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été déposées, au pied du trône, dans des bassins d'or.

Le grand maître des cérémonies a pris les deux décorations de l'ordre et les a remises au grand chambellan. Celui-ci les a présentées à S. A. I. monseigneur le prince Louis, qui les a attachées à l'habit de Sa Majesté.

De nouveaux cris de vive l'Empereur se sont fait entendre à plusieurs reprises.

M. le grand-chancelier de la Légion a invité messieurs les grands officiers à s'approcher du trône, pour recevoir successivement des mains de S. M. la décoration que lui présentoit, sur un plat d'or, le grand maître des cérémonies.

Ensuite M. le grand chancelier a appelé d'abord les commandans, puis les officiers, et enfin les légionnaires, qui sont tous venus au pied du trône recevoir individuellement la décoration des mains de l'Empereur.

Sa Majesté a fixé particulièrement son attention sur les braves vétérans dont les glorieux services étoient attestés par leurs mutilations; elle a interrogé plusieurs d'entr'eux sur les lieux et les actions dans lesquels ils avoient reçu ces nobles blessures.

Ce mélange des citoyens les plus distingués de toutes les classes et de tous les âges, offroit un spectacle noble, doux et attendrissant. Le soldat, le général, le pontife, le magistrat, l'administrateur, `l'homme de lettres, l'artiste célèbre, recevant chacun la récompense de leurs talens et de leurs travaux, ne sembloient composer qu'une seule famille qui se pressoit autour du trône d'un héros pour le décorer

et

et l'affermir. Une vive et profonde émotion étoit peinte sur tous les visages, et cette cérémonie auguste et brillante frappoit les esprits d'un respect à la fois religieux et guerrier.

La fête a été terminée par un Te Deum, qui étoit, ainsi que la messe, de la composition du directeur de la chapelle impériale.

A trois heures, Sa Majesté Impériale, au bruit d'une salve d'artillerie, est sortie de l'église avec le même cortége et dans le même ordre qu'elle y étoit

venue.

Le retour de Sa Majesté l'Impératrice a eu lieu aussi dans le même ordre qui avoit été observé au départ.

Une salve d'artillerie a annoncé la rentrée de l'Empereur au palais des Tuileries.

Le soir, le palais et les jardins ont été illuminés, ainsi que les principaux édifices de Paris.

Il y a eu, à neuf heures, un concert sur la terrasse du palais impérial; et à dix heures, il a été tiré sur le Pont-neuf un feu d'artifice.

Décret du 10 pluviose an 13.

La grande décoration de la Légion d'Honneur consiste en un ruban rouge, passant de l'épaule droite au côté gauche, au bas duquel est attachée l'aigle de la Légion par un ruban moiré rouge, et une plaque brodée en argent, sur le côté gauche des manteaux et habits, composée de dix rayons, au milieu desquels est l'aigle de la Légion, avec ces mots : Honneur et patrie.

Ce cordon n'est conféré, par Sa Majesté l'Em

pereur, qu'à de grands officiers de la Légion; le nombre n'en peut excéder soixante.

Les Princes de la famille impériale et les étrangers auxquels Sa Majesté voudroit conférer cette décoration, ne sont pas compris dans ce nombre de soixante. Ils peuvent la recevoir sans être membres de la Légion.

-Les grands officiers de la Légion qui obtiendront la grande décoration, continueront de porter à la boutonnière de l'habit la décoration de la Légion d'Honneur, conformément au décret du 22 messidor

an 12.

En conséquence dudit décret, le grand cordon de la Légion d'Honneur a été décerné le 12 pluviose, A l'archi-chancelier de l'Empire;

A l'archi-trésorier;

A l'archi-chancelier d'état ;

Au grand amiral,

Et aux grands officiers dont les noms suivent, savoir: MM. Augereau, maréchal d'Empire ; Barbé-Marbois, ministre du trésor public; Baraguey-d'Hilliers, colonel-général desdragons; Bernadote, maréchal d'Empire;

Berthier, maréchal d'Empire, ministre de la guerre;

Bessières, maréchal d'Empire ;

Bruix, amiral, inspecteur-général des côtes de

l'Océan (1);

Brune, maréchal d'Empire;

(1) La mort vient d'enlever cet amiral, peu après sa nomination.

MM. Cambacérès, cardinal, archevêque de Rouen ;

Caulaincourt, grand écuyer;

Champagny, ministre de l'intérieur ;
Davoust, maréchal d'Empire;

De Belloy, cardinal, archevêque de Paris;
Decrès, ministre de la marine et des colonies;
Dejean, ministre-directeur de l'administration
de la guerre ;

Duroc, grand maréchal du Palais;

Fesch, grand aumônier, cardinal, archevêque de Lyon;

Fouché, sénateur, ministre de la police générale ;

Ganteaume, vice-amiral;

Gaudin, ministre des finances;

Gouvion-Saint-Cyr, colonel-général des cui,

rassiers ;

Jourdan, maréchal d'Empire;

Junot, colonel-général des hussards;
Kellermann, sénateur, maréchal d'Empire;
Lacépède, sénateur, grand chancelier de la

Légion d'Honneur ;

Lannes, maréchal d'Empire;

Lefebvre, sénateur, maréchal d'Empire;

Maret, ministre, secrétaire d'état ;
Marescot, inspecteur-général du génie;
Marmont, conseiller d'état, colonel-général des

chasseurs à cheval;

Massena, maréchal d'Empire;

Moncey, maréchal d'Empire;
Mortier, maréchal d'Empire;
Ney, maréchal d'Empire;

MM. Pérignon, sénateur, maréchal d'Empire;
Portalis, ministre des cultes;

Régnier, grand-juge ministre de la justice;
Ségur, grand maître des cérémonies;.
Serrurier, sénateur, maréchal d'Empire;
Songis, inspecteur-général de l'artillerie;
Soult, maréchal d'Empire;

Talleyrand, grand chambellan, ministre des
relations extérieures ;
Villaret-Joyeuse, vice-amiral.

Le 21 pluviose an 12, les grands officiers de la Légion d'Honneur à qui Sa Majesté a accordé le grand cordon, ayant été convoqués par le grand chancelier, se sont rendus en grand costume au palais des Tuileries, et se sont réunis dans le salon qui précède la salle du trône.

Sa Majesté étant sur son trône, les princes et les grands dignitaires ont pris place en face du trône. Le grand chancelier et le grand trésorier se sont placés à droite et à gauche.

Le grand maître des cérémonies ayant pris les ordres de l'Empereur, a alors invité successivement les Princes et les grands dignitaires à s'approcher du trône pour recevoir des mains de Sa Majesté les décorations, qui ont été présentées par le grand chancelier et le grand trésorier.

Les princes et les grands dignitaires ayant ensuite occupé, à la droite et à la gauche du trône, leurs places accoutumées, le grand maître des cérémonies a introduit, les uns après les autres, les grands officiers compris dans le décret impérial du 12 de ce

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