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nons de la Tonr et du Parc tirent leurs coups de signal. Une double salve de quarante-et-un coups annonce en même temps au peuple que la reine vient d'être couronnée, et les acclamations du dehors se confondent avec celles de l'intérieur de l'abbaye, jusqu'à ce que tout ce bruit se soit apaisé et que la cémonie ait repris son cours.

Quand les acclamations ont cessé, l'archevêque prononce l'exhortation: Sois forte et de bon courage! ■

La reine alors se met à genoux, tenant à la main les deux sceptres, et l'archevêque la bénit en ces termes : « Que le Seigneur te bénisse et te garde! Et de même qu'il t'a fait reine de ce peuple, puisse-t-il te donner le bonheur en ce monde et t'appeler à partager la félicité éternelle dans l'autre ! Les évèques répondent tous à haute voix : Amen. L'archevêque se tourne alors vers le peuple, et dit : « Et veuille le même Seigneur faire en sorte que le clergé et le peuple ici rassemblés pour cette cérémonie puissent, par sa précieuse assistance, être continuellement gouvernés par toi en toute félicité, et qu'humblement soumis à sa volonté, et te servant avec fidélité, ils puissent jouir de la paix dans cette vie et partager avec toi le royaume éternel!»

La présentation de la Bible et l'intronisation précèdent la derniére cérémonie dont nous ayons à rendre compte, et qui est l'hommage. Voici en quoi elle a consisté :

L'archevêque de Cantobéry s'étant mis à genoux en même temps que les autres évêques, prononce l'hommage dant les termes suivants : « Moi, GuilJaume, archevêque de Cantorbery, je jure d'être fidèle et dévoué à notre dame souveraine et à ses héritiers rois de la Grande-Bretagne, et je m'engage à faire loyalement service des terres que je reconnais tenir de S. M. comme étant aux droits de l'Eglise. Ainsi Dieu me soit en aide! Les autres évêques répétèrent ces paroles, et rendirent hommage à S. M. la reine. Les ducs de Sussex et de Cambridge franchirent les degrés du trône, et, ayant ôté leurs couronnes, se mirent à genoux devant S. M.; le duc de Sussex prononça la formule de l'hommage dans les termes suivants: Moi, Auguste-Frédéric, duc de Sussex, deviens votre homme-lige

de vie et de membre et de culte terrestre; je vous jure dévouement et fidélité, et promets de vivre et mourir pour vous contre tout espèce de gens, et ainsi Dieu me soit en aide! » Le duc de Cambridge répéta la formule. Les deux princes touchèrent ensuite la couronne de S. M., lui donnèrent un bai. ser sur la joue gauche et se retirèrent. Les ducs et autres pairs suivirent, en se bornant toutefois à baiser la main de S. M.

Pendant l'hommage, le trésorier de la maison de la reine jetait à l'assemblée des médailles du couronnement.

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5. Paris. Académie des Sciences, séance annuelle. - Il a été fait lundi dernier, à l'Académie des Sciences, une communication du plus grand intérêt, mais qui demande quelques explications pour être appréciée comme elle le mérite. On a besoin, pour construire les lunettes astronomiques, les microscopes et les autres instruments d'optique achromatiques, d'une espèce de verre capable de réfracter fortement la lumière; cet effet s'obtient à l'aide d'un cristal très-dense, très-lourd, dans la composition duquel le plomb entre en grande proportion; l'achromatisme est la propriété qu'ont les lentilles d'une lunette de donner l'image des objets parfaitement incolore; c'est l'un des plus grands perfectionnements de l'optique moderne, l'un de ses problè mes les plus délicats et les plus difficiles à résoudre aujourd'hui d'une manière complète. Le temps n'est pas éloigné où les lunettes de spectacle no montraient, comme on sait, les objets qu'entourés d'anneaux colorés de bleu, de jaune, de vert, etc., et toutes les lu nettes sont encore loin actuellement de présenter le résultat que l'on est en droit d'attendre d'elles sous ce rap port.

Le verre dont nous parlons est ce que l'on connalt sous le nom de flintglass; sa fabrication offre de grandes difficultés contre lesquelles se sont exercés les opticiens et les chimistes

de tous les pays; ces difficultés tiennent précisément à la quantité de plomb qu'il contient, ce métal tendant à se séparer par son poids pendant la fusion et déterminant ainsi la formation de plusieurs couches de verre de différente densité; l'action de ces couches sur la lumière n'étant pas la mème, les unes ayant un pouvoir de réfraction plus grand que les autres, il en résulte que toute la masse du verre est impropre aux usages de l'optique quand elle contient la moindre strie; ce n'est donc pas la composition du flint qui arrête personne; les analyses tout-à-fait concordantes qu'en ont donné M. Dumas, en France, et M. Faraday, en Angleterre, ne laissent aucun doute sur la proportion des éléments de ce cristal; on sait que l'oxide de plomb y entre pour un peu plus de 43, le silice 42, et la potasse 11 parties sur cent; toute la difficulté réside dans un tour de main particulier de fabrication pour obtenir le flint en masses épaisses

et sans aucune veine.

L'histoire de la fabrication de ce verre offre des circonstances intéressantes que l'on sera bien aise d'apprendre. Un habile artiste de Munich, mort en 1826, et dont le nom est attaché à d'importants travaux d'optique, est le premier qui se soit occupé avec succès de la fabrication de grandes masses de flint. Pendant que Frauenhofer faisait ses essais, un Français travaillant avec lui dans ses ateliers s'occupait du même objet; il paraît que tous les deux arrirèrent à peu près en même temps à trouver le secret qu'ils cherchaicnt; Frauenhofer désirant exploiter à lui seul la fabrication du flint-glass, se sèpara de M. Guinand, qui de son côté vint fonder en Suisse une fabrique de flint; pendant long-temps cette fabrique alimenta en grande partie les opticiens de cette précieuse substance. Il semblait que l'on ne dût jamais dorénavant en manquer, lorsque Frauenhofer et Guinand moururent, emportant avec eux leur secret qu'ils n'avaient voulu communiquer à personne pendant leur vie.

Il fallut se livrer à de nouvelles recherches pour se mettre définitivement en possession du cristal indispensable aux instruments d'optique; on prétendait alors que le secret de Guinand Consistait à projeter la masse de verre

d'une grande hauteur sur le sol, pour y déterminer des cassures en rapport avec les stries, mais cette expérience fut répétée sans succès.

Ce fut en Angleterre que l'on s'occupa le plus sérieusement de la fabrication du flint. Une somme considérable fut mise pour cet objet à la disposition des savants et des artistes les plus distingués: Faraday, Dollond et Herschell entreprirent des essais dont Faraday resta définitivement chargé. Avec l'aide des verriers les plus habiles, ce savant parvint enfin à produire de belles masses de flint; mais ses procédés trop coûteux n'ont pu devenir manufacturiers, quoiqu'ils aient été publiés de la manière la plus désintéressée et la plus li. bérale. M. Faraday n'arrivait à un résul tat convenable qu'en tenant la matière en fusion dans de grandes cuvettes de platine, et encore le flint ainsi préparé était-il tellement altérable, que le moindre contact le ternissait, que le moindre souffle lui enlevait son poli.

La Société d'Encouragement de Paris, à laquelle on doit déjà la solution de plusieurs problèmes industriels du plus haut intérêt, parmi lesquels il nous suffira de citer le bleu d'outre-mer et les magnifiques cristaux de Bohême, a peusé qu'elle devait appeler l'attention des artistes sur un objet si utile aux sciences; elle a donc proposé, dans sa séance générale du mois de janvier dernier, un prix de dix mille francs pour la fabrication en grand du flint-glass; on ne pouvait pas espérer que cet appel fût si tôt entendu; mais on ignorait qu'un artiste français, le fils même de ce Guinand qui avait emporté son secret au tombeau, travaillait depuis plusieurs années à retrouver les procédés de son père, avait consacré à ses recherches tout son temps et tout ce qu'il possédait, et touchait au moment d'obtenir les plus fortes masses du flint-glass, le plus beau, le plus pur, et par un procédé très-simple, tout-à-fait régulier, en un mot tout-à-fait manufacturier.

Quand il fut bien en possession de sa découverte, il y a quelques mois, M. Guinand, qui n'a pas moins de soixante ans, craignant d'être surpris et de voir le secret du flint se perdre encore une fois avec lui, vint trouver MM. Arago et Dumas, leur annonça son succès et les pria de recevoir la communication

de ses procédés; il conduisit ces deux savants dans son laboratoire devant ses fourneaux, où il avait consumé tant de temps et d'argent, et là, en leur présence, il produisit à plusieurs reprises de magnifiques masses de cristal, de véritable flint parfaitement pur, sans veines, et de toutes les dimensions.

Après cette opération, ayant ainsi déposé sont secret en mains sûres, M. Guinand fut tranquille en pensant que s'il mourait avant d'avoir publié sa méthode de fabrication, MM. Arago et Dumas étaient chargés de la faire connaître.

M. Guinand ne demande pas mieux que de mettre son secret dans le domaine public; ses prétentions sont trèsmodestes. On offrait autrefois 40 mille francs de rente à Mesmer, l'inventeur du magnétisme, pour le retenir en France; et la vingtième partie de cette somme satisferait le vieux chimiste! On conçoit donc que MM. Arago et Dumas se soient empressés de porter sa demande à M. le ministre du commerce. C'était en effetà la fois une bonne et honorable affaire; d'autant mieux que le procédé de M. Guinand s'applique également bien à la fabrication du crown-glass et de toutes les autres espèces de verre.

MM. Arago et Dumas ont déposé sur le bureau de l'Académie de superbes prismes du flint-glass de M. Guinand. Un physicien des environs de Montpellier se livre depuis long-temps à l'influence exercée par l'air comprimé ou raréfié sur l'économie; M. Tabarié a imaginé des appareils dans lesquels une ou plusieurs personnes peuvent demeurer à l'aise pendant un temps indéterminé, au milieu d'une atmosphère comprimée ou dilatée, et sans cesse renouvelée. Il a fallu beaucoup de persé vérance et d'habileté pour arriver au but que se proposait l'auteur; il voulait, non pas seulement, comme M. Junot l'a fait, soumettre une partie du corps à l'action de l'air plus ou moins dense, mais plonger le corps tout entier dans une atmosphère ainsi modifiée; de plus, M. Tabarié ne prétendait pas faire vivre les malades dans ses appareils comme le plongeur sous sa cloche, avec les ennuis, les inconvénients et la gène d'une demeure aussi étroite et aussi tristo; il voulait que l'on fût là

comme dans sa chambre, assis dans sa bergère ou à son bureau, en compagnie de son chien, de son chat, de sa femme ou de ses enfants, causant, lisant ou ne faisant rien, mais vivant là sans se douter que l'on fût en traitement, soumis à l'action d'une machine quelconque et subissant l'action de son puissant modificateur; tel était le problème que s'était proposé M. Tabarié et qu'il paraît avoir résolu avec un plein succès.

Après avoir fait dans son pays un grand nombre d'expériences, après avoir étudié pendant plusieurs années l'action de son instrument avec patience. et réserve, mais non pas pourtant sans qu'il en ait rien transpiré jusqu'à nous, M. Tabarié vient à Paris soumettre ses appareils à l'appréciation et au jugement des hommes compétents. Il s'était assuré la priorité de sa découverte par le dépôt d'un paquet cacheté fait à l'institut en 1832; il demande aujourd'hui que l'on ouvre le paquet, il sollicite des commissaires pour examiner ses machines, et en attendant il nous communique quelques-uns des résultats les plus positifs de ses expériences. Ainsi, d'après M. Tabarié, la condensa tion de l'air aurait pour effet de ralentir notablement la circulation, loin de l'accélérer comme le pense M. Junot, et non pas d'une manière éphémère, mais pour un temps durable; par exemple si le pouls bat 80 fois par minute au moment où l'on entre dans l'appareil, on en sort au bout d'un certain temps avec 70 pulsations, et 24 heures après le pouls est resté à ce point; de sorte que si l'on prend une nouvelle dose d'air comprimé, la circulation se ralen tit encore et l'on arrive ainsi à n'avoir que 60, 50, ou même un plus petit nombre de battements de cœur dans l'espace d'une minute; cet état persiste plus ou moins long-temps.

M. Tabarié considère l'emploi de l'air ainsi modifié comme un véritable spécifique de certaines affections de poitrine; il paraît en outre que cette méthode aurait eu le plus grand succès contre la grippe, à tel point que les habitants du pays de M. Tabarié se seraient, dit-on, disputé son appareil, et, dans leur empressement, auraient menacé l'inventeur lui-même qui ne pou vait pas les satisfaire tous à la fois.

Un autre effet non moins curieus de

la compression de l'air appliquée à toute la périphérie du corps, serait de guérir certains cas de surdité ; on a vu des personnes sourdes recouvrer l'ouïe après quelques séances; ce fait mérite d'autant plus d'ètre remarqué que l'on a déjà eu, dit-on, l'occasion d'observer l'influence de l'air comprimé sur les ouvriers affectés de surdité, qui s'y trou vent soumis dans les ateliers où l'on fait usage des courants d'air chaud pour la fusion du fer. Avant de s'échauffer dans un foyer ad hoc, l'air est d'abord comprimé dans une sorte de boîte hermétiquement fermée, où se trouve un homme chargé de diriger l'appareil; on affirme que des ouvriers sourds sont sortis de là entendant parfaitement bien.

-M. Costaz fait, au nom de la commission de statistique, un rapport sur les ouvrages adressés au concours pour les prix Monthyon. Deux prix sont accordés, l'un à M. de Montferrand, pour ses travaux sur la mortalité ; l'autre à M. Vicat, pour ses recherches sur les substances calcaires propres à faire des chaux hydrauliques, Le premier de ces mémoires sera l'objet de réflexions présentées par M. Moreau de Jonnés dans la prochaine séance.

— M. Korylsky, réfugié polonais, adresse de nouveaux mémoires sur la météorologie, dans lesquels il soutient, avec M. Schübler, l'influence de la lune sur notre atmosphère, et où il combat en outre la théorie newtonienne sur la gravitation universelle; suivant M. Korylski, ce système est absurde et immoral.

11. Paris. · Cour des Pairs. Proces du sieur Laity, ex-lieutenant de pontonniers.- Accusation d'attentat à la sûreté de l'Etat par la publication de l'écrit intitulé: Relation historique des événements du 30 octobre 1836 d Strasbourg.

La Cour des Pairs a terminé aujourd'hui sa délibération sur le procès du sieur Laity, dans une séance secrète, qui s'est prolongée depuis une heure Jusqu'à six heures et demie du soir.

L'audience ayant alors été rendue publique, la Cour a rendu son arrêt en l'absence de l'accusé, mais en présence de M. Michel (de Bourges), un de ses défenseurs, et en présence des mem. bres du parquet.

• Attendu que François-ArmandRuppert Laity est convaincu d'avoir, dans le courant du mois de juin 1838, commis un attentat contre la sûreté de l'Etat, par l'impression, la publication et la distribution d'un écrit intitulé: Relation historique des événements du 30 novembre 1836, commençant par ces mots: Vingt ans d'exil pesaient sur la famille de l'Empereur, et finissant, aux pièces justificatives, par ceux-ci : Telle était ma manière de voir; ledit écrit contenant : 1° une provocation non suivie d'effet, au crime prévu par l'article 87 du Code pénal; 2o une attaque contre le principe ou la forme du gouvernement établi par la Charte de 4830, tels qu'ils sont définis par la loi du 29 novembre 1830, ladite attaque ayant pour but d'exciter à la destruction ou au changement du gouvernement;

.Condamne

François-Armand-Ruppert Laity à cinq années de détention et à dix mille francs d'amende ;

D

» Ordonne qu'après l'expiration de sa peine, il restera pendant toute sa vie sous la surveillance de la haute police;

D

» Le condamne en outre aux frais du procès, desquels frais la liquidation sera faite conformément à la loi, tant pour la portion qui devra être supportée par le condamné, que pour celle qui doit demeurer à la charge de l'Etat;

Ordonne la suppression et la destruction des exemplaires déjà saisis de la brochure intitulée: Relation historique des événements du 30 octobre 1836, ainsi que de tous ceux qui pourront l'être ultérieurement.

» Et conformément aux dispositions des art. 7 et 40 de la loi du 17 avril 1882, fixe à une année la durée de la contrainte par corps, qui pourra être exercée à raison des condamnations pécuniaires prononcées par le présent arrêt;

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Inhumation

11. Sainte-Hélène. de Napoléon. Un journal de l'île de Ceylan (Ceylan Chronicle) contient la notice suivante sur l'inhumation de Napoléon. Cette notice est due à M. Abraham Millington, sous-officier d'artillerie de la garnison de SainteHélène.

Dans la journée du dimanche, 6 mai 1821, au moment où je me trouvais à l'église, je fus appelé et chargé de construire un cercueil pour le général Napoléon Bonaparte. Le lundi 7 mai, on m'ordonna de me rendre à Longwood-House, afin de renfermer le corps du général dans un cercueil d'étain, ce qui fut exécuté de la manière suivante, en présence des généraux Bertrand, Montholon, de madame Bertrand, du chapelain français, du chirurgien français, de M. A. Dorling, du docteur Rustop, médecin au 20e régiment d'infanterie; plusieurs serviteurs du défunt, et Samuel Ley, soldat au 20. régiment de ligne.

Le corps du général Napoléon Bonaparte, revêtu d'un uniforme complet, a été déposé d'abord dans un cercueil d'étain, garni intérieurement de coton; ce coton était recouvert d'une étoffe de soie blanche; son chapeau à trois cornes a été déposé sur ses cuisses. A sa poitrine gauche, se trouvaient une étoile d'or, une croix d'argent, et plusieurs autres médailles d'or. Dans le fond du cercueil furent jetées des pièces de monnaie, toutes différentes de grandeur et de valeur. Son cœur a été déposé dans une urne pleine d'alcool, sur laquelle je soudai un couvercle d'argent, pour la poser ensuite entre ses jambes. L'estomac, enfermé dans un vase d'argent en forme de cruche et plein d'esprit de vin, y fut également placé. Only

jolgnit ensuite uno assiette en argent, un couteau, une fourchette, une cuiller et une tasse. J'avais d'abord soudé le couvercle du cercueil, qui était également doublé de coton et recouvert d'une étoffe de soie blanche; puis, quand toutes ces choses furent déposées dans le cercueil, j'en fermai la dernière ouverture. Ce cercueil d'étain fut ensuite enfermé dans un cercueil en mahogany (bois fin, dur et plus précieux que l'acajou), que l'on enferma à son tour dans un cercueil en plomb, qui fut recouvert d'un nouveau cercueil en mahogany, de manière que le corps se trouvait enveloppé dans quatro cercueils.

18. Paris. Incendie du Vaudeville. Le Vaudeville avait donné hier soir les Impressions de Voyage, Arthur et Lustucru, trois pièces dont la mise en scène ne devait offrir aucune chance d'inquiétude. A minuit, les pompiers avaient fait leur ronde accoutumée, et aucun indice d'incendie ne s'était révélé, quand, à trois heures du matin, l'un des trois pompiers de garde dans la salle sentit tout-à-coup unc légère odeur de brûlé, qui semblait partir des combles situées au-dessus de la salle, dans la direction du lustre. Il se dirigea vers ce point, et, ayant eu la présence d'esprit d'abaisser en passant le rideau, qui était levé comme d'habitude, il se dirigea vers le point d'où l'odeur s'était exhalée. Mais déjà tout était en feu dans les combles, et, rebroussant chemin au plus vite, il alla prévenir ses camarades. Au même moment, réveillé par les cris d'alarme qu'on poussait au dehors, et sentant la fumée qui avait gagné son appartement, M. Barthe, le caissier, qui couchait près du theâtre avec sa femme et sa domestique, s'élança à la hâte dans les coulisses, et, trouvant le ri deau baissé, il appliqua l'eil à l'une des lunettes de la toile, et aperçut avec terreur une pluie de feu qui tombait au milieu de la salle. Quant au lustre, il était à demi brisé; la corde qui le reretenait aux combles ayant été probabablement divisée par l'effet de la combustion. L'incendie avait donc commencé dans les combles; mais rien n'indiquait la première cause de ce ter rible événement,

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