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5° Que le gouvernement grec serait invité à rétablir l'équilibre entre les recettes et les dépenses;

6° Enfin, que le gouvernement bavarois n'exigerait qu'en 1849 le remboursement des sommes qu'il prétendait lui être dues.

Le gouvernement français exprimait, en outre, le désir qu'une partie de l'emprunt servit à établir une banque nationale.

Affranchi de cette difficulté, le roi s'occupa activement d'affermir la tranquillite de ses états; dans ce but, il fit un voyage avec la reine en Roumélie. Partout, il fut accueilli avec enthousiasme; et la promesse qu'il fit à ses sujets de réformer les abus, lui concilia tous les cœurs.

Cependant, dans les provinces de l'ouest, les désordres ne cessèrent pas tout-à-coup, et la misère et les brigandages continuèrent encore, mais avec moins d'intensité.

En Messénie, l'arrestation d'un nommé Maniotis fut la cause d'un soulèvement grave: les révoltés délivrèrent le prisonnier et se divisèrent en deux corps: le premier occupa le village de Zoé et le second prit position près de Navarin. Mais bientôt le gouverneur de la Messénie, à la tête de 400 hommes, assaillit les rebelles dans le village de Zoé et les contraignit à se retirer, et ceux qui avaient pris position près de Navarin furent dispersés par le colonel Fédor. On occupa militairement tous les villages qui avaient pris part à la révolte; une instruction sévère fut dirigée contre les insurgés, et l'ordre se rétablit peu à peu dans toute l'étendue du nouveau royaume.

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CHAPITRE VI.

SUISSE. Ouverture de la Diète. Commission d'enquête électorale. Annulation des élections. - Élections nouvelles. Organisation d'un gouvernement populaire par les Schwitzois. - Solution du différent.

Convocation d'une nouvelle Land-gemein. Précautions prises par la commission militaire de Kussnacht contre les troubles.. Communication d'une note de l'ambassadenr de France à la Diète helvétique. Discussion et opinions diverses à ce sujet. - Nomination d'une commission de correspondance avec le canton de Turgovie. Affaire des réfugiés Mazzini. — Assaire de MM. Cellard frères. Déclaration par le grand conseil de Turgovie sur la nationalité du prince Louis.Nouvelle délibération. Demande d'ajournement. Adoption du projet de réponse soumis à la Dièle. Discussion nouvelle relative à la dépêche du Cabinet français. Nouvel ajournement de la Diète.-État critique de la Suisse. - Blocus mis sur les frontières du grand duché.— Réponse du prince Metternich. Lettre du prince Louis au gouvernement de Turgovie. Mouvement des troupes françaises; leur entrée à Gers. Départ du prince Louis Bonaparte pour l'Angleterre. — Rẻponse à la note du duc de Montebello. - Licenciement des troupes fédérales. Clôture de la session de 1838.

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ÉTATS-ROMAINS. Improbation du pape, relative à l'enlèvement de l'archevêque de Cologne. — Inquiétude de la Prusse - Plainte de son Gouvernement. — Justification de sa conduite. - Négociations entamées entre la cour de Prusse et le Saint-Siége.- Admission de M. de Brunsen, près de Sa Sainteté. Nouvelles difficultés. M. de Brunsen quitte Rome. - Affaire relative à l'archevêque de Posen el aux mariages mixtes. - Le pape renouvelle ses griefs contre ia Prusse. Intervention de l'Autriche. - Réclamation du roi de Naples, au sujet des principautés de Bénévent et de Ponte-Corvo. — Évacuation d'Ancône, par les troupes françaises. – Évacuation du territoire de l'Église par les troupes autrichiennes. Forces de l'armée des États-Romains. Rétablissement de la santé du pape. Réception par Sa Sainteté de Reschid-Pacha, ministre de la Convention conclue entre la France et le Saint

Porte-Ottomane.

Siège.

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SARDAIGNE. Promulgation du nouveau code civil. - Création d'une rente de 250,000 livres, en faveur des anciens propriétaires des fiefs de la Sar

daigne.

Annonce d'un code de procédure.

Institution d'une Cour royale à Cesol (Montferrat.) Conventions entre la France et la Sar daigne, pour l'extradition des malfaiteurs. — Construction d'un pont sur le Rhône. Inauguration de la statue du duc Emmanuel Philibert de Savoie.

DEUX-SICILES. Rétablissement de la tranquillité en Sicile.

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aux Siciliens de leurs droits. - Amnistie accordée aux accusés politiques. -Exceptions. Remplacement, en Sicile, de la compagnie d'armes par une gendarmerie, à l'instar de celle de Naples. Changements admihistratifs. Le duc de Cumia succède au prince de Scordia. Restitution à la ville de Syracuse de son titre de chef-lieu. - Construction d'une chapelle protestante à Messine. Décrets royaux sur l'exportation des grains et contre le duel. Convention avec la France et l'Angleterre, pour la répression de la traite des noirs. Naissance du prince Charles Louis, comte de Trani et prince de Naples.

SUISSE.

La Diète, dont les débats avaient été clos le 28 septembre, ouvrit så session le 1er juillet de cette année par des discussions d'abord orageuses,, et qui prirent plus tard un certain caractère de gravité, comme nous le verrons:

A Schwitz, l'élection des députés avait été accompagnée de désordres dont la violence avait nécessité l'intervention du vorort, qui, dans cette circonstance, eut recours à des mesures de répression pour éviter le renouvellement de pareilles scènes. Deux commissaires fédéraux furent envoyés á Schwitz, à l'effet de rechercher la véritable source de ces troubles; ils avaient la mission de s'adresser au peuple du canton dont la constitution et le gouvernement étaient renversés, et de mettre en usage tous les moyens' pour que désormais les intérêts du canton et ceux de là confédération se confondissent dans la cause constitutionnelle. Mais la nomination de cette députation, émanée du pouvoir aristocratique, provoqua d'assez vives explications dans la séance du 3 juillet; la sympathie que le vorort avait mon

trée en faveur des patriotes Schwitzois fut fortement blåmée par les députés des petits cantons, ainsi que par ceux de Bâle-Campagne et de Neufchâtel, formant la ligne sar néenne. Dans la séance du 5 juillet, la Diète prit, à la faible majorité de 12 voix contre 8, une décision qui, en annulant les opérations de la Langdsgemein de Schwitz, ordonnait qu'une autre élection aurait lieu dans le pius court délai, sommait en même temps le canton de proclamer uné amnistie générale en faveur de tous ceux qui avaient pris part aux derniers événements.

Les députés de Schwitz à la diète, obligés de quitter la salle des séances, sous peine d'être arrêtés, firent remettre au président, aux noms de leurs commettants, une protestation énergique contre un acte qui les excluait de l'assemblée, en violation des réglements.

Cette décision, qui donnait gain de cause au canton insurgé, ranima toutes ses espérances de succes. Les Schwit zois organisèrent un gouvernement provisoire, chargé de négocier avec la diête; deux de leurs députés arrivèrent à Lucerne, demandant qu'il ne fût plus reconnu d'autre pou voir à Schwitz que celui du peuple. Quatre cantons, de concert avec celui de Lucerno, appuyèrent cette demande.

Cette affaire, qui avait inspirë la crainte de voir la guerre civile s'allumer, reçut heureusement une solution prompte ét pacifique!

Le gouvernement' schwitzois, cédant aux instances de quelques cantons médiateurs, convoqua une nouvelle langdsgemein, chargée de recommencer les opérations inter-rompues, s'engageant à ne donner aucune suite aux procédures commencées et à tout ce qui avait précédé la rébellion.

La Diète, dans sa séance du 11 juillet, décida, à une majorité de 14 voix contre 7, que ces propositions seraient agréées, et que l'on considérerait comme nulles les pro

testations contraires adressées par les districts révol tés, bien que quelques voix se fussent élevées contre la partialité que la haute assemblée avait montrée dès le commencement des troubles en faveur des insurgés et de leur doctrine désorganisatrice. En conséquence de cet arrêté, la langdsgemein fut convoquée, pour le 22 juillet, à Rothenturn, et une proclamation des deux commissaires fédéraux invita les habitants à procéder avec calme à cette nouvelle élection. Toutefois, la commission militaire de Kussnacht, en prenant les mesures nécessaires pour prévenir les désordres annonça que dans la situation où se trouvaient les esprits, elle ne pouvait répondre que ses moyens seraient suffisants pour assurer la tranquillité et garantir la sécurité des commissaires.

Un événement d'une haute gravité, et dont les suites pouvaient avoir quelque influence sur les destinées futures de la Suisse, vint faire diversion à tous ces débats intérieurs.

Dans la séance du 3 août, le président de la diète communiqua à l'assemblée une note de l'ambassadeur de France relative au prince Louis Napoléon.

Nous avons vu dans l'Annuaire 1836 que Louis Bonaparte, après les événements de Strasbourg, avait été transporté aux États-Unis sur un bâtiment de l'état; cette précaution était bientôt devenue illusoire. De retour en Suisse, le jeune prince avait établi de nouveau sa résidence à Arenenberg, dans le canton de Turgovie, où sa présence inspirait toujours quelque inquiétude au gouvernement français. Aussi la note remise par l'ambassadeur français, M. de Montébelio, aux avoyers du canton de Lucerne exigeait-elle qu'on expulsât immédiatement Louis Bonaparte du territoire de la Confédération helvétique. Elle portait :

« Qu'après les événements de Strasbourg et l'acte de généreuse clémence dont Louis-Napoléon Bonaparte avait été l'objet, le roi des Fran

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