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Londres, qui avait compté sur la division entre les pouvoirs de l'État.

Nous croyons devoir rappeler ici que le même jour était arrivé à la Haye le prince Louis Napoléon, se rendant à Londres et mettant par ce départ quasi-volontaire un terme au différent que sa résidence en Suisse avait suscité entre ce pays et la France.

Il était donc manifeste que dans le cas où les puissances voudraient revenir sur leurs déclarations antérieures, le roi Guillaume pouv ait compter sur l'appui le plus complet de la nation; c'était du moins la pensée des deux Chambres et l'on s'accordait généralement à ne prévoir de difficultés que dans la fixation du taux de la somme annuelle à payer par la Belgique, et qu'on portait d'avance à environ 6 millions de florins

Quelques jours auparavant, le ministre des finances avait présenté le budget pour l'exercice 1839, qui s'élevait à la somme de 44,249,264 florins 44 c., ce qui faisait 437,780 fl. 86 c. de moins que pour l'exercice actuel. Le paiement intégral de la dette nationale était proposé comme aux années précédentes; le ministre présenta en outre les comptesrendus du budget de l'année 1837.

'Dans la séance du 6 décembre de la seconde Chambre des États-Généraux, le président avait fait connaître un message du roi, par lequel il donnait son consentement au mariage de S. A. R. le prince héréditaire d'Orange, avec la princesse Sophie-Frédérique-Mathilde, fille de S. M. le roi de Würtemberg.

Enfin, après environ une attente sérieuse de deux mois, le 11 décembre, la question Hollando-Belge, pendante depuis 1830, sembla être résolue, du moins par la diplomatie. La conférence de Londres fit connaître les résolutions suivantes : Elle pensait qu'il n'y avait pas lieu à modifier les dispositions des 24 articles, relatives à la division territoriale. La Prusse et l'Autriche, comme membres de la Confédération Germanique, avaient été les premières à provoquer cette

décision, par ce motif, que la Confédération avait des droits sur ces territoires disputés à la Hollande.

Suivant l'avis de la Conférence, les dispositions du même traité touchant la navigation des navires belges sur l'Escaut, devaient recevoir une légère modification ayant trait seulement au pilotage.

Quant à la Hollande, elle renoncerait à tout l'arriéré de la dette commune, c'est-à-dire à 8,400,000 florins annuellement, depuis le jour de la signature où le traité validé serait modifié, soit par l'adhésion de la Hollande, soit par celle de la Belgique.

Les réclamations de la Belgique n'obtinrent pas moins de succès sur un point d'une égale importance: sa part annuelle dans la dette commune fut diminuée de 3,400,000 florins, et se trouvait par conséquent réduite à 5 millions de florins.

D'un autre côté, pour indemniser la Hollande d'un pareil sacrifice, la Conférence la dispensait de l'obligation d'exhiber les livres et de répondre des comptes du syndicat d'amortissement qui, à l'époque de la séparation, devait encore la balance de l'emprunt de 68 millions de florins.

Cette importante décision était signée par les représentants de la Grande-Bretagne, de la Russie, de l'Autriche et de la Prusse. L'ambassadeur de France, M. Sébastiani, avait également signé, mais en se réservant d'obtenir l'approbation de son gouvernement.

Il n'était pas douteux que les états de Hollande n'adhérassent officiellement à ces conclusions, qu'ils avaient déjà acceptées sur une demande officieuse de la Conférence.

Mais il restait à savoir si ce protocole satisfaisait la Belgique, qui s'était hautement prononcée contre ce qu'elle appelait un morcellement inique et impossible. La question de droit pouvait jusqu'à un certain point être considérée comme vidée; mais la question de fait était plus embarrassante: la pensée du Cabinet français n'était pas encore absolument connue, et les regards de la diplomatie européenne étaient naturellement arrêtés sur le parti que prendrait la

Belgique, sur ses moyens de résistance et sur les sympathies constitutionnelles qu'elle pourrait réveiller chez un peuple

voisin.

La question d'exécution des 24 articles était donc encore irrésolue, et de quelque manière qu'elle fût décidée, elle devait porter un coup funeste à la Confédération Germanique où à l'indépendance du peuple belge.

CHAPITRE II.

CONFÉDÉRATION-GERMANIQUE. Délibérations de la Diète sur les différents

du Hanovre.

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AUTRICHE. Préparatifs du couronnement de l'empereur et de l'impératrice à Milan.- Amortissement de la dette publique. - Convocation des états du Tyrol à Inspruck. Cérémonie du couronnement à Milan. Voyage et amnistie dans le royaume Lombardo-Vénitien. Retour de l'empereur à Vienne. - Retraite des troupes autrichiennes stationnées dans les états romains.

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PRUSSE. Déclaration de l'archevêque de Cologne. -Désordres à Munster; suite de l'affaire de Cologne. Souscription en faveur des sept professeurs de Gættingue, et envoi du conseiller Brugemann à Rome. - Le conseil municipal d'Erfurt et les descendants de Luther. Troubles à Paderborn et à Coblentz. — Négociations de M. le chevalier de Bronsey à Rome. Des mariages mixtes. L'empereur à Berlin. Nomination du grand duc Constantin de Russie comme membre de l'ordre du GrandAigle-Noir. Emigration en Australie de six cents Silésiens. L'empereur Nicolas en Silésie, puis à Postdam; son départ. Chemin de fer à Berlin. Loi sur les chemins de fer.- Statistique de la population de la Prusse. - Industrie.

HANOVRE. Troubles à Osnabruck. - Protestation contre le manifeste royal. Proclamation du roi concernant la convocation des états-généOuverture des états, et discours du roi à cette occasion. Réponse des deux chambres au discours de la couronne. Nouveau projet de Constitution. Prorogation des états. Pétition adressée

raux.

-

à la diète germanique par les députés de l'opposition. industriel.

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Mouvement

BAVIÈRE. Du remboursement de l'emprunt fait par la Grèce. - Chemin

Le prince de Wurtemberg, l'empereur de Russie

de fer à Munich. et sa famille à Munich. BADE. Chambres législatives.

- Acte de tolérance religieuse.

Interpellations aux ministres dans la deuxième chambre des états. - Chemins de fer. Vole. - Clôture de la session extraordinaire, et discours du ministre d'état.- De l'association des douanes allemandes. - Progrès de l'industrie sucrière. HESSE-CASSEL. Ordonnance de dissolution de l'assemblée des états. — Célébration de la fête anniversaire de l'établissement de la constitution. SAXE. Mort du prince Maximilien. Voyage du roi dans le pays des Monténégrins. Arrivée à Dresde et à Weimar de L. MM. l'empereur et l'impératrice de Russie. Représentation d'une comédie de S. A. R. la princesse Amélie. Chemins de fer de Leipsik à Dresde et de Dresde à Obéran.Accident arrivé sur ce dernier chemin. - Statistique des brûlerics d'eau-de-vie existantes dans le pays.

BRUNSWICK, BREME ET FRANCFORT, Industrie.—Chemins de fer.-Pétition au sujet des affaires du Hanôvre.-Etat des esprits.-Question banovrienne. CRACOVIE. Rédaction d'une adresse des états de la ville libre de Cracovie aux trois puissances protectrices, tendante à obtenir l'exécution de la constitution octroyée en 1816.

CONFÉDÉRATION GERMANIQUE.

L'abolition de la constitution de 1833 par le roi de Hanovre, Ernest-Auguste, après avoir, en 1837, suscité le blâme et le mécontentement populaire, ainsi que l'énergique protestation des sept professeurs de Goettingue, devaient enfin être soumises au jugement de la haute Diète de Francfort. On sait que les états allemands dépendent tous, plus ou moins, du pouvoir modérateur de la confédération germanique; c'est le conseil amphyctionique des temps modernes, dont les délibérations secrètes et la longanimité dans les décisions, contrastent essentiellement avec les autres assemblées représentatives de l'Europe. La mission de la confédération, au point de vue des faits et de l'expérience acquise, est de maintenir l'intégrité de l'Allemagne contre les agressions du dehors, et elle sortirait des habitudes que lui ont imprimées les deux grandes puissances qui la dirigent et la dominent, si, répondant au but élevé et réel de son institution, elle défendait les libertés publiques des états allemands. Aussi ne la verrons-nous pas sortir du cercle de ses coutumes traditionnelles dans l'affaire du Hanovre.

En effet, la ville d'Osnabruck ayant demandé à la Diète sa garantie pour la constitution hanovrienne de 1833, abrogée en 1837, par la seule volonté du roi Ernest-Auguste, et ayant invoqué l'article 56 de l'acte final de Vienne, du 15 mai 1820, qui porte: Que les constitutions d'états actuellement en vigueur, ne peuvent être changées que par voie constitutionnelle. La haute assemblée de Francfort, après un silence de plusieurs mois, et sur la note diplomatique qui lui avait été remise par l'ambassadeur de Hanovre, dans

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