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DE

L'ADMINISTRATION FRANÇAISE

PAR

MAURICE BLOCK

Membre de l'Institut

AVEC LA COLLABORATION

de Membres du Conseil d'État, de la Cour des comptes, de Directeurs et de Chefs de service
des différents Ministères, etc.

[blocks in formation]

44750.5

Fr 60.5.12 (1),

Wolcott fund (2 vola)

PRÉFACE

DE LA CINQUIÈME ÉDITION

On peut définir l'Administration: l'ensemble des services publics, institués par le législateur ou ses délégués, pour pourvoir aux besoins et aux intérêts de la société. En dehors des fonctions sociales ainsi réglementées par la loi écrite, il en existe d'autres: langage, morale, religion, art, science, commerce, industrie, etc., dont les organes ont été créés et agissent en vertu de l'usage, du consentement mutuel, ou de la force des choses. Un traité d'administration. n'embrasse donc qu'une partie de l'histoire naturelle du corps social.

D'autre part, un tel ouvrage dépasse par certains côtés le cadre du droit administratif proprement dit, en ce qu'il s'étend à des services publics pouvant s'accomplir presque sans le secours d'aucune obligation légale, tels que les services des postes, des télégraphes, des chemins de fer, et certaines institutions financières Caisse des consignations, Banque de France, Crédit foncier, etc., monopolisés ou surveillés par l'État. Le droit administratif n'étudie ces branches de l'activité sociale qu'au point de vue du droit positif et n'entre pas dans le détail de leur fonctionnement, qui ressortit plutôt à l'économie politique. Nous nous en occupons, au contraire, dans le présent ouvrage, qui a pour objet de décrire sous tous leurs aspects, et non pas seulement sous le rapport juridique, tous les organes ayant en fait, et non pas seulement en droit, le caractère de services publics.

Conçu à ce point de vue exclusivement pratique, le Dictionnaire de l'administration française présente une autre différence avec un traité ou un dictionnaire de droit administratif pur, en ce qu'il place sur le même plan, sans tenir compte de leur plus ou moins grande importance, de leur subordination ou de leur hiérarchie, les divers services qu'il étudie. Notre œuvre est presque exclusivement analytique, comme celle de l'anatomiste examinant sur la table de dissection les différentes parties du corps humain. Il appartient à la science du droit public de rétablir la perspective et de présenter le tableau d'ensemble des divers. organes administratifs, en faisant ressortir leur interdépendance et en n'accordant à chacun que l'importance qu'il mérite par rapport au tout. Cette œuvre de synthèse sortait de notre cadre; nous nous sommes borné à l'esquisser dans la

table' systématique par laquelle débute l'ouvrage, et dans le bref résumé qui forme l'article Administration. Notre Dictionnaire, en effet, s'adressant au plus grand nombre fonctionnaires, membres des corps élus, ou simples citoyens chargés des plus modestes besognes dans la marche de la machine administrative, devait consacrer presque autant de développements aux derniers organes de transmission qu'aux rouages essentiels (').

Il ne faudrait cependant pas conclure de là que nous avons poussé la méthode analytique jusqu'à l'émiettement; nous avons eu soin, au contraire, de grouper sous un seul mot ou sous deux ou trois articles principaux tous les développements relatifs à chaque service ou aux diverses branches d'un même service, en utilisant l'ordre alphabétique uniquement pour multiplier les références et faciliter les recherches. Notre but, en un mot, a été de faire œuvre pratique. « Ce n'est pas un traité théorique, écrivait M. Maurice Block dans la préface de la première édition en 1856, mais un ouvrage pratique, c'est-à-dire qui ne perd jamais de vue l'application. »

Nous nous sommes attaché à maintenir l'ouvrage dans la voie qui lui avait été ainsi tracée par notre éminent prédécesseur. A cet effet, tous nos efforts ont tendu à rendre le Dictionnaire de plus en plus propre aux recherches promptes et faciles. Parmi les améliorations apportées dans cet ordre d'idées à la présente édition, nous citerons les index alphabétiques créés pour les articles les plus importants, tels que: Algérie, Armée, Boissons, Chemins de fer, Colonies, Communes, Contributions direcles, Enregistrement, Forêts, Marine militaire, Patentes, Timbre, Travail; de même, une plus grande précision a été donnée aux références d'un mot à l'autre; celles-ci sont annotées, toutes les fois qu'il est nécessaire, du numéro de l'article à consulter.

Malgré le soin avec lequel nous avons évité toutes les digressions, toutes les amplifications inutiles, malgré la suppression des appendices d'administration comparée, qui nous ont paru constituer un hors-d'oeuvre dans un traité consacré à l'administration française, la nouvelle édition est notablement plus étendue que la précédente. C'est là le résultat de l'irrésistible mouvement qui depuis un siècle entraîne tous les peuples à créer sans cesse de nouveaux organes collectifs et à dédoubler ou à développer les anciens. C'est ainsi qu'en France les services de l'assistance médicale, du crédit agricole, de la réglementation du travail, des habitations à bon marché, de l'hydraulique agricole, de la statistique, de la télégraphie sans fil, de la téléphonie, etc., à peine nés d'hier, ont déjà pris une notable extension. D'autres services: reboisement, postes, télégraphes, ont vu leurs attributions se multiplier ou prendre un essor inconnu jusqu'ici. Pour maintenir l'ouvrage à la hauteur de sa réputation, nous avons fait appel, à l'exemple de M. Maurice Block, à ceux-là mêmes qui font mouvoir les mécanismes que nous avions à décrire, c'est-à-dire aux fonctionnaires, et, de préférence, aux chefs de services. On peut s'assurer, au vu de la table des auteurs,

1. On peut rapprocher, à ce point de vue, les articles Constitution, Conflit, Conseil d'État, des suivants Associations syndicales, Caisses d'épargne, Colis postaux, Sapeurs-pompiers, Sociétés de secours mu!uels, etc.

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