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die, et de prendre une part très-active à l'établissement du jardin botanique d'alors.

Il se forma à l'art des accouchemens par les leçons publiques et privées de l'archiâtre et professeur BERGER. En 1762, lorsqu'on eut établi une salle gratuite d'accouchement à l'hôpital de Frédéric, Saxtorph eut la liberté de la fréquenter sous la direction ultérieure de cet illustre médecin, qui n'avoit pas tardé à le distinguer parmi ses autres élèves, et qui ayant pressenti ses succès dans l'art des accouchemens, lui montra, comme le dit Saxtroph lui-même, tous les soins et l'attachement d'un père. Indépendamment des nombreux accouchemens naturels et contre nature que Saxtorph eut lieu d'observer, le professeur lui fournit l'occasion non-seulement à l'hôpital, mais aussi en ville, dans sa pratique privée, d'aider les mères en travail, et de s'essayer dans l'exercice de cet état. Telle fut l'origine des connoissances, dont l'effet pendant plus de trente ans a été de rendre Saxtorph le sauveur des mères et des enfans, et d'étendre son activité bienfaisante au-delà même du tombeau sur tout un pays, en formant, comme professeur, des sages-femmes et des accoucheurs habiles; bonheur digne d'envie, et inappréciable pour tout ami de l'humanité !

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Saxtorph trouva aussi un ami dans le respectable ŒDER, alors professeur de botanique, et depuis conseiller des finances. C'est sous lui et sous le conseiller d'état ZOECA, directeur du Jardin des Plantes, qu'il continua son étude de la botanique,

Il étudia l'entomologie avec son ami Brunich, actuellement premier capitaine. Il apprit la pharmacie de lui-même dans les laboratoires des apothicaires, parmi lesquels il avoit plusieurs amis qui l'aidèrent dans cette étude.

C'est à l'hôpital nouvellement fondé par Frédéric v, et sous la direction du docteur JENSENIUS, qui en étoit médecin, que Saxtorph commença la pratique de la médecine, et ses succès furent tels, que Berger et Rottboel l'appeloient en ville auprès de leurs malades.

A cette époque, il fut reçu par l'Université pensionnaire de la communauté du collège d'Eilersen, avantage dont il jouit pendant quelques années. L'ordre établi, alors dans ces fondations bienfaisantes, imposoit aux jeunes élèves qui en jouissoient, l'obligation de tenir de fréquens colloques en latin, et de rédiger des dissertations sur des objets scientifiques; ce qui ne contribua pas peu à perfectionner l'éducation de Saxtorph.

Les dissertations qu'il écrivit alors sont:

1.° De situ hominum convenientissimo in eundo et jacendo. Copenh., 1759, 4.

2. Cui bono? Quæstio anatomico - critica, 1761, 4.

3.0 Disputatio de doloribus parturientum signum felicis partûs præbentium, 1762, 4.

Après avoir étudié ainsi pendant 9 ans à Copenhague, Saxtorph subit un examen de médecine théorique et pratique, dans lequel la Faculté le jugea digne du titre de docteur. Il fut déterTome III. Mai, 1807,

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miné à cette démarche par la vacance du physicat ou de l'inspection de salubrité de Ribe, que ses amis lui avoient conseillé de solliciter. Malgré l'espérance la mieux fondée d'obtenir cette place, d'autant plus importante pour lui qu'elle alloit lui assurer une existence honnête, le desir de perfectionner ses connoissances à l'hôpital de Frédéric le détermina à retirer sa pétition, dès que chirurgien de la cour WOHLERT lui éût donné l'espoir d'être employé comme candidat à cet hôpital (3). Cette même année 1765, Saxtorph eut déjà le bonheur de voir ses vœux accomplis, ayant été placé, par l'effet d'une vacance qui eut lieu, comme médecin en second dans ce même hôpital, sous le respectable et savant FABRICIUS, qui lui témoigna beaucoup de bienveillance et d'amitié.

L'année d'auparavant, en 1764, Saxtorph avoit publié en danois un ouvrage qui fit sensation

(3) C'est au nerf intercostal que Saxtorph dut d'abord la bienveillance de Wohlert, laquelle n'etoit pas aisée à obtenir; car les mœurs de ce temps-là rendoient principalement les chirurgiens d'un abord peu affable et peu traitable envers les élèves. La connexion de ce nerf avec la cinquième et la sixième paires cérébrales, étoit alors encore une nouveauté anatomique, dont Rottboel s'étoit un jour entretenu avec Wohlert. Celui-ci voulut se convaincre de la vérité par ses propres yeux, et Rottboel pria Saxtorph de lui en faire la préparation et la dé-monstration. Wohlert aussi content de s'être convaincu par lui-même de cette intéressante découverte anatomique, que satisfait de l'habilité avec laquelle Saxtorph s'étoit acquitté de sa besogne, donna sur-le-champ dix rixdales à ce dernier, et dui témoigna depuis toute l'attention et l'amitié possibles; amitié qui augmenta encore dans la suite, lorsque Saxtorph se fut fait connoître comme auteur.

même sur les accoucheurs des autres pays, et qui avoit pour titre : Observations recueillies à l'hos pice royal de la Maternité de Copenhague, tou chant les accouchemens naturels - aisés. Soroe 1764, 110 p. in-8.o (4). Cet écrit fut traduit en allemand en 1766, et annoncé d'une manière avantageuse, comme il le méritoit, dans la Bibl. anat. de Haller, t. 2, p. 602, ainsi que dans la Bibl. médicale de Vogel, vol. vi, p. 342. C'est là que Saxtorph démontra le premier la vraie position de la tête dans les accouchemens les plus naturels et les plus aisés. Le professeur Berger ayant dirigé l'attention de son élève Saxtorph sur cet objet, ce dernier s'assura par l'observation et par l'expérience que dans ces accouchemens la tête de l'enfant descend toujours dans le bassin par un diamètre oblique, et qu'elle tourne peu-à-peu dans l'excavation, jusqu'à ce qu'elle se trouve dans la position qu'on lui connoît au détroit inférieur. Au lieu de cela, on regardoit depuis Ould et Smellie la position de la tête dans le diamètre transverse comme la meilleure et la plus naturelle; mais les observations de Saxtorph avoient tellement l'empreinte de la vérité, qu'elles renversèrent la théorie généralement adoptée de ces deux célèbres accoucheurs, malgré l'autorité dont ils jouissoient, au point qu'aucun homme instruit ne doute plus aujourd'hui de la réalité de la position qu'il indiquoit (5). Il n'y a personne qui, pour peu qu'il (4) Erfaringer samlede, etc.

(5) On voit dans les Principes de l'art des accouchemens,

soit initié dans l'art des accouchemens, ne sente de quelle importance il étoit de rectifier cette erreur des anciens accoucheurs.

A l'hôpital de Frédéric, Saxtorph saisissoit nonseulement toutes les occasions possibles de se perfectionner dans la pratique médicale, mais il cherchoit aussi à acquérir des connoissances en chirurgie, assistant soigneusement à toutes les opérations chirurgicales qui se présentoient et qui se partageoient entre son ami et son compagnon d'étude le conseiller de justice Callisen, alors chirurgien en second de cet hôpital, et le chirurgien de la cour Koelpin.

Le roi Frédéric v avoit eu le malheur de se casser une jambe à la chasse ; lorsqu'il fut rétabli, il témoigna sa reconnoissance à son médecin, le conseiller de conférence Berger, et au chirurgien de la cour, Wohlert, pour leur zèle et leur habileté, en, laissant à leur choix de lui demander quelle grace ils voudroient. D'autres à leur place auroient peut-être profité de cette occasion pour demander une pension pour eux et pour les leurs,

imprimés à Vienne en 1770, in-4°., que le professeur Plenk a fait l'honneur à l'écrit de Saxtorph, de s'en servir sans faire aucune mention de l'auteur; cependant le cinquième chapitre du livre de Plenk, où se trouve exposée la théorie de l'accouchement, est presque entièrement copié mot pour mot de celui de Saxtorph, tel que Haller le rapporte à l'endroit de sa Bibl. anatom. Dans ses Elementa artis obstetricio, Vienna, 1781, M. Plenk cite pourtant lui-même, pag. 46 et ailleurs, Saxtorph comme celui qui a découvert la vraie position de la tête de L'enfant dans l'accouchement.

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