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SECONDE PARTIE. La facilité de recevoir le fcandale,
quoi qu'en difent certains dévots, n'est point une preuve
d'une vraie vertu. Pourquoi ? Pour deux raifons, que je
vous prie de retenir. 1°. Parce que cette facilité de fe
fcandalifer du prochain, eft au moins fufpecte dans
fon principe. 20, Parce qu'elle est toujours très-perni-
cieufe dans les effets.

SECOND DESSEIN.

DIVI

SION.

A

FIN que perfonne ne fe méprenne fur le

>

niere fe commet le scandale; 2°. Le confiderer dans fon

énormité. D'une part, vous apprendrez à connoître les

différentes elpeces de fcandales : & d'autre part, vous

déplorerez les attentats & les malheurs du fcandaleux.

Point de péché plus vafte & plus étendu. Point de pé-

ché plus odieux & plus énorme.

PREMIERE PARTIE. Examinons comment & de quelle

maniere l'on peut fcandalifer le prochain, jufqu'où

peut s'étendre le fcandale, combien de diverfes formes

il prend pour féduire. Il y a des fcandales, 1°. De paro-

les. 2°. De conduite. 3°. D'occafion. Il y a des scan-

deles. 4°. D'irreligion. 5°. De refpect humain. 6°. De

complaifance.

SECONDE PARTIE. Si le scandaleux n'eft pas touché des

ravages qu'il caufe dans l'univers, qu'il foit effrayé des

malheurs dans lefquels il tombe. Si les maux étrangers

ne le frappent point, peut-il être infenfible à fes propres

maux? Ils font tels, que plutôt que de fcandalifer, il

vaudroit mieux pour lui, felon l'oracle de la Vérité mê-

me', qu'on lui attachât au col une pierre de moulin.

Quels font donc ces malheurs? Les voici: 1°. Le scan-

daleux fe rend coupable des péchés d'autrui. 2°. Il con-

tracte l'obligation de réparer le mal qu'il a fait à autrui.

3o. Enfin, nuifant au falut d'autrui, il rend fon propre fa-

lut prefque défeípéré.

2

DESSEIN DU DISCOURS FAMILIER

ALHEUR au monde, à cause de ses scanda

DIVI

SION.

>

le arrive! Pourquoi cela? Pour trois raisons, 'qui vont faire tout le fondement de cette Inftru&tion, 1o. Parce que le pécheur scandaleux exécute, autant qu'il est en lui, les deffeins du démon, pour la perte du prochain. 2o. Parce qu'il ruine les deffeins de Jesus-Christ, dans la rédemption des hommes. 3°. Parce qu'il met des obftacles prefque infurmontables à fa converfion, & qu'il fe prépare les plus grands malheurs.

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SUR LES SOUFFRANCES.

PREMIER DESSEIN.

DIVI-, frances? jettez-vous entre les bras de la Reli

TES-vous dans l'adverfité & dans les fouf

SION.

gion, vous y trouverez tout pour votre confolation, & rien ailleurs. Elle vous donnera le goût & le merité de la patience; elle vous donnera la paix & le repos du cœur. Oui, la Religion feule peut vous infpirer cette patience chrétienne qui fait les faints: la Religion seule peut vous procurer cette tranquillité douce, qui fait les heureux. Ainfi, 1°. Néceffité de la Religion dans les fouffrances, pour juftifier la Providence. 2°. Néceffité de la Religion, pour confoler l'homme dans les fouffrances. Pag. 110.

PREMIERE PARTIE. Il s'agit ici de juftifier la Providence dans les fouffrances, en vous montrant. 1o. la fource d'où elles viennent; 2°. l'effet qu'elles doivent produire. Qui eft-ce qui vous afflige? Pourquoi êtesvous affligés ?

SECONDE PARTIE. Le monde entier eft un véritable calvaire où le bon & le méchant, le Chrétien & l'impie, où chacun enfin a la croix & fon tourment. Or dans cette néceffité de fouffrir inévitable à tous les hommes je dis, 1°. qu'il n'y a que la Religion qui puiffe les confoler; 2°. qui doive les confoler; 3°. qui les confole en effet.

SECOND DESSEIN.

DIVISION.

D

E quelque côté que nous nous tournions, tout nous annonce des croix. De quelque cô té que nous regardions, les croix & les fouffrances se préfentent de toute part; & c'est à les foutenir avec une conftance chrétienne , que je veux vous exhorter. 1o. Etes vous juftes? Les fouffrances & les croix font néceffaires à vos vertus ; elles les purifient & les auginentent. 2°. Etes-vous Pécheurs ? Les fouffrances & les croix font néceffaires à vos vices; elles vous aident à les expier & à les abandonner.

PREMIERE PARTIE. Diftinguons avec faint Thomas, deux caufes & deux principes des fouffrances du jufte. Les hommes les exécutent, Dieu les permet; mais la fin eft bien différente. Quelle fin fe propofe l'homme perfécuteur ? C'eft d'affliger, d'inquiéter,.de perdre celui qu'il perfécute. La fin au contraire que Dieu fe propofe dans les fouffrances de l'homme de bien, c'eft, ̄ ̊1o. de le faire connoître; 2°. d'éprouver les vertus ; 3°. de le rendre conforme à Jesus-Christ.

SECONDE PARTIE. Les fouffrances & les croix font l'effet du péché. Le péché eft la fource fatale d'où tant de fleuves de miféres ont coulé mais qu'a fait Dieu ? Comme un pere tendre, il a employé l'effet du péché pour détruire le péché même : les fouffrances font d'innocens parricides, fi j'ofe parler ainsi, qui détruilent & font mourir le pere criminel qui les a fait naître. Deux défordres que la profpérité infpire d'ordinaire, rendent l'homme pécheur. 1°. L'amour du monde. 2o. L'oubli de Dieu. Or je pretends que les croix & les adverfités produisent dans le pécheur deux effets différents. 1°. Elles lui font haïr le monde. 2°. Elles le conduisent à Dieu.

DESSEIN DU DISCOURS FAMILIER.

A rat

DIVI- U milieu des malheurs des croix infépaSION. rables de tous les états, j'ai de quoi vous confoler bien furement, fi fans vous livrer aux plaintes & aux murmures, vous voulez faire attention aux avantages qui font attachés aux afflictions, & fi vous êtes affez patients pour prendre les moyens de vous les rendre utiles. Voici tout le précis de ce Difcours. Je dis, 1o.

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que fi dans les fouffrances que Dieu vous envoie, il te trouve tant de précieux avantages renfermés, c'est une marque que Dieu vous aime. 2°. Que la meilleure preuve que nous puiflions donner à Dieu de notre amour pour lui, c'eft d'endurer avec réfignation les fouffrances qu'il nous envoie. En deux mots, Dieu nous aime quand il nous afflige. Nous aimons Dieu quand nous fuppor tons les afflictions.

PREMIERE PARTIE. Il n'appartient qu'à la Religion de nous faire comprendre que les afflictions font le plus précieux gage de l'amour de Dieu. Comment cela?„C'eft 1°. que les afflictions font un puiffant fecours contre le péché; 2°. une reffource prefque assurée pour la vertu.

>

SECONDE PARTIE. Soumettre notre volonté à celle de Dieu; regler notre vie fur celle de Jefus-Chrift, c'est. certainement donner à Dieu des preuves de notre amour. Or en fupportant chrétiennement les afflictions 1o. Nous foumettons notre volonté à celle de Dieu, 2°. Nous marchons fur les traces de Jefus-Chrift. Donc c'eft aimer Dieu que de fouffrir avec réfignation les fouffrance & les peines qu'il nous envoie.

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SUR LES TEMPLES.

PREMIER DESSEIN.

DIVI

OICI deux propofitions bien capables d'ef SION. frayer les prophanateurs de nos Temples, s'il leur refte encore quelques fentimens de Religion. 1°. La prophanation des Temples et un crime très-énorme dans la nature. 2°. Elle eft très-funefte dans les fuites. Pag. 187.

PREMIERE PARTIE. C'eft dans nos Temples que réfis de le Seigneur : c'est dans ces lieux faints qu'il écoute plus favorablement nos prieres: c'eft dans ces aziles refpectables qu'il diftribue avec prodigalité fes faveurs & les graces; trois prérogatives avantageufes qui aggravent le crime du prophanateur. Que fait l'impie prophanateur? 1°. Il viole le refpect dû à la Majefté divine. 2°. Il méprife fes promeffes. 3°. Il méconnoît fes bienfaits; trois attentats qui rendent le crime du prophanateur très-énorme dans fa nature.

SECONDE PARTIE. Quelles font les fuites du crime

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que je combats? De quelque côté que je les envisage
elle font funeftes; 1°. par l'endurciffement où peu à peu
se reduisent ceux qui commettent ces irrévérences; 2o.
par les meaux temporels qu'elles attirent fur tout un peu-
ple: 3. par les atteintes dangereufes qu'elles donnent
à la foi: c'eft-à-dire, que le prophanateur se perd, qu'il
perd les autres, qu'il fcandalife la Religion.

SECOND DESSEIN.

T

DIVI- ACHONS d'inspirer aux Chrétiens des difpo
SION. fitions & des fentimens plus dignes de la Re-
ligion. C'eft le deffein que je me fuis propofé, où vous
verrez, 1°. quelles font les difpofitions que vous devez
apporter dans nos Temples; 20. quels font les motifs
qui vous engagent à ne vous point écarter de ces mêmes
difpofitions.

PREMIERE PARTIE. Pour vous exciter à remplir vos devoirs à l'égard de nos Temples, j'exige trois difpofition principales; 1°. une difpofition de refpect & d'adoration, pour honorer la grandeur du Dieu qui y habite; 2°. une difpofition de componction & de pénitence, pour appaifer la colere de ce Dieu irrité contre les pécheurs; 3°. une difpofition d'humilité & d'anéantiffement, pour vous rendre dignes des graces que Dieu y diftribue.

SECONDE PARTIE. Deux motifs preffans doivent vous faire éviter la prophanation des lieux faints. 1°. Les grands avantages attachés à nos Temples. 2°. Les châtimens terribles que s'attirent ceux qui prophanent nos Eglifes.

DESSEIN DU DISCOURS FAMILIER.

DIVI-
SION.

P RENEZ garde, dit Dieu, dans le Deuterono

me,

de ne point offrir indifféremment vos holocauftes dans toutes fortes de lieux, mais feulement dans ceux que votre Dieu s'eft choifis. Lieux & Eglifes dans lesquelles je viens vous apprendre que le Seigneur votre Dieu le trouve en trois états différents, mais toujours d'une maniere fpéciale; 1o. comme Dieu, comme Sauveur, 3°. comme Roi. Comme Dieu, il veut que nos Eglifes foient font Tabernacle & fon Trône ; comme Sauveur, il eft avec nous jufqu'à la consommation des fiécles; comme Roi, c'eft dans nos Eglifes

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