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Jérusalem,tà Rome. Il était né le 17 novembre 1772.

21. Le comte Muraire (Honoré) ancien membre de l'assemblée législative, ancien premier président de la cour de cassation, conseiller d'étal sous l'empire, l'un des rédacteurs du Code civil, à Paris, âgé de 87 ans.

27. Dæring (Frédéric-Guillaume), savant philologue, à Gotha. Il était né à Elsterberg, en Saxe, le 9 février 1756.

28. Le lieutenant général comte Guyot, ancien colonel desgrenadiers à cheval de la garde impériale, ancien gouverneur de la 10 division militaire, à Paris. Il était né le 5 septembre 1768 à Villevieux en FrancheComté.

DÉCEMBRE.

6. Le cardinal Nembrini PironiGonzaga, †à âgé de

69 ans. Il était né à Ancône.

7. Jobannot (Alfred), peintre de genre, à Paris, âgé de 37 ans.

11. Tessier (Henri - Alexandre), membre de l'Académie des sciences, à Paris, âgé de 97 ans.

25. Le comte Reinhard, pair de France, conseiller d'état en service extraordinaire, ancien ministre plénipotentiaire, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et du consistoire de la confession d'Augsbourg, † à Paris, âgé de 76 ans.

RAPPORT

A M. LE MINISTRE DE LA GUERRE, SUR LES OPÉRATIONS DU SIÉGE DE CONSTANTINE.

Monsieur le ministre,

Quartier-général à Constantine, le 26 octobre 1837.

De précédents rapports vous ont fait connaître les mouvements de l'armée depuis le départ de Mjez-Ammar jus qu'à son arrivée à la position de Jommah, à trois lieues de Constantine. Cette marche n'a point été inquiétée par l'ennemi, et, à l'exception d'un violent orage dans la partie élevée du Raz-el-Akba, le temps l'a constamment favorisée. Aucun incident n'a troublé l'ordre dans les colonnes, et l'équipage de siége a constamment marché à hauteur de l'infanterie, franchissant les obstacles que présentait le terrain.

Dans la journée du 5, l'ennemi se montra pour la première fois. Les fourrageurs du général Rullière, chargés d'escorter la deuxième 'portion de convoi. furent attaqués; une charge du 1er de chasseurs repoussa les Arabes, qui laissèrent sur la place 6 ou 7 des leurs. Le soir, les deux colonnes de l'armée campèrent à une demi-lieue de distance, sur la rive droite du Boumerzoug. Pendant la nuit, le temps sembla vouloir se mettre à la pluie. Cette circonstance engagea à presser le départ, et le 6 octobre, à six heures du matin, les troupes se mirent en mouvement et s'approcherent de Constantine. Les parcs de l'armée s'établirent sur le plateau de Sidi-Mabrouck, sous la garde de la 2 brigade; et l'avant-garde, aux ordres de S. A. R. monseigneur le duc de Nemours, prit position sur le pla

teau plus élevé de Sath-el-Mansourah. L'ennemi, pensant que, comme l'année précédente, l'attaque serait dirigée vers la porte d'Elcantara, défendit le ravin qui conduit à cette porte. Les zouaves, commandés par M. le colonel de Lamoricière, furent engagés pendant quelques moments, et forcérent les troupes du bey à évacuer complétement le plateau. La place jeta quelques bombes pour appuyer les troupes qui nous étaient opposées, mais elles ne produisirent aucun effet.

La reconnaissance de la place fut faite par les commandants en chef de l'artillerie et du génie: l'attaque par le Coudiat-Aty était bien clairement indiquée comme la seule convenable; mais il parut nécessaire d'établir des batteries sur le Mansourah pour éteindre les feux de la Casbah, et prendre d'enfilade et de revers les batteries du front d'attaque. L'emplacement de trois batteries fut déterminé, et l'ordre fut donné d'en commencer la construction à six heures du soir.

A deux heures, les 3 et 4° brigades, sous les ordres de M. le général Rullière, passèrent le Rummel, et s'établirent sur le Coudiat-Aty. Des groupes de cavaliers et de tirailleurs arabes cherchérent à inquiéter la marche de cette colonne ; mais ils furent promptement éloignés, et n'opposèrent nulle part une résistance sérieuse. Au moment où la tête de la colonne traver18

Ann. hist. pour 183 Appendice.

sait le gué de Boumerzoug, un boulet enleva le capitaine du génie Rabier, aide-de-camp de M. le lieutenantgénéral Fleury.

Un ordre de l'armée fit connaître que S. A. R. monseigneur le duc de Nemours prendrait le commandement du siége. Les commandants en chef de l'artillerie et du génie conservèrent la direction des travaux de leur arme. S. A. R. désigna pour major de tranchée M. le capitaine de Salle, du corps royal d'état-major: MM. de Mimont et Letellier lui furent adjoints comme aides-majors de tranchée.

A l'heure prescrite, la construction des batteries du Mansourah fut commencée elles étaient au nombre de trois; la première, qui reçut le nom de batterie du Roi, fut placée à mi-côte, dans le prolongement de la courtine du front d'attaque: elle fut armée d'une pièce de 24, deux pièces de 16, deux obusiers de 6, et avait pour but de prendre à revers et d'enfilade les batteries du front d'attaque, et d'en éteindre autant que possible les feux.

La deuxième, appelée batterie d'Orléans, fut placée à la droite de la redoute Tunisienne; elle fut armée de deux pièces de 16 et de deux obusiers de 8; son but était de contre-battre et d'éteindre les feux de la Casbah. La troisième, armée de trois mortiers de 8, fut établie à la gauche de la redoute Tunisienne. Ces trois batteries furent placées sous les ordres de M. le chef d'escadron Maléchard.

Les communications entre les batteries pouvant avoir lieu à couvert sur presque tous les points, et les troupes se trouvant défilées par le terrain naturel des feux de la place, le génie n'eut pas à exécuter des travaux d'approche.

Les travaux des batteries furent poussés pendant toute la nuit avec la plus grande activité. L'ennemi n'essaya pas de troubler les travailleurs, et se borna à tirer quelques coups de fusil, auxquels on ne répondit pas de notre côté.

Le 7, à six heures du matin, le coffre de la batterie d'Orléans et de celle de mortiers était terminé.

La difficulté du terrain avait retardé la construction de la batterie du Roi, qui ne dépassait pas encore la genouil. lère. Le travaux furent continués pen

dant le jour, malgre le feu de l'ennemi ; et à quatre heures du soir elle était complétement terminée.

Pendant la journée, les platesfarmes des batteries nos 2 et 3 furent eablies, et des magasins furent construit pour recevoir les munitions.

Vers midi, le commandant en che de l'artillerie reconnut la place di côté de Coudiat-Aty. L'emplacement d'une batterie destinée à battre en breche et celui d'une batterie d'obusiers furent déterminés, et des ordres furent donnés pour en commencer la com struction dans la soirée, et en presser les travaux de manière à ce qu'elles pussent faire feu en même temps que celles de Mansourah cette derniere batterie reçut le nom de batterie de Nemours.

A quatre heures du soir, les batteries de Mansourah étaient completement terminées. Des ordres farent doonés pour les armer pendant la nuit. Le génie avait rendu praticable le chemin qui conduisait du parc de Sidi-Mabrouk à la batterie du Roi, et les pièces destinées à armer les batteries d'Orléans et celle de mortiers devaient arriver par le plateau de Mansourah.

Vers cinq heures, la pluie commenca à tomber, et dans la nuit la tempète devint tellement violente que les travaux durent être plusieurs fois interrompus. L'armement des batteries commença à six heures du soir. Anca accident n'eut lieu pour la batterie d'Orléans et pour celle de mortiers; mais les deux pièces de 46 et la piece de 24, qui devaient armer la batterie du Roi, furent versées et ne purentarriver. La pluie avait enlevé une partie du terrain de remblai de la route préparée par le génie, et elle était deve nue impraticable. Aujour, l'impossibi lité d'ouvrir le feu fut reconnue.

La construction de la batterie de Ne mours fut commencée à dix heures da soir; mais le temps devint tellement mauvais vers les deux heures du matin, que les travaux durent être suspendus. L'épaulement destiné à couvrir les obesiers qui arrivèrent dans la nuit fat construit, et les pièces mises en botterie dans la journée du 8.

Pendant la matinée du 7, envŠVA 800 hommes à pied sortirent de la place et attaquèrent le centre de la position

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du Coudiat-Aty. Le général Rullière avait fait construire dans la nuit précé. dente plusieurs épaulements en pierres sèches, derrière lesquels les troupes attendirent l'ennemi; le feu se soutint avec vivacité pendant plusieurs heures, sans perte considérable de notre côté. Les Arabes ayant planté un drapeau en face de la position occupée par la légion étrangère, le chef de bataillon Bedeau dirigea une sortie contre ce groupe; le drapeau fut renversé et les Arabes dispersés. Plusieurs soldats furent blessés, et le général Rullière cite comme s'étant distingués le sergent-major Dose et le fourrier Besson.

La gauche de la position du CoudiatAty fut également attaquée par les Kabyles ils furent vigoureusement repoussés; le capitaine Béraud, du 26 de ligne, se fit remarquer particulière. ment en dirigeant une sortie dans laquelle il fut tué.

La 4 brigade, placée sur la hauteur en arrière du Coudiat-Aty, repoussa les attaques des Arabes venus du camp d'Achmet, qu'on apercevait à une lieue de nos positions. Le 3 régiment de chasseurs d'Afrique et le 47 de ligne se firent particulièrement remarquer dans cette journée.

Des difficultés insurmontables ayant empêché la batterie du Roi d'être armée dans la nuit, les travaux de la batterie ayant été suspendus, le 8, à six heures du matin, des ordres furent donnés pour établir sur le Mansourah une quatrième batterie, destinée à remplacer celle du Roi. Cette batterie, appelée batterie Danrémont, fut construite avec la plus grande rapidité; son épaulement fut construit par les troupes du génie et des travailleurs d'infanterie; elle fut armée de trois pièces de 24 et de deux obusiers de 6. Placée à l'extrême gauche du Mansourah, elle était moins heureusement placée que la batterie du Roi; son feu était prolongeant, et elle voyait seulement à revers le front d'attaque. Le terrain ne permettait pas une position plus avantageuse.

Le 9, à sept heures du matin, les quatre batteries du Mansourah et la batterie d'obusiers du Coudiat-Aty commencèrent à tirer. L'ennemi répondit par le feu de vingt pièces et mortiers. Ses batteries essayèrent de soutenir le

combat, mais leurs embrâsures furent successivement renversées, la plupart des pièces démontées, et avant onze heures leur feu était entièrement éteint.

Dès la veille, les zouaves avaient offert de relever les pièces de la batterie du Roi versées dans le ravin, et une pièce de 46 avait déjà été remise sur son affût. La seconde pièce de 16 fut relevée pendant la journée du 9, et en vue de la place; toutes deux furent mises en batterie, et vers deux heures elles commencèrent à tirer. La pièce de 24 fut également relevée, mais elle ne put être mise en batterie que dans la journée du 10.

Le temps étant devenu un peu moins mauvais, des ordres furent donnés pour conduire la nuit suivante, sur le Coudiat-Aty, les pièces de 24 et de 16 destinées à armer la batterie de Nemours. C'étaient les mêmes que celles de la batterie Danrémont, qui ne devait que momentanément remplacer la batterie du Roi. Cette opération présentait d'immenses difficultés; il fallait descendre par un chemin presque impraticable les pentes du Mansourah, passer, sous le feu de la place, le Rummel gonflé par la pluie, et remonter ensuite les berges détrempées de la rive gauche, pour arriver sur la hauteur en arrière du Coudiat-Aty. La colonne d'artillerie, précédée par un détachement de sapeurs du genie, se mit en mouvement à cinq heures du soir; elle n'arriva au Rummel qu'à minuit. L'obstacle qu'opposa la rivière au passage des voitures, et les travaux qu'il fallut exécuter, ne permirent de s'établir sur la rive opposée qu'à cinq heures du matin.

L'ennemi avait réparé ses batteries pendant la nuit, et, apercevant le mouvement de l'artillerie, il commença à tirer; quelques chevaux furent blessés, et une pièce de 24 versée. La colonne continua à gravir avec calme la rampe sur laquelle elle devait s'élever, et vers sept heures les pièces furent à l'abri derrière la montagne. Le zèle de M. le colonel de Tournemine, chef d'état-major de l'artillerie, des officiers, sous-officiers et soldats chargés de conduire ce matériel, et le dévouement des sapeurs du génie et des travailleurs du 47 mis à leur disposition, parvinrent à vaincre des obstacles qu'on avait

présumés insurmontables. La pièce de 24 fut relevée dans la matinée, et rennie ensuite aux autres. Pour couvrir le meavement de l'artillerie, le general Rullière ft pendant la nuit occuper, par le 47 de ligne, le Bardo et une maison située plus près de la place, vers la naissance du ravin qui y conduit. L'ennemi tira quelques coups de fusil sur cette maison, mais il n'enya aucune tentative sérieuse pour la faire

évacuer.

A huit heures du soir les travaux de la batterie de Nemours forent repris, et, malgré la pluie, ils furent poussés avec la plus grande activité. Au jour, le coffre it entièrement terminé, et les merions trés-avances; le feu de la place força à suspendre les travant exterieurs. L'artillerie s'occupa pendant la journée de l'établissement des plates formes. Le roc dut être entamé, et le travail n'était pas encore terminé à la chute du jour. Cette batterie et celle d'obusiers furent placées sous les ordres de M. le chef d'escadron d'Armandy.

Vets midi, l'ennemi dirigea une attaque contre la position occupée par le general Rulliére sur le Coudiat-Aty. Le gouverneur-général, qui se trouvait sur ce point, ordonna de sortir des retranchements et d'attaquer les assaillants à la brionnette; deux compagnies de la légion étrangère, animées par la présence de monseigneur le duc de Nemours et du gouverneur qui marchaient avec elles, franchirent le parapet qui les couvrait, et abordérent l'ennemi avec la plus grande résolution ; les Arabes furent culbutés, et poursuivis l'épée dans les reins aussi loin que le permirent les escarpements qui coupent le terrain sur ce point. Un grand nombre d'entre eux restérent sur la place. De notre côté, nous eumes plusieurs hommes tués, parmi lesquels on eut à regretter le capitaine Marland; quatorze hommes furent blessés, parmi lesquels le capitaine Raindre, qui eut une jambe brisée, et le capitaine Mac-Mahon, aide-de-camp du gouverneur-général, frappé par une balle.

La distance de quatre cents mètres, entre la batterie de Nemours et la place, fil penser qu'il pourroit devenir nécessaire de construire une batterie de breche plus rapprochée; le commandant de l'artillerie rechercha dans l'aprés

midi un emplacement convenable, et le determina à cinquante-cing toises de la place. Le capitaine d'état-major Borel, aide-du-camp du général Perregaux, et le capitaine d'artillerie Lebœuf, furent charges successivement de reconnaître le terrain ou cette batterie devait être établie. Trois nouvelles batteries durent également être construites sur la hauteur en arrière du Condiat-Aty. La première dut étre armée d'une pièce de 46 et deux obusiers de 8; enfin une batterie. composée de deux obusiers de 6, fut placée au-dessus et en avant de la batterie de Nemours. Elle fut construite et armée dans la nuit. li fut décide, de concert avec M. le lieutenantgénéral commandant en chef le génie, qu'une place d'armes serait construite autour de la batterie placée à cinquantecinq toises, et reliée au ravis qui condrit au Bardo. Cette place d'armes devait avoir pour but de contenir la garde de tranchée, et de servir de point de réunion pour les colonnes destinées à monter à l'assaut.

Afin d'avoir le matériel necessaire à l'armement des nouvelles batteries, celles restantes sur le Mansourah, et dont le but était atteint, farent desarmées, à l'exception de la batterie du Roi, où il ne dnt rester que deux pièces de 46 et une pièce de 24; cette batterie continua son feu d'enfilade sur tout le front d'attaque.

Dans l'après-midi, l'ennemi tira beaucoup sur la maison en avant du ravin occupé par le 47". Plusieurs hommes furent blessés, entre autres le capitaine d'état-major d'Angicourt, envoyé en mission sur ce point.

A sept heures du soir, les travaux de la place d'armes furent commencés. Au jour, ils étaient presque complètement terminés. L'ennemi dirigeason fen pendant quelques moments sur la tête de sape du genie. Une sortic effectuée contre le 47, chargé de la garde de la tranchée, fut vigoureusement repoussée a la baionnette et sans tirer un coup de fusil: un seul homme fut tué de notre côté. La difficulté du terrain empêcha d'achever la batterie de Nemours; cependant, a six heures du matin, trois pieces de 24 et une pièce de 16 étaient rendues derrière le parapet; elles furent successivement mises sur les plates-formes, et les deux obusiers qui devaient com.

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