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Puisque le passé ne contient pas nécessairement la détermination de l'avenir, l'historien ne saurait tracer la marche future. d'une société à la manière du géomètre qui continue par le calcul la courbe dont l'observation lui a fourni les premiers éléments; la liberté humaine et les accidents ne se prêtent pas à la rigueur mathématique. Ce qui n'empêche pas l'histoire d'être une grande école d'expérience dont les leçons sont précieuses.

L'histoire économique est particulièrement féconde en enseignements pratiques. En faisant apercevoir les tendances diverses des intérêts, en présentant le spectacle d'une longue suite de faits et de leurs résultats, de la réussite ou de l'insuccès des institutions publiques et des efforts privés, elle jalonne la route et peut prévenir des faux pas. Elle projette des lueurs qui éclairent l'homme d'État.

L'histoire d'ailleurs, qu'elle soit politique ou économique, n'a pas besoin de justification. Elle se suffit à elle-même et elle a le droit d'intéresser par cela seul qu'elle raconte. De même que la personnalité de l'homme n'existe que par la mémoire qui lui donne la conscience de sa continuité, de même les nations et l'humanité n'ont conscience d'elles-mêmes que par l'histoire, qui est la mémoire prolongée dans la suite des générations.

Les leçons de l'histoire sont-elles toujours comprises et mises à profit? Non sans doute. Les hommes que la politique absorbe n'ont pas toujours le temps de l'étudier, surtout dans de gros volumes, et l'action gouvernementale est la résultante de courants divers dans lesquels confluent, avec la poussée de la tradition et le sentiment réfléchi des besoins du temps, la pression des intérêts privés et des passions des gouvernants. Cependant, s'il est vrai qu'il n'y ait pas de force perdue dans le monde, j'espère que la peine que j'ai prise ne sera pas sans utilité non seulement pour satisfaire la curiosité de connaître, mais aussi pour former par l'expérience le jugement sur les questions économiques intéressant le travail industriel.

Dans deux préfaces, celle de l'Ouvrier américain et celle de l'Histoire des classes ouvrières et de l'industrie en France avant 1789 (seconde édition), j'ai dit comment je comprenais le rôle et

le devoir de l'historien. J'y renvoie le lecteur pour éviter de me répéter.

Une dernière observation. En composant cet ouvrage, je n'ai pas eu l'intention de faire une histoire économique complète de la France. Car je n'ai pas traité de l'agriculture et de la classe agricole, et je n'ai abordé les questions relatives au commerce, à la circulation des richesses et à l'échange qu'incidemment, dans la mesure où elles éclairaient les problèmes industriels. Agriculture et commerce exigeraient des études spéciales dont je laisse à d'autres écrivains la tâche d'enrichir notre littérature économique.

Quant à moi, comme je l'ai annoncé dans la préface de la première partie de cette histoire (Histoire des classes ouvrières et de l'industrie en France, préface, p. xvii), je m'efforcerai d'écrire, si les forces ne trahissent pas ma volonté, une troisième partie que j'intitulerai l'Industrie et les questions du travail sous la troisième République.

Le privilège et la réglementation ont été la caractéristique dominante de l'organisation industrielle avant 1789. La liberté secondée par la science a été la caractéristique de la période 17891870 qui fait l'objet du présent ouvrage. La période contemporaine depuis 1870 sera plus particulièrement caractérisée par l'étude des problèmes concernant l'organisation des travailleurs et la répartition de la richesse.

E. LEVASSEUR.

Juin 1903.

TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES

ΝΟΤΑ.

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Les indications de cette table renvoient au texte, aux notes et aux appendices. Le premier et le second volumes sont indiqués par des chiffres en caractères gras (1 et 2); le livre (I à VI) est indiqué par des chiffres romains; le résumé l'est par la lettre R; les références aux pages sont en chiffres arabes. Les noms des lieux et les noms de personnes sont en CAPITALE; les titres des journaux sont en italique; les autres mots sont en romain.

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Accoucheurs, 1, I, 104.
ACHARD (chimiste), 1, II, 475.
ACHEUX (Somme), 2, IV, 182, 331.
Acide acétique, 1, III, 607.
Acide muriatique, 1, II, 412, 428.
Acide nitrique, 1, II, 411, 428.
Acide phénique, 2, VI, 554.
Acide picrique, 2, VI, 544.

Acide stéarique, 2, IV, 174.

Acide sulfurique, 1, II, 412, 428, 429;

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VI, 610; R, 814.
AIGLE (L') (Orne), 1, II, 427.
AIGUES-MORTES A BEAUCAIRE (canal d'),

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AIGUILLON (Loir-et-Cher), 1, II, 401.

AIGUILLON (duc d'), 1, I, 9, 132, 141.

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