qui apertè delinquit, public eft doublement quia agit & docet, fa- coupable, parce qu'il cit & fuadet. S. lfid. péche & apprend à péLib. 2. Sentent. cher, il fait & porte à faire. Douziéme fiéclés Ne vous paroît-il pas que Jefus Chrift fouffre une plus cruelle perfécution, de la part de celui qui par de mauvais confeils, par des exemples pernicieux, par des fujets de fcandale, pervertit les ames qu'il a rachetées, que de la part des Juifs, qui ont répandu fon Sang? on Ce qu'on fait à l'exemple des autres, croit être en droit de le faire. Num tibi videtur gra= viorem ab eo Chriftum Juftinere perfecutionem, qui fuggeftione maligna,exemplo perniciofo, Jeandali occafione pervertit animas quas redemit, quam à Judæo, qui fanguinem fuumfudit? S. Bern. Lib. z. de Confid. Quod exemplo fit, id etiam jure fieri putant homines. Cicero, Lib. 3. de Oratore. Noms des Auteurs & des Prédicateurs, qui ont écrit prêché fur le Scandale. E Livre intitulé: la Morale Chrétienne fur le Pater, Liv. III. Sect. III. Art. 3. fournic des chofes très-folides fur le scandale. Le pur & parfait Chriftianifme fait par M. Camaret, contient un Traité confidérable fur le mauvais exemplê. L'on peut confulter avec fruit les Réflexions Chrétiennes tant du P. Neveu que du P. Croifet; ils fourniront l'un & l'autre de très-bon matériaux tant fur le scandale, le mauvais exemple, que fur l'édification que nous devons au prochain. 0.00 < Le P. Bourdaloue dans fon premier Avent Tome VI. (Morale 6 Vol.) B traite cette matiére l'on ne peut pas mieux. Mal- 1o. Quel eft le crime d'un Pere ou d'une Mere qui fcandalifent. 2°. Quel eft le crime d'un Maître qui engage les domeftiques dans les propres débauches. 3°. Quel eft le crime de ces Miniftres qui prophanent les plus faintes fonctions, &c. 1°. Qu'est-ce qu'un fcandale.. 2°. Quel mal c'eft que le fcandale. Pour renfermer dans quelqué borne un fujet fi vafte, je réduis à trois fortes de fcandales toutes les occafions du mal que l'on donne au prochain. Il y a 1°. un fcandale de conduite qui porte au mal: 2°. un fcandale de difcours qui entretient dans le mal: 3°. un scandale d'inaction & de filence qui n'empêche pas le mal, fouvent le favorife. 2°. Quel mal c'eft que le scandale, il est ailé de le faire voir : 1o. l'outrage que le fcandale fait à Dieu & à Jefus-Chrift fon fils: 2°. le mal qu'il fait au prochain 3o..le tort qu'il fait au coupable. Tout ceci eft extrait de l'Auteur des difcours choifis, & forme le plan de fon Sermon fur le Scandale. Le P. Dufay embraffe prefque tout ce qu'on peut dire fur le fcandale: il avance que le fcandaleux eft également ennemi des intérêts du prochain, de ceux de Jefus-Chrift, & des fiens propres. 1. Il ruine l'ouvrage du falut du prochain par les défordres où il l'engage. 2o. Il ruine l'ouvrage de la rédemption par les obftacles qu il oppofe à les progrès. 3. Il ruine l'ouvrage de fa réconciliation par les difficultés prefque infurmontables qu'il y fait naître. Le même, Tom. III. de fon Avent, traite du fcandale paffif, péché dans lequel l'on rombe à l'occafion du prochain. L'on trouvera auffi dans le premier Tome des Sermons de Morale de M, Fléchier, quelque cho fe qui revient à ce sujet. Les nouveaux Sermons de Maffillon: le Volume intitulé Petit Carême, a pour le jour de la Purification un très-beau Difcours qui roule fur l'exemple des grands. M. Lambert dans fon année Evangélique, Homélie 83. fur l'Evangile de la Fête de Saint Michel, parle du fcandale. Dans l'Avent du P. Oudri, l'on trouvera aussi ce fujet. PLAN ET OBJET DU PREMIER Difcours fur le Scandale. E monde ne peut pas vous disoit au Divifion Letrefois Jefus Chrift à fes Difciples: il me générale. hait parce que je porte témoignage contre lui", que fes œuvres font mauvaises: Non poteft mun dus odiffe vos me odit, &c. Joan. 7. 7. Le fcandale auquel Jefus-Chrift femble préparer les Difciples, n'étoit encore que le fcandale des perfécutions. Heureux les temps où l'Eglife n'avoit à craindre que de pareils fcandales, ou plutôt malheureux les jours qui lui font regretter fes anciens Tyrans, & fes premiers perfécureurs! Mais hélas ! notre fiécle plus paili ble, en faisant ceffer au - dehors le fcandale de perfécution, a vu s'établir au-dedans un scandale de mœurs moins dangereux, à la vérité, à la liberté de la Foi, mais plus préjudiciable à la fainteté du Christianifme: car le premier scandale n'avoit rien que d'affreux qui ne rebutât la nature; mais le fecond fcandale flatte agréablement les paffions & leur préfente les trompeufes amorces & les fpécieux appas du vice. C'est donc contre ce dernier fcandale que je prétends m'élever aujourd'hui; & pour le faire avec précision, je diftingue avec les Théologiens, deux fortes de fcandales, l'un donné, l'autre reçu. J'appelle fcandale donné, tout péché public qui peut porter les autres au péché : j'appelle fcandale reçu, la dangereufe impreffion que fait fur les efprits & fur les cœurs un crime étranger. Cette diftinction pofée, je remarque qu'il régne deux espèces de fcandale, dans deux espèces de monde. 1°. Le monde impie regarde comme un fcrupule d'en donner. 2°. Le monde dévot fe fait un mérite d'en recevoir je m'explique. Dites à un mondain. qu'outre le péché dont il s'eft rendu coupable, il repond encore du fcandale qu'il a caufé: faufle Théologie, reprend-il, vaine délicate ffe de conscience, c'eft la faute de ceux qui fe fcandalifent. Demandez à un dévot d'état d'où vient qu'il Le scandalise si ailément des foiblefles de fes freres: felon lui, c'eft tendreffe de piété, fenfibilité aux intérêts de la Religion. Oppofons à ces deux erreurs, deux propofitions. 1o. Je dis contre les premiers, que de fcandalifer par fa faute le plus foible des hommes, c'est un grand péché. 2°. Ajoutons contre les feconds, que d'être affez foibles que de fe fcandalifer de toutes les fautes du prochain, ce n'eft gueres l'effet d'une piété véritable. Donner le scandale, c'est toujours ++ un crime le recevoir n'eft pas toujours vertu. Donner par fa faute le scandale, c'est toujours un très-grand péché, premiere propofition que j'avance; & pour en venir à la preuve, voici les trois caractères de ce défordre fi commun que je combats. 1o. Point de péché plus énorme dans fa nature. 2°. Point de péché, plus funette dans fon aveuglement. 3°. Point de péché plus contagieux dans fes fuites. Jugez fi Jefus-Chrift n'a pas en raison de dire: Malheur a l'homme par qui le scandale arrive! Va homini illi per quem! &c. Non, la facilité de recevoir le fcandale, quoi- 7. qu'en difent certains dévots, n'eft point une preu fons de la ve d'une vraie vertu, pourquoi ? Pour deux rai- feconde fons que je vous prie de bien retenir, 1°. Parce Parties que cette facilité de fe fcandalifer du prochain, eft au moins fufpecte dans fon principe: 2°. Parce qu'elle est toujours très-pernicieuse dans fes effets: je touche légèrement chacune de ces réflexions. Matth. 18. Soudivi SoudiviGions de la premiere Partie. L'effrayan Quand je dis qu'il n'eft point de péché plus Preuves de énorme dans fa nature que le fcandale, en faur- la I. Partie. il d'autre preuve, que la terrible peinture que te peinture l'Ecriture nous fait des fcandaleux ? A s'en tenir que fait à fes oracles, c'eft un homicide des ames, fan- l'Ecriture guinem ejus de manu tua requiram : c'est un pré- du fcandacurfeur de l'antechrift, & nunc antichrifti multi leux, nous falti funt: c'est un démon vifible, vade retrò, fa- juger de tana; fcandalum es mihi. Eft-il rien de plus affreux l'enormité que ces traits, mais en même-temps eft-il rien de du fcandaplus jufte Sermon manufcrit anonyme. doit faire le. Quiconque eft auteur du fcandale, felon tous les principes de la Religion, devient homicide des ames qu'il fcandalife: péché monftrueux; car quelle horreur de caufer la mort à une ame, qui jufte & innocente,étoit agréable & précieuse à Dieu; de lui 33, ôter une vie furnaturelle & divine, & de lui faire fcandaleux, perdre fon droit au Royaume de Dieu! Or voi- it eft mon Marc. 8. Péché du Ezech. 3. 18. I. Joan. 2. 18. |