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gique, combinée, c'est-à-dire tirée à la fois de l'animal et de sa coquille. Il l'avoit appliqué aux mollusques terrestres et fluviatiles connus. Les caractères génériques pris de l'animal, sont remarquables, en ce que l'auteur emploie des parties peu appréciées avant lui, comme celles qu'il nomme le manteau, la cuirasse et le collier (1).

M. DAUDEBARD fils, a ajouté à ce travail trois sortes d'augmentations.

Premièrement, il a ajouté plusieurs corrections importantes, fondées sur des observations nouvelles.

Deuxièmement, il a intercalé dans la méthode de son père, les genres établis depuis sa publication, et ceux qui, ne se trouvant point en France, avoient été omis dans ce premier essai.

Troisièmement, il a rangé sous chaque genre une partie des espèces observées dans les départemens du Lot et du Lot et Garonne, avec une synonymie exacte et des observations intéressantes, soit sur leurs habitudes soit sur quelques détails de leurs formes.

Quatrièmement, il a réuni à la fin beaucoup d'observations critiques sur les trois ouvrages de GEOFFROY, de POIRET et de DRAPARNAUd.

Le tout est terminé par une table de concordance relative à ces trois auteurs, et par un catalogue des mollusques terrestres et fluviatiles observés par M. de FERUSSAC le fils, près d'Arbois, dans le département du Jura.

Tel est le précis du rapport que M. CUVIER a fait à la classe de l'Institut. Cet ouvrage, en méritant l'éloge de de ce savant, doit avoir une recommandation suffisante près des amateurs de l'histoire naturelle, et ne doit pas être un motif moins flatteur d'encouragement au zèle de l'auteur.

(1) On a inséré dans ce journal, ann. 1806, t. II, p. 241, une partie de ce travail,

BOTANIQUE.

VOYAGE DE HUMBOLDT ET BONPLAND, sixième partie : Botanique, deuxième livraison monographie des mélastoma et autres genres de cet ordre; troisième livraison, ornée de 5 planches en couleurs, in fol. papier grand jésus vélin, 36 fr. Papier grand colombier vélin, 60 fr. Paris, chez F. SCHOELL, rue des Mâçons-Sorbonne, n.o 19, et chez TOURNEISEN, rue de Seine.

Cette livraison contient les pages 12 à 23 du texte des rhexias, avec les planches 6 à 10.

La première espèce qui est décrite, est la rhexia canescens (Rhexie blanchâtre) que MM. HUMBOLDTET BONPLAND n'ont trouvé qu'une seule fois sur la montagne de Purase, près de Popayan. Elle à 3300 mètres d'élévation au-dessus du niveau de la mer.

Rhexia tortuosa (Rhexie tortueuse.)On la trouve dans la Nouvelle-Espagne, près des mines de Tasco.

Rhexia stricta (Rhexie resserrée. ) Elle habite sur la montagne de Purase, à 3250 mètres de hauteur.

Rhexia reticulata (Rhexie reticulée.) Elle croît spontanément dans la montagne de Saraguru, près la ville do Loxa.or

Rhexia sarmentosa (Rhexie sarmenteuse.) Elle est originaire du Perou. On la trouve près de Cuenca et près du village de san Phelipe.

FLORE Française, ou descriptions succintes de toutes les plantes qui croissent naturellement en France, disposées selon une nouvelle méthode d'analyse, et précédées par un exposé des principes élémentaires de la botanique; troisième édition; par MM. de LAMARCK et DÉCANDOLE. A Paris, chez H. AGASSE, rue des Poitevins, n.o 6. 1805,4 vol. in-8°.

La Flore Française de M. de LAMARCK étoit destinée à

réunir, dans un même cadre, un ouvrage de botanique élémentaire, et la description des plantes de la France. IL étoit vivement sollicité de faire paroître une nouvelle édition de cet ouvrage; mais occupé à des travaux un peu étrangers à la botanique, il a chargé M. DÉCANDOLLE du soin de la publier.

Ce savant a conservé la forme générale de l'ouvrage, et les changemens qu'il s'est permis de faire, ont été concertés la plupart avec M. de LAMARCK; il a fait un grand nombre d'additions, particulièrement à la partie qui traite de l'anatomie et de la physiologie des plantes, pour la mettre au niveau des découvertes multipliées qui ont été faites depuis la première publication de la Flore Française.

Mais ce qui caractérise principalement le travail de M. DÉCANDOLLE, c'est la nouvelle méthode qu'il a employée pour parvenir à la connoissance et à la distinction des végétaux.

On sait qu'il existe deux manières de les classer ; la première, selon la méthode naturelle, qui, sans avoir égard aux moyens plus ou moins pénibles de parvenir à la connoissance de chaque végétal, le classe avec ceux dont les caractères les plus importans sont analogues aux siens.

L'autre qui est purement artificielle, a pour but principal de distinguer et de reconnoître chaque plante, en l'isolant pour ainsi dire au milieu du règne. C'est donc un art purement empirique.

La Flore Française est le premier ouvrage où l'esprit de ces deux méthodes ait été nettement distingué, et où l'on ait présenté un moyen facile d'arriver à la vérité, en annonçant d'avance que ce moyen étoit artificiel.

M. DÉCANDOLLE a tenté d'employer la méthode artificielle, comme clef de la méthode naturelle. Ainsi cet ou→

vrage est divisé en deux parties; l'une artificielle destinée à faire connoître les noms des plantes de la France, l'autre naturelle destinée à faire connoître la structure, l'histoire et les rapports de ces mêmes plantes.

Quant à la méthode artificielle, il a adopté celle qui consiste à conduire l'élève au nom de la plante, en le forçant toujours de choisir entre deux caractères contradictoires. Ila cherché à faire distinguer les plantes d'après les caractères les plus faciles et les plus apparens; et lorsque ces caractères n'étoient pas constans, il a tâché de faire arriver au même nom par différentes routes. Le numéro qui accompagne ce nom renvoie à la seconde partie de l'ouvrage, qui contient la description des plantes rangées selon leurs familles naturelles, et qui forment véritablement la science.

Tel est le plan général de cette nouvelle édition de la Flore française. Nous entrerons, dans' quelques détails, pour mieux faire connoître l'importance de cet ouvrage classique, qui forme de toutes les parties de la botanique un ensemble lumineux et bien assorti, et facilite l'étude de cette science sans rompre les rapports des choses et la marche naturelle des idées.

Dans un discours préliminaire où l'auteur réunit à la justesse et à la profondeur des idées l'élégance et la clarté de la diction, il expose les difficultés que présente l'étude de la botanique, il fait voir l'insuffisance des moyens employés jusqu'à présent pour les surmonter ; il présente de nouvelles vues sur la manière de travailler en botanique, et applique sa méthode particulière aux principes qu'il a développés.

Dans son introduction, M. Décandolle donne un précis des principes et des termes nécessaires pour l'intelligence de la Flore française. Ses définitions se distinguent par leur clarté et leur concision; et la marche méthodique

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avec laquelle il procède, est le vrai moyen de graver plus profondément dans l'esprit les principes qu'il développe.

Il expose dans la première partie l'anatomie ou les organes des végétaux, et distingue ceux qui n'appartiennent qu'à la simple nomenclature et ceux qui font également partie de la botanique et de la physique végétale. Dans la description des feuilles, il caractérise avec beaucoup de soin tout ce qui a rapport aux nervures et aux formes de ces organes; et cette partie, assez peu considérée auparavant dans la description des végétaux, pourra fournir des caractères génériques aussi importans que faciles à reconnoître pour un grand nombre de plantes. Dans la seconde partie, il développe la physiologie ou l'action des organes des végétaux; il examine 1.o les propriétés vitales des végétaux; 2.o les lois qui opèrent la nutrition des individus ; 3.o celles qui président à la ; conservation des espèces. Ici l'auteur met à contribution, outre ses propres expériences, celles des naturalistes les plus éclairés; il les compare entre elles, et c'est sur les résultats justes et ingénieux qu'il tire de cette comparaison, qu'il établit tout ce qui offre le plus d'intérêt dans cette belle partie de la botanique.

On trouve ensuite le tableau des principales divisions de l'analyse des genres. C'est au moyen de ce tableau, qu'en ayant une connoissance exacte des parties de la plante, on peut parvenir facilement à connoître son nom', ct les caractères qui lui sont propres. Il seroit important de faire connoître par des exemples cette méthode, la plus facile et peut-être la plus sûre de toutes celles qui ont été imaginées. Il nous suffira pour en donner une idée, d'exposer quelques-uns des caractères que l'auteur oppose entr'eux, et où l'on a à choisir après

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