·LA

MAISON RUSTIQUE

FRANÇAISE.

INTRODUCTION.

Une bonne maison rustique doit présenter dans son ensemble et dans ses détails tout ce qui constitue l'économie rurale et l'économie domestique.

L'économie rurale est la science qui apprend à élever et à employer avantageusement les plantes et les ani

maux.

"

Elle a un double objet: 1° la production des plantes et des animaux qui servent à nourrir l'homme, à le vêtir, ou à lui procurer toute autre commodité; 2° l'art de tirer le parti le plus avantageux des capitaux employés dans la pratique de l'agriculture considérée comme profes

sion.

L'économie domestique est la science qui apprend à utiliser, pour la vie de la famille, les produits de l'éco

nomie rurale.

L'économie rurale embrasse la culture des champs et l'éducation des bestiaux. La partie la plus importante de l'économie rurale est la connaissance des plantes nutritives textiles ou tinctoriales, l'étude de leur nature particulière, des soins à leur donner et de l'emploi à en faire. Cette étude doit être précédée de celle de la substance dans laquelle s'opère la croissance, c'est-à-dire la

terre.

L'agronomie, ou l'art de reconnaître les éléments et les propriétés physiques du terrain, et de procéder à la

classification et à l'appréciation des terrains auxquels ils servent de base, est donc le fondement de tout système d'économie rurale.

Mais, comme le terrain en lui-même ne contribue que médiocrement à la croissance des végétaux, et que leur nourriture est d'origine organique, et doit être apportée aux plantes que l'on veut faire croître dans un lieu donné, la connaissance des substances qui peuvent être employées à ce but avec avantage, la manière de les préparer, de les employer, leur valeur relative, en un mot la théorie des engrais, est après l'agronomie la partie la plus importante de l'agriculture. La composition du terrain est souvent vicieuse, et les propriétés physiques qu'il manifeste ne sont quelquefois pas tout à fait convenables aux plantes que nous voulons lui confier : les moyens de la modifier sont le sujet de la théorie de l'amélioration du ter

rain.

Pour que les plantes que doit produire le terrain puissent sucer sans obstacle les principes nutritifs qu'il possède, et se développer librement, il faut que le sol soit dégagé des plantes étrangères, des pierres, des eaux stagnantes; il faut que les éléments en soient remués à une certaine profondeur, et mélangés avec des engrais apportés, ou des espèces de terres propres à la fertiliser: tel est l'objet du labour et du défrichement.

On comprend sous la dénomination générale d'agriculture la théorie des engrais, celle de l'amélioration des terres, le labour et le défrichement du terrain; l'ensemencement, la plantation, la culture, la taille, la récolte, etc.

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DE L'AGRONOMIE.

On appelle agronomie cette partie de l'économie rurale qui apprend à connaitre, soit les éléments chimiques du terrain, soit sa nature physique dans leurs rapports avec la croissance des végétaux, en même temps qu'elle enseigne à modifier au besoin la composition du sol.

Les éléments du terrain se divisent, 1o en éléments fires; 2o en éléments variables.

A la première division appartiennent les terres et les métaux; à la seconde, les débris des corps organiques décomposés par la putréfaction, et tous les sels qui se trouvent à la surface du sol.

La terre arable est un mélange de plusieurs espèces de terres, de métaux, de substances organiques; ses propriétés varient suivant la nature de sa composition.

Pour connaître le principe des propriétés ou de la nature du mélange, il faut préalablement savoir quelles sont les propriétés et la nature des éléments les plus divisés qui le composent.

Ces principes ne se trouvent nulle part isolés, mais s'offrent toujours dans un état de combinaison chimique. ou de mélange mécanique; il faut donc connaître les propriétés des principes constituants du sol, avant de chercher à expliquer les divers phénomènes que nous offre la terre arable.

Espèces de terres.

Les chimistes. distinguent neuf espèces de terre ou oxydes métalliques, mais le sol arable n'en offre presque toujours que quatre dont la connaissance intime soit nécessaire à l'agriculteur.

Les quatre espèces de terre généralement répandues sont la silice, l'alumine, la chaux et la magnésie.

La manière la plus simple de reconnaître la composition des terres arables est celle-ci :

On mêle une certaine quantité de terre prise dans diffé

rentes parties du même champ, et après l'avoir débarrassé des petites pierres et des racines, on la sèche au soleil. On en prend ensuite une ou deux livres que l'on met dans un vase de terre, en y versant assez d'eau pour que la masse offre la consistance d'une bouillie liquide. Après l'avoir bien remuée, on la laisse quelque temps en repos; le terreau, composant la partie la plus légère, viendra à la surface; on la verse alors avec l'eau dans un autre vase, mais avec précaution. Cela fait, on remue, on agite de nouveau la masse qui forme le résidu : la terre calcaire ou argileuse, composant alors la partie la plus légère, s'élèvera sur la surface dès que le vase sera en repos. Mais, pour bien connaître la quantité de terre graveleuse, il faut que ce repos ne dure pas longtemps. A cet effet on verse dans un autre vase la terre calcaire et argileuse avec la même précaution qu'auparavant le résidu sera alors la terre graveleuse. Pour séparer la terre calcaire de la terre argileuse, on se sert de l'ammoniaque pure dont on sature le mélange, et l'alumine se précipite. Čes opérations faites on sèche le terreau ; on en fait autant à l'égard de la terre argileuse et du sable, on pèse le tout, et ce qui manque aux deux livres est le poids de la terre calcaire.

De la silice.

La silice est une poudre blanche, fine, rude au toucher, insipide, sans odeur, inaltérable au feu, et complétement insoluble dans l'eau. 100 parties de silice franche et sèche peuvent retenir de 250 à 280 parties d'eau sans les laisser échapper. La silice détrempée ne forme point une pâte molle : l'eau s'en évapore trèspromptement.

La silice est répandue avec profusion dans la nature : néanmoins on ne la trouve nulle part dans un état de pureté absolue; elle se présente toujours mélangée avec d'autres espèces de terres et des métaux. Elle se présente dans le sol, combinée avec d'autres terres, comme poudre très-fine ou comme sable, et constitue le terrain granitique proprement dit.

Le sable est un élément composé du terrain qui, con