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Philippe-Albert d'Orléans, et le titre de comte de Paris. (Voir la Chronique.)

Le lendemain, le corps municipal de la ville de Paris, les députations de la Chambre des pairs et de la Chambre des députés, celles du Conseil-d'Etat, de la Cour des comptes, de l'Université et de tous les autres corps de l'État, présentèrent au Roi des félicitations au sujet de la naissance du prince.

Répondant dignement à l'enthousiasme général, S. A. le prince royal écrivit au ministre de la guerre qu'il doublait cette année la somme de cent cinquante mille francs consacrée l'an dernier, lors de son mariage, à une fondation de bourses à l'école militaire de Saint-Cyr, en faveur des fils de militaires en activité, admissibles à cette école.

Sur ces entrefaites eut lieu le camp de Saint-Omer, dont le commandement et les travaux de campement fut confié au prince royal. Les manœuvres ne le cédèrent pas à ceux du camp de l'année dernière, établi à Compiégne. Une position élevée et d'un accès difficile, des tentes, des baraques en bois, artistement recouvertes de plâtre et sur lesquelles étaient figurés des signes et des noms guerriers chers aux soldats; une propreté excessive, un ordre admirable, des sentinelles avancées, un nombreux concours de population, tout cela formait un spectacle varié, pittoresque, imposant et excessivement propre à exciter l'émulation de l'armée : ajoutons que le camp de Saint-Omer était une bonne fortune pour cette ville au commerce de laquelle il imprimait une activité passagère, mais prodigieuse.

Dans le même temps, le prince de Joinville voyageait au Brésil et aux États-Unis où il recevait, pour la France et pour le Roi, son auguste père, l'hommage et les sympathies d'un peuple libre.

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COLONIES D'AFRIQUE. Depuis l'expédition de Constantine, les affaires d'Afrique commençaient à prendre une physionomie plus calme. On espérait que notre domination, encore une fois cimentée par la guerre, allait enfin se consolider par be paix. Le maréchal de camp baron Galbois, élevé au grade de Heutenant-généralen octobre 1838, pour son expédition sur Stora, avait été envoyé comme gouverneur de la province de Bonne et de Constantine, en remplacement du général Négrier.4091, 1990 ng alpebisnes frontertail duob, qarTvòi

Cependant, quelques tentatives d'insurrection contre une colonne mobile, composée d'indigènes, et qui était chargée de battre la campagne, firent craindre, un instant, une nouvelle levée de boucliers; mais cette résistance partielle qu'aggravait encore le refus de payer l'impôt, échoua devant les démonstrations vigoureuses de nos chasseurs d'Afrique, qui, vingt-quatre heures après cette manifestation hostile, paraissaient à seize lieues de Constantine. Alors les Arabes s'empressèrent d'envoyer leurs marabouts pour demander grâce et offrir le tribut. enga hep

Dans cette intervalle, le bruit de la mort d'Abd-el-Kader s'était répandu à Constantine. Ce chef avait dû, disait-on, périr en attaquant Ain-Madi, ville considérable, située dans le Sahara, à quinze journées de Hemum; mais rien ne donnait d'authenticitéà cette nouvelle,dont la faussété fut bientôt reconnue.

HAÏTI. Le traité de 1825 entre la France et la république d'Haïti, n'avait reçu qu'un commencement d'exécution. Les réclamations faites depuis, n'avaient amené aucun résultat. Cependant, en 1833, le président de la république fit, mais la France n'accepta point, l'offre de 45 millions pour solde * de l'indemnité stipulée par le traité de 1825. Les choses demeurèrent en cet état, jusqu'à la fin de 1837. La France ne voulant plus alors que cette incertitude se prolongeât indéfiniment, le capitaine vaisseau Dupétit Thouars, fut chargé d'aller au Port-au-Prince, pour hater, par sa présence la solution de la question. Le président, Boyer adressa aussitôt, des messages au congrés; il y protesta contre les préten

lions, selon lui excessives du gouvernement français ; toutefois il renouvela la proposition de remettre 45 millions pour tout paiement. Le sénat, de son côté, en admettant qu'une transaction pût intervenir entre les deux pays, voudait en outre, qu'elle fût) suivie d'un traité qui réglât leurs relations d'alliance et des commerce, pour l'avenir. L'arri rée de MM. Las Cases et Baudin, commissaires du gouvernement français, leva enfin toutes les difficultés. Le 2 février, deux traités furent conclus; le premier, reconnaissait la république d'Haïti comme état libre, souverain et sindépendant le second, fixait définitivement à 60 millions, le solde de l'indemnité que cette république aurait à payer, spour étre distribués aux anciens colons dépossédés. Ainsi, se trouvait tarieda source des différents, qui avaient séparé si long-temps les deux pays..

sliCe fut une solennité tout à la fois noble et touchante que ela conclusion de nos démêlés avec Haïti. A ce sujet, le président Boyer exprima au consul français toute la satisfaction qu'il éprouvait de le recevoir au Palais du gouvernement. Le 17 février, les canons de tous les forts annoncèrent au loin la fin de ces différents. La France, fut saluée par les batteries de la côte, et nos marins rendirent le salut en arborant le pavillon haïtien. Les bâtiments français qui se trouvaient en rade pendant ces négociations si intéressantes pour les deux peuples, étaient la Nereide, le Griffon, et le Nisus. La Nereide apporta en France le million stipulé dans les traités et déjà déjà échu (1).

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Enfin, après tant d'infructueuses démarches, nous avions cette fois abouti à un traité juste et politique, et obtenu de cette république tout ce qu'il était possible de lui demander. st L'envoi d'une escadre avait bien attiré quelques blâmes à notre Gouvernement; mais c'était cependant à cette démonstration sérieuse et énergique autant qu'à la justice du président Boyer et à la fermeté de nos commissaires, que el nous étions redevables du succès de cette négociation.

(1) Voir le texte des Traités à l'Appendice, page 335i ab motillos 2001 16 20gazzam zah

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-SCette convention, dont on paraissait m'avoir qu'à s'ape plaudir, devait néanmoins être suivie d'un contre-coup au Port-au-Prince. Trois mois s'étaient à peine écoulés, lorsque dans la nuit du 1 au 2 mai, le général Inginac, secrétaire général du gouvernement haïtien fut frappé d'un coup de feu sur son habitation. Cetrattentat, dont la cause était toute politique n'eut-heureusement pas de suites fatales pour celui qui en avait été l'objet, Le général Inginac, homme de couleur, mais presque effacé, âgé de 62 ans, doué d'une grande force physique et d'une rare intelligence, possédant la confiance du président Boyer, occupant le second rang dans la république, avait toujours été regardé comme en nemi acharné des Français et l'ami prononcé du parti an glais; mais, chargé de traiter avec les envoyés de la France, dont il reconnut les droits, il avait donné son adhésion aux traités du 12 février, et s'était chargé de la mission difficile de faire embarquer en plein jour le premier million de l'indemnité échue. De là, les inimitiés de la faction anti-française et un complot ourdi contre lui par un homme de couleur, capitaine de la garde nationale de Léogane, arrondissement que commandait le général :'un commencement d'insurrec tion avait été sur-le-champ réprimé par le colonel Lamarre, qui avait passé par les armes une partie des conspirateurs et mis les autres en fuite. A cette occasion, le président Boyer publia une proclamation, à l'effet d'appeler la vindicte des tribunaux sur les assassins du général Inginae dont cinq, quoiqu'appartenant aux gardes nationaux, furent néanmoins condamnés à la peine capitale, par un conseil de guerre et contrairement à la constitution de 1806.

L'accord si nécessaire entre les divers pouvoirs de l'état avait été un moment interrompu. Une députation envoyée par le sénat au président Boyer, avait accusé la chambre des représentants d'être animée par des sentiments anarchiques et d'avoir entretenu des intelligences avec les conjurés. Le 6 juin, cette Chambre avait réclamé contre cette censure

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exercée envers selle par des sénat, et le président avait répondu par écrits aux vœux de bonne harmonie exprimés par les représentants que toujours invariable dans ses principes, les complots de quelques pervers ne sauraient de faire dévier de la ligne qu'il s'était tracée." " Ce conflit n'eut pas de suite; mais la chambre des repré sentants avait gardé son attitude, et le sénateur PierreAndré, désigné par la clameur publique comme l'auteur de Jettres anonymes au président, avait été expulsé du sénat. Enfin, le 15 septembre, les agents haïtiens, quiavaient été envoyés en France furent ramenés au Port-au-Prince par la gabarre la Sarcelle, que commandait le lieutenant de vaisseau MJ Bérat.....

Ces batiment salua la terre de 21 coups de canon, qui lui furent aussitôt rendus. Cet officier qui se rendait au Mexis que devait, à son retour, prendre 3 millions que tenait en réserve le gouvernement haïtien, pour éteindre une partie de sa dette envers la France.

MEXIQUE. →→ Nous avons déjà, dans notre précédent vo→ lume, parlé des mésintelligences qui avaient éclaté entre la France et le Mexique. Depuis long-temps une rupture était imminente; car, sans égard à la longanimité de la France, chacun des gouvernements qui se succédaient avec tant de rapidité dans cette république, semblait prendre à tâche d'ajouter à nos griefs, et de nous mettre dans la nécessité d'en exiger le redressement par les armes.

Cependant, l'alliance du Mexique est si essentielle à nos intérêts commerciaux et politiques dans cette partie du monde, que le cabinet des Tuileries, auquel d'ailleurs le sentiment de la puissance commandait une grande modération, crut devoir épuiser tous les moyens de conciliation avant d'en appeler à la force. Mais, enfin, les actes du gouvernęment Mexicain à l'égard du résident français prirent un tel caractère de persistance et de brutalité, nos navires devinrent, sous pretexte d'infractions aux réglements douaniers,

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