1 Notre esprit eft conforme aux lieux qui l'ont vu naître, Réponse à Mr. CLOSIER de Montpellier, qui avait envoyé à l'auteur un poëme fur la GRACE. Lorfque vous me parlez des graces naturelles Du héros votre commandant, a) Et de la déité qu'on adore à Ba xelles, C'eft un langage qu'on entend; b) La grace du feigneur eft bien d'une autre espèce. L'attendre & l'ignorer, voilà notre fageffe. Tout docteur, il eft vrai, fait le fecret de DIEU, Mais qui vit auprès d'Emilie, Ou bien auprès de Richelieu, Eft un élu de cette vie. Mr le maréchal duc de Richelieu. devait de l'argent. Grand roi ! tous vos voifins vous doivent leur eftime Vous recevez partout un encens légitime D'amour, de refpects & d'honneurs. Chacun doit fon hommage à votre ardeur guerrière. A M. L'Art n'y fait rien, les beaux noms, les beaux lieux, Três rarement nous donnent le bien-être : J'ai vu jadis l'abbesse de la joye, Il n'en eft pas ainsi de mes retraites, A Mr. le maréchal duc de RICHELIEU, fur la conquête de Mahon, en 1756. Depuis plus de quarante années J'ai préfagé vos deftinées. Aux yeux, aux amours au repos, Et fon nom fut dans les combats Jadis les amans, les époux Tremblaient en vous voyant paraître. Parmi les feftins & les ris, Que celui qui fait l'art de plaire, Le grand-homme échappe au vulgaire ; Quand fa main des peuples de Gènes Des murs de Minorque opprimée, 'Alors ceux qui l'ont méconnu, En parlent comme fon armée : Chacun dit, je l'avais prévu : Le fuccès fait la renommée. Homme aimable, illuftre guerrier, En tout tems l'honneur de la France; Triomphez de l'Anglais altier, De l'envie & de l'ignorance, Je ne fais fi dans Port-Mahon Vous trouverez un ftatuaire : Mais vous n'en avez plus à faire': Vous allez graver votre nom Sur les débris de l'Angleterre, Il fera béni chez l'Ibère, Et chéri dans ma nation. Des deux Richelieu fur la terre Les exploits feront admirés. Déja tous deux font comparés, Et l'on ne fait qui l'on préfère. Le cardinal affermiffait Et partageait le rang suprême D'un maître qui le haïffait. Vous vengez un roi qui vous aime. Le cardinal fut plus puissant, Et même un peu trop redoutable, Vous me paraiffez bien plus grand Puifque vous êtes plus aimable. J'Ai A Mad. DUDEFFANS. 'Ai reçu, madame, une lettre charmante; comment ne le ferait-elle pas écrite par vous & par Mr. de Formont? une lettre de vous est une faveur, dont je n'avais pas befoin d'être privé fi longtems pour en fentir tout le prix, mais des vers! des vers, des rimes redoublées; voilà de quoi me tourner la cervelle mille fois, fi votre profe d'ailleurs ne fuffifait pas. De qui font-ils ces vers heureux, Ils ont comme vous l'art de plaire, Formont, cet autre pareffeux, Ils font bien dignes de tous deux, Je fuis enchanté pourtant, comme fi je les méritais; il est trifte de n'avoir de ces bonnes fortunes là qu'une fois par an tout au plus. Ah! ce que vous faites fi bien, |