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1859

impune noua situaţiune a ţărel, să putem a ne arăta înaintea Europeĭ No. 2535. demni de soarta ce ne-a făcut și să merităm bine cuvîntarea generațiilor viitoare.

Ministrul din năuntru al Tărei Româneşti,
(subscris) Nicolae Golescu.

10 Febr.

(Traducţiune.)

Ministère de l'intérieur de Valachie.

Ordre circulaire à MM. les préfets.

Arrivé au ministère par la volonté de S. A. le Prince régnant Alexandre Jean I-er, je me suis empressé de vous exposer, par ma circulaire No. 652 ), les circonstances dans lesquelles Son Altesse a été élevée au trône de cette Principauté et les conséquences qui résultent de l'établissement du nouveau gouvernement. Après avoir rempli ce devoir, je me vois forcé aujourd'hui de faire un exposé rétrospectif qui aurait dû être fait au cours de ces derniers trois mois. En effet, si je n'attirais pas votre attention sur la convention de Paris, dans le but de la faire comprendre, par votre intermédiaire, Monsieur, à tous dans sa lettre et dans son esprit, l'élection de notre Prince ne se présenterait que comme un acte flatteur, mais non comme un acte essentiel à l'émancipation de la nation, à sa régénération, à l'élévation de la justice au trône princier; car quelque juste et patriote que soit le Prince, quelque élevés que soient l'intelligence et les sentiments de ceux qui gouvernent aujourd'hui le pays, il est certain que, si les conditions politiques et sociales étaient restées les mêmes que par le passé, la volonté du Chef de l'Etat et de ses ministres se serait brisée contre un système établi en vue de la perte et non de la régénération de la Roumanie. Il faut donc, Monsieur le préfet, nous pénétrer bien de cette vérité que les principes de la convention de Paris sont destinés à changer l'état des choses dans les Principautés Roumaines et que, si nous avons acclamé avec enthousiasme S. A. Alexandre Jean I-er, comme Prince régnant, et si nous lui avons juré fidélité jusqu'à la mort, c'est que nous avons confiance dans son dévouement aux principes inaugurés par la convention de Paris et que nous sommes sûrs qu'il les défendra

1) Cf. Vol. VIII, No. 2512, p. 644.

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No. 2535. vaillamment et facilitera leur mise à exécution. Le premier principe fondamental de la convention étant la garantie, par les 10 Febr. sept Puissances, de nos anciens droits d'Etats européens, Etats autonomes, l'immixtion étrangère dans nos affaires publiques doit être considérée désormais comme une violation du droit public européen et comme une violence faite aux libertés européennes en général. Les premières dispositions de la convention nous donnent donc une patrie, car ce n'est qu'un pays libre et indépendant, un pays capable de protéger ses fils qui puisse porter ce nom de patrie, synonyme de celui de mère. Le deuxième principe fondamental de la convention, c'est l'égalité de tous les Roumains devant la loi. Ce principe domine tous les autres; il est vital et il doit être dorénavant l'âme de notre société; c'est d'après son image que toutes les lois, toutes les institutions de ce pays doi vent être faites. Ainsi l'administration du pays, libre désormais de toute influence, de toute pression, de toute violence de la part de l'étranger, est responsable devant la nation de tous ses actes; personne, ni le Chef de l'Etat, ni les autres fonctionnaires n'auront plus, comme par le passé, l'excuse que leur volonté n'est pour rien dans les maux qui arriveront de leur fait; il n'est plus permis à personne de dire que tout ce qu'un fonctionnaire honnête peut faire, c'est d'exécuter avec moins de rigueur le mal qui lui est imposé. Non, celui qui, dorénavant, fera du mal, le fera de sa propre volonté et sera un criminel. Quant à l'égalité de tous les Roumains devant la loi, laquelle est un dogme du nouveau régime, elle donne à l'administration le moyen d'élever, non seulement en principe mais en fait, des millions de Roumains à la dignité de citoyens. La loi vous donne donc le moyen, vous impose même comme un devoir absolu, d'appliquer désormais les lois sans distinction de classes, de traiter tous les habitants de votre district selon leurs mérites personnels, selon leurs qualités morales, et non, comme auparavant, selon des distinctions conventionnelles. Elle vous impose également le devoir de respecter et de défendre énergiquement, sur le terrain légal de l'égalité, les droits de tous les citoyens et de protéger intelligemment tous les intérêts qui chercheront à se développer dans cette sphère. Réflé chissez un instant, Monsieur le préfet, et vous vous persuaderez, comme moi, combien belle, grande et, en même temps, facile est maintenant votre mission. En effet, vous devenez l'initiateur du peuple à une vie nouvelle, à une vie de liberté, à une vie natio

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nale, sans que vous rencontriez les obstacles pénibles et durs que No. 2535. présentait l'ancien régime; car vous vous rappelez combien d'habileté il vous fallait pour établir les droits de chacun, dans une société basée sur les privilèges, sur les distinctions de classes et combien de difficultés il y avait à tenir la balance juste, là où l'influence personnelle primait la loi. || Aujourd'hui, que la loi est égale pour tous; aujourd'hui que la société est unifiée, l'exercice de vos fonctions devient simple et facile. Vous vous rappelez également quelles difficultés vous avez eues à maintenir l'ordre public, alors que la foule, suivant l'exemple donné par les fonctionnaires, du plus humble au plus élevé, était habituée à ne pas respecter les lois; alors que la foule, la majorité du pays, ne s'inté ressait point à la tranquillité publique, car elle ne pouvait s'attendre qu'à un mieux résultant du désordre, le pire étant impossible; tandis qu'aujourd'hui, y a-t-il un Roumain qui ne prêterait pas son concours aux autorités pour maintenir la tranquillité publique ? Y a-t-il un Roumain qui ne s'intéresserait pas à la sécurité et à l'indépendance de la patrie, qui l'a élevé à la dignité de citoyen, de Roumain libre? Y a-t-il quelqu'un qui ne soit intéressé à l'autorité des lois qui sont notre abri, le soleil qui nous rechauffe et éclaire tous également? Avant de terminer, je me vois forcé de toucher à une question que, quoique délicate, je ne saurais, dans les circonstances actuelles, passer sous silence, sans manquer à mes devoirs. Ainsi que vous l'avez vu, Monsieur le préfet, vos fonctions deviennent maintenant belles, grandes et même faciles; mais plus élevées sont ces fonctions, d'autant plus elles exigent de votre part des qualités d'intelligence et de cœur tout spéciales. J'ajouterai qu'il ne suffit pas que vous acceptiez le nouveau régime et les nouvelles institutions en principe et comme devoir du moment; il faut encore qu'ils deviennent votre idéal; il faut que vous ayez pour eux une affection ardente et un dévouement profond; il faut, enfin, que vous vous pénétriez de la conviction. que de leur triomphe et de leur stabilité dépend tout l'avenir de la nation roumaine et votre bonheur à vous, comme citoyen; car, ainsi que je l'ai déjà dit, les fonctionnaires sont, surtout maintenant, au commencement, non seulement les conservateurs et les défenseurs des nouvelles institutions, mais encore les initiateurs, les guides du peuple roumain sur la nouvelle voie. || Ayez aussi en vue, Monsieur le préfet, que, désormais, les fonctions publiques ne sont plus l'apanage, le privilège de certaines familles et de

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No. 2535. leurs protégés, mais une attribution de ceux qui les méritent et une charge pour ceux qui sont capables de la porter. Au premier abus, à la première faute, le gouvernement est décidé à prendre des mesures de redressement, avec la vigueur, l'énergie et l'impartialité qui, dans les circonstances difficiles d'aujourd'hui, lui présentent le seul moyen de ne pas passer pour traître aux yeux de la nation et de l'Europe entière, le seul moyen de convaincre la foule que personne, sans distinction, ne peut offenser la loi, sans s'attirer un châtiment. Il dépend donc de vous, Monsieur, et seulement de vous, de faciliter au gouvernement le moyen d'être doux, sans être injuste; il dépend de vous, et seulement de vous, d'inspirer, par votre conduite, le respect des lois et de l'autorité. Je vous prie, Monsieur le préfet, de répéter ce que j'ai eu l'honneur de dire ici, aux fonctionnaires qui sont sous vos ordres, afin que, de la sorte, en remplissant les devoirs que la nouvelle situation du pays nous impose, nous puissions tous prouver à l'Europe que nous sommes dignes du sort qu'elle nous a fait, et mériter les bénédictions des générations futures.

Le ministre de l'intérieur de Valachie, (s.) Nicolas Goles co.

No. 2536. 1859

No. 2536.- Telegrama din Iaşi adresată lui Ioan Brătianu la Bucuresci, de către C. A. Rosetti, în 29 Ianuarie (10 Februarie) 1859. Iaşi.

(,,Românul", No. 13, din 31 Ianuarie (12 Februarie) 1859.)

Depeșa telegrafică.

Domnului Ioan Brătianu. Primire splendidă. Eşind de la Domn, introducere în Adunare cu cea mai română majestate. Cu10 Febr. vinte din ambe părțile la tribună. Erf, Adunarea a votat în una

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nimitate adresă şi deputație către Adunarea Munteană 1). Domnul, notificând Puterilor alegerea 2), a zis că numirea sa este realisarea idei măreţe de unire, şi că este gata a depune coroanele, de vor voi să dea Prințul străin. | Domnul este întru toate sublim. El pleacă Luni. Pregătiți primirea.

(s.) C. A. Rosetti.

1) Cf. Vol. VIII, No. 2527, p. 693.
2) Cf. Vol. VIII, No. 2509, p. 639.

(Traducţiune.)

Dépêche télégraphique.

A M. Jean Bratiano. || Réception splendide. || Sortis de chez le Prince, nous sommes introduits à l'Assemblée, avec une majesté des plus roumaines. Des deux parts, allocutions du haut de la tribune. Hier, l'Assemblée a voté à l'unanimité une adresse et une députation à l'Assemblée valaque 1). Le Prince, en notifiant aux Puissances son élection 2), a dit que sa nomination est la réalisation de la grande idée de l'union et qu'il est prêt à déposer les couronnes, si on accorde un Prince étranger. Le Prince est sublime en tout. Il part Lundi. Préparez la réception.

(s.) C. A. Rosetti.

No. 2537.- Telegrama din Iaşi adresată lui Nicolae Golescu, la Bucuresci, de către Ștefan Golescu,

în 29 Ianuarie (10 Februarie) 1859. Iaşi.

(,,Românul", No. 13, din 31 Ianuarie (12 Februarie) 1859.)

Depesa telegrafică.

No. 2536. 1859

10 Febr.

10 Febr.

D-lu Nicolae Golescu. Deputația a înfăţişat Domnului, în No. 2537. seanță solemnelă, actul alegereĭ M. Sale. Inălțimea Sa pleacă Lună, 1859 la 2 Februarie. O deputație din Camera Moldovenească, compusă de cinci persoane: Panu, Kogălniceanu, Cantacuzino, Mavrocordat şi Bălănescu, va veni în Bucuresci, ca să feliciteze Camera noastră, pentru alegerea Domnului Alexandru Ioan I. Deputația pleacă la 31 ale acestei luni. Deputația noastră a fost primită foarte bine. Faceţi tot asemenea.

(Traducţiune.)

Dépêche télégraphique.

(s.) St. Golescu.

A M. Nicolas Golesco. || La députation a présenté au Prince, en audience solennelle, l'acte de Altesse part Lundi, le 2 Février.

1) Cf. Vol. VIII, No. 2527, p. 693. 2) Cf. Vol. VIII, No. 2509, p. 639.

l'élection de Son Altesse. Son
Une députation de la Chambre

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