des Temples, au moment même que nous y paroissons; nos hommages n'ont rien qui mérite de fixer les regards de celui qui en eft l'objet: & nos priéres ne font qu'un vain bruit qui se perd dans les airs, fans arriver jufqu'aux oreilles de la Divinité. Dieu est efprit: c'est donc en efprit que. nous devons l'adorer. Que les Peuples infortunés qui encenfent des Idoles de pierre ou de bronze, fe contentent de rendre à ces Dieux impuiffans & matériels un Culte purement extérieur & fenfible, que l'ame ne partage point pour nous n'oublions pas que le Dieu que nous fervons, " > attache le fuccès de nos demandes, & l'accompliffement des vœux que nous lui adreffons, au fentiment intime qui les accompagne. L'Eglife, cette Mere tendre, met tout en ufage, pour faire jouer en nous ce reffort de notre ame, qui donne à tout le > refte le mouvement & la vie. Son deffein, en parlant à nos yeux dans fes auguftes cérémonies eft de pénétrer jufqu'à nos cœurs. Chaque année fes foins maternels retracent aux yeux de fes enfans, les principaux Mystères de la Naiffance, de la Vie, & de la Mort de Jéfus - Chrift. Après leur avoir offert le Modèle, elle leur préfente les Imitateurs, c'eftà-dire, la Sainte Vierge, & les Saints, afin qu'ils trouvent en eux des exemples qui les animent, & des fecours qui les ai dent. C'eft pour vous engager, ames religieufes, à profiter de ces avantages, en entrant dans l'efprit de l'Eglife, qu'on a compofé cet Ouvrage. Vous y trouverez des réfléxions bien propres à ranimer votre Foi, & à foutenir vos cfpérances. L'Avent qui eft le commencement de l'Année Eccléfiaftique, αν vous offrira des Méditations touchantes fur le grand Mystère de l'Incarnation du Verbe: vous y verrez comment Dieu a préparé l'avènement de fon Fils par les vœux des Patriarches, les prédictions des Prophêtes, qui tous ont été, ou des figures, ou des Hérauts, fi on peut parler ainfi, du Sauveur. Marie étroitement liée à Jéfus par fa qualité de Mere, cft auffi, pendant ce tems, dans l'efprit de l'Eglife, l'objet particulier de votre piété. Vos hommages lui font dûs à jufte titre: fon fein virginal eft le temple où la Divinité voulut habiter corporellement. La naiffance d'un Dicu, non tel que les Juifs charnels l'attendoient, dans l'éclat d'une gloire mondaine, indigne de fa Sainteté, mais dans la pauvreté convenable à fa qualité de Réformateur & de Rédempteur du Genre Humain, termine l'Avent. Cette de Fête doit répandre dans vos la prefque en naiffant, ces innocentes victimes de la fureur d'un Roi barbare, qui ont confeffé Jéfus Chrift, non par leurs paroles, mais par leur fang, comme le chante l'Eglife, & qui ont eu pour jouets dans leur berceau, la Palme du martyre, & la Couronne de l'immortalité. Vous trouverez autant de léçons touchantes, & de miroirs fidéles des vertus que nous devons retracer, dans la Circoncifion, Loi humiliante, à laquelle un Dieu a bien voulu fe foumettre comme s'il eût été Pécheur, pour imprimer dans nos cœurs cette Circoncifion fpirituelle, qui fait l'effence du Chriftianifme; dans fa Préfentation au Temple qu'il rend plus grand par fa préfence, que ne l'étoit celui de Salomon, par tout l'éclat dont il fut décoré au jour de fa Dédicace: Enfin dans la Purification de Marie, qui s'affujettit comme Mere, à |