de l'Afrique. Sur le rivage dans la Méditerranée se pèche le vrai corail, si recherché pour les bijoux de fantaisie dans tout l'Orient. La mer Rouge est hérissée de ces coraux si intéressans pour le naturaliste, mais si redouta

Parmi les zoophytes, de brillantes actinies, des bles pour le navigateur.

GÉOGRAPHIE POLITIQUE.

SUPERFICIE. La surface de l'Afrique peut être évaluée en nombres ronds à 8,500,000 milles carrés.

POPULATION. I paraît probable que la population absolue de l'Afrique s'élève à 60,000,000 d'âmes. Divisant ce nombre par 8,500,000 et négligeant les fractions, on aura 7, quotient, qui représente la population relative de l'Afrique. Maintenant si l'on voulait comparer cette grande division du globe avec les autres parties du monde, on trouverait que l'Afrique occupe le troisième rang sous le triple rapport de la surface, de la population absolue et de la population relative, comme nos lecteurs peuvent s'en convaincre en jetant un coup-d'œil sur le tableau que nous avons donné à la page 37.

ETHNOGRAPHIE, L'Afrique est habitée par un grand nombre de nations, dont les langues ont été le sujet de plusieurs importantes recherches dans ces dernières années. Sans entrer dans des détails qui seraient déplacés dans cet ouvrage,

nous nous bornerons à mentionner dans chacune des grandes régions entre lesquelles nous avons partagé cette partie du monde, les peuples principaux, en les classant d'après les différentes langues qu'ils parlent. L'Atlas ethnographique du Globe sera encore notre seul guide; car au milieu de quelques dénominations nouvelles et de noms parfois étranges, nous n'avons trouvé, dans les descriptions de l'Afrique les plus récentes, aucun fait nouveau assez important pour nous obliger à changer ou même à modifier les classifications que nous avons proposées. Seulement nous avons rempli ici une partie des lacunes que l'imperfection de l'ethnographie nous avait obligé de laisser subsister dans l'Atlas ethnographique, par quelques faits que nous devons à M. Douville, faits qui d'ailleurs concordent presque entièrement avec les renseignemens que nous avons recueillis à Lisbonne sur les langues parlées dans l'Afrique Portugaise.

TABLEAU

DE LA CLASSIFICATION DES PEUPLES DE L'AFRIQUE D'APRÈS LES LANGUES.

La RÉGION DU NIL offre les familles ou souches suivantes :

FAMILLE EGYPTIENNE : les Coptes, qui sont les descendans des anciens Egyptiens. Depuis l'introduction de l'islamisme en Egypte leur langue a été àpeu-près remplacée par l'arabe jusqu'à ce qu'elle se soit entièrement éteinte vers le milieu du xvn siècle. Les Coptes sont maintenant très peu nombreux, et, sous le rapport linguistique, ils doivent être regardés comme des Arabes et comme une branche de la famille Sémitique. Il parait cependant que dans les montagnes de Mathmothah, au-dessus du golfe de Cabes, et dans un canton de la Nigritie intérieure, on parle encore cette langue, qui, comme nous venons de le dire, est entièrement éteinte dans le pays qui en a été le berceau.

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prement dits; ils habitent près du passage d'Assouali; et les Hazorta, près de celui de Taranta dans l'Abyssinie; les Danakil, peuple nomade qui erre le long de la côte, depuis le Bab-el-Mandeb jusqu'à Arkiko; on regarde les Dumhoeta comme sa tribu la plus puissante; les Adaïel occupent le pays situé entre le Bab-el-Mandeb et les environs de Zeyla.

Les CHELOURS (Schilouks), connus aussi sous les noms de Nouba ou Fongi, le long du haut Bahrel-Abiad et dans le royaume de Sennaar, dont ils étaient la nation dominante avant la récente invasion des Ottomans.

Fellans, Poules, etc., nation très nombreuse et très puissante, répandue dans presque tous les états de la Nigritie-Occidentale (Sénégambie), ou elle possède le Fouta-Toro, le royaume de Bondou, le Fouta-Djalo (Fouta-Djalon), le Fouladou etle Brouko; dans la Nigritie-Centrale (le Soudan de nos cartes), elle occupe le Ouasselon, le Sangara et autres contrées, ainsi que le vaste empire des Fellans ou Fellatah sur lequel règne Bello. Les DJALONKÉS, qui forment une partie considerable de la population du Fouta-Djalo (FoutaDjalon), du Kouronia, du Baleya, du Firia, du Sangara, du Soulimana, du Bouré.

Les TCHERET-AGOw, dans le centre de l'Abyssinie; Les KissoURs, dans le royaume de Tombouctou, ils sont braves et bons cavaliers.

Les FOURIENS, qui forment la masse principale de la population du Dar-Four.

La REGION DE L'ATLAS n'offre qu'une seule famille, à laquelle appartiennent tous ceux de ses habitans qu'on peut regarder comme indigènes, c'est la

FAMILLE ATLANTIQUE : les Amazig, dits improprement Berber ou Berebber, et nommés aussi Schila (Shuluh), Qobayl (Guebalys), etc.; ils occupent les hautes vallées de l'Atlas et une partie des plaines dans l'empire de Maroc, dans le ci-devant état d'Alger et dans celui de Tunis ; ils sont partagés en beaucoup de tribus, dont plusieurs sont entièrement indépendautes. Les Touaryks(Tuaricks), nation nombreuse et guerrière répandue sur toute la partie moyenne du Sahara; les Tibbos, qui occupent presque toute la parlie orientale du Sahara; les habitans de Syouah et d'Audjelah; les Chellouhs (Shellubs), dans la partie méridionale de l'empire de Maroc, où ils vivent presque tous régis par des chefs indépendans. La REGION DES NEGRES ou la NIGRITIE présente les familles ou souches suivantes : Les VOLOFS OU OLOFS, qui ont la réputation d'être les plus beaux et les plus noirs de tous les Nègres; ils possèdent les royaumes de Bourb-lolof, de Cayor et de Baol, et ils forment la masse principale de la population de ceux de Bondou, du BasYani et de Salum.

FAMILLE MANDINGO: les Mandingos, nation puissante, assez policée et assez industrieuse, entre les mains de laquelle se trouve presque tout le commerce de l'or et de l'ivoire, et qui faisait naguère presque tout celui des esclaves. Outre le vaste territoire entre la Gambie et le Geba et le pays côtier arrosé par le Kissi (Kissee), les Mandingos possèdent dans la Sénégambie les royaumes de Bambouk, de Kasson, de Kaarta, de Barra, de Kollar, de Badibou, du Haut-Yani, du Oulli ou Woulli, le Dentilia et le Kabou; dans la partie occidentale de la Nigritie-Centrale (le SoudanOccidental de nos cartes), les Mandingos sont la nation la plus nombreuse du ci-devant empire de Bambara, dont ils étaient le peuple dominant avant son partage; ils possèdent aussi le Kankan, le Sambatikilia, le Time et autres pays. Les Sousou, nation assez civilisée, qui occupe la côte de la Nigritie - Occidentale (Sénégambie) comprise entre le Rio Nuñez et le Kissi, ainsi que d'autres parties de celte contrée.

Les FOULABS ou FELLATAH, dits aussi Foulans,

dans la Nigritie-Centrale (Soudan).

Les KALANNAS, dans le royaume de Kalanna, dans la Nigritie-Centrale.

FAMILLE HAOUSSA: les Haoussas, qui composent la masse principale de la population des provinces de Cachenalı, Gouber, Kano, Doury et autres du Haoussa, vaste contrée qui forme le noyau de l'empire de Fellans ou Fellatah.

Les YARRIBANI, qui sont la nation dominante dans le vaste royaume de Yarriba.

Les MANDARAS, dans le royaume de Mandara. dans la Nigritie-Centrale (Soudan).

Les BAGHERMEHS et les MOBBAS, qui sont les nations dominantes des deux royaumes de Baghermeh et de Mobba dans la Nigritie-Centrale (Soudan..

FAMILLE BORNOUANE: les Bornouans, qui forment la masse principale de la population du Bornou proprement dit, et de quelques autres districts aujourd'hui séparés de l'empire de Bor

nou.

Les TIMMANIES, établis depuis l'embouchure du Grand-Scarcie jusqu'au cap Shilling; c'est sur leur territoire que se trouve la colonie anglaise de Sierra-Leone.

Les BOULLAM, au sud-est des précédens, le long de la côte jusqu'aux frontières du royaume de Cap-Monte, et répandus très avant dans l'interieur et sur les iles voisines. FAMILLE ACHANTIE: les Achantis (Ashantees. nation dominante dans l'empire d'Achanti, et les peuples établis dans la plupart des royaumes qui en sont tributaires ou vassaux. FAMILLE DAGOUMBA: les Dagoumbas dans le royaume de Dagoumba (Dagwumba), vassal de l'empire d'Achantie.

Les AKKRAS OU INKRANS, dans le royaume de ce nom; ils sont tributaires des Achanties. Les KERRAPIES (Kerrapees), nation assez nombreuse, partagée entre plusieurs petits états presque tous tributaires des Achanties. FAMILLE ARDRAH : les Dahomeys, dans le royaume de Dahomey proprement dit, dont ils sont la nation dominante; les Judahs, dans le roy aume de Judah, tributaire de celui de Dahomey, les Ardrahs, dans le royaume d'Ardrah, tributaire de celui de Yarriba; les Benins, dans la plus grande partie du vaste royaume de Benin. dont ils sont la nation dominante. FAMILLE KAYLI: les kaylis (Kaylees et les Gun goumes, dans les royaumes de Kayli et de Gungoume dans l'intérieur de la côte de Gabon.

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