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sur la garantie et les cas rédhibitoires qui complète la législation sur cette matière; en voici les articles

Art. 1. Sont déclarés vices rédhibitoires et donneront seuls ouverture à l'action résultant de l'art. 1641 du code civil, dans les ventes ou échanges des animaux domestiques ci-dessous dénommés, sans distinction des localites où les ventes et échanges auront lieu, les maladies ou défauts ci-après, savoir:

Pour le cheval, l'ane et le mulet: la fluxion périodique des yeux, l'épilepsie ou le mal caduc, la morve, le farcin, la phthisie pulmonaire et vieille courbature l'immobilité, la pousse, le cornage chronique, le tic sans usure de dents, les hernies inguinales intermittentes, la boiterie intermittente pour cause de vieux mal.

Pour l'espèce bovine : La phthisie pulmonaire ou pommelière, les suites de la délivrance, le renversement du vagin ou de l'utérus, après le part chez le vendeur, l'épilepsie ou mal caduc,

Pour l'espèce ovine: La clavelée, cette maladie reconnue chez un seul animal, entraînera la rédhibition de tout le troupeau; le sang de rate: cette maladie n'entraînera la rédhibition du troupeau qu'autant que, dans le délai de la garantie, la perte constatée s'élèvera au quinzième au moins des animaux achetés.

Dans ces deux cas, la rédhibition n'aurait lieu que si le troupeau portait la marque du vendeur.

Pour le porc: La ladrerie.

Art. 2. Le délai pour intenter l'action rédhibitoire sera, non compris le jour de la livraison;

De trente jours pour le cas de fluxion périodique des yeux et de l'épilepsie ou mal caduc.

De neuf jours pour tous les autres cas.

Art. 3. Si l'animal a été conduit, dans les délais cidessus, hors du domicile du vendeur, les délais seront augmentés d'un jour par trois myriamètres de distance du vendeur au lieu où se trouve l'animal.

Art. 4. Si pendant la durée des délais fixés par l'art. 2, l'animal vient à périr, le vendeur ne sera pas tonu de la garantie, à moins que l'acheteur ne prouve

la

perte de l'animal provient de l'une des maladies spécifiées dans l'art. 1.

Art. 5. Le vendeur sera dispensé de la garantie résultant d'une maladie contagieuse, s'il prouve que l'animal a été mis en contact avec des animaux atteints de cette maladie,

Sont réputées maladies contagieuses, la morve et le farcin pour le cheval, l'âne et le mulet; La clavelée, pour la race ovine.

DE LA CHASSE EN GENÉRAL.

La chasse est l'action de poursuivre le gibier, soit pour l'empêcher d'être destructeur, soit pour le faire servir d'aliment. Chez tous les peuples, la chasse a été regardée comme un des exercices les plus utiles et les plus propres à développer les sens et l'organisme entier. Pour être bon chasseur, il faut avoir reçu de la nature, un tempérament à toute épreuve, ou au moins avoir un courage qui ne déguise la faiblesse. Cet exercice violent et tumultueux, est le seul délassement sans mollesse, le seul qui donne un plaisir vif sans langueur, sans mélange et sans satiété; c'est le Ciel, c'est la Terre, dont la chasse nous offre la jouissance utile et inépuisable. Le goût de la chasse, de la pèche, de l'agriculture est donc un gout naturel à tous les hommes, et particulièrement aux habitants de la campagne, à qui leur position permet de s'y livrer sans entraves.

La chasse qui n'est pour nous qu'une distraction ou un exercice utile, était pour les anciens un apprentissage de valeur; c'était aussi un moyen de subsistance. On mangeait tous les animaux. qu'on tuait. On servait sur la table les bêtes fauves et les oiseaux de proie, quelque dure, quelqu'indigeste que fut leur chair. Plus la chasse était périlleuse, et plus on l'estimait. On ne faisait nul cas de celle du chevreuil, animal timide, et qui ne fait que fuir, mais on estimait celle de l'ours, où l'on risquait sa vie.

Il y a plusieurs sortes de chasse, mais la plus célèbre est celle qui exige un appareil royal, telle que la chasse du cerf et celle du faucon. Ce n'est point de ces splendides cérémonies que nous devons nous occuper dans un ouvrage destiné aux modestes propriétaires des campagnes. Nous nous bornerons à leur enseigner les expédiens qui sont à leur portée, pour jouir des plaisirs de la chasse.

C'est pendant l'hiver que l'on trouve le plus de gibier; dans la forte gelée, on tue facilement quantité d'oiseaux marécageux: lorsque la neige couvre la terre, on tue sans peine les perdrix, car on les apperçoit de loin; on approche alors d'elles en usant de quelques précautions.

Dans le dégel, on guette les oiseaux marécageux sur le bord des étangs : c'est aussi le temps de prendre les Pluviers et les Cercelles; la chasse des Ramiers se fait la nuit dans cette saison, c'est au printemps qu'on trouve le Chevreuil dans les jeunes taillis, mais il n'y faut aller que le matin et le soir.

En été on chasse au Lièvre et au Chevreuil : on fait aussi lever les Cailles à l'aide d'un chien couchant, et on les tire au fusil. Les chasseurs assidus font bien de s'habiller d'un surtout de couleur verte ou grise pour ne point effaroucher le gibier.

L'automne enfin, est la plus belle saison pour la chasse. Sur la fin d'août on chasse les Perdreaux, soit à l'oiseau, soit avec un chien, qui les fait partir devant le tireur. On chasse aussi dans cette même saison dans les lieux mérécageux et le long des étangs, mais ce doit être de grand matin ou à quatre heures après midi: on tue aussi dans l'automne les bêtes fauves qui sortent des taillis, quand le soleil va se coucher. On se met à vingt pas de leur fort et à l'opposite du vent, afin que ces animeaux ne vous sentent point.

La nature n'est jamais morte pour le chasseur, et toutes les saisons lui paient un tribut de plaisirs.

Chasse du Sanglier.

On chasse le Sanglier à force ouverte avec les chiens, ou bien on le tue par surprise au clair de la lune. Quand on chasse un Sanglier miré, il suffit d'employer des Matins bien dressés; car cet animal fuit lentement, laisse une odeur très-forte, se défend contre les chiens, et les blesse dangereusement de ses défenses.

On se munit d'abord d'un Limier bien instruit, et qui entende bien lorsqu'on lui parle pour noir. C'est avec ce chien qu'on va dès le matin au bois pour détourner le Sanglier.

On se transporte ensuite auprès de l'asile du quadrupède; on en prend les grands devans, et quand le chien se rabat de bête noire, on jette une brisée à l'entrée du fort, puis on prend le contrepied.

Quand on attaque ces animaux, on se sert de chariots chargés d'arquebusiers qu'on pose dans les passages pour les tirer et il n'y a aucun chasseur qui ose demeurerà pied, parce que le Sanglier accourt à la voix de l'homme; s'élance quand il est irrité, sur celui qu'il rencontre, et lui fait de profondes blessures.

Quand le Sanglier est tiré. les chasseurs ont grand soin de lui couper les testicules, dont l'odeur est si forte, que si l'on passe seulement cinq ou six jours sans les ôter, toute la chair en est infectée. Il n'y ȧ de bon dans le vieux Sanglier que la hure, mais toute la chair du Marcassin est fine et recherchée pour la deli

catesse.

Des temps et des lieux propres à la chasse du Loup.

Au mois de janvier les vieux Loups commencent à se chercher pour s'accoupler: on les trouve alors en grand nombre. L'auteur de la Venerie Royale, prétend en avoir trouvé alors jusqu'à quatorze, de sorte que les Lévriers se trouvèrent alors fort embarrassés, et les chasseurs encore plus; les premiers ne sachant lequel poursuivre, et les seconds ayant beaucoup de peine à distinguer dans cette foule les Loups, les chiens qui les chas

saient.

Au mois de février, de mars et d'avril, les Loups quittent les grands bois, et viennent auprès des buissons; ils se placent ordinairement entre plusieurs villages et sur le bord de quelque ruisseau, afin de se nourrir plus commodément eux et leurs Louveteaux.

Au mois de mai il ne faut point aller à la chasse du Loup, parce qu'ils se retirent dans les blés; les Lévriers ne pourraient le relancer sans faire de grands dégâts et ruiner l'agriculture. Cette remarque est aussi bonne pour les trois mois suivants: on peut ajouter qu'alors les Louveteaux sont trop petits, et que leur chasse n'instruit point les jeunes chiens et n'amuse point les

chasseurs.

Au commencement de septembre, on chasse le Loup avec succès, l'air est alors tempéré, la terre est bonne pour les chiens; les Louveteaux peuvent tenir plus d'une heure, et les vieux Loups qui se sont engraissés pendant l'été ont toute leur vigueur et toute leur légéreté.

On va quêter le Loup les trois derniers mois de l'année, avec des Limiers et des Lévriers dans les buissons et dans les grandes forêts, on les trouve aussi sur les bords des rivières et des étangs.

Chasse du Loup au fusil.

Cette chasse est une espèce d'affût. Pour faire lever le Loup, on prend un Chat, on l'écorche, on le vuide, on le fait rotir dans un four et on le frotte de miel; ensuite on le traîne dans les endroits où l'on sait qu'il y des Loups. Ces animaux attirés par l'odeur du Chat, suivent les traces, et vous les tuez de l'affût où vous êtes caché.

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D'autres, quand la terre est couverte de neige vont où sont les tanières des Loups, attachent à une corde le ventricule d'un Bouc et le traînent depuis cet endroit jusqu'à un arbre voisin de leur maison; ils l'y attachent avec une double corde dont l'une va jusqu'à leur fenêtre et répond à des sonnettes, de sorte qu'on est averti dès que le Loup veut emporter sa proie; il vient. ordinairement à l'entrée de la nuit, et on le tire sssez sûrement, surtout lorsqu'il fait un beau clair de lune.

Chasses diverses du Loup.

Voici un secret beaucoup plus simple que celui de la trappe dont nous avons parlé. Creusez une grande fosse, placez au milieu une perche qui tienne par des pivots aux deux bords, et attachez-y un oiseau ou quelqu'autre appât de cette nature.

Cette perche doit être comme une espèce de bascule qui s'ouvre et se ferme suivant le poids qu'on y place: dès que l'animal carnassier viendra pour saisir sa proie, il fera tourner la machine, et tombera dans la fosse.

On prend quelquefois les loups à l'hameçon; ces pièges sont faits exprès, on les fabrique assez forts pour résister à la violence des bêtes qui s'y trouvent prises; il faut attacher à l'hameçon un gros morceau de chair, et on le pendra à quelque arbre avec une corde de la grosseur du doigt. Cet artifice réus sit quelquefois lorsque la campagne est couverte de neige, ou que la terre est gelée: on tend ordinairement à la fois plusieurs hameçons.

On prend les Loups avec des machines de fer, qu'on nomme traquenards; il faut prendre les plus forts, et sur-tout ceux dont le ressort est le plus assuré. Ces piéges se tendent le soir, et on met auprès les appâts ordinaires.

On a cependant remarqué qu'il n'y a rien de si dangereux que l'usage des trappes, des piéges de fer, et des traquenards; car il peut arriver que des enfants et des voyageurs imprudents tombent dans ces embùches, qu'on ne tendait que pour les Loups. L'histoire de Gesner que nous avons rapporté plus haut. en est une preuve manifeste: l'humanité exige donc qu'on ne tende ces piéges que dans les endroits où nul homme ne peut avoir la volonté de pénétrer, ou même on pourrait cesser d'en faire usage; car la vie d'un homme est plus nécessaire à la société que la mort de cent Loups.

Voici un piége qui n'a pas les inconvéniens que je viens de rapporter on prend un certain nombre de perches qui aient au moins quinze ou dix-huit pouces de circonférence, et on les pique fortement en terre, de manière cependant qu'elles parais

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