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sevrage, mais on renonce à ce produit pour les races de mérinos, car la valeur du lait ne compenserait pas la perte que l'on éprouverait du côté de la crue et de la finesse de la laine.

Parcage. Le parcage a pour but l'engrais des terres sans y employer la paille et sans avoir à supporter les frais du transport et l'effusion des fumiers.

Tout calcul fait, relativement aux frais des claies nécessaires au parcage et aux vicissitudes qu'éprouvent les moutons en passant les nuits dans des espaces circònscrits sous l'influence de l'atmosphère, on est conduit à n'y exposer que les races communes et non les mérinos dont la perte ne serait pas balancée par le revenu de ce moyen de fertiliser les terres.

Engraissement. Il y a trois manières d'engraisser les moutons. L'une est de les placer dans des pâturages fertiles; l'autre est de leur fournir une nourriture abondante et appropriée à la bergerie; la troisième participe des deux autres et consiste à commencer l'engraissement par le pâturage et à le terminer dans l'intérieur de l'étable. Le temps que l'engraissement exige, se modifie selon la nature des herbages et des aliments. Ordinairement il se termine en trois mois et peut aussi se renouveler toutefois dans un été en commençant dans les premiers jours du printems.

Toutes les bêtes à laine sont susceptibles d'engraissement, dans quelques conditions d'âge, de sexe et d'état, elles soient placées. Cependant il est plus efficace en y consacrant les malats chahés et les brebis brehaigues que les autres individus.

Le rapport du poids total à la chair dépouillée est le même chez les bêtes à laines que chez les bêtes à cornes.

EDUCATION DES CHÈVRES.

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La chèvre est un animal presque aussi utile que brebis, à laquelle elle ressemble pour ainsi dire, comme l'âne ressemble au cheval.

On pourrait peut-être obtenir du mélange de ces races, la brebis et la chèvre, une espèce de mulet, comme

on en obtient un par l'accouplement de l'àne avec la jument, et réciproquement. Mais on n'a pas encore fait beaucoup d'attention à ce qui pourrait résulter du mélange de ces deux races on dit seulement que la chèvre avec le mouton ne produit rien; mais que la brebis avec le bouc engendre des agneaux.

Les differences les plus remarquables entre les chèvres et les brebis consistent premièrement, en ce que les chèvres sont revêtues de poils, et non de laine comme les brebis; les cornes du bouc ne sont pas entortillées comme celles du mouton; le bouc et la chèvre ont une barbe, ou toupet d'un poil long sous le menton; et la chèvre a de plus sous les mâchoires deux longues excroissances, ou appendices de peau. La couleur des chèvres varie; il y en a de toutes blanches; leur grosseur dépend de la nourriture qu'elles consomment. Elles peuvent passer l'hiver entier en plein air, mais dans les contrées septentrionales.

Les lieux incultes et couverts de broussailles sont les pâturages les plus convenables au génie des chèvres, qui mangent de toutes sortes d'herbes et de feuilles, fraîches ou sèches. Pendant l'hiver on les nourrit comme les' moutons et on leur donne du sel qu'elles aiment beaucoup.

Ces animaux ne vivent ordinairement guère plus que huit ans, mais quelques uns arrivent quelquefois jusqu'à vingt.

Les chèvres sont propres à la propagation de l'espèce depuis l'âge d'un an ou un peu plus jusqu'à sept ans environ; le temps de l'accouplement commence le septembre jusque en novembre; elles portent cinq mois, mettent bas 1, 2 et même 3 chevreaux qu'elles all aitent pendant un mois ou six semaines.

Le lait de chèvre est bien moins chargé de beurre que celui des brebis, aussi ne produit-il jamais de crême; on peut commencer à les traire environ quinze jours après qu'elles ont mis bas; elles donnent pendant quatre ou cinq mois plus de lait que les brebis, et on fait avec ce lait d'assez bon fromage; mais s'il est vrai qu'elles donnent davantage de lait, il est bien moins substantiel,

ainsi que nous l'avons dit ci-dessus; en second lieu, les chèvres occasionnent de grands dommages aux cultures: leur morsure nuit considérablement à l'herbe, et fait beaucoup de mal aux nouveaux rejets, aux vignes et aux oliviers; aussi ceux qui n'ont pas des lieux escarpés, ou des terrains incultes, doivent les tenir renfermées dans les étables, où leur lait, à la vérité, est tout aussi abondant et aussi hon, et par ce moyen elles ne peuvent nuire ni au bien de leur propriétaire, ni à celut du

voisin.

On donge aux chèvres des étables construites à peu près comme celles des brebis, mais on doit les tenir propres le plus qu'on peut, tant pour la santé des chèvres, que pour rendre leur poil moins brut et plus fin.

Pour la récolte de ce produit on a coutume ordinairement d'arracher le poil de la chèvre, et non de le tondre comme on le pratique pour la toison des brebis; on pent cependant faire cette opération de la manière qu'on l'entendra, pourvu que ce ne soit pas dans le printemps.

ÉDUCATION DES rorcs.

Le dernier genre des animaux qui tombent sous la catégorie du petit bétail est celui des porcs ou cochons. Le porc est le plus fécond de tous, celui qui croît le plus rapidement, se propage avec le plus de facilité, et qui, pour convertir en graisse la nourriture qu'il consomme, demande beaucoup moins de soins que n'en exigent les autres espèces de bétail. Il vient bien partout, à découvert et au hallier; on néglige son étable plus que celle des autres, parce qu'il semble se plaire dans l'ordure, et on ne le nettoie qu'une fois tous les huit jours.

Le porc est répandu à l'état de domesticité sous tous les climats; on le rencontre sauvage dans toute l'Europe. Ce dernier, vivant d'herbe, de racines, de graines d'arbres, d'insectes, de vers et d'animaux aquatiques, se plait dans les contrées boisées et marécageuses. Quant au cochon domestique, content de tout, pourvu que son estomac soit rempli, il est peu d'aliments qui ne lui

conviennent; et quoiqu'il se nourrisse souvent de choses infectes et dégoûtantes, il n'en fournit pas moins à l'homme une nourriture abondante; les pâturages humides lui conviennent; on lui donne les rébuts des cuisines et des jardins, et pendant l'hiver des racines, da petit lait et des grains. Quoiqu'il cherche sa nourriture dans les marais et se vautre dans la bode pendant les grandes chaleurs, le porc ne supporte point les froids humides, cherche toujours un endroit sec pour passer la nuit et se mettre à l'abri de la pluie.

Le cochon, répandu en Europe, en Afrique et ea Asic, a la tête longue, le bout du groin ou boutoir, mince, à proportion de sa tête; la partie postérieure du crâtio fort élevée, les yeux très petits, les oreilles larges el dirigées en avant, le col gros et court, le corps épais, la croupe ovale, la queue mince et de longueur moyenne,. les jambes courtes et droites, principalement celles du devant; son corps est en grande partie reconvert de poils raides et pliants, appelés soies, susceptibles de pouvoir se diviser d'un bout à l'autre en plusieurs filets, el dont queiques uns, les plus gros, forment une sortede cri nière sur le sommet de la tête, le long du çol, sur le garrot et sur le corps jusqu'à la croupe. Les couleurs de ces soies varient, depuis le blanc argenté, le blanc sale, le jaunâtre, jusqu'au fauve, au roux, au brun et au noir. En général les cochons sont tous noirs dans les pays chauds et assez communément blancs dans les provinces. du Nord. La couleur blanche, qu'ils ont communément en naissant, se modifie, dans la suite, par l'habitude qu'ont ces animaux de se vautrer dans la poussière et dans la fange.

Une nourriture abondante augmente leur taille, qui diminue dans les pays où les prés sont bien assainis et où la rigueur du climat ne leur permet de passer hors de l'étable que quelques mois de l'année.

Il existe beaucoup de variétés parmi les porcs; voici les espèces principales:

1. L'espèce à grandes oreilles répandue en France et dans les contrées septentrionales,

3. Les cochons d'Italie, dont le poil est si fin et si

court, qu'on les croirait à peau nue. Leur chair est très recherchée, et c'est avec leurs issues que l'on prépare les saucissons renommés de Bologne. On voit aux environs de Bayonne et dans quelques parties de la France, des espèces qui ont quelque ressemblance avec celles d'Italie. Il s'y trouve encore une autre espèce assez rare, connue sous le nom de bandée, vivant dans les bois et dont la chair 'est employée que pour faire du petit salé.

3. Les cochons de la Chine, de Siam et de l'Inde, estimés en Angleterre, se distinguent par la couleur noire, des jambes courtes, et par un yentre qui traîne presqu'à terre. Cette espèce très avantageuse se mêle et produit des cochons de race commune.

Accouplement des porcs. Le verrat ou mále doit avoir le corps court, ramassé, et plutôt carré que long, la tête grosse, le groin court et camus, les oreilles grandes et pendantes, les yeux petits et ardents, le cou grand et épais, les jambes courtes et grosses, les soies épaisses et noires: la truie ou femelle doit avoir le corps long, le ventre ample et large; il faut qu'elle soit aussi d'un naturel tranquille et d'une race féconde.

Le porc est propre à l'accouplement à l'âge de 8 mois lorsqu'il est bien soigné. La truie porte 16 ou 17 semaines, et peut facilement mettre bas deux fois par an. Aussitôt que l'on s'aperçoit que la truie est pleine, on en éloigne le verrat, dans la crainte qu'il ne la morde et ne la fasse avorter. Alors on donne à la truie une nourriture plus abondante que de coutume et des soins plus attentifs. La truie met bas deux petits au moins et vingt au plus. On compte, terme moyen, sur six petits pour la première et la deuxième portée, et sur' huit pour la troisième et la quatrième.

La délivrance ayant eu lieu, on la nourrit abondamment, pour qu'elle ne dévore pas ses petits, etc.

Comme elle ne pourrait pas les conduire tous à bien, on ne les laisse téter que dix-huit ou vingt jours, après lesquels on vend les femelles, et on retient seulement 8 our 9 måles.

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Après les avoir soustraits, par de fréquentes visites, à

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