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servé, d'Isabélle, cette jeune fille à encore en joue-t-elle quelques-unes
l'imagination vive, à l'esprit actif, nais plutôt suivant une tradition usée que
sant au plaisir ; puis, après deux jours d'après ses propres inspirations.
d'expérience, dégoûtée du monde, con-
vaincue qu'il n'existe rien de réel dans 26. Paris. Election académique. -
cette joie, cet amour, ce bonheur qui Dans la séance d'hier, l'Académie des
l'entraînaient loin de la paisible retraite sciences morales et politiques de l'Ins.
de sa bienfaitrice; voyant toutes les il- titut a procédé à une élection pour la
lusions dont elle fut si avide s'évanouir place vacante par le décès de M. le
une à une ; le portrait dessiné, intéres- comte Reinhard. Sur 17 votans, M. Mi.
sant, de Léonce ; son dévouement que chelet a obtenu 15 suffrages et M. Pa.
rien n'altère, sa résignation généreuse, ganel 2. M. Michelet a été proclamé.
sa conduite envers un rival qui lui sauva
Ja vie; cette Mme de Courtenay si bonne; 27. Cour d'assises. Affaire du Jour
Charlotte, excusable même dans ses nal la Mode. -- Inculpation de trois
erreurs; enfin d'Ambleville, dont la délits résultant d'un article intitulé le
gaieté, la franchise circulent, inépuisa Couronnement de Joas. — M. Voillet
bles, dans cette comédie d'intérieur, ac- Saint-Philibert ayant formé hier oppo-
cusent chez Mme Ancelot un talent heu- sition à l'arrel par défaut rendu le !5
reux, flexible , digne de notre première inars, cette opposition, aux termes de
scène; elle pense avec esprit, avec âme; la loi du 9 septembre 1835, entraînait
avec âme, avec esprit elle sait écrire. de droit citation à l'audience de ce jour.
Il y a dans un pareil ouvrage un succès Le gérant de la Mode avait été déclaré
de bonne compagnie , chose si rare par coupable par la Cour sans intervention
les jours littéraires qui nous pressent. de jurés, et condamné à un an de pri-

Mlle Plessis rend quelques parties du son et 20,000 fr. d'amende. La Cour,
rôle d'Isabelle d'une manière remar- usant en outre d'une faculté que lui
quable, et lui imprimerait plus de force donnent les lois de 1835, avait prononcé
et de charme encore, si, jolie, riche la suspeosion du journal pendant deur
de iant d'avantages, elle ne pleurait pas, mois.
même la gaieté , multipliait moins ses Après l'accomplissement des forma-
gestes presque toujours faux et sans lités d'usage, M. l'avocat-général Nou.
grâce. Volnys, sous les traits de Léonce, guier s'exprime ainsi :
déploie beaucoup de chaleur et de no- Messieurs, on l'a dit il y a bien long.
blesse. Perrier dit et jette de verve les temps, le parti légitimiste n'a rien ap-
saillies, la bonne humeur de d'Amble. pris ni rien oublié : c'est là un ariome
ville ; Maillard, dont nous avons an- banal que le parti légitimiste lui-même
noncé le succès à l'Odéon, dissimule a rajeuni et confirmé par sa conduite et
les difficultés, la situation embarassée ses actes dans nos cinquante dernières
d'un rôle ingrat ( Albert). L'auteur a années. Une première révolution avait
sans doute voulu faire de Mlle Monistrol établi une scission profonde entre la na-
la gouvernante d'Isabelle, une espèce tion et l'ancien régime. Vingt ans plas
de duègne encore alerte,gaie; avec cette tard, l'ancien régime nous était imposé
indication les plaisanteries du person- par l'invasion étrangère; il revenait tel
nage peuvent exciter le rire. Mlle Du- qu'il était antérieurement; il était resté
pont lui imprime un air, un accent égril. stationnaire, immuable; ce fut un vé.
Jards qui jurent avec le goût si pur, de ritable anachronisme pendant les quinze
si bon ton qui domine la pièce. En gé. années de la Restauration et au miliea
néral, ceite actrice sort trop souvent de de la société dont les principes avaient
son emploi : ainsi naguère dans Lord reçu du temps, de l'expérience et de
Novard, dans les Droits de la Femme, l'usage de ses droits, de profondes mo-
dans la Critique de l'Ecole des femmes. difications.
Elle donne aux rôles nobles ou habillés Arrive enfin la révolution de Juillet.
une popularité tracassière. Que Me Du. A ce moment le pays se sépare et pour
poni ( et cela soit dit dans l'intérêt de toujours des hommes et des principes
l'art et de l'avenir du théâtre ) retourne du pouvoir déchu. Le parti légitimiste,
vite aux soubrettes hardies, à Liseite du qui venait d'être détrôné, ne put se re-
Légataire, des Folies amoureuses, etc., signer à la position que le pays lui avait

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faite. Il ne se borna pas aux regrets, d'usurpation plus odieux encore, c'est aux vaux, aux espérances : il protesta l'usurpation de Glocester, l'homme aucontre le nouvel ordre de choses, et dessus de toutes les laideurs, dont la pour lui la branche ainée renversée du figure était le type de toutes les diffortrône y conserva ses droits et ne cessa mités, et plus hideux encore par ses pas de gouverner la France. Il appela difformités morales. Glocester avait asà son aide les armes étrangères, et, ce sassiné Henri VI et le prince de Galles, secours venant à lui manquer, il fomenta il a fait assassiner Buckingham, qui l'ala guerre intestine, et tenta dans nos vait fait monter sur le trône, et la pein. départements et à Paris d'exciter la sé- ture et la poésie vous ont fait verser dition.

des larmes sur le sort des malheureux Le pays a témoigné son horreur con- enfants d'Edouard. tre l'invasion étrangère et contre la A côté de ces usurpations, l'écrivain guerre civile, et cependant le parti lé. a voulu placer un événement de notre gitimiste ne tient aucun compte de ses époque : il y a huit ans, Messieurs, défaites, de la volonté de la France si un oncle a remplacé son neveu sur énergiquement manifestée en juillet, le trône, il l'a remplacé par l'expreset depuis s'est mis en insurrection contre sion du vou populaire ; il n'a rien dele væu national.

mandé, il n'a rien provoque; il a été La Mode s'est associée, par ses vœux fait lieutenant-général du royaume et ces actes, à ces coupables tentatives; après que le peuple avait prononcé la elle s'est mise en rébellion contre la déchéance de la branche aidée, et peu loi , contre les décisions du jury. Con- de jours après, Messieurs, cet oncle a damnée , elle a recommencé ses luttes, été fait, par le veu de la nation, Roi elle a persisté dans le mal; nous, Mes. des Français ! sieurs, organes de la société et défen- Quelle a été alors sa conduite ? elle seurs de ses intérêts, nous avons dû a été grande, noble, magnanime! Il y persister dans le bien et demander la avait en France toute la famille déchue. répression des nouveaux délits que la Eh bien! il s'est attaché à son malheur Mode a commis.

pour la protéger, il l'a fait accompagner M. l'avocal-gépéral rappelle et jus- par les représentants du peuple , et il tifie par de hautes et puissantes consi- les a arrachés à la tempête populaire dérations le dogme de l'inviolabilité de qui aurait pu les engloutir sur le sol la personne et de l'autorité constitution- même de la France. nelle du monarque; il insiste sur la Les ministres de l'ex-roi avaient atnécessité de réprimer les atteintes qui tenté à la liberté, le pays en demandait peuvent y être audacieusement portées. le jugement; ce jugement a été pro

M. l'avocat-général rappelle que noncé, il a infligé une détention perpéLouis XIV voulut que la peinture re- tuelle; et au bout de six ans un acte de produisit la scène que Racine avait dé- grande magnanimité a ouvert les portes crite en vers immoriels dans le dénoue. de leur prison. Au milieu des troubles ment de sa tragédie d'Athalie. C'est qui désolaient l'ouest de la France, une la gravure de ce tableau qui est annoncée princesse est venue se mêler à la guerre par l'article incriminė, et qui éveille civile, est venue la réchauffer; elle a l'indignation de l'écrivain contre l'usur- été arrêtée, emprisonnée, et la main pation. Sans doute, continue l'organe magnanime de son parent s'est étendue du ministère public, l'usurpation d'A. vers elle et a fait cesser sa captivité. thalie est odieuse. Athalie avait été Il était encore une famille dont l'amsemme du septième roi de la descen- bition s'excitait au souvenir de la gloire dance de David , elle avait été reine, impériale , à laquellc elle avait élé haet, pour perpétuer son pouvoir, elle a bituée. Un jeune homme se jeta témé. sait assassiner tous les enfants de son rairement dans une tentative qui devait fils; un seul a été sauvé à son insu, et échouer devant l'amour du peuple et la Athalie, sur les cadavres de ses petits- fidélité de l'armée ; il a été détenu trois enfants, est montée sur le trône. jours, et le Roi lui a dit : Jeune homme,

A côté de celle usurpation, dans les il y a en toi du sang illustre, du sang temps plus récents, l'histoire d'Angle- impérial, tu n'appartiens pas à la loi geterre nous offre aussi un autre exemple nérale; et jeune homme a été rendu

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à la liberté , et le pays entier'a applaudi qu'un mot. L'article est condamné, si à ce nouvel acto de générosité. Pallusion existe; eh bien ! cette allasion,

Voilà , MM. les jurés, celui dont le elle est percée à jour, elle sort par chaque pom a été traitreusement rapproché mot de l'article incriminé; la répression d'Athalie, qai, femme, n'en avait que ne lui manquera donc pas. Nous atten. le nom ; qui, mère, n'en avait pas le drons la défense pour refuter les moyeas cæur; qui, reine, n'en avait pas les qu'elle présentera. droits; de Glocester, dont le nom rap- M* Hennequin présente la défense pelle, comme nous le disions, tous les du gérant de la Mode, il fait l'histoire vices et tous les crimes,

de l'ancienne gravure intitulée Cou. Vous ne vous y tromperez pas, Mes. ronnement de Joas, euvre du burin de sieurs, vous reconnaîtrez que sous te Jean Audran ; abordant la discussion, pom de Joas, c'est le duc de Bordeaux l'avocat rappelle que le projet de loi du qu'on a voulu représenter au milieu de 9 septembre 4835 punissait l'offense par nous. Vous verrez comment l’écrivain allusion, mais que celle disposition a a rempli sa plume du fiel qu'il se pro- été rayée par la chambre des députés ; posait de jeter à la majesté royale. il conclut de là qu'il faut que les délits

M. l'avocat-général donne ici lecture de la presse se révèlent ouvertement de tout l'article incriminé, et continue: dans les auvres de l'écrivain pour pouDevons-nous maintenant entamer une voir être poursuivis et réprimés ; il dé. discussion? Faut-il interpréter ? Non, clare que la loi a élevé ainsi une barMessieurs; vous avez reconnu dans riere que le ministère public ne peut l'écrit que nous vous déférons l'espoir, franchir. le veu, la menace d'une autre restau- Après une courte suspension, M. l'aration. Louis-Philippe est accusé d'u- vocat-général Nouguier réplique, et en surpation. N'est-ce pas, de la part du rappelant les explications si perempjournaliste, nier les droits que le Roi toires qu'il a données à la première au. tient des veur de la nation? Qnant à l'of. dience, il justifie completement la fense envers la personne du monarque, poursuite qui a été dirigée contre le gé. nous n'avons pas envie de vous répéter rant de la Mode. Après avoir restitué toutes ces expressions odieuses devant au jury sa véritable mission de juge du lesquelles on a lieu de s'étonner que le fait et des intentions, après avoir fait ceur de l'écrivain ne se soit pas sou remarquer que le défenseur s'est bien levé. Messieurs, l'article est lu, l'article gardé d'aborder la discussion du texte est compris, et, nous ne craignons pas même de l'article incriminé, l'organe de le dire, l'article est condamné. du ministère public répond aur argu.

Quelle sera la justification du pré. ments que la défense a tirés de la disvenu? Il n'en est pas de possible suivant cussion qui a précédé la loi du 9 sepnous. Peut-être cependant vous dira- tembre 1835, en faisant remarquer que t-on que le délit n'existe pas dans l'ar la suppression du mot allusion a eu lieu ticle, que le nom de Louis-Philippe ne dans un article du projet différent de s'y trouve pas écrit. Ce serait là un jeu, ceux dont l'application est requise par une débauche d'esprit plutôt qu'un ar le ministère public. gument judiciaire. Nous ne voulons pas M. l'avocat général termine en signa. croire que les partis se respectent assez lant l'esprit qui inspire la rédaction de peu pour descendre à la déshonnêteté la Mode et qui est révélé par ces papolitique, à la dénégation de leurs pa- roles écrites par un de ses principaux roles.

rédacteurs, dans une lettre qui figure Au surplus, vous jugerez, Messieurs, dans les pièces d'une instruction ter. d'après vos consciences, vous pronon- minée par une ordonnance de non-lieu: cerez d'après votre conviction, vous re. « En politique, nous pouvons mentir connaitrez, nous n'en doutons pas, les sur les petits fails, o délits que nous vous avons dénoncés ;

M. de Walsh, rédacteur en chef de vous verrez que le but de l'écrivain a été de verser du fiel sur tout ce qui me nequin , se lève et demande la parole

la Mode, qui est assis auprès de M. Henrite le respect. Messieurs, nous ne voulons pas nier la conscience de nos ad pour se défendre. versaires : aussi ne dirons plus M. le président. Vousn’dtes pas dans

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le procès : je ne pais vous donner la damne le sieurVoillet de Saint-Philibert parole.

à un an de prison, 15,000 fr. d'amende M. de Walsh se rasseoit en adressant et aux frais; ordonne la destruction un signe à M. l'avocat général.

des numéros saisis, et fixe à un an la M. le président. J'engage la personne durée de la contrainte par corps pour qui est auprès du défenseur à ne pas le recouvrement de l'amende et des menacer M. l'avocat-général.

frais. M. de Walsh. J'ai voulu seulement esprimer que je désirais parler à M. l'a.

AVRIL. vocal-général.

M. l'avocat-général Nouguier. Nous 2. Londres. Erpérience du télégra. remercions M. le président de son in phe galvanique.---Le 17 mars a eu lieu tervention; nous n'avons pas pris votre à Londres, chez S. A. R. le duc de geste pour une menace.

Sussex, la deuxièine soirée de la So. Après la réplique de M. Hennequin, ciété Royale, dont il est le président. M. l'avocat-général se lève et dit : Nous Parmi les personnages présents, on disavons avancé un fait qui a été nié par tinguait LL. AA. RR. les ducs de Susle défenseur; voici une pièce qui justi- sex, de Cambridge, et le prince de fie l'exactitude des paroles prononcées Capoue ; l'archevêque de Cantorbéry, par l'un des principaux rédacteurs de le duc de Wellington, le comte d'A. la Mode ; nous allons vous en donner berdeen, sir Robert Peel, les ambassalecture.

deurs étrangers, les ministres de la Me Hennequin s'oppose à ce que reine, et un nombre immense de percette pièce, étrangère au débat et non sonnages distingués dans les lettres et communiquée à la défense, soit lue au les sciences. On a remarqué les attenjury.

tions multipliées dont S. A. R. le prince M. l'avocat-général. Nous nous ren- de Capoue a été constamment l'objet', dons au désir de la défense, nous ne tant de la part des ducs de Susser et de lirons pas cette pièce. Nous ne pouvions Cambridge, que de celle du duc de pas laisser démentir une insertion éma- Wellington. née de nous, sans apporter la preuve

Dans un des salons de la magnifique de la vérité de nos paroles.

bibliothèque du duc, on avait place un La cour dit qu'il n'y a lieu à statuer télégraphe galvanique qui correspon sur l'opposition de M. Hennequin. dait par des fils de fer avec une maison,

M. le président résume le débat. au bout du jardin du palais de Kensing -
Le jury se retire pour délibérer. ton, à peu près à un quart de mille de

Après vingt minutes de délibération, distance. Le duc de Wellington, prié le jury déclare M. Voillet ( de Saint- de faire une demande au correspondant Philibert ) coupable de tous les délits du télégraphe, voulut savoir à quelle qui lui sont imputés.

distance il était. Rien ne saurait rendre M. l'avocat-général requiert l'appli- son étonnement en recevant cette récation de la peine, et ajoule. Messieurs, ponse immédiate à mille pieds. Du l'arrêt par défaut prononcé contre le reste, il n'aurait pas fallu plus de temps gérant de la Mode a suspendu pendant pour recevoir la réponse de Calcutta ou deux mois la publication de son journal de Pékin; car si la lumière parcourt par application de l'art. 12 de la loi du 70,000 lienes par seconde, l'électricité 9 septembre 1835. Depuis, tes médi- surpasse de beaucoup encore cette tations sérieuses ont fait naitre des don- énorme vitesse. M. Wheatstone, l'intes dans notre esprit. La précédente génieux inventeur du télégraphe éleccondamnation, qui constituerait l'état trique, a pu mesurer la vitesse de transde récidive, est frappée de pourvoi; mission du fluide galvanique, et l'a ceite peine est au surplus facultative trouvée de 115,000 lieues par seconde. pour la cour, et nous ne la requerrons Ce qui attira encore beaucoup l'at. pas.

tention de la Société fut l'appareil de Après quelques observations de M. Tbilorier pour la solidification de M. lleanequin, la cour sa retire pour l'acide carbonique et la congélation du délibérer. Au bout d'ime demi-heure, mercure. Ces opérations furent répéelle rend un arrêt par lequel elle con- tées plusieurs fois pendant la soirée par le professeur Graham, et toujours avec mants de la plus belle eau , enchasses un plein succès.

dans un cercle en 'or où seront repre. L'appareil de M. Cheverton, pour sentés les emblêmes nationaux entre. obtenir l'acide carbonique liquide', fut lacés de feuilles de cbène : la fleur de aussi généralement admiré. Entre au- lis sera tout-à-fait supprimée. Tous les ires choses curieuses qui se trouvaient fabricants, marchands et fournisseurs de exposées sur les tables de la grande ga- la couronne sont occupés de la manière lerie, on remarquait des ustensiles do- la plus active à cause des demandes conmestiques de différents genres taillés en sidérables de velours, de brocard, de bois, tels qu'ils sont actuellement en drap d'or, de joyaux et autres articles. usage dans les tribus des Cafres.

La troisième soirée doit avoir lieu le 6. Paris. Théâtre de l'Opéra-Comi. 28 avril.

que. Première représentation de le

PERRUQUIER DE LA RÉGENCE, opéra en 5. Londres. Détails sur le couronne- trois actes; paroles de MM. Planard ment de la reine.-Le Morning Herald et Duport, musique de M. Thomas. donne les détails suivants sur les prépa- Fléchinel, perruquier de la place du ratifs du couronnement de la reine Châtelet, vient d'être nommé syndic d'Angleterre :

des barbiers de Paris; cet honneur, « L'activité la plus grande préside mérité du reste, ne contribue pas pea aux préparatifs de l'auguste cérémonie à attirer les chalands dans sa boutique; du couronnement de S. M. la reine; il y reçoit des officiers du czar Pierre, l'étiquette qui doit être suivie à cette de jeunes marquis et jusqu'à de vieilles occasion (les formes pour le couronne- duchesses : telle est la renommée du ment d'une reine n'élant pas les mêmes rasoir de Fléchinel. Il est vrai qu'on que celles adoptées pour le couronne- peut aisément supposer un autre motif ment d'un roi) fait le sujet des médita- à cette affluence de la gent barbue. Flė. tions du duc de Norfolk et des autres chinel a naguére recueilli sur la route officiers du noble collège héraldique de Mayence une pauvre enfant dont le On croit que le couronnement de S. M. père venait de mourir de misère et de surpassera en splendeur et en magnififaim. Bien que fort peu aisé à cette cence celui de Georges IV, si célèbre époque, le brave garçon perruquier dans les fastes des cérémonies solen- n'a pas hésité à se charger de l'orphenelles de notre pays, si l'on en juge par line et à l'adopler. Cette bonne action le grand nombre de princes et de no- lui a porté bonheur; tout, depuis lors, bles étrangers qui doivent y assister. On a prospéré dans sa maison; il a fait une sait déjà que l'empereur d'Autriche doit petite fortune, sa réputation s'est étenenvoyer vingl nobles hongrois apparte- due au loin : après l'argent sont arrivés nant aux plus anciennes familles. On les honneurs; et la jeune Agathe, sa donne aussi comme certain que la Rus- fille adoptive, d'une figure charmante, sie, la Prusse et la France seront re- d'un caur excellent, et douée de pluprésentées par une dépulation de leur sieurs talents d'agrément, le dédomprincipale noblesse.

mage, par son affection, sa grâce et ses » Pour ajouter plus d'éclat, s'il est qualités aimables, de tous les sacrifices possible, à cette imposante solennité, qu'il a dû faire pour l'élever ainsi. Ce. le nouvel ordre que le gouvernement a pendant il n'est pas sans inquiétude sur depuis long-lemps l'intention de créer, son avenir. Un jeune clerc de procaen remplacement de l'ordre des Guel- reur , locataire d'une petite chambre phes dont le roi de Hanovre se trouve dans la maison de Fléchinel, est sur le aujourd'hui le chef, sera établi, et la point d'obtenir la main d'Agathe, quand décoration en sera conférée à un certain on découvre que, loin d'être peu favonombre de chevaliers. La couronne qui risé sous le rapport de la fortune , et doit ceindre le front de notre jeune d'une humble condition comme sa préreine sera entièrement neuve et faile tendue, M. Firmin (c'est le nom qu'il exprés : sa forme différera du diadème a pris ) n'est autre que le marquis de de couleur, qui était orné de pierres de Forlanges, frère de la duchesse de couleur. Les seuls joyaux qui orneront

Grandval. Indignation de Fléchinel, la nouvelle couronne seront des dia- désespoir d'Agathe; le marquis doit

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