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cation qui est généralement admise sous le rapport des principales nuances de la civilisation, nous indiquons ce qui nous paraît devoir être compris sous le nom de civilisation, et nous essayons de tracer les limites qui constituent les trois nuances principales de l'état social. Pour ne pas introduire des noms inusités, nous conservons les divisions déjà proposées par Malte-Brun, mais en rangeant dans un ordre nouveau et plus convenable, les nations que ce célèbre géographe avait nommées peuples civilisés, peuples barbares et peuples sauvages. Nous terminons ce chapitre en signalant l'inutilité et le vague des classifications qui Aont pour base la nourriture, la position topographique, et les occupations des différentes nations du globe.

ETHNOGRAPHIE. L'histoire et la géographie font pour ainsi dire à chaque page, mention des peuples dont l'une nous raconte le développement et les vicissitudes, tandis que l'autre nous indique leur position et nous décrit leur demeure; mais nous ne connaissons aucun traité d'histoire et de géographie qui ait défini le mot nation. Nous avons donc commencé notre chapitre de la classification ethnographique du genre humain, par rappeler les trois acceptions différentes sous

lesquelles on prend le nom de nation; ensuite nous avons expliqué le sens qu'on doit attacher aux mots famille ethnographique, langue et dialecte, et nous avons fini par donner un résumé de la mappemonde ethnographique de notre atlas, comme le cadre général auquel doivent se rapporter les cinq tableaux que nous avons intercalés dans la géographie politique des cinq parties du monde.

RELIGION. La religion influe sur les sociétés humaines d'une manière non moins puissante que les constitutions politiques, dont elle détermine souvent les formes, et que toujours elle affermit ou altère. Une classification du genre humain, basée sur les croyances religieuses, était donc de la plus haute importance. Mais cette classification, que depuis quelque temps on rencontre d'une manière plus ou moins incomplète, plus ou moins inexacte, dans presque toutes les géographies générales, se réduit pour les abrégés, à la simple nomenclature des religions, suivie de l'énumération des peuples principaux qui les professent. Nous avons cru que, pour donner une division moins vague, il fallait résumer en peu de pages les dogmes les plus essentiels des principaux cultes d'après leur ordre de génération et d'analogie.

§ II. Géographie générale, physique.
POSITION ASTRONOMIQUE. Chacune des
descriptions générales commence par cet
article, afin d'aider le lecteur à trouver
sur les cartes la position de la partie du
monde à laquelle elle se réfère. Dans l'état
actuel de la géographie mathématique, si
importante pour tous les pays hors de
l'Europe, et qui laisse encore tant à desi-
rer pour plusieurs régions de cette partie
du monde, nous avons cru que l'on pou-
vait sans grave inconvénient négliger les
fractions de degré; en effet, autant l'in-
dication de ces fractions est indispensable
lorsqu'on veut tracer une carte, autant
elle surcharge inutilement la mémoire
dans un abrégé. A l'égard des parties du
monde, des grandes régions, des grands
états, les longitudes et les latitudes étant
exposées en chiffres ronds, la mémoire
les retient plus facilement. Il en est au-
trement, lorsqu'il s'agit de la position
d'une ville ou des articles d'une transac-
tion politique; alors on ne doit pas se

contenter d'une approximation; il faut
donner la position aussi exacte que l'état
de la science peut le permettre. An reste,
si le cadre de cet ouvrage ne s'y refusait,
nous pourrions dresser un tableau com-
paratif des prétendues positions exactes
des principaux états et des principales
régions du globe, données par les traitės
de géographie et les cartes qu'on regarde
comme irréprochables: ce tableau offri-
rait les disparates les plus extraordinai-
res. M. Klaproth a déjà signalé les diffé-
rences énormes que présente la grande
carte de l'Asie, publiée par Arowsmith,
en 1822, avec les meilleures cartes spé-
ciales des Russes et des missionnaires; la
position de la ville de Koutché offre une
différence de 4° 4 en longitude; celle
d'Aksou en présente une de 6° 5' dans le
même sens. La position que Moorcroft a
assignée il y a quelques années à Leh, ca-
pitale du Petit-Tibet, diffère de 3° 9′ en
latitude de la position donnée par les jé-

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suites, et de 1o 19' de celle qui était indiquée par Danville. La latitude sous la quelle cette même ville est placée dans la carte que M. Elphinstone a jointe à sa description da Kaboul, n'offre pas moins de 5° 30 de différence avec celle de la carte du Tibet dressée par les jésuites.

DIMENSIONS. A la page 22, dans les principes généraux, nous définissons ce que l'on doit comprendre par dimensions de longueur et de largeur, absolue ou relative. Nous ne donnons ces dimensions que pour les cinq parties du monde et pour les senis états de l'Europe, afin d'accorder quelque chose à l'usage; mais nous les supprimons comme inutiles dans la description de tous les états des autres parties du globe.

Le reproche qui nous a été adressé par quelques savans estimables, de persister à nous servir d'une mesure linéaire que l'usage n'a consacrée qu'en Italie el qui complique les calculs, ce reproche exige que nous justifions la préference que nous avons donnée au mille italien de 60 au degré, employé dans toutes les estimations de cet abrégé. Nous ferons d'abord remarquer que le mille dont il s'agit n'est pas exclusivement employé par les Italiens; que c'est au contraire la mesure itinéraire qu'on pourrait appeler cosmopolite par excellence, nonseulement parce qu'il correspond exacte ment à la minute géographique commune à tous les peuples du globe, mais aussi par ce qu'il est identique avec le mille nautique en usage chez tous les peuples maritimes de l'Europe civilisée et de ses colonies. D'ailleurs ce miile correspond exactement au tiers de la lieue marine de France de 20 au degré, qui est égale à la legua horaria d'Espagne, au mille de Brabant, à la lieue marine d'Angleterre et à la lieue de Pologne; il est égal au quart du mille Allemand, employé dans presque tous les ouvrages de géographie composés par les savans du Nord et de l'Orient de l'Europe. Tous ces motifs nous ont engagé, au début de notre carrière géographique, à adopter cette mesure pour tous nos calculs; nous n'y avons jamais dérogé, et nous n'y dérogerons jamais. Tout lecteur pourra facilement réduire nos mesures à celles qu'il croira plus convenables, à l'aide du beau travail dont M. Guérin a bien voulu enrichir cet abrégé.

MERS, GOLFES, etc. Pénétré de l'importance et de la nécessité de préciser en géographie, comme dans les autres sciences, la valeur des mots par lesquels on désigne chaque partie constituante du globe, nous avons consacré à ce travail une partie de nos veilles. Dès l'année 1817, nous avons publié le résultat de nos recherches dans notre Compendio di geografia, en proposant une division aussi naturelle que méthodique de l'Océan et de ses nombreuses branches, division que nous avions déjà ébauchée bien longtemps auparavant et dès 1808, en publiant notre Géographie par bassíns. Nous avons proposé même plusieurs dénominations, pour embrasser de vastes espaces que jusqu'alors les géographes avaient laissés sans nom, mais qu'il fallait enfin réunir et nommer d'une manière quelconque. Nous avons obtenu la plus belle récompense de notre travail, en voyant ces résultats non-seulement approuvés, mais même adoptés par un savant célèbre. Mais nous n'avons jusqu'ici aucune raison pour renoncer à quelques-unes de nos dénominations et même à quelques divisions de l'Océan, que ce savant n'admet pas. Ainsi, nous conservons celle du Grand-Océan, que contre son avis, nous persistons à regarder, avec tous les géographes, comme la plus vaste étendue d'eau qui existe sur le globe, malgré les innombrables îles qui forment la Polynésie; car ses terres, dont le nombre est prodigieux, sont presque imperceptibles, comparées à la masse d'eau qui les environne, et qui a reçu justement cette qualification contestée par un seul écrivain.

FLEUVES. Les fleuves jouent un rôle trop important dans la géographie physique et politique, pour qu'il nous fût permís de glisser légèrement sur ce sujet. Sans doute, si nous avions voulu imiter nos devanciers, nous aurions pu nous épargner bien des recherches et diminuer de beaucoup le nombre de pages de notre volume; mais cela n'aurait pu se faire qu'aux dépens de la science. Ce n'est pas faire connaitre un grand fleuve que d'indiquer sommairement en quel pays il nait, près de quel lieu il entre dans la mer, où même quelles régions principales, quelles villes importantes il baigne; il faut décrire son cours entier, non-seulement en signalant la direction de son conrant principal et ses subdivisions en dif

férentes branches lorsque cela a lieu, comme dans le Nil, l'Orénoque, le Gange, etc.; mais aussi en traçant le cours de ses principaux affluens et même des courans du premier et du second ordre, qui grossissent la masse d'eau de ces derniers; en un mot en décrivant tout le territoiré hydrographique du fleuve, ou son bassin. Pour éviter les répétitions, et pour donner au lecteur une idée précise du cours des grands fleuves qui traversent différens états, on doit nécessairement les décrire dans la géographie générale. C'est aussi ce que nous avons fait; et une longue expérience nous a prouvé que c'était la seule inéthode que l'on pût suivre avec succès dans l'enseignement. Par la manière dont nous avons décrit tous les grands fleuves dans les chapitres généraux et dans la description particulière des états de chaque partie du monde, on peut dire que cet abrégé renferme une véritable géographie par bassins. Afin de donner au lecteur une idée précise du cours d'un fleuve, on a employé des lettres capitales pour exprimer le courant principal, avec les noms divers qu'il prend quelquefois en poursuivant sa marche, soit en s'accroissant par l'union de plusieurs branches, soit en s'élargissant au point de présenter des lacs plus ou moins étendus, soit enfin en se subdivisant en plusieurs bras avant d'arriver à la mer. D'autres caractères, italiques ou romains, plus petits et plus ou moins espacés, ont été employés pour exprimer les affluens du premier, du second et du troisième ordre. Tous les fleuves de chaque partie du monde sont rangés d'après les mers principales auxquelles ils aboutissent, de manière que le lecteur peut, d'un coup-d'œil, à l'aide des articles fleuves, dans la géographie générale ou particulière, avoir la géographie par bassins, ou d'une des cinq parties du monde, ou d'un état quelconque et comparer ensuite ces divisions naturelles avec les divisions politiques indiquées en leur lieu.

Dans le texte, nous n'avons pas manqué d'indiquer les doutes qui subsistent encore à l'égard du cours de plusieurs fleuves, et nous avons signalé aussi l'inconvénient de regarder comme courant principal une branche beaucoup moins longue que celle que l'on considère comme secondaire. L'Amazone, le Mississipi, etc., en Amérique; le Jenisseï, le Kiang, etc,

en Asie, peuvent être cités comme les exemples les plus remarquables de cette anomalie géographique, dont notre Europe n'est pas exempte. Mais si le géographe peut et doit meme respecter ces vieilles erreurs consacrées par l'usage, afin d'éviter la confusion que ne manquerait pas de produire une brusque innovation, il peut et doit aussi être moins rẻservé à l'égard des fleuves qui n'appartiennent pas à l'Europe, surtout lorsqu'ils portent déjà plusieurs noms divers selon les différens pays qu'ils traversent. C'est à l'égard de ces grands fleuves que le géographe devrait, sans aucune exception, regarder toujours comme courant principal la branche dont la source principale est la plus éloignée de l'embouchure.

Nous devons signaler comme une autre manière erronée de considérer les fleuves, l'usage de quelques géographes, qui regardent des fleuves d'un cours très long et d'un grand volume d'eau, comme les affluens d'un autre fleuve, avec lequel ils n'ont pourtant de commun que le voisinage de leurs embouchures; nous citerons particulièrement le Brahmapoutre, envisagé comme un affluent du Gange, et le Tocantin, compté parmi les affluens de l'Amazone.

Dans le chapitre des définitions, ainsi que dans le texte de la géographie générale et particulière, nous avons indiqué les principales bifurcations que présentent les bassins de quelques fleuves, phénomènes très remarquables, mais que beaucoup d'auteurs négligent entièrement.

Nous aurions voulu donner un tableau de la superficie des principaux bassins du globe, et un autre tableau de la longueur comparative des principaux fleuves; mais nous n'avons pas eu le loisir nécessaire pour nous livrer aux longues recherches qu'exige leur rédaction. Ce qui a été publié dans ce genre est tellement rempli d'erreurs, que nous n'avons pas osé en faire usage. Quelle confiance pouvions-nous d'ailleurs avoir dans des tableaux où l'on n'indiquait ni les cartes sur lesquelles on avait fait les calculs, ni la méthode qu'on avait suivie, ni l'époque à laquelle ces estimations devaient se rapporter? Cette dernière indication est très importante à l'égard de certains fleuves de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique, dont le cours n'a été exploré, en totalité ou avec quelque préci¬

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sion, que depuis quelques années sealement. Quelle confiance pouvions-nous avoir en voyant dans les années 1825 et 1831 estimer la longueur du Danube, égale à celle du Volga; attribuer au Bahr-el-Azrek, qui nait dans l'Abyssinie, la longueur que l'on s'accorde à donner au Bahr-el-Abiad descendu des montagnes de la Lune; puis omettre parmi les grands fleuves de l'Asie, le Kiang dont le cours est le plus long après celui du Jenisseï, et indiquer cependant le Hoang dont le cours est beaucoup moins étendu; assigner enfin au Brahmapoutre un cours plus long que celui du Gange, et cela plusieurs années après l'exploration des officiers anglais, et après les savantes discussions de M. Klaproth.

ILES. Ces accidens si remarquables dans le système général du globe méritent d'être traités avec détails; mais leur description n'est pas sans difficultés, malgré les progrès de la science. Plusieurs circonstances topographiques, généralement ignorées ou négligées, embarrassent souvent le géographe. Dans notre chapitre des définitions, on verra ce que nous entendons par une ile. Nous placerons ici quelques remarques sur la classification des iles, et nous signalerons quelquesunes des anomalies offertes par certaines d'entre elles.

Plusieurs parties du territoire de l'Angleterre sont qualifiées mal-à-propos du Litre d'îles; la prétendue île de Thanet, dit M. Meidinger, sur laquelle se trouvent Margate et Ramsgate, reçoit ce nom uniquement parce que le Stour, rivière d'un cours très borné, la sépare du continent de l'Angleterre du côté du sud, et le Nethergong du côté de l'ouest; mais il s'en faut de beaucoup qu'on puissé en faire le tour par eau : ce n'est, de fait, qu'une presqu'ile. Des ruisseaux environnent une partie du comté de Lincoln et forment la prétendue île d'Axholme (Isle of Axholme); d'autres deviennent des presqu'iles à la marée basse; c'est ainsi que de l'ile Holy, dans le comté de Durham, on peut passer à gué sur le continent de l'Angleterre. Dans l'ile de Ceylan, sur la côte occidentale, on remarque la péninsule de Calpenteen, qui devient une île à la marée haute; on peut en dire autant de la péninsule de Jafnapatan dans la mème ile. Les géographes anglais regardent

comme deux iles différentes celles de Lewis et de Harris, dans le comté de Ross, qui ne sont, à proprement parler, qu'une seule tle, puisqu'elles sont réunies par un isthme, qui, à la marée haute, est recouvert par les eaux de la mer. On peut appliquer la même observation aux îles de Manaar et de Ramisseran, près de Ceylan, qu'une longue série de rochers, connus sous le nom de Pont-d'Adam, réunit à marée basse. La prétendue ile d'Ely (isle of Ely), dans le comté de Cambridge, est depuis long-temps réunie au continent à cause des grands dessèchemens qu'on a faits dans cette partie de l'Angleterre; malgré cela, dans le langage des bureaux et dans plusieurs géographies, cette partie du comté porte encore le titre d'ile.

L'article iles, dans la géographie générale, nous a fourni le moyen de classer convenablement un grand nombre de terres d'une étendue considérable, que nous n'aurions su où placer, dans une géographie, rédigée d'après les divisions politiques actuelles, ces terres étant entièrement désertes, ou n'appartenant exclusivement à aucune des grandes nations maritimes. C'est ainsi que, dans les îles de l'Europe, nous avons pu donner la description du Spitzberg, qui n'appartient pas seulement à la Russie, mais où il se trouve de faibles établissemens faits par des Russes et par des Norwégiens. C'est ainsi que nous avons pu décrire à leur place les nombreuses iles découvertes il y a plusieurs années à l'extrémité boréale et à l'extrémité australe du nouveau continent; de même, une foule de terres éparses sur le globe ont pu être classées, d'après leur plus ou moins grand éloignement des deux continens, comme dépendances géographiques de l'un ou de l'autre.

A la page 459, nous avons fait observer que les géographes Suédois et Norwégiens ne regardent pas comme des îles proprement dites cette longue chaîne d'ilots et de véritables îles qui bordent les côtes de la Scandinavie. Nous n'avons tenu aucun compte de cette différente manière de voir; car, dans les sciences, il faut, autant que possible, préciser les idées et les généraliser en les étendant à tous les objets qui présentent les mêmes caractères distinctifs. Nous avons donné en son lieu la définition d'une ile; nous

avons regardé et qualifié comme telle tout espace terrestre qui nous a paru réunir les conditions requises. Agir différemment à l'égard de choses qui depuis long-temps ont l'avantage d'avoir été définies de la manière la moins équivoque, c'eût été tout confondre gratuitement.

A la page 31, nous avons indiqué le seul principe d'après lequel le géographe doit ranger les îles comme dépendances géographiques de chacune des cinq parties du monde. Nous croyons utile d'ajouter ici, à l'appui de ce que nous disons des Açores, que cet archipel offre en outre le point de départ le plus commode pour le partage des deux hémisphères dans le tracé des mappemondes. Le fameux géographe Mereator avait eu, dès le xvi siècle, l'heureuse idée de faire passer le premier méridien au centre de l'ile de Corvo, si remarquable par sa position occidentale et par son pic majestueux.

Elles répandront, peut-être, un peu de lu-
mière sur ce sujet encore très confus, et
serviront d'éclaircissement aux classifi-
cations orographiques, presque toutes en-
tièrement nouvelles, que nous donnons
dans cet abrégé.

Aucun principe fixe ne paralt avoir guidé les géographes et les naturalistes qui, jusqu'à présent, se sont occupés de la classification générale des montagnes. Quelques-uns ignorent complètement le vrai sens du mot système, ou ne veulent pas l'adopter; les uns appellent système de montagnes ce que d'autres regardent comme des groupes, tandis que d'autres appliquent cette dernière dénomination aux simples chaines. Il ne manque pas de savans, d'ailleurs estimables, qui, étrangers à la géographie proprement dite, viennent augmenter ce désordre par l'introduction des classifications géologiques, assujétissant les caractères que tout géographe instruit doit regarder comme principaux à ceux qui ne doivent être pour Ini que secondaires. Indépendamment du petit nombre de chaînes dont on connaît actuellement les caractères géognostiques, circonstance qui suffit à elle seule pour faire rejeter provisoirement toute classification générale des montagnes du globe, qui serait basée sur la nature et la disposition de leurs couches, nous ferons observer que la hauteur, la position, la direction des montagnes constituent seules leur importance géographique, vu les modifications qu'elles produisent dans les climats physiques, dans la station des animaux et des végétaux et dans les relations des peuples entre eux. Partant de ce principe, qui nous paraît incontestable, dès l'année 1815, nous avons réuni en massifs plus ou moins grands que nous avons nommés systèmes, toutes les principales hauteurs connues du globe; nous y avons distingué des MONTAGNES. La grande importance des groupes composés de plusieurs chaînes. montagnes dans la détermination des cli- Nous avons divisé celles-ci en chaînons, mats physiques, des gisemens minéralo- branches, collines, clc., etc. Dans chagiques, des stations propres aux végétaux que système nous avons considéré comme et aux animaux, et le grand rôle qu'elles chaîne principale celle des points culjouent dans les révolutions politiques des minans de laquelle dérivent les grands peuples anciens et modernes, nous ont cours d'eau considérés relativement à un obligé d'entrer dans quelques détails sur grand réservoir, tel que l'Océan et les Méce qui les concerne. Pour éviter les méditerranées. Depuis notre premier essai, de prises et les erreurs, suites de certaines classifications erronées, nous croyons devoir présenter ici quelques observations.

On s'étonnera peut-être que nous nous soyons borné à ne faire qu'une simple mention de certaines îles remarquables par leur étendue, et sur lesquelles les géographies, même abrégées, entrent dans des détails assez étendus; mais il fallait opter entre des choses communes et des remarques importantes vraiment propres à caractériser l'état de la civilisation ancienne et moderne de certains peuples. Voilà pourquoi nous n'avons pas hésité à exposer rapidement, dans le tableau des divisions administratives de l'empire chinois, le peu que nous avions à dire sur les grandes îles de Formose et d'Hai-nan, qui n'offrent rien de bien remarquable, tandis que nous sommes entré dans quelques détails sur l'île de Ceylan, à cause de ses monumens, de ses ports magnifiques, de ses riches produits et de l'importance politique, commerciale et militaire que cette ile a acquise sous la domination anglaise.

nouvelles recherches nous ont prouvé la ne
cessité, non-seulement de conserver tous
les systèmes proposés dans la première

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