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mulets, qui servit aux obsêques d'Alexandre. Ce furent surtout les Lagides à Alexandrie, qui se distinguèrent par des processions pompeuses, et par l'exposition de leurs objets d'art dans les fêtes de Bacchus et dans d'autres cérémonies. Rien de plus remarquable que la procession bacchique qui eut lieu à Alexandrie l'an 284 avant J. C. On vit, dans cette procession, un Bacchus colossal sur un char à quatre roues, traîné par cent quatre-vingt hommes, une Nyse (la nourrice de Bacchus personnifiée) traînée par soixante hommes, un vase d'argent pesant 6oo métretes, ou 63600 livres, et traîné six cents hommes, des groupes entiers de statues colossales représentant Bacchus persécuté par Junon, Ptolémée couronné par la vertu et par la ville de Corinthe, etc.; un thyrse d'or de quatrevingtdix coudées de longueur, et un Phallus de cent vingt coudées. Il est remarquable que vers la 155. olympiade, Pline établit une nouvelle époque de l'art. La Grèce étoit alors dans un état bien fâcheux; ; la ligue achéenne gémissoit sous la domination des Romains, et la Macédoine étoit devenue une province Romaine. Heureusement un prince ami des sciences et des arts, le roi Euménès II, fondateur de la bibliothèque de Pergame, étoit alors sur le trône. Ce roi rassembla dans sa résidence une foule d'artistes, et fit ainsi renaître les arts pour quelque temps. Bientôt après une autre circonstance leur fut fa vorable, lorsque par la tyrannie du 7. Ptolemée, Evergète II, un grand nombre de savans et d'ar"tistes se dispersèrent dans les îles et les villes de la

Grèce. Cependant par les guerres de la Macédoine, de l'Ætolie, de l'Achaie et de Mithridate, beaucoup de monumens des arts furent détruits, d'autres furent pillés et portés à Rome, et ainsi l'art s'éteignit peu-à-peu chez les Grecs.

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Les Romains n'avoient d'abord ges grecs et toscans. Ce n'est même que pour les 150 dernières années avant l'ère chrétienne que l'on pût dire avec Horace : << Græcia capta ferum >> victorem cepit ». Auparavant les Romains pensèrent, comme le dit Virgile: «Excudent alii spi »rantia mollius æra, etc. ». C'est sur-tout au temps de Sylla que s'enflamma chez eux l'amour pour les objets d'art, qui les porta au pillage. Les Romains n'avoient d'ailleurs chez eux presqu'aucun artiste de leur nation; mais il existoit à Rome de grands ateliers d'artistes Grecs, et beaucoup de nos plus belles statues, exécutées dans le plus noble style grec, ont sans doute été copiées dans Rome, sous les premiers Empereurs, d'après de célèbres originaux.

Le siècle d'Hadrien fut le dernier de l'art. C'est sous cet Empereur que vécut le grand ami des arts, Hérodes Atticus. Les monumens qu'il fit exécuter étoient remarquables par leur élégance. Ce goût se soutint encore sous les Antonins, mais non sans dégénérer un peu, et il tomba entièrement sous Sévère et ses successeurs.

L'auteur termine par quelques observations très-judicieuses sur le jugement que l'on peut Tome III. Juin, 1807.

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porter de l'âge et du style des ouvrages de l'art'; il fait voir que ce jugement est incertain, et que souvent il est fort difficile de ne pas se tromper.

Un grand mérite de ce programme consiste dans les fréquentes citations dont il est enrichi à chaque page, et qui, en faisant connoître les auteurs et les passages à consulter sur chaque matière traitée, mettent le lecteur à même de faire presque seul et sans maître un cours d'archæologie, pourvu qu'il ait à sa portée une bibliothèque où les ouvrages qu'il cite soient rassemblés.

L'auteur se propose de parcourir dans un second cours les différens musées qui existent, classés suivant un certain ordre, ce qui lui donnera occasion d'expliquer les principaux monumens de l'antiquité qui nous restent. Ce cours sera terminé par un traité sur les bas-reliefs et les bustes. Un troisième cours sera consacré à la peinture, où il sera en même-temps question des mosaïques et du costume. Enfin un quatrième cours embrassera la glyptique ou les pierres gravées. L'auteur se demande si la numismatique doit aussi être traitée dans un cours séparé, ou s'il suffit de la consulter en passant comme science auxiliaire des autres parties de l'archæologie. Sans résoudre cette question, il trouve cependant que de toutes les études archæologiques la numismatique est la plus utile et la plus sûre. Il se propose en outre, lorsque ces différens cours auront

été donnés et que leurs progammes seront imprimés, de publier aussi les cours eux-mêmes accompagnés des documens et des planches nécessaires. Il est fort à desirer qu'il puisse réaliser ce projet, il ne sauroit qu'être très-utile à ceux qui se livrent à l'étude de l'archæologie.

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A M. D'ARRIAZA, Poëte Espagnol; écrite en grec par le Général PARDO DE FIGUEROA, Envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire de S. M. Catholique en Prusse; traduite par le Comte de BOMBELLES, attaché à la Mission de S. M. l'Empereur d'Autriche, à Berlin.

SALUT au tendre amant des filles de mémoire,
Salut à mon ami! Le Dieu des vers heureux,

Ce Dieu toujours brillant d'une immortelle gloire,

Répète au monde entier tes chants harmonieux.

Si la rose au laurier dans ses mains s'entrelace, C'est

que lui-même il veut en couronner ton front; Et c'est entre Tibulle et l'élégant Horace,

Qu'il a marqué ton rang au haut du double mont.

Les Naïades en choeur et les Nymphes charmantes,

Qui du superbe Tage embellissent les bords,

Applaudissant aux sons de tes Rimes touchantes,

Avec enthousiasme accueillent tes accords.

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