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Au lieu qu'avec l'article défini il faudroit faire entendre de quelle espéce de mal, de quelle forte de douleur on entend parler, & dire, par éxemple:

Il eft acablé du mal ou des maux que lui caufe fa famille.

Il eft accablé de la douleur ou des douleurs qu'on lui fait soufrir.

On fe fert de l'article indéfini après les adverbes de quantité, après les noms de mefure, de matiére, & après les comparatifs, éxemple:

Il y a beaucoup de gens à l'affemblée. Il y aura cette année quantité de fruits, Il a acheté un muid de vin, quatre aunes de drap d'or, d'argent ou de foie. Un tableau long de fix pieds, haut de quarre pieds.

Il a autant de prudence que de courage, &c, On emploie l'article indéfini devant tous les adjectifs fuivis d'un nom fubstantif : exemple, ce font de bonnes gens, ce font de belles femmes, d'habiles gens me l'ont affuré &c,

Il fuit auffi immédiatement le mot de coup; on dit un coup de poing, un coup de pié, de bâton, &c.

Se battre à coups d'épée, de fabre, à coups de piftolet,

Il n'en eft pas de même des inftrumens, devant lesquels on met l'article dèfini a

près le verbe jouer: éxemple, il joue du violon, de la guitare, de la flute, &c. Mais on fe fert de l'article indéfini, si après le fubftantif joueur, on met le nom de l'inftrument: éxemple, c'est un joueur de violon, de guitare, de flute, &c,

Si l'adjectif eft après un fubftantif qui commence une phrafe, on fe fert de l'article défini: éxemple, des gens experimentés me l'ont apris, des femmes de diftinction la protégent, &c.

Comment on diftingue les pluriels d'aves
les finguliers.

La lettres étant ajoutée à la fin d'un mot, fait connoître que ce mot est au pluriel.

L'artile défini & l'adjectif qui accompagnent un nom pluriel, doivent prendre l'un & l'autre une s à la fin, pour s'acorder en nombre, foit que l'adjectif précéde le fubftantif, foit qu'il le fuive, ou qu'enfin le fubftantif fe trouve entre deux adjectifs: exemple,

Les hommes favans font eftimés.

Les grands hommes font redoutables,

Si le nom fubftantif a originairement unes au fingulier, il n'y a alors que l'ar ticle & l'adjectif qui faffent connoître qu'il eft au pluriel, en prenant une, à

leur fin.

On doit comprendre dans la même régle les noms finguliers qui prennent l'x pour derniére lettre.

Exemple des deux fortes.

Le mois de Janvier.
Les douze mois de l'année.
Le tems s'enfuit.
Les tems font diférens.

Le Religieux folitaire
Les faints Religieux.
L'homme vertueux.
Les hommes vertueux.

Il en eft de même de tous les noms tant fubftantifs qu'adjec tifs lorfqu'ils prennent l's finale au fingulier. Ces exemples fufifent pour faire entendre que le >pluriel de ces fortes de noms ne se diftingue princi palement que par Ï'article.

L'x fait l'office de l's pour marquer le pluriel des noms qui fe terminent en can & en eu, comme berceau, barrean, bureau, tombeau qui font au pluriel berceaux, barreaux, bureaux, tombeaux, &c.

Lieu, jeu, feu, dont le pluriel eft jeux, lieux, feux.

Les noms terminés en ail pu en al, prennent auffi au pluriel l'x pour lettre finale en changeant ail ou al en aux : exemple, maréchal, cheval, travail, bail font maréchaux, chevaux, travaux, baux, &c, Il faut en excepter portail, bal, carnaval, naval,

naval qui gardent leur terminaifon en prenant feulement unes pour désigner le pluriel mais il faut avertir à même tems qu'il eft rare de voir ces quatre derniers au pluriel.

Ciel fait au pluriel cieux. Il n'est est pas de même de ciel de lit, qui fait ciels.

Il y a quelques noms terminés en on qui prennent l'x au pluriel, ils font en très-petit nombre, en voici deux, chon & genon qui font au pluriel choux & genoux.

Avant que de quiter les noms fubftantifs, il eft bon de favoir que l'ufage en a défiguré plufieurs, en ajoutant aux uns, une & quelquefois deux filabes, & en les retranchant aux autres.

Pour diftinguer ces noms de leurs primitifs, on les a apellés diminutifs, parce qu'ils donnent l'idée d'un petit objet ou d'une efpéce qui n'a point encore ateint la perfection que la nature lui donne avec l'âge exemple,

:

De noix, on a fait noifette.

De maison, maisonnette.

D'arbre, arbriffeau.

De Catherine, nom de femme, on a fait

Cateau ou Catin.

De Madelaine, Madelon.

De perdrix, perdreau.

De liévre, levraut.

D

De lapin, lapreau.

De brochet, brocheton, &c.

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Nous avons dit que les noms adjectifs étoient fujets aux genres & aux nombres: mais il faut encore obferver, que pour paffer du mafculin au féminin, ils quitent leur terminaison.

En voici quelques exemples qui ferviront de régle pour tous les autres.

Ceux qui ont un c à la fin prennent deux lettres d'augmentation au féminin, comme franc, qui fait franche, blanc blanche, fec, feche.

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S'ils ont un dà la fin, on y ajoute un un e muet au féminin: profond, fait profonde, rond, ronde, grand, grande, froid, froide; excepté nud, & crud, dont le d fe change en e muet, & fait au féminin nuë & cruë.

Quand ils font terminés par un é fermé, on y ajoute l'e' muet au féminin, ainfi infortuné fait infortunée, aifé, aifée, rufé, rufée.

Tous les participes terminés en é, fuivent la même régle, allié fait au féminin alliée, frapé, frapée, fubjugué, fubjuguée, & ainfi des autres.

Mais il faut obferver pour régle générale que les adjectifs, qui prennent l'e

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