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2, page 55. MONTAIGNE, Essais, liv. 11.

3, page 56.

4, page 56.

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5, page 59. V. HUGO, les Rayons et les Ombres; Regard jeté dans une mansarde.

Un orateur d'une haute éloquence a peint en traits saisissants la dégradation affreuse dans laquelle peut tomber un jeune homme livré à la lecture des romans immoraux :

« .....

N'avez-vous pas rencontré de ces hommes qui, à la fleur de l'âge, à peine honorés des signes de la virilité, portent déjà les flétrissures du temps; qui, dégénérés avant d'avoir atteint la naissance totale de l'être, le front chargé de rides précoces, les yeux vagues et caves, les lèvres impuissantes à peindre la bonté, traînent sous un soleil tout jeune une existence caduque? Qui a fait ce cadavre? qui a touché cet enfant? qui lui a ôté la fraîcheur de ses années?

qui a mis sur sa face des siècles honteux? N'est-ce pas ce sens ennemi de la vie des hommes? Victime de sa dépravation, le malheureux a vécu solitaire...; le voilà! il s'en va, pris du vin de la mort et d'un pied méprisé, porter son corps au tombeau, où ses vices dormiront avec lui et déshonoreront sa cendre jusqu'au dernier des jours.

« .....

J'ai déjà vu dans ma vie bien des jeunes gens, et, je vous le déclare, je n'ai jamais rencontré de tendresse de cœur dans un jeune homme débauché; je n'ai jamais rencontré d'âmes aimantes que les âmes qui ignoraient le mal ou qui luttaient contre lui. Une fois, en effet, qu'on s'habitue aux émotions violentes, comment voulez-vous que le cœur, une plante si délicate, qui se nourrit de quelques gouttes de rosée tombant çà et là du ciel pour lui, qui s'ébranle par de légers souffles, qui est heureux pour des jours par le souvenir d'une parole qui a été dite, d'un regard qui a été jeté, d'un encouragement que la bouche d'une mère ou la main d'un ami a donné; le cœur dont le battement est si calme dans la vraie nature, presque insensible à cause de sa sensibilité même et de peur qu'il n'eût été brisé par une seule goutte d'amour, si Dieu l'avait fait moins profond; comment, dis-je, voulez-vous que le cœur oppose ses douces et frêles jouissances aux jouissances grossières et exagérées du sens dépravé? L'un est égoïste, l'autre généreux; l'un vit de soi, l'autre hors de soi: entre ces deux tendances, l'une doit prévaloir; si le sens dépravé l'emporte, le cœur se flétrit peu à peu, il ne sent plus la force des joies simples; il ne va plus vers autrui, il finit par ne plus battre que pour donner son cours au sang et marquer les heures de ce temps honteux dont la débauche précipite la fuite. Mais quoi de plus abject que de tuer le cœur dans l'homme? Que restet-il de l'homme quand son cœur ne vit plus? Pourtant le sens dépravé fait davantage encore; aucun vice comme aucune vertu n'arrête ses effets à l'homme seul; l'un et l'autre

ont dans la société le contre-coup de leur action; et, sous ce rapport, le sens dépravé est l'oppression et la ruine du monde. >> LACORDAIRE, Confer. de Notre-Dame, 11, 39-42.

6, page 61.

-

Bossuet.

6*, page 62. CF. VINET, Essai de Morale; SAINTEBEUVE, Volupté; - LACORDAIRE, 22 et 23° Confér. Nous avons cité plus haut un fragment de ce dernier sur les funestes effets des habitudes voluptueuses, écoutons le P. Félix nous peignant l'abaissement du caractère chez le fils de famille, en proie à la vie sensuelle.

« Voyez le jeune homme même bien élevé, même religieux, mais livré corps et âme à cet empire énervant du sensualisme: que fera-t-il, un jour là-bas, dans ce vieux château qui a abrité sous son toit tant d'ancêtres fameux et tant d'hommes héroïques? Il vivra, je devrais plutôt dire il végétera dans une atmosphère sensuelle qu'il aspirera du sein des grandes cités pour en envelopper sa demeure. Artiste ou littérateur, il fera de l'art ou de la littérature sensuelle. Étranger aux lettres et aux arts, que fera-t-il pour tuer l'ennui de ses longues journées? Ah! vous le demandez. Il poursuivra de château en château les soirées sensuelles, les bals sensuels, les intrigues et les liaisons sensuelles. Que fera-t-il pour l'abnégation? Rien. Pour le sacrifice? Rien. Pour l'héroïsme? Rien. Que fera-t-il pour la joie de sa mère? Rien. Pour l'honneur de sa famille? Rien. Pour la gloire de son nom? Rien. Que fera-t-il enfin pour se vaincre lui-même, devenir un homme, se faire un caractère? Rien. Aussi ce bien élevé n'aura pas de caractère, et ce descendant des héros ne sera pas un homme. Fils des croisés, je te salue! Héros de ce temps, j'admire tes exploits! Tes ancêtres s'illustraient sur le champ de bataille; ils refoulaient la barbarie et sauvaient la civilisation; ils étaient de leur temps, ils faisaient de l'héroïsme. Toi, tu t'illustres dans les intrigues, tu brilles dans les bals joyeux et

les salons parfumés; poursuis ta noble carrière, va conquérir le plaisir, tu es de ton siècle, tu fais du sensualisme. Oui, le sensualisme, ô chevalier de ce temps, voilà le triomphe de ton courage! Et quel sera le triomphe de ton sensualisme? un triomphe digne de lui et de toi, la volupté, cette grande décadence humaine! Or, si tel est le jeune homme, qui a pour résister aux influences du sensualisme le sentiment de la noblesse et l'illustration de la race, que dire de celui qui, jeté dans le même courant, n'a pour résister à ses entraînements rien de ces traditions généreuses et de ces sentiments élevés qui sont l'héritage des grandes familles? Et qu'attendre de l'un et de l'autre, si ce n'est la chute la plus profonde?» Confér. sur le sensualisme.

7, page 64. ESCOUSSE. C'est le nom de ce malheureux jeune homme qui se tua avec son ami Lebras, désespéré d'un insuccès littéraire. On trouva cette note sur sa table: <«< Escousse s'est tué parce qu'il ne sentait pas sa place ici; « parce que la force lui manquait à chaque pas qu'il faisait << en avant ou en arrière; parce que l'amour de la gloire ne << dominait pas assez son âme, si âme il y a. »

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8, page 64. Salamandre, t. II.

EUG. SUE, le Juif-Errant, t. X, ch. xvii; la

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ALEX. DUMAS, Antony, acte III, sc. I, et

acte II, sc. Iv. - Alfred de VignY, Chatterton, acte III, sc. vii

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9, page 65. G. SAND, Indiana, t. II. Nous venons de nommer l'auteur de Lélia, cet abominable roman parmi tant d'autres livres du même écrivain, dictés par le démon de la luxure. Un professeur du Collège de France, conseiller d'Etat, maître des requêtes, etc., a osé écrire ces lignes pour glorifier cette femme qui a jeté tant de poison dans le cœur de la génération actuelle :

« Patience! s'écrie-t-il, voici venir la vraie prêtresse, la véritable proie de Dieu. Le sol a tremblé sous le pied impétueux de Lélia; elle paraît, et d'un bond elle s'est mise à la tête, non pas des femmes, mais des hommes. Bacchante inspirée, elle mène, dans le siècle, le chœur des intelligences, qui la suivent ardemment. Poursuis, Lélia, poursuis ta marche triomphalement douloureuse! Tu t'es dévouée; ne fléchis pas, obéis à ton Dieu! I t'a envoyée après la protestante (Mme de Staël) et la juive (Mme de Varnaghen), pour être, à la clarté du jour, le poëte des idées de l'infini... N'abdique pas la sublime effronterie de ton génie! Renouvelle les lois de l'amour et de l'hyménée! Chante, ne pleure pas, et, loin de te laisser consumer par le feu divin que récèlent tes flancs, verse-le sur le monde ! » (LERMINIER, Au-delà du Rhin). On ne sait lequel est le plus odieux, du cynique panégyrique ou du livre immonde qu'il préconise.

Enfin, cette brillante empoisonneuse décline depuis quelques années, si l'on en croit les Revues qui l'ont le plus préconisée. La Revue des Deux-Mondes disait déjà de ce romancier en 1855: «Il en est de ce talent comme de bien d'autres qui portent dans des conditions nouvelles des forces épuisées. L'inspiration d'autrefois est visiblement tarie; elle a produit tout ce qu'elle pouvait produire, et elle est allée s'égarer dans tous les excès. » (Livraison du 1er nov. 1855, p. 702).

10, page 66. G. SAND, Jacques, t. II. EUG. SUE, le JuifErrant, t. VII, ch. vn; t. IX, ch. v et x.

11, page 66. G. SAND, Valentine, t. Ier et t. II; Jacques, t. I; Indiana, t. II; Lélia, t. II. — EUG. SUE, le Juif-Errant, t. X, ch. x. - BALZAC, Peau de chagrin, Physiologie du Mariage, Scènes de la Vie privée, etc.

12, page 67. G. SAND, Jacques, t. II. Goriot.

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