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forestier qui assure son service avec beaucoup de zèle et de courage et de sens pratique. Blessé le 29 juillet 1915 d'une balle de schrapnel. (Croix de guerre.)

Brirot (Gabriel-Marius), sergent à la 12o compagnie: sous-officier qui rend les meilleurs services. Belle tenue, excellente conduite. Nombreuses annuités.

Houdusse (Jean-Baptiste-Marie), caporal à la ge compagnie: caporal énergique et vigoureux ayant de très bonnes qualités de commandement. Rend les meilleurs services.

Jachet (Marie-Joseph-Jules), adjudant à la re compagnie sousofficier énergique qui a servi comme volontaire dans un régiment d'infanterie, puis au génie du 17 octobre 1914 au 1er juillet 1915. Nombreuses annuités.

Leudiére (Prudent-Romain), chasseur à la 2o compagnie au cours de la campagne, s'est toujours montré courageux et d'un excellent esprit militaire.

A propos du Carso. La Revue du 1er décembre a inséré une note sur le Carso qui contient quelques inexactitudes qu'il nous a paru bon de signaler. Il ne faut pas calomnier même ses pires ennemis.

Jusqu'ici, dit son auteur, les efforts tentés pour le reboisement n'ont << donné que de médiocres résultats. »>

Or, c'est exactement l'inverse. En 1907, à l'issue du Congrès international d'Agriculture et de Sylviculture qui s'était tenu à Vienne, une partie des forestiers qui y avaient pris part firent à travers le Karst (que nous appelons maintenant Carso avec les communiqués italiens) une excursion qui de Laibach les mena jusqu'à Trieste... J'eus le plaisir d'en être, en compagnie (pour ne citer que les Alliés) du distingué Directeur général des forêts belges, Ch. Crahay, accompagné de MM. Huberty et Debille, de nos camarades Pardé et Fron, et de M.Descombes, Président de l'Association pour l'aménagement des montagnes.

Tous, nous admirâmes sans réserve les résultats obtenus par les forestiers autrichiens. M. Parde a d'ailleurs, à l'époque, brièvement décrit ici-même ce que nous avions vu du Karst. Nous n'avons pas rencontré ces « maigres boisements » ravagés par le bétail, dont parle M. Reynard, mais des peuplements étendus, vigoureux, où le choix judicieux des essences transitoires ou définitives était parfait. Et plus d'un d'entre nous songeait qu'il y avait là un modèle dont nous pourrions certainement nous inspirer dans nos Causses.

Lorsque « l'Italie aura repris son ancien domaine et libéré ses nationaux » (absents d'ailleurs dans la plus grande partie du Karst, peuplée de Slovènes et de Dalmates), elle ne pourra donc trouver mieux à faire que de s'inspirer de ce qui a déjà été fait et de continuer les errements locaux du passé.

R. HICKEL.

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La Guerre et les petits oiseaux. A l'une des dernières séances de l'Académie d'Agriculture, M. Menegaux, correspondant, a fait cette intéressante communication:

C'est avec le plus grand plaisir que j'ai reçu de diverses régions de la France des nouvelles sur le nombre des petits oiseaux. Partout, à l'Est, à l'Ouest et au Sud-Est, les oiseaux sont plus nombreux que les années précédentes. Les cailles, si rares il y a deux ans, sont revenues un peu partout; on m'en signale aux environs de Belfort, où l'on n'en voyait plus depuis longtemps. Les perdreaux, les grives, les merles sont nombreux; les étourneaux le sont devenus beaucoup trop. Les braves hirondelles, qui nous défendent contre les moustiques, sont en nombre, peut-être parce qu'elles n'ont pu ou voulu s'établir dans les nombreux villages détruits du Nord et du Nord-Est.

Et pourtant la plupart des petits oiseaux se sont familiarisés avec la guerre, puisque beaucoup d'espèces, comme les pipits et les alouettes, n'ont pas craint de s'établir sur la ligne de feu à côté des batteries ou des tranchées de première ligne et dans les boyaux de cheminement, comme me l'a signalé le comte de Tristan à Nieuport pour les traquets motteux. Les verdiers et les linots, n'ayant pas trouvé de buissons pour leurs nids, les ont établis par terre.

La guerre aura donc une influence appréciable sur l'accroissement des petits oiseaux insectivores et granivores. Cette situation si favorable est due :

1° A l'absence de chasseurs;

2o A l'absence de braconniers;

3° Aux lieux de refuge nombreux qu'offrent les terres mal cultivées ou même incultes. Ainsi dans le Midi, par suite de la pénurie d'ouvriers agricoles, qui sont tous mobilisés, les vignes sont devenues de véritables harmas. Les oiseaux, n'étant pas dérangés dans leurs amours et dans l'élevage de leurs couvées par la culture et surtout par les traitements cupriques, en ont fait de vrais lieux de repeuplement.

Ailleurs divers retards dans les travaux agricoles ont sauvé maintes couvées;

4o Les gamins, étant employés aux travaux des champs, n'occupent plus leurs congés du jeudi à rôder dans les communaux et les bois pour dénicher les petits oiseaux;

5o La hausse du prix du pain a fait supprimer dans les villages un nombre fort élevé de chiens. Comme on le sait, ces animaux s'occupent toute la journée à battre la campagne et détruisent ainsi beaucoup de nids. Un correspondant du Gard me dit qu'il n'entend maintenant que rarement les aboiements des chiens errant loin des villages.

Les années 1914 et 1915 seront donc très favorables à la multiplication des oiseaux. Espérons que l'application rigoureuse, sans tolérances, des lois existantes, et en particulier de la Convention internationale de 1902, nous permettra de conserver dans nos campagnes tous ces utiles auxiliaires de l'Agriculture. N'oublions pas que les petits oiseaux ont une valeur utilitaire, scientifique, pittoresque et morale. Il est donc du devoir de chacun de s'intéresser à eux, comme à l'arbre, à la fleur, comme à toutes les beautés naturelles de notre pays.

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Questions posées aux Ministres. M. Marc Mathis, député, demande à M. le ministre de l'Agriculture quelles mesures il compte prendre pour mettre un terme, aussi pratiquement et rapidement que possible, aux déprédations commises en certaines régions, spécialement en Lorraine, dans les emblavements d'automne, par les bandes nombreuses de sangliers qui pullulent depuis quelque temps, ajoutant que les semailles, en ces contrées, se sont faites dans des conditions bien meilleures que l'an dernier, qu'il serait désolant de les voir compromises par un formalisme empêchant les battues indispensables et demande qu'en dehors de la zone Z faculté soit donnée à MM. les maires d'ordonner des battues nécessaires, ajoutant qu'en cas de négligence ou de mauvaise volonté le préfet pourrait prendre d'urgence les dispositions nécessaires. (Question du 3 novembre 1915.)

RÉPONSE.

Le ministre de l'Agriculture est intervenu auprès du général commandant en chef pour que les animaux nuisibles puissent être détruits au fusil dans la zone des armées. Il a été entendu que, dans cette zone, les généraux commandant d'armée (ou de régions pour les départements n'appartenant pas à des zones d'armée) accorderaient désormais, sur la proposition des préfets, des autorisations de battues au fusil pour la destruction des animaux nuisibles en tenant compte, dans la plus large mesure possible, des nécessités qui leur seraient signalées.

Sous réserve de l'adhésion des généraux commandants de région ou d'armée, les préfets peuvent donc autoriser les maires à organiser la destruction des sangliers dans les conditions prévues par la loi municipale de 1884 ou ordonner, en vertu de l'arrêté du 19 pluviôse an V, les battues qu'ils jugent nécessaires soit par suite de l'abstention des maires, soit parce que les pouvoirs donnés aux maires par la loi municipale ne sont pas suffisamment étendus.

M. Gaborit, député, signale à M. le ministre de la Guerre la situation d'une catégorie de contribuables de Seine-et-Marne qui ont droit à indemnité pour dommages résultant de faits de guerre, et lui demande de prendre des mesures pour établir un accord avec le ministre de l'Intérieur en vue de fixer définitivement la procédure à suivre, ajoutant que les services du génie et de l'intendance considèrent que le fait de creuser des tranchées et d'abattre des arbres en vue de la défense constitue un dommage résultant de faits de guerre et donne ouverture à la procédure instituée par les décrets des 4 février et 20 juillet 1915, et la circulaire de l'intérieur du 19 mars 1915, mais que l'administration préfectorale estime, au contraire, que les commissions créées par la loi du 3 juillet 1877 ont seules qualité pour en connaître. (Question du 18 novembre 1915.)

RÉPONSE

Le fait de creuser des tranchées ou d'abattre, en vue de la défense, des arbres, quelle que soit l'utilisation de ces derniers, constitue un dommage dont le règlement doit être poursuivi, suivant les circonstances qui ont motivé l'exécution des travaux, soit au titre des mesures préventives de défense,en vertu de la loi du 10 juillet 1791 et du décret du 10 août 1853, par l'administration de la guerre, soit au titre des faits de guerre, par les commissions cantonales, suivant la procédure instituée. par le décret du 20 juillet 1915 en vertu de la loi du 26 décembre 1914. La loi du 3 juillet 1877, concernant les réquisitions, n'est donc pas applicable en l'espèce.

En approuvant les termes de la circulaire du 22 mars 1915 (B. O. du ministère de la Guerre, partie S. P. 12 avril 1915) soumise à son exa men, le ministre de l'Intérieur a sanctionné cette manière de voir. It semble donc inutile de rechercher un nouvel accord sur la procédure à suivre, qui reste définitivement fixée dans le sens indiqué plus haut.

M. Henri-Michel, sénateur, demande à M. le ministre de la Guerre si de simples gardes n'ont pas été nommés sous-officiers, ayant à commander des brigadiers forestiers, leurs supérieurs avant la mobilisation. (Question du 6 décembre.)

RÉPONSE.

Ces nominations sont prévues, pour faits de guerre, par l'article 2 du décret du 22 octobre 1915 sur l'encadrement des unités de chasseurs forestiers.

M. Treignier expose à M. le ministre de l'Agriculture que, si sa circulaire du 31 août 1915 a prévu pour les ouvriers forestiers la mise en sursis d'appel, elle ne prévoit que des permissions pour les marchands de bois exploitants et les entrepreneurs de coupes et il demande s'il ne conviendrait pas d'admettre ceux-ci au bénéfice des sursis, dans les mêmes conditions que leurs ouvriers. (Question du 7 octobre 1915.)

RÉPONSE.

D'une récente décision de M. le ministre de la Guerre, qui a été saisi de la question par le département de l'Agriculture, il résulte que, lorsque la nécessité en sera pleinement démontrée, des sursis d'appel pourront être accordés aux marchands de bois exploitants et aux entrepreneurs de coupes dans les mêmes conditions qu'aux commerçants et industriels qui demandent des sursis pour la reprise de la vie économique

du pays.

Il n'a pas paru au département de la Guerre qu'il y eût lieu de prendre une mesure d'ensemble vis-à-vis d'eux et il se réserve d'examiner les cas d'espèce dont il sera saisi par le département de l'Agriculture, sur l'avis des conservateurs des Eaux et Forêts; étant entendu que les demandes de sursis ne pourront s'appliquer qu'à des hommes du service auxiliaire ou bien à des réservistes territoriaux (et, exceptionnellement, à des territoriaux) en service dans la zone de l'intérieur ou dans les dépôts de la zone des armées.

M. Eugène Treignier, député, expose à M. le ministre de l'Agriculture que la plus grande partie des coupes de bois dans les forêts domaniales, mises en adjudication cette année, n'ont pas trouvé preneurs, en raison des difficultés d'exploitation résultant de la pénurie de main

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