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ronne.

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Arrivée de la princesse dona Maria en Angleterre. — Traité de paix entre le Brésil et la république de Buenos-Ayres. — Bolivar incline vers la tyrannie. Il supprime la Constitution colombienne et s'empare du pouvoir absolu. - Renversement de son autorité dans le Pérou. - Négociations de la cour de Rome avec l'Amérique du Sud. - Incapacité et relâchement de l'administration pontificale en Italie. — Lignes de commerce en Allemagne.-Négociations de la triple alliance à Londres, sur les affaires d'Orient. Situation embarrassante de l'Autriche. Fin de la première campagne des Russes en Turquie. — Les Français achèvent d'évacuer le territoire espagnol. — Expédition des Français en Morée. Troubles à Bruxelles. — Tarif de droits imposés par le Congrès des Etats-Unis, sur les produits étrangers. Dissentiment entre les Etats de l'Union, au sujet de ce tarif. — Election du général Jackson comme président. — Guerre au Mexique. — Mort du pape Léon XII. Election de son successeur sous le nom de Pie VIII. —Lois départementales et communales, proposées par le ministère français. Retrait de ces deux projets. — Adoption par le parlement britannique, d'un bill sur l'émancipation des catholiques. Nouvelles lignes de commerce en Allemagne. - Influence de la Prusse. La deuxième chambre des Etats-Généraux des Pays-Bas refuse de voter le budget. Couronnement de l'empereur de Russie, comme roi de Pologne.-Protocole du 22 mars 1829, signé à Londres, par rapport au vasselage de la Grèce et à sa délimitation.- Congrès d'Argos. - Il pose les bases de la Constitution future de la Grèce. — Le duc de Brunswick abolit la Constitution établie dans ses Etats pendant sa minorité. - La Diète germanique le condamne à rétracter cette mesure. - Tyrannie de D. Miguel. — Le général Villaflor se jette dans Terceira, et y établit une régence au nom de la reine dona Maria. Seconde campagne des Russes

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- Passage des Balkans. - Adhésion de

contre la Porte Ottomane.
la Porte au traité de Londres..

Traité de paix d'Andrinople.

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BOLIVAR était retourné dans la Colombie après cinq années d'absence employées à délivrer d'autres nations qui avaient invoqué le secours

de son épée, et qui l'avaient conjuré de leur apprendre encore à affermir par les lois, la liberté qu'il leur avait enseigné à faire sortir des batailles. Le libérateur rentre dans sa patrie et la trouve déchirée par les divisions intestines (avril 1826). Mais, à sa présence, tout semble s'apaiser et se confondre dans la joie de le revoir, de célébrer ses louanges, de lui préparer des arcs de triomphe et des fêtes. Toutefois, il reconnaît la Colombie menacée d'une dissolution imminente. Il voit Vénézuela et la Nouvelle-Grenade s'envier l'une l'autre ces deux provinces, dont elle s'est formée, veulent retourner à une liberté particulière, Effrayé, il se fait remettre dans les mains un pouvoir dictatorial, et il annonce qu'il suspend la Constitution pour la sauver.

Le roi d'Espagne a senti le besoin de rassurer de nouveau ses sujets contre le danger de devenir jamais libres, et d'être privés un jour des avantages de la monarchie absolue. La promulgation d'un gouvernement représentatif en Portugal pouvait donner des inquiétudes aux Espagnols, heureux de vivre sous la loi despotique d'un souverain, Ferdinand VII se hâte de renouveler sa royale promesse de n'introduire aucun changement dans la forme légale de son gouvernement, ni de ne jamais permettre l'éta

blissement de Chambres et autres institutions réclamées par les cris insolens d'une petite tourbe insubordonnée (19 août 1826) (1). »

Le même jour, le duc de l'Infantado, dans une de ces saillies d'humeur chagrine qui lui étaient ordinaires, donna sa démission; et la conduite de la politique extérieure de l'Espagne tomba par interim aux mains de D. Gonzalès Salmon, qui avait rempli plusieurs missions diplomatiques, et qui offrait plus de gages à la modé

ration.

L'héroïsme des Grecs avait excité l'enthousiasme universel: l'opinion du public fait enfin la loi à la sagesse des gouvernemens; le courage des Hellènes leur gagne la sympathie du monde entier, et les calculs de la politique ne sauraient plus résister aux instances de l'Europe entraînée vers la Grèce par la noble folie de son admiration. Le protocole du 4 avril 1826, signé par l'Angleterre et la Russie, est officiellement communiqué par la première de ces deux cours à celles de France, de Vienne et de Berlin (septembre 1826). Le cabinet des Tuileries se plaint de nouveau du mystère qu'on lui avait fait de cette négociation, et s'étonne du procédé de la Grèce qui ne s'est Journée dans ses prières que vers la Grande

(1) Moniteur.

Bretagne toute seule. Cet étonnement, il faut en convenir, devait surprendre quiconque savait le

peu de faveur que la Grèce avait toujours lue

pour elle dans les regards du cabinet des Tuileries. Cependant, nous accordons à notre dignité blessée cette feinte de paraître persuadés que le protocole sera un lien utile pour rattacher l'Angleterre au système de l'alliance européenne. II était présumable, en effet, que cet acte n'avait été signé par la Russie et l'Angleterre qu'à cause du désir que nourrissait chacune des deux puissances d'empêcher l'autre d'agir seule. Ce qui semblait un accord pouvait ne résulter que d'une défiance. On se serait donné la main pour se retenir mutuellement. Le cabinet de Saint-Pétersbourg aurait craint de voir la question d'Orient tomber aux mains d'une entremetteuse comme la Grande-Bretagne, et la cour de Londres se serait hâtée de se prémunir contre l'envie qu'aurait pu avoir la Russie de régler le sort de la Grèce dans ses négociations particulières avec la Porte.

L'Autriche, voilant l'amertume de son orgueil blessé sous des formes polies, déclara qu'elle ne donnerait pas la garantie demandée pour le traité de réconciliation entre la Porte et les Grecs, avant de connaître, plus au menu, les plans de la Russie et de l'Angleterre. Le cabinet français

tint d'abord le même langage; mais bientôt, s'élevant à une idée plus hardie, la seule peutêtre qui lui ait appartenu en propre durant les seize années de la restauration, il rêva aux moyens de faire convertir le protocole du 4 avril 1826 en un traité entre les cinq couronnes.

Alors le pacha d'Egypte grandissait en puissance et en richesse. Il combattait la barbarie de ses su

jets par les sciences, leur paresse par l'autorité de son commandement, le fléau de la peste par l'établissement audacieux de lazarets que réprouve la loi musulmane; il disciplinait les noirs enlevés aux déserts de la Nubie, dressait les cartes des solitudes africaines où pénétraient ses armes, incorporait dans ses troupes ceux des Arabes qui se révoltaient contre son gouvernement, introduisait dans son armée la discipline européenne, vendait à la Porte-Ottomane son appui contre la Grèce au prix de la Crète et de la Morée, et établissait au Caire des ateliers pour y fabriquer la poudre et y fondre les armes qu'elle fait tonner. Cet homme, qui a reçu on ne sait d'où, les lumières propres au gouvernement et le goût de la civilisation, importait sur les rives du Nil la culture dụ coton du Brésil et de l'indigo, faisait creuser en quelques mois, par trois cent mille ouvriers, un immense canal entre le Nil et le port d'Alexandrie, abrégeait le chemin dans les airs à l'aide

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