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nexu,

tum observatione grammaticæ rationis constituebat, Ļocum ita patefactum relegehat aliquoties, antequam ad proximam pergeret. Denique pertectum scriptorem, uno et continuo tenore rursus totum relegendo iterabat; unde fiebat ut se in ejus mentem, mores, ætatem, locum, quasi insinuaret: formam dicendi, cogitandi, èrgumentandi, animo imprimeret: multa, in quíbus antéa hæsisset expediret: perperam a se intellecta rectius perspiceret, corrupta emendaret; quum quovis dubio loco facile videret quam sententiam scripturamque consuetudo et ingenium scriptoris postularet. Ita è grammaticæ interpre¬ tationis exércitio, sponte et nascebantur verissimæ émendationes, et ingenium ad criticam facultatem formabatur »'. Vita Pavidis Ruhnkenii. Lugd. Bat. 1799, in-89, page 33.

CHARDON DE LA ROCHETTE,

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NOTICE biographique sur Mathias SAXTORPH, Professeur à l'Université de Copenhague, Médecin en chef de l'Hospice d'accouchement de cette ville, Conseiller d'état et Membre de plusieurs Sociétés savantes, traduite de l'allemand; par J. B. DEMANGEON, Docteur en médecine, Professeur d'accouchement, etc. (1).

MATHIAS SAXTORPH naquit en 1740, dans le village de Meiru, près Holstebro, dans le district de Ribe en Jutland. Son père, Ole Saxtorph, ministre de l'endroit, et sa mère, Marie Seier,

(1) Cette notice biographique a paru en allemand dès l'année 1804, à la suite de la collection des Œuvres de feu le professeur SAXTORPH. Cette collection précieuse d'ouvrages sur la physiologie, la pratique médicale et les accouchemens, dont plusieurs ont été traduits plus d'une fois en allemand, est due aux soins des docteurs SAXTORH fils, et Paul SCHEEL, tous deux avantageusement connus par leurs propres productions littéraires, le premier professeur de l'Université, et médecin en chef de l'hospice d'accouchement depuis la mort de son père, et l'autre médecin de la cour et de la ville de Copenhague. Les sentimens de respect et de reconnoissance qui attachoient tous les élèves de l'illustre Saxtorph à sa personne, les unissoient aussi entre eux, et c'est à l'amitié du docteur Schéel que je dois l'exemplaire de la notice dont je donne ici la traduction. Je l'ai communiquée en 1805 à la Société de l'Ecole de Médecine de Paris, et à celle de la préfecture de la même ville, dont Saxtorph étoit devenu membre plusieurs années avant sa mort. J'ai senti que cette notice méritoit de franchir l'enceinte de ces deux savantes sociétés, parce qu'elle rappelle l'époque de plu

morts dans une épidémie de fièvre scarlatine, lui furent enlevés en même temps, dès sa quatrième année. Il étoit le dernier de six enfans délaissés, sans fortune, et, dès ce moment, tous séparés les uns des autres. La mort de ses parens dut, par conséquent, lui être d'autant plus fatale, qu'étant le plus jeune, il avoit aussi le plus besoin de secours ; et ce n'étoit que par d'heureuses dispositions, jointes à une application soutenue, qu'il pouvoit sortir de cet état pour se faire un sort distingué.

Un habitant de Holstebro, nommé Christian Bastrup, se chargea, moyennant une somme modique, de l'élever pendant six ans comme son propre fils. A l'âge de dix ans, il alla faire ses études à Copenhague, où il fut appelé par son frère aîné Jean Christian Saxtorph, qui alors étoit précepteur dans cette ville, et qui est mort en suite recteur du Gymnase de Rothlchild. C'est à Copenhague que le jeune | Saxtorph reçut de son frère aîné sa première instruction, conjointement avec les deux fils de M. Bugge, conseiller de la chambre et directeur des rentes publiques, dont l'aîné est actuellement conseiller de justice et sieurs découvertes importantes, qu'elle se lie à la mémoire de plusieurs hommes célèbres, qu'elle donne connoissance de plusieurs usages peu connus, de beaucoup d'ouvrages et d'établissemens précieux, et qu'elle offre un modèle heureux à tous les médecins. C'est d'ailleurs une satisfaction pour moi de contribuer à faire honorer la mémoire d'un bienfaiteur de l'humanité, aux lumières et aux bontés duquel je dois une partie de mes connoissances les plus exactes. Note du traducteur.

professeur de mathématiques à l'Université de la même ville. Le penchant que ce dernier avoit manifesté dès son enfance pour les connoissances physiques et les mathématiques, inspira le même goût surtout pour la physique à Saxtorph, qui partageoit les leçons de son frère sur ces deux objets, et qui dut en quelque sorte à cette circonstance l'impulsion qui le porta dans la carrière qu'il devoit parcourir un jour avec tant de distinction. Ce qui n'eut pas une influence moins marquée sur le reste de sa vie, c'est l'amitié des deux fils de M. Bugge; car le même sentiment se communiqua aux parens qui, voyant avec plaisir l'inclination et l'étude commune des jeunes gens, prirent tellement Saxtorph en affection, que, sans qu'on leur en eût fait la demande, ils le logèrent chez eux, et pourvurent gratuitement à tous ses besoins jusqu'en 1756, où il se rendit à l'Université avec leur aîné. C'est par ces bienfaits qu'exempt d'inquiétude et pourvu du nécessaire, Saxtorph put continuer ses études avec le même zèle que ses deux amis. En 1757, il donna aux examens publics de philosophie les preuves les plus satisfaisantes des connoissances philosophi ques qu'il avoit acquises aux leçons des profes→ seurs ANCHERSEN, KALL, MOELLMANN, HORREBOY et KRATZENSTEIN, connoissances que l'on exige en Danemarck de tous les étudians avant de les admettre aux cours particuliers qui doivent les rendre propres à un état quelconque.

C'est avec ces connoissances préliminaires que

Saxtorph entreprit alors d'une manière plus spéciale l'étude de la médecine, sous les professeurs BUCHWALD, LODBERG et KRATZENSTEIN, qui enseignoient le premier l'anatomie, le second la matière médicale, et le troisième l'histoire naturelle et la chimie, sans que néanmoins il désertât les leçons de philosophie du célèbre professeur GUNNERUS, et du professeur actuel des mathématiques, M. WOEDIKE.

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Lorsque le professeur Christian FRIIS ROTHBOEL fut de retour de ses voyages dans l'étranger, Saxtorph fut nommé son prosecteur à l'Université. Il resta cinq ans dans cette place, à laquelle son penchant et son adresse le rendoient également propre. Reçu en 1759 boursier du collège d'Eilersen (Collegium Eilersianum), après un examen sur la théologie (2), il tint par pure inclination des leçons d'anatomie pour ses amis dans un laboratoire de chimie qu'il y avoit établi, et c'est ce qui lui fit naître le desir d'enseigner publiquement cette science dans la suite comme professeur.

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L'habileté reconnue et les grandes connoissances de ROTTBOEL en botanique, furent aussi mises à contribution par Saxtorph, au point que son application particulière à cette science le mit en état de tenir pendant deux ans les leçons de ce botaniste lui-même, attaqué d'une longue mala

(2) L'op sera peut-être surpris de voir Saxtorph obligé de se soumettre à un examen de théologie; cependant aujourd'hui encore, les jeunes médecins ne peuvent parvenir au grade de docteur en Suède, qu'après avoir subi un pareil examen, en bonne et due forme. (Note de l'auteur. )

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