qu'il exerce un domaine fouverain. De tout ceci vous allez vous inftruire, 1°. de ce qu'en qualité d'hommes vous devez à votre Dieu; 2°. de ce qu'en qualité de pécheurs vous devez à votre Sauveur; 3°. de ce qu'en qualité de fujets vous devez à votre Roi. Bornons-nous à ces trois importantes réfléxions.

SUR L'EMPLOI DU TEMPS.

PREMIER DESSEIN.

DIVI- OUR vous déterminer à mieux employer que SION. vous n'avez fait jufqu'ici le temps que Dieu veut bien vous accorder, j'ai résolu de vous faire voir, 1o. le prix du temps, pour vous en faire concevoir de l'eftime; 2°. l'abus que l'on fait d'un temps fi precieux, pour vous en inspirer de l'horreur, Page. 257.

PREMIERE PARTIE. Pour connoître le prix & l'excellence du temps, il faut le confiderer, 1°. par rapport à fa nature; 2°. par rapport à ce qu'il coute à Dieu qui le donne; 3°. enfin , par rapport à ce que peut mériter P'homme à qui il eft donné.

SECONDE PARTIE. S'il n'eft rien de plus précieux que le tems, on peut dire qu'il n'eft rien dont on abuse plus communément. En effet, la plupart des hommes le perdent ; les uns dans une oifiveté honteufe, les autres dans des occupations criminelles d'autres dans des occupations inutiles; c'eft-à-dire, que prefque tous les hommes perdent leur temps; 1°. ou à ne rien faire; 2o. ou à faire le mal; 3o. ou à faire mal le bien.

DESSEIN DU DISCOURS FAMILIER.

DIVI- 'IL eft incontestable que le

temps

est à nous,

Divi-S'ler ele in i nous de le bien employer. C'eft à

SION.

cet heureux but que je vais tâcher de vous amener en vous découvrant 1o. les motifs qui doivent engager tout Chrétien à faire un bon ufage du temps; 2°. en combattant la conduite de ceux qui abufent du temps. En deux mots, il eft néceffaire d'employer le temps : il eft néceffaire de bien employer le temps.

PREMIERE PARTIE. Les mêmes raifons qui établiffent la néceffité de faire de bonnes œuvres, établissent auffi l'obligation de bien employer le temps, ce qui eft la même chofe. Cependant afin de dire quelque chofe de plus

précis fur ce fujet, j'ajoute que le temps eft tout à la fois précieux, utile & irréparable. 1°. Précieux, puifque toutes les richeffes de la terre ne le fçauroient payer. 2°. Utile, puifque tous les avantages du monde ne font point comparables au bien qu'il peut procurer. 3. Irréparable, puifque toutes les puiffances du monde ne le Içauroient rappeller. Trois motifs propres à vous faire fentir la néceffité où vous êtes d'employer le temps.

SECONDE PARTIE. Il y en a beaucoup qui s'occupent & qui ne laiffent pas d'être criminels, parce qu'ils font mauvais ufage du temps. Je lés réduis à trois claffes. 1°. Ceux qui s'occupent à faire le mal. 2o. Ceux qui ne s'occupent pas de leurs devoirs 3° Ceux qui ne fanctifient pas leurs occupations en les rapportant à Dieu.

SION.

SUR LES TENTATIONS. DESSEIN DU DISCOURS FAMILIER. DIVI- La deux fortes de tentations, les unes délibérées, les autres involontaires. Les premieres font celles où nous nous expofons par témérité. Les fecondes font celles où nous expofent malgré nous notre condition & notre foibleffe. Sur ceci j'avance deux propofitions. 1o. Dans les tentations où Dieu ne nous appelle pas, fuyez; la feule fuite alors vous fera vaincre 20. Dans les tentations où Dieu vous appelle, combattez; ce feul combat eft le moyen de vous affûrer la victoire.

PREMIERE PARTIE. Qui vous engage donc à vous expofer fi froidement à la tentation; Deux prétextes vous raffurent fans doute. Le premier du côté de Dieu. Il n'eft point, dites -vous de tentations que vous ne puiffiez vaincre par le fecours de fa grace. Le fecond du côté de vous-mêmes aujourd'hui vous exagerez votre foibleffe, demain vous vantez votre force, & vous nous dites aujourd'hui qu'il vous fera facile de résister, demain vous avancerez qu'il ne vous eft pas poffible de vaincre. Les preuves bien détaillées vous apprendront que dans les tentations où Dieu ne vous appelle pas, c'est témerité que de compter fur la grace & fur vous.

SECONDE PARTIE. Je ne m'attacherai point à vous déailler quelles font les tentatións où Dieu vous appelle;

}

J'aime mieux vous fournir les moyens de les combattre. Or je réduis ces moyens à trois principaux ; 1o. à la vigilance; 2°. à la priere ; 3°. à la mortification de la chair. C'est par ces trois moyens que nous pourrons nous promettre la victoire au milieu des tentations, qui par la permiffion de Dieu, viendront à nous attaquer.

J'ai donné dans le corps de ce Volume, les raiJons pourquoi je ne m'étendois pas fur les deux Traités fuivans, qui font la Vigilance chrétienne & la Vocation; foit dans les Difcours particuliers, foit dans les Homélies, j'aurai occafion de fournir des matériaux fur ces Sujets & fur plusieurs autres de Morale, que je n'ai pû traiter pour ne point trop groffir cet Ouvrage.

Fin de la Table des Deffeins du fixéme Volume.

TABLE

DE TOUS LES TRAITÉS,

CONTENUS DANS LES SIX VOLUMES

Fin de la Table de tous les Traités, contenus dans les fix Volumes de Marale.

Caron

OBSERVATION

PRÉLIMINAIRE

SUR

LE SCANDALE,

SON ENORMITÉ, SES PERNICIEUX Effets, les difficultés de le réparer, &c.

'EST ici un des fujets où l'Orateur trouvera un beau champ à l'éloquence. Je vais auffi m'attacher à donner fur cette matiere, tout ce que je trouverai de plus beau. Avant toutes chofes il faut, pour ne rien confondre dans un Difcours fur le fcandale, diftinguer deux fortes de fcandales que les Théologiens nomment actif & paffif. La fuite de ce Traité, montre ce qu'il faut entendre, par ce double fcandale. Il est important à tout Prédicateur, qui traitera fur ce fujet, de développer les caracteres propres de ce péché, fon énormité, les fuites, & les difficultés qui fe rencontrent dans la réparation. Tout ceci peut entrer dans la compofition d'un feul Difcours. Il ne faut que de la précision pour faire une unité de fujet. Ce qu'il y a de Tome VI. (Morale 6o Vol.)

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