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La couleur des yeux est ordinairement brunâtre, plus ou moins foncée selon la robe; mais il s'en trouve quelquefois d'une nuance blanche et marbrée: c'est ce qui constitue les yeux vairons, dont la couleur n'infine en rien sur la bonté de la vue.

Les yeux trop bombés constituent la myopie, impuissance de voir de loin. Les chevaux myopes sont très peureux, on dit vulgairement qu'ils sont voyants on aper cevants. De la disposition contraire à celle qui produit la courte vue, résulte la presbytie. Les objets paraissent alors plus rapprochés qu'ils ne le sont en effet; ce défaut rend, comme la myopie, le cheval peureux.

Conformation du pied.

Le pied du cheval ne comprend que la dernière phalange qui porte sur le sol. Le pourtour supérieur du pied est ce qu'on appelle bourrelet à l'intérieur; à l'extérieur, le renflement qui en résulte a le nom de couronne: c'est là où réside le foyer principal de formation de la partie de corne appelée paroi ou muraille.

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Le dessous du pied présente un corps particulier, graisseux et de nature molle, appelé fourchette de chair. Cette partie paraît pourvue de peu de sensibilité.

La corne est un corps solide, susceptible de régénération: l'humidité la gonfle et la ramollit, comme la chaleur et la sécheresse la durcissent et la resserrent, ce qui la fait souvent éclater ou fendre. La corne formée, entretenue et régénérée par le bourrelet et la chair cannelée, constitue dans son ensemble l'ongle ou sabot; l'ongle se divise en paroi ou muraille, sole ou fourchette.

La paroi est toute l'étendue apparente extérieure du sabot; elle porte sur la terre par un de ses bords, et l'autre s'unit à la couronne.

On désigne par les noms de pince la portion antérieure de la paroi; de mamelle, chacune de ses parties latérales un peu antérieures; de quartiers celles qui les touchent en gagnant le derrière; enfin de talons, les côtes postérieurs.

La sole existe à la face plantaire du pied; elle est fixée à la paroi par sa circonférence, et reçoit la fourchette dans une échancrure triangulaire pratiquée à son centre. On désigne sa circonférence et son centre par le nom de bords, Pun externe, l'autre interne, et l'étendue intermédiaire par celui de glacis. La sole ne paraît destinée à poser sur le terrain que lorsqu'il s'y prête par sa con

formation ou sa consistance.

La fourchette, dont le nom indique la disposition, est engagée, par son corps terminé en pointe, au centre de la sole; ses divisions ou branches se prolongent postérieurement entre chaque talon, et servent à en consolider la portion arrondie, nommée arc-boutant. La fourchette, au milieu de ses deux branches, offre une espèce d'échancrure à laquelle on donne le nom de vide de la fourchette. Sa corne est épaisse et plus molle que celle de la sole, qui est de nature presque friable.

La beauté du pied résulte de ses belles proportions, qu'il est très difficile de déterminer, quoique Bourgelat ait entrepris de le faire. Selon lui, le pied doit être un peu conique; selon d'autres, il doit ressembler à un cylindre obliquement tronqué plutôt qu'à un cône.

Les fibres de la corne à la paroi doivent être droites, luisantes et sans bourrelets circulaires, cannelures longitudinales, fentes ni aspérités aucunes. Il faut que la sole soit légèrement creuse à son glacis; que sa jonction à la paroi soit intime, sans déchirure à son union avec la fourchette; qu'elle ne dépasse pas le niveau de la paroi, et qu'elle ne soit pas trop dépassée par elle.

La fourchette sera apparente sans excès, de façon, lors de l'appui sur un sol uni, à n'en être ni trop éloignée, ni trop pressée. Le tissu de sa corne ne présentera pas d'irrégularités, ni de principes de désorganisation.

La bonté des pieds est ordinairement une conséquence de leur beauté; mais elle réside plus spécialement dans la nature, l'union et la consistance particulières des fibres de la corne, qui ne doivent être ni trop molles ni trop dures.

La corne noire ou noirâtre vaut mieux que celle d'une

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nuance blanche, qui résiste moins à l'action des clous, des fers ou de la marche sans fers.

Les défectuosités du pied sont très nombreuses.

Les pieds trop grands sont lourds et maladroits, Les pieds larges ou évasés, à leur partie inférieure, le deviennent encore davantage par l'effet de l'humidité habituelle. Les pieds trop petits ont le défaut d'offrir une enveloppe trop étroite aux parties intérieures, qui souvent alors sont comprimées douloureusement.

Un des principaux défauts de la paroi est l'encastelure. Les parties postérieures des pieds, y compris les quartiers, sont alors trop peu développées et sont resserrées en forme ovalaire, au lieu d'être arrondies; l'intervalle qui devrait exister entre les talons est trop rétréci; la fourchette est très petite et presque sans vitalité. L'encastelure fait boiter, et le cheval qui présente cette défectnosité en perd souvent toute sa valeur.

Lorsque le resserrement n'occupe que les talons, le mal est moins fâcheux; mais il suffit pour mettre le cheval hors de service. On trouve des pieds dans lesquels la corne est trop haute ou trop basse : cela nuit aux aplombs. Le peu d'épaisseur de la corne est un inconvénient. Les pieds trop longs ou trop courts en pince, trop longs ou trop courts dans les quartiers et dans les talons, ne sont pas propres à la fatigue.

La sole trop développée est trop comprimée lors de l'appui ; trop peu développée, elle remplit mal sa destination. La pince presque verticale constitue le pied dit pincard ou rampin. Le cheval qui est pinçard ne marche que sur la pince, pour ainsi dire, et traîne, comme en rampant, son pied près du sol dans le transport d'arrière en avant. Il est peu solide sur ses jambes.

La sole droite et touchant la terre, ainsi que la fourchette, constitue le pied plat. La sole convexe et la pince ordinairement concave constituent le pied comble. Les inconvénients de ces deux défectuosités sont faciles à pressentir.

Les pieds plats et les pieds combles affectent plus habituellement les extrémités antérieures. Les déjets de

la corne en dedans comme en dehors empêchent tout appui égal et certain.

Les mauvais pieds font les mauvais aplombs et les mauvais aplombs les mauvais pieds : les chevaux panards et cagneux nous en fournissent la preuve.

On dit que le pied est gras ou mou lorsque la corne n'est pas assez consistante: alors elle se fend, et il devient très difficile de fixer solidement les fers. La corne trop sèche ou trop maigre s'éclate et rend l'attache des fers assez difficile. La dureté de la corne est un autre inconvénient. La fourchette peut être aussi trop molle ou trop sèche, ou trop grasse ou trop maigre.

Des robes.

On appelle robe le poil dont le cheval est couvert. Le nom de la robe varie suivant sa couleur. On dit qu'un cheval a telle robe, comme on dit aussi qu'il a tel poil ou qu'il est sous tel poil.

Dénomination des couleurs.

1° Noir clair (mal teint), foncé (franc jayet). Blanc franc (mat ou de lait), jaunâtre, grisàtre (sale), bleuâtre (porcelaine).

Alezan jaunâtre (clair, soupe de lait, café au lait), rougeâtre (cerise), brunâtre (obscur foncé), noirâtre (brûlé).

2o Bai jaunâtre (clair), rougeâtre (sanguin ou cerise), brunâtre (châtain, brun), mélangé (marron). Isabelle jaunâtre (foncé), blanchâtre (clair). Souris clair (clair), foncé (foncé).

3° Gris blanc (clair), bleuâtre (ardoisé), noir (foncé, sale, tourdille, étourneau).

Aubère blanchâtre (clair), nuances de l'alezan (clair), noirâtre (foncé).

Louvel, nuances de l'alezan (clair), noirâtre (foncé). 4° Rouan, nuances d'alezan (vineux), noirâtre (foncé).. 5 Pie blanc (blanc), noir (noir), divers (alezan, bai, aubère, etc.)

Les robes présentent un grand nombre de particularités, telles que les reflets: l'argenté, pour les poils blancs; le doré, le cuivré, le bronzé pour les poils alezans et leurs dérivés; le miroité; le jayet, reflet brillaut, qui ne se remarque que sur le noir foncé. L'existence du luisant qui produit les reflets est subordonnée à l'état de la santé.

Après les reflets viennent les mélanges de poils : le pommelé, le moucheté (mille-fleurs ou fleur de pêcher); les chevaux ainsi vêtus se nomment aubères ou pêchards; une robe à mouchetures jaunes est dite truitée. Le zébré, le tigré, le marbré ont pour base des raies ou marques noires, ou noirâtres, semblables à leur objet de comparaison. Dans le zébré, les raies sont transversales; dans le tigré, ce sont de larges mouchetures; dans le marbré, les taches ou raies sont très inégales et irrégulières comme on le remarque dans les marbres veinés. Le tisonné simule la trace noire d'un tison. Le bordé a des taches à bordure.

Marqué de feu s'entend de certaines taches d'un roux plus ou moins vif. Lavé indique la couleur pâle qu'offrent certaines parties de la robe à l'extrémité des poils. Rubican signale la présence d'un certain nombre de poils blancs disséminés sur une robe que ce poil ue contribue pas à former. Un cheval dont la robe u'offre aucune marque blanche naturelle est zain. On donne le nom de taches de ladre à des espaces d'un rose fade et dénués généralement de poils. On appelle cheval cap de maure celui qui a la tête noire et le reste du corps d'une autre couleur et nez de renard celui qui a des marques de feu au nez et aux lèvres. Les taches blanches situées sur le front portent le nom de marques en tête, et quand elles sont rondes, on les nomme pelotes ou étoiles; quand elles imitent une raie ou une bande, on les appelle Lisses ou listes; bordées quand leur circonférence, au lieu d'être

tement tranchée, présente un mélange de poils blancs et de ceux de la robe. On appelle belle face une marque blanche qui, à partir du frout jusqu'au bout du nez, tient à peu près la largeur du chanfrein. Si les lèvres du cheval sont blanches, on dit qu'il boit dans son blanc.

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