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tent tantôt à l'état pur, tantôt mélangés aux feuillus par parties à peu près égales, tantôt répartis à faible dose au milieu de ces derniers.

Sur les bois feuillus l'action des gaz délétères fut absolument nulle. Chênes, hêtres, bouleaux, charmes, alisiers, trembles, pour ne citer que les essences le plus communes, ne présentèrent rien d'anormal. Les feuilles que la saison avait déjà décolorées se comportèrent et tombèrent comme à l'ordinaire et dès le mois d'avril 1916 la vie nouvelle se manifesta, semblable à elle-même.

Pour les pins sylvestres il n'en fut pas de même. Les feuilles se mirent à jaunir et à prendre cet aspect spécial que revêtent, à la suite d'un incendie, les sujets résineux atteints par la fumée, puis assez longtemps après, vers le mois de mars 1916, beaucoup tombèrent en quelques jours. Le dépouillement des arbres est total ou partiel, suivant vraisemblablement la violence de l'attaque. Les pins sont d'ailleurs très inégalement atteints dans l'ensemble du massif. J'en ai compté environ 5 o/o indemnes à des degrès divers, présentant une cime verte ou tout au moins dans la cime, nombre de parties vertes, 75 0/0 avec feuilles entièrement jaunes plus ou moins réduites en nombre et 20 0/0 dont l'appareil foliacé a tout-à-fait disparu. Cette inégalité tient-elle à d'autres causes que le hasard? Je ne sais. En tout cas il est permis de supposer que l'action des éléments gazeux brassés et délayés par le vent doit être assez capricieuse.

D'après certaines observations faites au début de l'emploi des gaz par nos ennemis, on croyait que les nuages asphyxiants ne pénétraient guère dans les massifs forestiers. De fait, au moment où elles abordent l'obstacle que constitue pour elles la forêt, les masses gazeuses s'arrêtent pour un temps, s'accumulent à la lisière, puis ont tendance à se dresser comme un cheval qui se cabre et à chercher un écoulement par les côtés. Les parties extérieures du massif, les lisières et les cimes des arbres. sont incontestablement plus touchées que le reste; mais il faut maintenant reconnaître que dans toute sa profondeur le massif est atteint. A plusieurs reprises j'ai remarqué en effet des pins sylvestres d'un ou deux mètres de hauteur très gravement touchés, bien que noyés dans des feuillus et de même de jeunes semis épars dans la bruyère, à peine visibles, parce que défeuillis.

L'action des gaz devait-elle être mortelle ? On s'est posé la question à bien des reprises cet hiver, attendant le renouveau pour y répondre. Elle était d'autant plus intéressante cette question, que dans les mauvaises parties de la forêt de Verzy la présence du pin est plus indispensable pour mettre en valeur le sol et pour améliorer le feuillu à son con

tact. Les derniers spécimens de ces précieux sylvestres qui paient en ce moment un si lourd tribut à la défense nationale et que l'armée laisse sur pied, peut-être jusqu'à nouvel ordre seulement, allaient-ils disparaître prématurément ? Les premières constatations sont tout-à-fait rassurantes. Sur presque tous les arbres atteints on remarque depuis quelques jours de jeunes pousses ou tout au moins des bourgeons. Seuls quelques sujets entièrement dépouillés et d'assez nombreux semis ne donnent pas signe de vie. Peut-être encore ne sont-ce là que des retardataires.

En somme sur le pin sylvestre l'action des gaz asphyxiants, si elle a inspiré de grandes craintes, a été assez bénigne. Il y a là quand même pour cette essence une note défavorable, car de tous les végétaux forestiers c'est le seul qui, à ma connaissance, ait été atteint. Pour ce qui est spécialement des résineux, je n'ai toutefois pas eu l'occasion de faire beaucoup d'observations, en dehors du sylvestre et du laricio d'Autriche. Ce dernier qui commence heureusement à se répandre sur les sols très légers de la Champagne rémoise et chalonnaise, a cette année une végétation tout-à-fait normale. Sa pousse paraît aussi vigoureuse et le coloris de sa cime d'un aussi beau vert foncé qu'à l'ordinaire. A peine, sur certains points sans doute particulièrement impressionnés, ai-je vu quelques touffes d'aiguilles jaunes, face à l'ennemi. En fait d'épicéas et de pins maritimes les rares sujets rencontrés ne présentent rien de particulier.

Les observations ci-dessus ont été faites presque toutes sur le territoire de Villers-Marmery, à 7 kil. 5 du front des armées. Il s'agissait de les compléter en recherchant quelle a été l'action des gaz sur la végétation tout près du front, là où la dose à été plus forte et le contact plus répété. Ces constatations sont difficiles, parce que les reconnaissances faites de jour, même avec précautions, exposent à un «< marmitage» varié, ce qui n'a pas manqué de m'arriver. Tout ce que je puis affirmer, c'est que tout près de l'ennemi ce qui subsiste de nos pins noirs est verdoyant, que nos sylvestres sont absolument jaunes, mais qu'au début d'avril le bourgeon terminal avait encore un cœur bien vert, indice nettement révélateur d'une vie latente qui a dû se développer depuis. Ces observations, dont on ne saurait se dissimuler l'insuffisance, sont en somme à peu près identiques aux précédentes.

Les taches vertes des pins noirs et les taches jaunes des sylvestres tiennent la plus grande place dans nos paysages champenois du front des armées. Au vert foncé du pin d'Autriche viennent se marier, à l'heure actuelle (15 mai 1916) le vert clair des feuillus, le vert vif de

quelques cultures militaires, en arrière, le vert gris des friches en avant; puis ce sont dans le tableau quelques notes blanches, d'un blanc vif, dues aux pauvres villages en ruines et d'autres, bien plus nombreuses, occupant le milieu de la toile, d'un blanc sale, déjà vieux, les tranchées. adverses des premières lignes, se touchant les unes les autres, se développant en profondeur et se ramifiant à l'infini. Dans ce paysage si vivant où rien ne s'agite cependant, les seules formes mobiles sont dues aux éclatements noirs ou blancs des obus.

A noter que chez l'ennemi on ne voit pas des taches jaunes dans nos peuplements de pins sylvestres.

F. DôÉ.

TABLEAU D'AVANCEMENT DE GRADE

DU PERSONNEL DES AGENTS DES EAUX ET FORÊTS POUR L'ANNÉE 1916

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Delaroche, à Tours.

Les inspecteurs-adjoints : MM. Molleveaux, à Vierzon-Ville. Ducellier, au Mans. Billecard, à Besançon. -Ausset, à Mende. - Monnio, à Dijon. Claverie, à Bayonne. Surchamp, à Troyes. - Fauveau, à Toulouse. Salvat, à Saint-Germain-en-Laye. Mangin, à Chantilly.

Chasson, à Largentière.

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ciennes. Boubal, au Puy. Chabannier, à Bellegarde.

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MM. Molleveaux, à Vierzon-Ville.

Ferry, à Géradmer. Ducellier, au

Mans. Bouffier, à Ambérieux. Gourier, à Dijon.
Loges. Thuillier, à Arnay-le-Duc.

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Pinaud, à Vitry-aux

Guerlesquin, à Landerneau.

geot, à Belfort. Viguerie, à Bagnères-de-Luchon. liard. Ausset, à Mende. Chasson, à Largentière. garde. Cartou, à Montlouis.

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Mou

Garniron, à Montbé-
Chabannier, à Belle-

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Les gardes généraux : MM. Hudault, à Blois. Boileau (E.-R.), à Aspet. Boulangé, à Saint-Dié. - Moatariol, à Neufchâtel. Watier, à Fréjus. Laurent, à Saint-Léger. Pascaud, à Saint-Dié. Restègue, à Barjols. Louvel, à Madagascar. Villenave, à Nogent-sur-Vernisson. Coulon, à Versailles. Pajot, à Châtillon. Boileau (P.), à Guillestre. Scheffler, à Mamers, déjà inscrits au tableau d'avancement de 1915.

- Bro

Du Souich, à Médéa (Algérie). Tardy, à Saint-Jean-de-Maurienne. chart, à Bouïra (Algérie). Marc, à Le Thillot. Cotty, à Recey-sur-Ource. Bécourt, à Nancy. Pailler, à Pontgibaud. - Bonifaci, à Vico. Courtial, à Espalion. Valentin, à Corniment. Bout, à Veynes. Levier. Truc, à Bourgoin. Saunié, à Quillan. Perrissol, à Sospel.

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MM. Charvet (Tunisie). met, à Allevard. Pajot (P.), à Salins. Raynaud, à Saint-Pons. leau (E.-R.), à Aspet. Restègue, à Barjols. Tardy, à Saint-Jean-deMaurienne. Laurent, à Saint-Léger. Hudault, à Blois. Neufchâteau. Montariol, à Neufchâtel.

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Gui

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à Joinville. Sérot, à Baccarat. Watier, à Fréjus. Pascaud, à SaintPailler, à Pontgibaud. - Lemesle, à Troyes.

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Boileau (P.), à Guillestre. tier, à Levier. Courtial, à Espalion. Pajot (E.-P.), à Châtillon. Lou

vel, à Madagascar.

-

Truc, à Bourgoin. Saunié, à Quillan. Sospel. Scheffler, à Mamers. Du Souich, à Médea (Algérie). à Versailles. Villenave, à Nogent-sur-Vernisson. (Algérie). — Marc, à Le Thillot. - Cotty, à Recey-sur-Ource.

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Brochart, à Bouïra

POUR LE GRADE DE GARDE GÉNÉRAL

LISTE DE CLASSEMENT AU CHOIX

Les gardes généraux stagiaires: MM. Lorois, à Lorient. Etienne, à Chambéry. Hurteau, à Niort. Linguinou (H.-A.), à Nantua. PittiFerrandi, à Saint-Etienne. Cluzel, à Yssingeaux, Remy, à DampierreMarin, à Saint-Pons.

sap.

que.

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Roux (P.-V.-E.), à Orgelet.

-

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Nico

sur-Salon. las du Seuil, à Grenoble, provisoirement à Nautes. Pailu, à Mont-de-MarGenevois, à Mâcon. Boivin, à Gondrecourt. Astié, à Saint-AffriFazi, à Porto-Vecchio. — Clément, à Mauléon. Pierson, à Boghar (Algérie). Martinot, au Télagh (Algérie). Lafage, à Tarascon. Valentin (J.-L.), à Fraize. - Desmoulins, à Bourg-Saint-Maurice. Guyon, à La Chapelle-en-Vercors, provisoirement à Bourges. Bégou, à Serres. Guilmart, à Saint-Hippolyte.

LISTE D'ANCIENNETÉ

MM. Valentin, à Fraize. — Fazi, à Porto-Vecchio.

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Desmoulins, à Bourg-Saint-Maurice. Saint-Hippolyte. Gey, à Saulieu. Pierson, à Boghar (Algérie). Martinot, au Télagh (Algérie). Pitti-Ferrandi, à Saint-Etienne. Nicolas du Seuil, à Grenoble, provisoirement à Nautes. Etienne, à Chambéry. teau, à Niort. Languinou, à Nantua. Lorois, à Lorient. Pallu, à Montde-Marsan. Bégou, à Serres. Guyon, à La Chapelle-en-Vercors, proviClément, à Mauléon. Astié, à Saint-Affrique. Remy, à Dampierre-sur-Salon. Boivin, à Gondrecourt. Roux (P.-V.-E.),

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TABLEAU D'AVANCEMENT DE CLASSES

DES AGENTS DES EAUX ET FORÊTS POUR 1916.

CONSERVATEURS

POUR LA Ire CLASSE (CHOIX).

-

MM. Laporte, à Carcassonne. Tourtel, à Nice. — Forget, à Bar-le-Duc. — Schlumberger, à Epinal. - Champsaur, à Oran (Algérie).

POUR LA 20 CLASSE (CHOIX).

M. Antoni, à Paris.

POUR LA 30 CLASSE (CHOIX).

MM. Steiner, à Alençon. — Chaudey, à Lons-le-Saunier.

PERSONNEL DES ÉCOLES FORESTIÈRES

PROFESSEURS

POUR LA 2o CLASSE (CHOIX).

Emery, à Paris.

M. Joyet, à Nancy, déjà inscrit au tableau d'avancement de 1915.

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