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ômes, à cause de l'enfoncement des parties, mais elle est très douloureuse; quand ce javart est en suppuration la gaîne des tendons se détache en lambeaux, le périoste peut alors se gangréner et l'os se carier; des sinus profonds conduisent quelquefois la matière jusque dessous la sole.

Des accidents si graves causent souvent la perte de l'animal, et presque toujours l'estropient. Les causes proviennent d'une disposition générale à l'inflammation, des humeurs viciées dans les extrémités, les coups, les atteintes, les enchevêtrures, les corps irritants, comme la boue, appliqués aux parties inférieures, le séjour dans l'urine.

Dans le cheval la résolution de ce phlegmon, qui tient beaucoup des inflammations furonculaires étant impossible, on s'attachera d'abord à favoriser la suppuration par le moyen de cataplasmes émollients de feuilles de mauve, rendus maturatifs par l'addition d'onguent ba

silicum.'

Le javart ne tardera pas à suppurer.

L'animal sera mis au régime blanc, et on lui donnera a boisson nitrée et les lavements tempérants. Si la fièvre était violente, on pourrait pratiquer une ou plusieurs saignées.

Jusque-là la conduite est la même pour toutes les variétés de javarts, mais de ce moment elle change et varie, selon les circonstances particulières.

1° Javart simple. Si l'ouverture est trop petite par rapport à la matière qui doit sortir, on la dilate un peu avec le bistouri, et on suit le pansement selon les règles. prescrites. La cicatrisation est prompte.

Dans le cas où l'ulcère occuperait la couronne et que Pongle empêcherait la matière de couler librement, de sorte que l'on pût soupçonner qu'elle s'insinue sous le sabot, on pratiquerait, dans le bord du sabot même, une gouttière semi-circulaire, que l'on agrandirait jusqu'au siége du mal.

Quand l'opération est finie, on entoure le pied avec des plumasseaux imbibés d'essence de térébenthine et formant une douce compression.

L'appareil est levé vers le quatrième ou cinquième jour; on panse alors avec les précautions requisse à l'ar ticle ulcere. On brûlera avec les caustiques toutes les chairs débordantes.

Si la carie occupait l'os du pied, on le mettrait à découvert en emportant une partie de la sole, et on se conduirait ainsi qu'il est prescrit à l'article carie.

2° Javart tendineux externe. Celui-ci présente au début plus de fièvre que le simple; on mettra donc en usage les moyens généraux avec activité, et la saignée sera pratiquée en cas de besoin.

Quand la tumeur s'ouvre, le tendon reste à découvert et on panse avec des plumasseaux imbibés d'eau salée ou de teinture d'aloès.

Quand l'ulcère est détǝrgé, on panse avec la charpie. 30 Javart tendieux interne. Dans ce cas, il faut déployer tous les remèdes tempérants, soit généraux, soit locaux. On répète plusieurs fois la saignée, si l'état de l'animal l'indique, et on pratique surtout un grand nombre de scarifications sur les parties voisines les plus en

flammées.

Atteinte. - Plaie contuse, occasionnée par un coup que reçoit un animal au boulet, au pâturon, à la couronne, ou le long du canon.

L'atteinte simple ne demande que le traitement ordinaire des plaies on coupe tout autour la peau qui peut avoir été détachée par la contusion, on lave la plaie avec de l'eau fraîche, et on panse avec des étoupes sèches; s'il se présente des accidents pendant la suppuration, on suit la conduite prescrite à l'article blessure, ulcère. Mais comme l'atteinte est souvent accompagnée de froissement et de désorganisation des portions de vaisseaux qui passent dans la partie affectée, et qu'il faut que la suppuration, , par son action lente, détruise et ronge ces vaisseaux dilacérés, le cours du mal serait long, si l'on ne prenait le parti d'appliquer le feu dès le principe sur la plaie, quand elle a été fortement contuse. On le fait par le moyen du cautère actuel, ou en remplissant l'atteinte de poudre à canon, à laquelle on met le feu.

On se procure ainsi une plaie vive et facile à guérir, au lieu d'une plaie contuse et rebelle.

Oignon. Elévation de la corne vers un de ses côtés et non à sa partie antérieure, produite par le refoulement de l'os du pied, affecté d'une exostose à sa face inférieure. On en arrête les progrès par la ferrure. S'il y avait carie, il faudrait ouvrir la tumeur de la sole, mettre l'exostose à découvert, et le traiter par les moyens employés pour la carie.

Clou de rue. Chicot, etc.-Corps étranger aigu (clou, morceau de bois aiguisé, fragment de verre, brin de chaume pour les moutons) qui a pénétré dans le pied de l'animal.

Si en sondant la plaie on s'aperçoit que le clou n'a percé que la fourchette ou la sole de chair, le mal est sans aucun danger, quand même le clou, qui traverserait la fourchette, serait sorti par le pâturon..

2° Si l'on sent l'os au bout de la sonde, on en conclura que le clou a pénétré jusqu'à l'os du pied.

que

3° Si la synovie sort par la plaie, on en conclûra le ligament a été percé. Dans ces deux cas, le mal: devient plus grave, et la maladie est longue.

4° S'il survient hémorrhagie, l'artère plantaire a été ouverte ce cas est peu dangereux.

5° Si le clou de rue perce l'arc-boutant et pénètre jusqu'au cartilage, on doit considérer la maladie comme un javart encorné.

6 S'il sort constamment de la plaie un pus sanieux, mal lié, on en conclura que le clou a percé l'os de la noix, parce que cet os, étant revêtu d'un cartilage, ne. s'exfolie pas. V. Carie. Dans ce cas, la maladie est incurable dans les jeunes chevaux ; on la guérit dans les vieux dont les cartilages sont ossifiés.

1o Dans le premier cas, on peut mettre dans le trou un peu d'essence de térébenthine, et maintenir sur la sole des étoupes qui en soient imbibées.

2o Dans le second cas, il faut faire une ouverture dans la sole pour mettre le mal à découvert, et le panser avec des plumasseaux imbibés d'huile essentielle de térébenthine. On continuera ainsi jusqu'à ce que l'os soit

exfolié. Ce premier appareil ne sera levé qu'au bout de trois jours; on pansera ensuite tous les jours. Si l'on négligeait de pratiquer l'ouverture, le pus ne manquerait pas de se faire jour derrière les talons et dans le pâturon. Cette circonstance ne dispenserait pas d'entamer la sole pour mettre le mal à découvert et procurer au pus un écoulement convenable, sans lequel il pourrait causer des ravages dans le pied en y séjournant.

3. S'il survenait une hémorrhagie, on remplirait le trou avec des plumasseaux imbibés d'huile essentielle de térébenthine, et l'on ferait une compression que l'on ne toucherait pas de huit jours.

Mais, dans tous ces cas, si au début de la maladie, le pied est très chaud et sensible, on devrait traiter ce symptôme, qui annonce la fourbure, ou inflammation générale du pied, avant d'appliquer des spiritueux, et de traiter la lésion locale. Le mépris de ce principe pourrait causer'le désoudement de la corne avec les feuillets de chair, et la chute du sabot. Cet accident arrive souvent aux ignorants qui se hâtent de traiter la plaie causée par la piqûre, et négligent le danger bien plus pressant de la fourbure.

L'enclouure est l'implantation d'un clou qui est resté dans la chair; on la reconnaît lorsqu'en déferrant l'animal il témoigne beaucoup de douleur, et qu'en tirant les clous on voit la matière sortir du côté de la sole et du côté du rivet, ou mieux encore, de la couronne.

L'enclouure simple, c'est-à-dire celle où il n'y a que la chair de piquée, doit être traitée de même que la piqûre où il y a de la suppuration, si ce n'est qu'on est obligé de faire une plus grande ouverture du côté de la sole, pour faciliter la chute de la carie, et d'en faire une autre à la couronne, pour l'évacuation du pus.

S'il y a lésion du tendon extenseur, ou du cartilage, ou de l'articulation, on fera une ouverture à la chair de la couronne, pour empêcher que ce même pus ne gâte ces parties. La plaie du tendon se guérit par l'extirpation d'une partie de la chair de la couronne, et la partie tendineuse qui a été attaquée se détache facilement. Il n'en

ainsi de la lésion du cartilage qui dégénère sou

est pas
vent en javart.

Le pansement de l'enclouure est le même que celui de la piqûre lorsqu'elle est simple.

L'emploi des emplâtres restrinctifs, composé de vinaigre, et suie, est des plus dangereux.

Crapaudine. Ulcères qui surviennent au pied de l'animal, en pince, et à la partie supérieure de la paroi. Ces ulcères, sont de même nature que les atteintes, (V. ce mot), et n'exigent que le même traitement; ou bien ils sont précédés d'inflammation, ou accompagnent la seime, et alors doivent être considérés comme un javart (V. ce mot). Enfin, ils peuvent être purement humorals et appartenir à la classe des eaux aux jambes (V. ce mot).

Fourchette échauffée. Altération et suintement de la fourchette, à la suite du séjour des animaux dans un lieu humide et malpropre. On y remédie par le rétablissement de la propreté, et en dégageant la fourchette des portions de corne qui retiennent la matière, et en bassinant la partie avec de l'eau vinaigrée.

Fourchette pourrie. Suite de la fourchette échauffée quand la cure en est négligée (V. Crapaud).

Sole battue. - Lorsque le cheval boite de cet accident et que le pied a été paré, on mettra une emmiellure pour lui rendre sa souplesse; un fer approprié achève la cure.

Si le coup a été donné dans la sole des talons, le remède, aussitôt l'accident, doit être de mettre un plumasseau chargé d'essence de térébenthine, et de comprimer cette partie, à ce que les chairs ne surmontent pas, et en suite de mettre une emmiellure ou autre onguent gras dans le pied pour détendre la sole.

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Sole brûlée. Cet accident est très commun et arrive par ignorance ou par paresse. On s'en aperçoit après avoir déferré le pied, à la sensibilité que le cheval témoigne lorsqu'on le sonde avec la tricoise; en parant le pied jusqu'au vif, on voit sortir des pores de la sole de la corne une eau rougeâtre qui passe comme à travers un tamis.

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