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officiers et commandans de la Légion d'Honneur ; elles les porteront pour les officiers et les légionnaires.

Avis du grand chancelier de la Légion d'Honneur, du 28 messidor an 12.

Tous les membres de la Légion d'Honneur, indépendamment du serment qu'ils prêtent dans la cérémonie où ils sont décorés, sont tenus de signer la formule du serment, de la faire parvenir à la grande chancellerie de la Légion, ou de la signer eux-mêmes sur les registres.

Décision du conseil d'état, du 5 brumaire an 13.

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Les marques de la Légion d'Honneur doivent, après le décès du légionnaire, s'il n'en a pas disposé par testament, être envoyées par le commandant de la place ou du lieu, au maire de la commune du domicile du décédé, pour être, par ce magistrat, remises avec solennité, et en présence du conseil municipal, à ses héritiers; il doit en être de même de tout officier mort sur le champ de bataille ou des suites de ses blessures, et toujours celle des officiers doit être remise à leurs héritiers avec leurs autres effets.

Cérémonie de la prestation du serment des membres de la Légion d'Honneur, dans la chapelle de l'hôtel des invalides le jour de l'anniversaire du 14 juillet, du 26 messidor an 12.

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Le 26 messidor, anniversaire du 14 juillet, tous

le membres de la Légion d'Honneur, qui se trouvoient à Paris, ont prêté solennellement le serment prescrit entre les mains de Sa Majesté l'Empereur.

A six heures du matin, cette cérémonie a été annoncée par une salve d'artillerie.

Les troupes composant la garnison de Paris, s'étant rendues à dix heures sur la place du Carrousel, out défilé devant Sa Majesté Impériale, et ont bordé la haie depuis son palais jusqu'aux invalides.

Avant midi, Sa Majesté l'Impératrice est partie du palais, et a traversé le jardin des Tuileries au milieu de la haie des troupes. Son cortége étoit com-. posé de quatre voitures, dont une à huit chevaux et trois à six. L'Impératrice étoit accompagnée, dans son carrosse, des princesses, sœurs et belles-sœurs de Sa Majesté l'Empereur; les trois autres voitures étoient occupées par les dames du palais, le premier chambellan et le premier écuyer.

Les troupes présentoient les armes et battoient aux champs.

Le gouverneur des invalides et le grand maître des cérémonies sont venus au-devant de Sa Majesté au grand portail, et l'ont conduite dans la tribune décorée, qui avoit été préparée pour elle, en face du trône impérial.

A midi, Sa Majesté l'Empereur, au bruit d'une salve d'artillerie, est partie à cheval du palais, précédée par les maréchaux de l'Empire, par le prince connétable, et suivie des colonels - généraux de sa garde, des grands officiers de la couronne, de ses aides-de-camp et de l'état-major du palais.

La marche étoit ouverte par les chasseurs et fermée

par les grenadiers à cheval de la garde impériale. De nombreuses décharges du canon des invalides ont annoncé l'arrivée de Sa Majesté.

Le gouverneur des invalides est venu en-dehors de la grille recevoir Sa Majesté et lui présenter les clefs de l'hôtel.

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Les grands dignitaires, les ministres et les grands officiers de l'Empire qui n'étoient pas venus à cheval, ainsi que les membres du grand conseil, le grand chancelier et le grand trésorier de la Légion d'Honneur se sont réunis au même lieu, et ont pris leur rang dans le cortége.

M. le cardinal archevêque de Paris, avec son clergé, a reçu Sa Majesté à la porte de l'église, et lui a présenté l'encens et l'eau-bénite. Le clergé a conduit processionnellement Sa Majesté, sous le dais, jusqu'au trône impérial, au bruit d'une marche militaire et des plus vives acclamations.

Sa Majesté s'est placée sur le trône, ayant derrière elle les colonels-généraux de la garde, le gouverneur des invalides et les grands officiers de la couronne.

Aux deux côtés et à la seconde marche du trône, se sont placés les grands dignitaires; plus bas et à droite, les ministres; à gauche, les maréchaux de l'Empire; au pied des marches du trône, le grand maître et le maître des cérémonies; en face du grand maître, le grand chancelier et le grand trésorier de la Légion d'Honneur. Les aides-de-camp de l'Empereur étant debout en haie sur les degrés du trône.

A droite de l'autel, le cardinal légat s'est placé sous un dais et sur un fauteuil qui lui avoient été préparés.

A gauche de l'autel, le cardinal archevêque de Paris, avec son clergé.

Derrière l'autel, sur un immense amphithéâtre, étoient rangés sept cents invalides et deux cents jeunes élèves de l'école polytechnique.

Toute la nef étoit occupée par les grands officiers, commandans, officiers et membres de la Légion d'Honneur.

Le grand maître des cérémonies ayant pris l'ordre de Sa Majesté, a invité M. le cardinal légat à officier, et 9. E. a commencé la célébration de la messe.

Après l'évangile, le grand maître des cérémonies ayant pris de nouveau les ordres de Sa Majesté, a conduit sur les degrés du trône le grand chancelier de la Légion d'Honneur.

Le grand chancelier a prononcé un discours éloquent sur les souvenirs que rappeloit cette grande journée; sur le malheur des troubles politiques et sur la reconnoissance due au héros dont le génie a su conserver les principes qui ont commencé la révolution, et terminer les maux qui l'ont suivie. L'orateur a noblement tracé les devoirs qu'imposoit l'institution de la Légion d'Honneur à tous ses membres; il a développé avec force les nombreux avantages qui devoient résulter de cette réunion des plus illustres soutiens du gouvernement et de la patrie.

Après ce discours, les grands officiers de la Légion, appelés successivement par le grand chancelier, se sont approchés du trône, et ont prêté individuellement le serment prescrit.

L'appel des grands officiers fini, l'Empereur s'est couvert, et s'adressant aux commandans, officiers

et légionnaires, a prononcé d'une voix forte et ani mée, ces mots :

<< Commandans, officiers, légionnaires, citoyens, » et soldats, vous jurez sur votre honneur, de vous » dévouer au service de l'Empire, et à la conser»vation de son territoire, dans son intégrité; à la » défense de l'Empereur, des lois de la république » et des propriétés qu'elles ont consacrées; de com>> battre par tous les moyens que la justice, la raison » et les lois autorisent, toute entreprise qui tendroit » à rétablir le régime féodal; enfin vous jurez de >> concourir de tout votre pouvoir au maintien de la » liberté et de l'égalité, bases premières de nos consti>>tutions. Vous le jurez ».

Tous les membres de la Légion, debout, la main élevée, ont répété à la fois : Je le jure. Les cris de vive l'Empereur se sont renouvelés de toutes parts.

Ces derniers mots, prononcés avec l'accent d'une énergie profonde, ont porté dans toutes les ames une vive émotion dont elles ont long-temps été pénétrées.

Il est difficile de décrire la sensation que ce moment a produit. Les monumens de la gloire française suspendus aux voûtes de la nef dans laquelle étoient réunis les plus braves guerriers, ces rangs nombreux de vieux soldats blessés et ces jeunes gens, offrant par leur réunion la gloire et l'espérance de la patrie; enfin l'appareil religieux des autels concouroient à exalter puissamment l'imagination, et à faire présager la durée la plus glorieuse à une institution formée sous de tels auspices.

La messe finie, les décorations de la Légion ont

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