Page images
PDF
EPUB

gré la diminution, beaucoup de personnes dans différentes sections n'ont pas été servies.

<«< Murmures (dans plusieurs sections) de n'avoir qu'une demi-livre de pain. On a annoncé que ceux qui n'auraient pas eu de pain auraient du riz ou du biscuit. >>

8 germinal an III (28 mars 1795). — « Chez un boulanger, rue aux Ours, des femmes auxquelles on voulait distribuer du riz disaient: Que personne n'en prenne faute de charbon, nous ne pouvons le faire cuire au soleil. »

10 germinal an III (30 mars 1795). – -La distribution du pain a été des plus tumultueuses; les rassemblements aux portes des boulangers avaient commencé la veille à onze heures du soir; des hommes forts et robustes s'étaient emparés des portes sans aucun ménagement pour les femmes grosses et les enfants qu'ils en ont déplacés. »>

11 germinal an III (31 mars 1793). - - « Effervescence causée par la diminution de la quantité de pain accordée à chaque citoyen et par la peine qu'on a à s'en procurer... Menaces et injures... Des femmes pleuraient et donnaient des signes de désespoir. Plusieurs boulangers n'avaient pas reçu leurs farines à huit heures du matin. » (Emeute du 12 germinal-1er avril.)

17 germinal an III (6 avril 1795). encore triplés depuis un mois. »

1) -

Les objets nécessaires à la vie sont

18 germinal an III (7 avril 1793). << Les boulangers du faubourg Antoine n'ont donné qu'un quarteron de pain, biscuit et riz à chaque individu; ce qui a occasionné beaucoup de murmures. »

21 germinal an III (10 avril 1795).- « Dans la section du Bonnet de la Liberté deux fortes patrouilles, ayant essayé 'de dissiper les queues aux portes des boulangers, ont été insultées, menacées, frappées par environ quatre à cinq cents femmes qui criaient: A bas les armes ! Nous ne voulons plus de soldats puisqu'il n'y a plus de pain ! »

23 germinal an III (12 avril 1795). — « On n'a donné par personne qu'un quarteron de pain sans riz ni biscuit. La modicité de cette ration a causé de la part des femmes de violents murmures contre le gouvernement ; elles disaient qu'il était impossible que les hommes puissent travailler avec si peu de subsistances; des mères de famille répandirent des larmes en disant qu'elles aimeraient mieux qu'on les tuât que de voir mourir leurs enfants de faim. » 24 germinal an III (13 avril 1795). — « Au Jardin national, murmures contre les marchands; on les accusait de ne distribuer que le moins possible des subsistances que l'administration leur donne au prix forcé par la loi et de garder le reste pour le revendre à un prix épouvantable. » 15 avril 1793 (article de journal). « Rareté du pain continue, distribution du biscuit et du riz est cessée ; il y a des sections qui manquent tout à la fois de pain. Les ouvriers, n'étant plus soutenus par une nourriture suffisante, quittent leurs ateliers et n'ont de courage à rien. »

26 germinal an III (15 avril 1793). - - «Sur le boulevard du Temple plusieurs personnes sont tombées d'inanition. »>

23 avril 1795 (article de journal).- « Il n'y a guère de jour que Paris ne soit le théâtre d'émeutes partielles auxquelles la disette donne lieu. Hier, à huit heures du soir, le pain n'était pas encore distribué chez un bien grand nombre de boulangers. La pluie, le vent et le mauvais temps ajoutent encore aux

-

souffrances des malheureuses familles qui, après avoir passé la journée presque entière sur leurs jambes, n'ont pu obtenir qu'un quarteron de pain; encore beaucoup s'en sont-elles passées. On ne rencontre dans les rues que des figures pâles et décharnées, sur lesquelles sont peintes la douleur, la fatigue, la faim et la misère... Cependant on remarque dans les places un grand nombre de ces chanteurs en plein vent qui font profession de gaieté... »

29 avril 1795 (article de journal). — « A voir le luxe étalé hier dans les promenades publiques, on n'eût pas cru être chez un peuple réduit à quelques onces de pain et payant une aune de toile 140 livres. — Hier et aujourd'hui la ration de pain des citoyens a été augmentée; aussi les murmures ont fait place à de plus douces espérances.

14 floréal an III (3 mai 1795).

[ocr errors]

On n'entend plus guère de murmures que sur l'inégalité de la distribution du pain ; quelques citoyens n'en reçoivent qu'une très modique portion, tandis qu'on espérait de voir augmenter de jour en jour la ration de chacun. »

-((

16 floréal an III (3 mai 1795). Satisfaction de ceux qui ont reçu une demi-livre de pain. Ceux qui reçoivent moins murmurent; chez un boulanger de la Porte Saint-Denis qui disait n'avoir plus de pain, on enfonce la boutique et on découvre pain et farine. »

18 floréal an III (7 mai 1795). — « Où l'on donnait une demi-livre de pain on n'a donné que 2 ou 3 onces; beaucoup de citoyens n'en ont pas eu du

tout. >>

21 floréal an III (10 mai 1795). - « Les plaintes s'accroissent; la mauvaise qualité du pain excite le plus grand mécontentement; dans différentes sections les femmes ont refusé leur portion de pain et de riz. »

24 floréal an III (13 mai 1795). - «Dans la section des marchés, une femme, désespérée de n'avoir eu que trois onces de pain, dit qu'il faut un roi et qu'elle voulait se tuer ainsi que ses enfants. >>

27 floréal an III (16 mai 1793). — « Malgré la modique portion de pain et l'inégalité dans la distribution... on prendrait patience si on avait la ressource de se procurer d'autres denrées; mais elles sont montées à un prix si exorbitant que le malheureux ne peut y atteindre. Le peuple dit que la Convention lui promet tous les jours une ration plus forte, que ces promesses ne se réalisent point puisque quantité d'individus tombent de faiblesse faute de nourriture... Tout cela fait détester malheureusement le régime actuel lorsqu'on le compare à l'ancien, sous lequel les denrées de première nécessité étaient taxées, au lieu que dans l'état présent des choses chaque marchand et débitant n'écoutant que sa cupidité vous assassine. Le 29 floréal on ne distribue que deux onces par personne; on ne distribua même pas deux onces le 30 floréal. »

30 floréal an III (19 mai 1795). « On arrêta un homme qui sortait avec un pain de chez un boulanger de la rue de la Grande-Friperie. Emeute devant sa boutique. Perquisition; il avait déclaré avoir quinze pains; le juge de paix et les commissaires en trouvent dix-huit. On met le boulanger sous la garde d'un gendarme. » (Emeute du 1er prairial-20 mai.)

--

3 prairial an III (22 mai 1795). Messager du soir, 2 prairial. « Jamais depuis 1789 les groupes n'ont été aussi nombreux ni aussi échauffés qu'ils l'étaient hier au soir... C'était le désespoir. Trompés tant de fois par de belles

promesses qui n'ont rien produit, les citoyens que la faim et la misère aigrissent s'excitaient aujourd'hui en masse à aller demander du pain à la Convention... »

Vingt-trois inspecteurs rapportent que les esprits paraissent moins agités, vu que la ration du pain a été un peu plus forte que de coutume; néanmoins on ne cesse de se plaindre. La distribution de la viande s'est faite légalement ; de même pour le bois et les fagots.

[ocr errors]

6 prairial an III (25 mai 1795). «La distribution est d'un quarteron par personne avec plus ou moins de riz. ››

25 mai. On s'est plaint de voir des brioches étalées en divers endroits ; la commission fait surveiller cette contravention... Chez quelques boulangers de la section de Guillaume Tell, la distribution, suivant le rapport d'Ollivier, n'a été que de trois onces de pain et de riz à l'ordinaire ; dans d'autres arrondissements, elle a été de cinq et même six onces de pain et une petite mesure de riz par bouche. Gilbert rapporte que les citoyens désirent que les autorités s'occupent de faire exécuter l'arrêté relatif à l'affiche à l'égard des boulangers qui ont du pain de reste. La commission s'occupe de cet objet.

Dans le plus grand nombre des sections la distribution de la viande s'est faite légalement et avec calme; dans d'autres il ne s'en est pas trouvé assez pour toutes les cartes du jour... Le marché aux légumes était assez complètement garni; celui à la viande l'était peu... La livraison du bois pour les boulangers se continue toujours avec tranquillité à l'ile Louviers.

[ocr errors]

10 prairial an III (29 mai 1795). Quinze inspecteurs disent que le peuple paraît consterné, mais tranquille... Des personnes s'écrient: « Je n'y puis suffire, je vends mes effets pour vivre. » Dans les sections Le Peletier et des Piques, où cela se fait entendre, il ne se distribue souvent que deux onces de pain.

22 prairial an III (10 juin 1795). - «Je rencontre, dit un inspecteur, beaucoup de gagne-deniers dont les jambes faiblissent et chancellent et dont le visage presque éteint annonce assez que six livres qu'ils gagnent par jour ne leur suffisent pas pour les sustenter. >>

[ocr errors]

23 prairial an III (11 juin 1795). Vingt-trois inspecteurs, dans leurs rapports, annoncent qu'il est à remarquer que les rations de pain varient de quatre à six onces, mais que personne ne paraît s'en plaindre comme ci-de

vant.

Ce qui occupe le plus, c'est l'excessive cherté de toute chose, augmentant pour la plupart depuis la décade de plus d'un quart.

24 prairial an III (12 juin 1795). Vingt-deux inspecteurs disent que c'est aux portes des bouchers qu'éclate le plus grand mécontentement; dans la section de l'Unité, beaucoup de personnes n'ont pu obtenir de viande depuis longtemps, quoique l'agence des subsistances annonce que chaque section reçoit plus que sa portion.

1er messidor an III (19 juin 1795). - « On n'a toujours pas la demi-livre de pain annoncée. Au pont au Change un campagnard vend 10 à 12 livres la livre de pain de froment et d'orge... Des campagnards disent qu'ils ne vendront leur prochaine récolte que pour de l'argent ou des effets. »

2 messidor an III (20 juin 1795). — (On rend 16 églises au culte.) << La dis

tribution du pain bénit à Saint-Gervais a excité un petit mouvement, chaque citoyen voulant en prendre plus d'un morceau, »

6 messidor an III (24 juin 1795). - « Dans plusieurs sections, il y a toujours beaucoup de monde à la porte des bouchers et beaucoup n'ont point de viande. >>

9 messidor an III (27 juin 1795). <«< Les rassemblements ont été plus nombreux à la porte des boulangers. La ration a été de 6 onces par bouche et de meilleure qualité. Les distributions de viande se sont faites pénible

ment. >>

10 messidor an III (28 juin 1795). - «La viande s'est délivrée avec ordre, mais on ne reçoit plus, dit-on, que des morceaux défectueux. »

15 messidor an III (3 juillet 1795). « Les rassemblements les plus alarmants sont ceux qui se forment autour des vendeurs de pain; les indigents et les ouvriers qui s'y rencontrent sont aigris par la vue des pains au prix desquels ils ne peuvent atteindre... Rixes très vives à la porte des bouchers entre les porteurs de cartes du jour et ceux de la veille qui ont droit aux mêmes distributions... Les débardeurs gagnent 100 livres par jour. »

17 messidor an III (3 juillet 1795). « Le refrain général est: Il est temps que la cherté finisse, sans quoi il y aura une révolution très dangereuse... Si les riches mangeaient comme nous, il y a longtemps que la Convention n'existerait plus.

[ocr errors]

18 messidor an III (6 juillet 1795). «On dit que la Convention délivre aux boulangers de quoi donner à chacun une demi-livre de pain; cependant la portion la plus ordinaire n'est que de 6 onces. »

19 messidor an III (7 juillet 1795). << Tous les jours il sort beaucoup de bois des chantiers. Le bois neuf vaut de 280 à 330 livres. Les charretiers demandent des prix énormes. »

20 messidor an III (8 juillet 1795). « Le comité civil de la section Le Peletier avait fait afficher aux portes des boulangers qu'il devait revenir six onces de pain par bouche. Les citoyens Morel, Helé et Chassegros n'en ayant délivré que 5 onces, on observe qu'avec le déchet occasionné par les petites portions à répartir et plus de 820 personnes à servir, n'ayant de la farine que pour 815, ils ne pouvaient fournir cette quantité. »

28 messidor an III (16 juillet 1795). - « Au café du Peuple souverain, cour Mandar, il se rend des brocanteurs de toute espèce, la plupart juifs; on y voit quelques femmes. Il y a été offert de la farine à raison de 15 livres à 15 livres 10 sous la livre; il s'y est vendu de la chandelle à 44 livres, la livre de sucre d'Augsbourg à 53 livres. >>

-((

15 juillet 1795 (M. Mallet du Pan, dans sa correspondance avec la cour de France (t. I, 253). Les marchandises et les denrées montent journellement dans une proportion beaucoup plus forte que la baisse des assignals. Paris n'est plus absolument qu'une cité de brocanteurs. Ce concours immense à acheter les effets mobiliers élève les marchandises de 25 p. 100 par semaine. Il en est de même des denrées.

«<... Il est impossible que les artisans élèvent le prix de leurs journées dans une proportion si forte et si rapide. »

thermidor an III (25 juillet 1795).

((

Depuis que l'on distribue généralement une demi-livre de pain, on remarque, comme un effet de la satisfaction

publique, qu'aux portes des boulangers on n'entend plus ni murmures ni mauvais propos. Le pain est vendu 3 sous la livre. En dehors de la distribution, on en refuse à 7 livres 10 sous; on en a vendu 15 et 16 francs.» (Les arrêtés ont taxé à 2 sous 6 deniers la ration de pain.)

10 thermidor an III (28 juillet 1795). «La plupart des boulangers font payer le pain et le riz au-dessus de la taxe, et le public n'ose pas refuser. » 15 thermidor an III (2 août 1793).- « A la porte des boulangers, on ne s'entretient que de la livre de pain qu'on attend. » 20 thermidor an III (7 août 1795).

« Peu de boulangers consentent à donner le pain à 3 sous la livre; cependant beaucoup donnent le pain de 4 livres à 12 sous. »

24 thermidor an III (11 août 1795). — « Sur les places publiques et du côté des halles et marchés, on murmure de ce que l'augmentation de ration n'a pas lieu chez les boulangers, tandis qu'il y en a une assez grande quantité dans les rues de Paris, qui se vend toujours 15 à 16 francs la livre. » 25 thermidor an III (12 août 1795). On annonçait que les subsistances devaient diminuer de prix tandis qu'elles augmentent tous les jours... On n'aperçoit partout que des gens qui se trouvent mal de besoin... »

[blocks in formation]
[ocr errors]

Quelques boulangers ne donnent pas

Plaintes sur la mauvaise qualité du

On reçoit trois quarterons de pain et

13 fructidor an III (30 août 1795). seulement une once de riz; mécontentement. 24 fructidor an III (10 septembre 1795). chandelle ou de l'huile pour travailler la nuit.

Les boulangers réclament de la

25 fructidor an III (11 septembre 1795). - «Murmures: la récolte ayant été abondante, on devrait en ressentir déjà l'influence. »

13 vendémiaire an IV (14 septembre 1795). · - «On signale beaucoup de pain dans les rues. »

-

14 vendémiaire an IV (6 octobre 1795). « Les marchands de pain ont profité du retard de l'arrivage des farines pour le vendre jusqu'à 30 francs la livre. »

15 vendémiaire an IV (7 octobre 1795). <«< Les farines sont arrivées chez la plupart des boulangers le soir ou au commencement de la nuit et les distributions se sont faites beaucoup plus tôt que les jours précédents. Les rassemblements étaient très tumultueux aux portes des boulangers; quelques-uns ont distribué à la fois la part de deux jours, ce qui a fait beaucoup de plaisir aux citoyens indigents... On disait aux Halles que les citoyens de Paris allaient au-devant des marchands de la campagne jusqu'à la Chapelle et leur enlevaient de force toutes leurs denrées. »

29 vendémiaire an IV (21 octobre 1795). - «Le plus grand calme continue à régner aux distributions de pain... Les distributions de viande ne se font pas à beaucoup près si tranquilles... Les Halles furent très fortement approvisionnées. >>

Fin de la Convention.

Les conventionnels avaient pu croire un instant la France délivrée par la suppression du maximum. Il n'en

« PreviousContinue »