Page images
PDF
EPUB

de mauve sur la partie. S'il y avait de la fièvre, on sai gnerait l'animal, ou au moins on le mettrait à l'usage des boissons nitrées.

[ocr errors]

Fracture. Solution de continuité d'un os, que l'on reconnaît principalement à la crépitation que produisent les deux extrémités fracturées, quand on les meut.

Quand un os a été fracturé, si on rapproche exactement les extrémités fracturées, il suinte de chacune d'elles un fluide glutineux qui les réunit, se coagule, devient cartilagineux, et prend enfin la consistance d'un os.

Cette réunion est ce qu'on appelle un calus.

Pour guérir une fracture simple, sans complication, il ne s'agit donc que de faire la réunion exacte des pièces de l'os fracturé.

DES LÉSIONS DE RAPPORTS.

Ankilose.- Suppression ou diminution sensible du mouvement d'une articulation avec soudure des os par les extrémités où ils sont en contact.

L'ankilose complète ne laisse plus d'espoir. On la pré vient en faisant faire de fréquents mouvements aux arti culations près desquelles il existe des fractures, et aux parties qui ont été luxées, quand d'ailleurs l'inflammātion est tombée, les mouvements doivent être modérés et conduits par la main; on borne aussi par ce moyen les ankiloses commençantes. On fait promener l'animal, et on l'exerce souvent, dès que les symptômes de fracture et de luxation le permettent.

Hernies. On désigne généralement, sous le nom de hernie, une tumeur formée à la circonférence d'une cavité par un organe qui s'en est échappé en totalité ou en partie, à travers une ouverture naturelle ou accidentelle, ou même à travers un point affaibli de ses parois.

Le traitement consiste à les réduire et à les maintenir réduites. On remplit la première de ces indurations par l'opération dit du taxis, qui se fait par des règles différentes dans les diverses espèces de hernies, ce qui exige le concours d'un vétérinaire bien instruit dans la con

formation des parties. La seconde se remplit à l'aide de divers appareils, dont la configuration varie; mais qui, tous, ont pour but d'appuyer sur l'ouverture herniaire, et de s'opposer efficacement à la sortie des viscères. Mais, lorsque la hernie est irréductible, soit à cause des adhérences que les organes déplacés ont contractées, soit à cause du volume qu'ils ont acquis, soit enfin parce qu'ils sont étranglés par le contour de l'ouverture de passage, on est souvent obligé d'avoir recours à une opération chirurgicale pour faire disparaître les obstacles qui s'opposent à la réduction.

Luxation. Déplacement d'un os qui est sorti de son articulation, et qui est produit par les coups, les sauts, les chutes, le relâchement des ligaments, etc. Au moment même de la luxation, il n'existe pas encore assez de gonflement pour qu'il soit un obstacle à la réduction, on y procèdera sans délai.

Effort. Extension violente des muscles et des ligaments d'une articulation, que l'on reconnaît à la gêne de cette articulation.

Si ce sont les extrémités qui soient affectées, on enverra de suite l'animal à l'eau, et on l'y laissera le plus, longtemps possible. On lui appliquera ensuite un cataplasme de feuilles de mauve froide, sur la partie; et on fera des douchés avec l'eau de ces mauves. Si ce sont les reins ou les hanches qui soient affectées, on se contentera des cataplasmes et des douches. Si l'accident parait grave, on fera une saignée à la jugulaire. Si l'on peut suivre ce traitement avec constance pendant quelques jours, point de doute que l'on ne réussisse bien, pourvu que l'on procure du repos à l'animal.

Si l'on ne s'aperçoit du mal que plusieurs jours après l'accident, ou que, faute d'avoir été continué et suivi, la traitement précédent n'eût produit aucun effet, on frictionnerait la partie affectée avec l'huile essentielle de térébenthine pendant quelques jours.

Ecart.-V.Effort.

DILATATION.

Varices. Dilatation d'une veine dans une partie de son trajet.

On peut tenter la cure par le moyen de la compression aidée des acides; dans le cas de l'augmentation excessive de la tumeur, on a proposé l'opération qui consiste à ouvrir le trajet du sac variqueux et à en tirer les caillots, mais elle paraît n'être que palliative ainsi que la ligature. Le feu appliqué en pointe sur la tumeur est un remède énergique qui empèche l'accroissement subséquent, mais qui ne guérit pas radicalement la varice parvenue à une grosseur considérable.

Anevrisme. Tumeur sur le trajet d'une artère, avec dilatation du calibre de l'artère, et ayant des pulsations isochrones avec celles du pouls. ·

On doit opposer à l'anévrisme externe une compression faite sur la tumeur, bien assujétie, longtemps continuée, mais graduée avec prudence quand la tumeur est déjà avancée.

Ces bandages peuvent être utiles sur les anévrismes nouveaux, mais quand ils sont anciens et que la compression continuée pendant un mois ou deux n'ait pas paru produire d'effet, on doit en venir à l'opération que l'on confiera à un artiste habile, si toutefois la situation de la tumeur la rend possible.

Fistule.

Ulcère profond, dont l'ouverture est étroite et les bords calleux.

Ainsi, la fistule diffère d'un ulcère ordinaire en ce que ce dernier a son ouverture dilatée et ses bords vifs et non calleux. Il se présente deux moyens d'effectuer la guérison des fistules: 1° supprimer les callosités, et, en procurant le rapprochement des chairs, fermer ainsi le canal fistuleux sans agrandir l'ouverture. On emploie ce moyen quand le fond de la fistule est très près de la surface du corps et qu'on peut se procurer une contre-ouverture dans ce fond. Alors on passe à travers le canal fistuleux un séton que l'on garnit d'onguent œegyptiac,

jusqu'à ce que la suppuration étant louable, les chairs se rapprochent et l'ulcère se ferme.

Indigestion. Météorisme; vertige abdominal, etc.— Défaut d'accomplissement de l'oeuvre de la digestion, caractérisé par la tristesse, la gêne de la respiration, des rots fréquents, la fétidité des excréments qui renferment des parties d'aliments non décomposés, des borborygmes et la tension de l'abdomen.

Le cheval ne fait plus d'attention à ce qui l'entoure et s'y heurte étourdiment; il chancelle sur ses jambes, qui tremblent sous lui; il sue abondamment. Il entre ensuite en fureur, saute, se débat, frappe du pied, mord sa mangeoire. La gloutonnerie de l'animal qui se charge l'estomac plus qu'il ne comporte; le mauvais état de ce viscère fatigué ou affaibli, soit par d'autres indigestions, soit par toute autre cause. La paralysie du train postérieur survient le plus souvent aux chevaux que l'on nourrit trop fréquemment de son. Les indigestions sont très dangereuses daus les sujets vieux et usés, surtout quand elles se réitèrent. On ne saignera point, la saignée peut être mortelle dans ce cas; on commencera par vider le rectum avec la main passée dans l'huile, et on donuera plusieurs lavements simples pour dégager les derniers intestins; on administrera en même temps un breuvage stomachique éthéré n. 58 (alcali volatil); on réitérera le breuvage après quelques heures, si l'animal n'est pas entièrement remis. L'eau de savon, la lessive, et même l'eau-de-vie simple, ont quelquefois suppléé à ces moyens On cite des exemples des exemples de bêtes à cornes sauvées par l'administration de demi-litre d'eau-de-vic

pure.

Si, malgré ces remèdes, la maladie fait des progrès, et que le météorisme devienne excessif, on sera forcé d'en venir promptement à la ponction des intestins, qui a lieu, pour le cheval, au milieu du flanc droit. Cette opération se fait en enfonçant dans cette partie un trocar, dont on laisse la canule engagée dans la place, jusqu'à ce que tous les fluides aériformes, qui sortent avec abondance, se soient dégagés. La plaie se guérit facilement en pansant à plat avec des plumasseaux imbibés

d'essence de térébeuthine. On laisse l'animal à la diète pendant 12 heures, après lesquelles on lui accorde des croutons et des racines cuites V. Constipation.

Maladies du pied.

-

Claudication. Dire qu'un cheval est atteint de claudication, signifie qu'il est boiteux, c'est-à-dire qu'il est atteint d'une maladie dont la nature et le siége ne peuvent être reconnus qu'à l'aide d'un examen approfondi du membre qui boîte. Ces maladies comprennent les plaies, les ulcères, les fractures, les luxations, les tumeurs osseuses ou molles qui se développent souvent autour des jointures et le long des tendons, les efforts, les crevasses, les eaux aux jambes, les javarts, les nombreuses infirmités et les blessures du pied, les mauvaises ferrures, etc., etc. Lorsque l'animal se borne à appuyer moins franchement sur le sol, avec le membre malade qu'avec les autres, on dit qu'il feint. Si la douleur est plus forte, que l'animal ne s'appuie que le moins possible sur le membre boiteux, et qu'il accompagne cet appui de balancements considérables de la tête, on dit qu'il boite tout bas. Enfin la douleur peut être tellement vive que l'animal ne se serve plus du membre malade; on dit alors qu'il marche à trois jambes.

Les claudications anciennes, ou dont la cause est inconnue, proviennent souvent de l'abus qu'on fait des chevaux, de ceux de selle surtout. Elles sont générale-. ment occasionnées par des rétrécissements du sabot, des altérations, suites de fourbure, des tumeurs osseuses ou molles, des efforts chroniques et des entorses on des fractures mal guéries, des douleurs rhumatismales, etc. Il faut constamment se tenir sur ses gardes, et ne jamais acheter un cheval boiteux, quelle qu'en soit la cause apparente, à moins de s'être fait délivrer, en bonne forme, un billet de garantie. V. Cas rédhibitoires. Principales maladies des pieds,

Encastelure.-Resserrement excessif des quartiers et des talons. Quand cette maladie est invétérée, elle est incurable; mais si elle est récente, on parviendra à la

« PreviousContinue »