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et an grand nombre d'objets qui figure- est juste de lui laisser recueillir le mé

ront au couronnement.

19. Paris. Séance annuelle de l'Académie des sciences. L'Académie reçoit une lettre de M. Gaudin sur les nouveaux essais d'éclairage tentés par cet ingénieux expérimentateur an moyen de la combustion de diverses substances animées par un jet de gaz oxigéne ou même tout simplement d'air atmosphérique. Ce que nous avons appris de ces essais nous fait espérer qu'ils sont près d'être couronnés des plus merveilleux succès et que nous touchons au moment de voir introduire les plus heureuses et les plus étonnantes modifications dans l'éclairage public et particulier. On peut dire que l'idée d'éclairer les villes au moyen de phares répandant dans l'atmosphère des torrents de lumière, de manière à produire une sorte de jour comparable à celui d'une belle lune, n'est plus aujourd'hui une idée chimérique digne d'être renvoyée parmi les contes des Mille et une Nuits; c'est un projet sérieux, dont le succès est encore plus ou moins contestable, mais dont on peut s'occuper et dont on s'occupe effectivement avec non moins d'ardeur qu'on en met à nous pousser, en quelques heures, d'un bout de la France à l'autre, au moyen de la vapeur; c'est là une belle expérience à faire et qui se prépare en ce moment dans le silence du laboratoire, jusqu'à ce que tout Paris étonné soit appelé à jouir d'un si prodigieux spectacle. Nous recommandons cette magnifique illumination aux personnes chargées de nous inventer du nouveau pour les fêtes prochaines de Juillet. M. Gaudin est maintenant en mesure de fournir, quand on voudra, un échantillon de la puissance extraordinaire de ses appareils, et nous prédisous avec assurance un immense succès à cette brillante innovation, qui ne sera ni très-coûteuse, ni dangereuse pour les spectateurs; certes l'argent dont on dispose chaque année pour fêter l'anniversaire des glorieuses journées ne pourrait être mieux employé qu'à des expériences scientifiques si curieuses pour le public et si intéressantes pour l'avenir de l'industrie et de la civilisation.

Nous ne pouvons pas révéler ici le secret des procédés de M. Gaudin; il

rite et les fruits de ses laborieuses recherches; qu'il nous suffise de dire que non-seulement ses nouveaux moyens de produire d'immenses effets de lumière sont applicables à l'éclairage de nos cités, mais que ses appareils sont destinés à entrer dans l'usage domestique, à éclairer nos maisons et l'intérieur de nos établissements plus facilement, à moins de frais et d'une manière bien plus satisfaisante qu'à l'aide de nos procédés actuels. Il ne s'agit plus ici de gaz inflammables et détonnants, agissant sous une forte pression; c'est tout simplement par la combinaison d'un jet d'oxigène obtenu par une méthode économique, ou même de l'air que nous respirons et de matières en combustion, telles que l'alcool, l'essence de térebenthine, etc., qu'il parvient à produire une lumière d'une incroyable intensité. On comprendra tout le parti que l'on peut tirer d'une pareille application, quand on saura que d'après les calculs de l'inventeur, un seul bec de celle lumière peut à volonté produire l'effet de plusieurs centaines de becs de gaz tel qu'on l'emploie aujourd'hui; au reste nous serons sous peu de temps à même d'apprécier la réalité de ces promesses, et de dire exactement à nos lecteurs ce qu'ils doivent en espérer.

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Pendant que nous sommes train d'énumérer les merveilles de la science, citons encore l'invention, digne de tout notre intérêt, dont M. Arago a fait part aujourd'hui à l'Académie, et que réclame M. Béchamel.

C'est, comme l'on sait, un grand problême à résoudre que celui d'appliquer la vapeur sur les bâtiments destinés à des voyages de long cours. La quantité de combustible qu'exigent ces machines s'oppose jusqu'à présent à l'emploi de la vapeur dans la traversée de l'Océan, Le charbon nécessaire à une navigation de si longue haleine, absorbe et au-delà tout l'espace disponible à bord d'un bâtiment, en sorte que de tels voyages par ce procédé ne pourraient s'exécu ter à la rigueur que dans un intérêt d'expérience et de curiosité.

Un seul moyen s'offre pour réaliser utilement une pareille entreprise; il consiste dans la combinaison de la vapeur et des voiles, de manière à se servir de l'une quand les vents sont con

traires, et à utiliser celles-ci quand ils sont favorables; mais la mâture est un grand obstacle à la marche d'un bâtiment allant contre la résistance de l'air, et il faudrait pouvoir supprimer tous les cordages et tous les mâts en même temps que les voiles, lorsque la direction des vents s'oppose à leur usage.

On conçoit que c'est là une grande difficulté contre laquelle ont échoué tous les efforts tentés jusqu'ici. Eh bien! c'est précisément cette difficulté que M. Béchamel prétend avoir vain cue; et M. Arago, auquel il a fait voir ses appareils, les a trouvés de la plus grande simplicité en même temps que d'une solidité remarquable; leur ma nœuvre ne parait offrir aucune complication extraordinaire. En trente-cinq oa quarante minutes, M. Béchamel dresse mâts et cordages, ou bien les replie sur le pont sans embarras. Evidemment notre pauvre petite terre sera bientôt insuffisante à l'immense activité humaine, et si l'on ne trouve pas le moyen de nous transporter d'une planète à l'autre, l'homine, à moins que Dieu n'y pourvoie, aura dévoré son étroite demeure!

JUILLET.

1. Londres. Couronnement de la reine d'Angleterre. Avant le jour, la métropole présentait déjà le coupd'œil le plus animé. Toutes les rues voisines de l'abbaye de Westminster avaient un air de fête rendu complet par les draperies et les ornements placés aux balcons et aux fenêtres de toutes les maisons. A quatre heures a été tirée une salve de 21 coups de canon; à cinq heures, la foule se pressait déjà dans le quartier où devait passer le cortége. Le temps, d'abord très sombre, s'était peu à peu éclairci; mais on ne pouvait pas espérer un beau jour. Ilserait difficile de dire la profusion de couronnes, d'étoiles, d'initiales V. R., semées sur de riches draperies de velours cramoisi. Il semblait que tous les clubs eussent rivalisé de zèle et de magnificence pour orner leurs balcons. Dès quatre heures du matin, par toutes les rues et les avenues de Hyde-Park, Saint-James-Park, Grosvenor Place, débouchaient des dames élégamment

vêtues qui prenaient leurs places sur les gradins préparés pour elles. Les arbres étaient garnis de curieux qui avaient pris sur eux des provisions pour la journée.

A six heures, les troupes ont commencé à occuper les positions qui leur avaient éte assignées. Devant GreenPark, de magnifiques galeries ont été construites; elles contenaient sept cents personnes; la famille de Devonshire, dont elle porte les armes, en a fait les frais, Dans Saint-James-Street, la foule était plus compacte que partout ailleurs; à dix heures et demie, le cortége est arrivé au coin de cette rue; les magnifiques équipages des ambassadeurs étrangers et les uniformes superbes de leur suite ont excité l'admiration dans la foule; la duchesse de Kent a été applaudie avec un enthousiasme extrême, ainsi que le duc de Sussex; douze voitures à six chevaux bais, portant les gens de la maison de la reine, ont fait le sujet de l'admiration publique. Le carrosse de la reine a été salué par les plus bruyantes acclamations; une foule immense dans Saint-JamesStreet et Pall-Mall a fait retentir l'air de ses cris d'amour et de respect. S. M. paraissait vivement émue par toutes ces marques d'affection et de dévoùment; on l'a vue plusieurs fois se tourner vers la duchesse de Sutherland pour cacher des larmes de joie et de bonheur, ou pour lui faire part de sa satisfaction. Lorsque ce seul mot: la reine! eut retenti dans Pall-Mall, mille voix qui n'en paraissaient qu'une se confondirent pour faire honneur à S. M.; la reine ne cessait pas de sabier toute cette population si dévouée, et qui, pendant tout le temps qu'a mis à passer le cortége, a montré les dispositions les plus pacifiques; l'ordre n'a pas été troublé un seul instant. Dans la foule circulaicut des individus qui, dans des paniers, portaient de nouvelles médailles du couronnement, criant: Les voilà pour un sou!

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Lorsque le cortége fut en vue de l'abbaye de Westminster, les applau dissements redoublerent. Le maréchal Soult, reconnu dans sa voiture, a été l'objet d'une attention toute particulière de la foule. Il a salué à plusieurs reprises le peuple, pour le remercier des acclamations dont il était l'objet.

Les spectateurs se levèrent en masse, les dames agitant leurs mouchoirs et les hommes leurs chapeaux. S. M. salua dans toutes les directions, pour exprimer la joie qu'elle ressentait en recevant ces témoignages de dévoùment et de loyauté. S. M. avait cette attitude noble et digne qui la caractérise dans toutes les occasions publiques ou privées. Le temps, qui avait paru menaçant pendant toute la matinée, s'éclaircit avant le départ du cortège du palais de Buckingham, et le soleil brilla sans interruption jusqu'au moment où la reine rentra dans l'abbaye de Westminster.

Le cortège royal s'avançait avec lenteur dans l'ordre suivant, sous la direction d'un des écuyers de la reine, aidé de deux assistants:

En tête, les trompettes;

Ensuite, un escadron des gardes ; Puis, les voitures des ambassadeurs ordinaires et ministres résidents à Londres, dans l'ordre de leur réception et d'après la dato de leurs lettres de créance, ainsi que suit:

Le chargé d'affaires du Mexique, le chargé d'affaires de Portugal, le chargé d'affaires de Suède, les minstres de Saxe, de Hanovre, de Grèce, de Sardaigne, d'Espagne, des Etats-Unis de l'Amérique du Nord, des Pays-Bas, du Brésil, de Bavière, de Danemarck, de Belgique, de Wurtemberg, de Prusse.

Venaient ensuite les voitures des ambassadeuzs et ministres extraordinaires, dans l'ordre suivant, d'après la date de leur arrivée dans le pays:

Ahmed-Pacha, ambassadeur extraordinaire de la Porte;

Le maréchal Soult, duc de Dalmatie, ambassadeur extraordinaire de S. M. le Roi des 'Français;

Le duc de Palmella (Portugal); Le comte de Lowenhielm (Suède); Le marquis de Brignole (Sardaigne); Le comte Alten (Hanovre); Le prince de Putbus (Prusse); Le marquis de Miraflores (Espagne); Le baron de Capellen (Hollande); Le prince Schwartzemberg ( Autriche);

Le comte Strogonoff (Russie); Le prince de Ligne (Belgique); Le comte Ludolf (Naples); Enfin l'ambassadeur turc, l'ambassadeur de France, l'ambassadeur de Rus sie, l'ambassadeur d'Autriche,

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En tête de la troisième partie du cortége marchait la musique d'un régi ment de la brigade de la maison royale, à cheval; puis le batelier en chef de la reine (queen's bargemaster), et ensuite les quarante-huit bateliers de la reine, dont le riche et élégant costume attirait tous les regards.

Suivaient douze voitures de la reine, traînées chacune par six chevaux bais, escortées chacune par quatre grooms à pied, et portant des pages d'honneur, des huissiers (gentlemen ushers), des femmes-de-chambres de la reine, des grooms en service ordinaire, des lords en service ordinaire, les lords trésorier, contrôleur, chambellan et steward de la reine, fonctions remplies par les plus grands seigneurs et les plus beaux noms des trois royaumes. Après ces équipages venaient, en avant de la voiture d'état et de cérémonie (state cariage):

Un escadron des gardes; la musique de la brigade de la maison royale ; étatmajor militaire et aides-de-camp à cheval; puis trois par trois, et de chaque côté, un groom et l'écuyer des écuries de la couronne, sir George Quentin et le gentleman-cavalcadour de la reine;

Le sous adjudant-général, le sous quartier-maître-général, le sous adjudant général de l'artillerie royale;

Le quartier-maître-général, le secrétaire militaire du commandant en chef, l'adjudant-général.

Les veneurs royaux, les yeomen piqueurs, les gardes des forêts, six chevaux de S. M. conduits chacun par deux grooms, le chevalier-maréchal à cheval, des maréchaux par quatre, l'exempt junior des yeomen de la garde à cheval, cent yeomen de la garde sur quatre de front, l'exempt senior, l'enseigne et le lieutenant des yeomen de la garde.

Enfin, la voiture de cérémonie, traf

née par haft chevaux blancs, nn yeomen de la garde à chaque roue, deux valets de pied à chaque portière, la verge d'or, le vicomte Combermere et le capitaine des yeomen de la garde, lord Ilchester, chacun d'un côté, à cheval. Dans cette voiture se trouvaient : La Reine;

La grande maîtresse de la garderobe, duchesse de Sutherland;

Le grand écuyer, comte d'Albemarle ;

Le capitaine général des archers royaux, le duc de Buccleugh;

Le cortège était fermé par un escadron des gardes.

A onze heures et demie, une seconde salve d'artillerie annonça l'entrée de sa majesté dans l'abbaye de Westminster, où elle fut reçue par les grands officiers de l'Etat et les gentilshommes portant les insignes de la royauté, c'està-dire :

Le duc de Roxburghe, le bâton de saint Edouard; lord Byron, au lieu et place de la baronne Grey de Ruthyn, les éperons; le duc de Cleveland, le sceptre avec la croix; le marquis de Westminster, l'épée à pointe de la justice temporelle; le duc de Sutherland, l'épée de la justice spirituelle; le duc de Devonshire, l'épée de merci ou la curlana, épée émoussée; le vicomte Melbourne, l'épée d'Etat; le duc de Richemond, l'épée avec la colombe; le duc de Somerset, le globe; le duc d'Hamilton, la couronne de saint Edouard; l'évêque de Bangor, la patène; l'évêque de Lincoln, le calice; l'évêque de Winchester, la Bible.

La reine, arrivée à la porte de l'abbaye, descendit de voiture, se retira dans l'appartement où elle devait s'ha biller pour le couronnement, et dés qu'elle fut habillée, s'avança en proces. sion jusqu'au milieu du chœur. Sa robe était de velours cramoisi doublé d'hermine, garnie de dentelle d'or; elle portait les colliers de ses ordres, et sur sa tête un cercle d'or. La queue de sa robe était portée par lady Adélaïde Paget, lady Anne Fitz-William, lady Frances Cowper, lady Mary Grimpton, lady Caroline Lennox, lady Mary Talbot, lady Catherine Stanhope et lady Louisa Jenkinsom: puis venaient la grande-maîtresse de la garde-robe, les femmes de la chambre, les filles

d'honneur, etc., etc. Dans ce cortégé on remarquait le duc de Wellington, comme lord grand-connétable d'Angleterre, avec son bâton de feld-maréchal,

Quant tout le monde eut pris place, et que la reine eut fait ses dévotions, la cérémonie commença par la reconnaissance, qui se fait de la manière suivante: l'archevêque de Cantorbery et plusieurs autres grands dignitaires s'avancent à la partie orientale de ce qu'on appelle le théâtre, où se tient la reine, et l'archevêque dit : « Messieurs, je vous présente ici la reine Victoria, reine incontestée de ce royaume; en conséquence, vous tous qui êtes venus aujourd'hui pour offrir votre hommage, voulez-vous le faire? Cette cérémonie se répète aux quatre faces du théâtre, et chaque fois la reine se tourne vers le peuple du côté où elle se fait; sur quoi le peuple crie: Dieu sauve la Reine Victoria!

Les cérémonies suivantes sont : la première offrande, consistant en une nappe d'autel, en étoffe d'or; la litanie; le sermon, prêché par l'évêque de Londres; le serment. Voici les formules de ce serment:

L'archevêque de Cantorbery a demandé à la reine: Madame, voulezvous prêter le serment prêté ordinairement par vos prédécesseurs? La reine a répondu Je le veux.

L'archevêque Voulez-vous solennellement promettre et jurer de gou. verner le peuple de ce royaume de la Grande-Bretagne, et des territoires qui en dépendent, conformément aux statuts convenus en Parlement, aux lois et aux coutumes?

La reine Je promets solennellé. ment de le faire.

L'archevêque: Ferez-vous, dans toute l'étendue de votre paissance, rendre la justice en merci et exécuter la loi dans tous vos jugements? La reine: Je le ferai.

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L'archevêque: Ferez-vous, selon votre pouvoir, respecter les lois de Dieu, la vraie profession de l'Evangile et la religion protestante réformée, établie par la loi? Maintiendrez-vous et garderez-vous inviolable l'établissement de l'église d'Angleterre, la doctrine, le culte, la discipline et le gouvernement d'icelle, comme ils sont établis par la loi dans le royaume d'’An

gleterre et d'Irlande, la principauté de Galles, la ville de Bervick UponTweed et les territoires en dépendant avant l'union des deux royaumes? Et conserverez-vous aux évêques et clergé de l'Angleterre, et aux églises ici confiées, à leur soin tous droits et priviléges qui par la loi leur appartiennent ou lear appartiendraient?

La reine: Je promets de faire tout cela.

Sur ce, la reine se lève, se rend à l'antel, s'y agenouille, et la main sur P'Evangile, dit : « Je ferai et garderai les choses que je viens ici de promettre, et ainsi Dieu me soit en aide! » Les autres cérémonies sont : l'onction, la remise des éperons, celle de l'épée, l'offrande de l'épée, que le vicomte Melbourne rachète cent shellings; l'investiture avec le manteau, la remise du globe, de l'anneau, des sceptres.

Avant de commencer la cérémonie de l'onction, voici la prière que dit l'archevêque: O Seigneur, ô SaintPère, qui, en oignant d'huile, fis jadis ⚫et consacras des rois, des prêtres et des prophètes pour enseigner et gou⚫verner ton peuple d'Israël, bénis et sanctifie ta servante choisie, Victoria, qui, par notre office et notre ministére, va être ointe de cette huile et consacrée reine de ce royaume! Donne. lui, & Seigneur ! l'esprit libre et royal, l'esprit de sagesse et de gouvernement, l'esprit de conseil et de force spirituelle, l'esprit de connaissance et ⚫de véritable sainteté, et remplis-la, ô Seigneur de l'esprit de la sainte crainte, aujourd'hui et à jamais! › Amen. »

Le lord chambellan et la grande-maf. tresse de la garde-robe ôtent son manteau cramoisi à la reine qui s'assied dans la chaise de saint Edouard; quatre chevaliers de la jarretière, le duc de Rutland, le marquis d'Anglesey, le marquis d'Exeter et le duc de Buccleugh étendent au-dessus de sa tête un riche poêle d'or; l'archevêque prend sur l'autel l'ampoulle, verse l'huile dans une cuiller, et oint S. M. sur la tête et sur les mains.

Pour la remise de l'épée, le vicomte Melbourne, porteur de l'épée d'Etat, la donne au lord chambollan, qui la passe à l'archevêque qui la dé

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L'archevêque prend l'épée de dessus l'autel et la remet dans la main droite de la reine en disant :

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Reçois cette épée royale, qui est consacrée pour la défense de la sainte Eglise, et à toi remise par les mains des évêques, quoique indignes, toutefois sacrés par l'autorité des saints apôtres. Et rappelle-toi de qui le » psalmiste a prophétisé, en disant: CeinsD toi de l'épée sur ta cuisse, ô toi le plus puissant, et avec ton épée exerce la force d'équité, et détruis la semence d'iniquité; protége la sainte église de Dieu et son fidèle peuple, .défends et secours les veuves et les ▪orphelins, restaure les choses tombées en ruine, et maintiens celles qui sont restaurées, afin qu'en ce faisant, tu puisses être glorieux dans les triomphes de la vertu, excellent dans l'ornement de la justice, et régner toujours avec le sauveur du monde dont tu portes l'image. Amen. »

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Le duc de Norfolk, comme seigneur du manoir de Worksop, présente ensuite à genoux à la reine pour sa main droite, un gant brodé aux armes des Howard.

C'est alors qu'à lieu le couronnement, qui est de toute cette solennité la plus imposante cérémonie. L'archevêque de Cantobery, debout devant l'autel, et tenant entre ses mains la couronne de saint Edouard, la consacre et la bénit; puis il descend de l'autel, accompagné de ses assistants et du doyen de Westminster portant la couronne, et, la prenant des mains de celui-ci, la pose sur la tête de S. M. Sur quoi tout le peuple crie Dieu sauve la reine! Et aussitôt les pairs et les pairesses mettent leurs couronnes (coronets), les évêques leurs bonnets, et les rois d'armes leurs couronnes; les trompettes sonnent, les tambours battent aux champs, et les ca

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