m'ont libéralement prêté quelques savants éminents des États-Unis. Je saisis cette occasion pour témoigner ici combien je suis particulièrement reconnaissant à mon ami M. James Hall, géologue général de l'État de New-York, pour son assistance pendant ma visite et après mon retour en Angleterre. Nous avions fait ensemble, en 1841, en 1846 et en 1852, plusieurs voyages d'exploration dans plusieurs parties des États-Unis, dans le but d'étudier les traits géographiques et géologiques de la contrée. Dans l'occasion actuelle, la connaissance plus intime que possède le professeur Hall de la géologie des États de l'Ouest et l'expérience qu'il a acquise de tout ce qui concerne les applications économiques de la science qu'il cultive m'ont aidé à compléter une tâche que, sans son aide, j'eusse à peine pris sur moi d'entreprendre. CLASSE I. MÉTAUX ET PRODUITS MINÉRAUX. La classification des divers produits dans le palais de cristal de New-York a été presque toujours la même que celle qu'on avait adoptée à Londres en 1851 : nous avons donc à rendre compte tout d'abord de ceux qu'on a rangés sous la rubrique : «Métaux et produits minéraux. » L'association de New-York pour l'exposition universelle de l'industrie déclarait dans son prospectus que son intention était de ranger les objets appartenant à cette classe dans un espace réservé, une telle exposition étant propre à fournir des informations pareilles à celles qu'on tire de l'inspection de cartes géologiques et minéralogiques, et ayant en même temps l'avantage de mettre sous les yeux les échantillons mêmes provenant de chaque mine et de chaque région minérale. Cette intention a été remplie, en grande partie du moins, sous la haute direction de M. le professeur Silliman junior. Quand on considère l'immense territoire occupé par les États-Unis, l'état naissant de la plupart des exploitations de mines, la difficulté de faire concourir à une telle œuvre les personnes qui pourtant y ont l'intérêt le plus direct, on est plus surpris de la quantité et de la variété des objets exposés que disposé à relever des lacunes dans une collection organisée et classée en quelques mois seulement. Produits de mines. - Les produits de mines qui forment le trait le plus frappant de l'exposition consistent en différentes variétés de charbon de terre et en métaux, tels que fer, plomb, cuivre, zinc et or. La houille et les minerais de fer proviennent principalement du district oriental ou des Alleghanys; le plomb, du calcaire et des autres roches siluriennes, et des formations métamorphiques; le zinc, des roches métamorphiques de New-Jersey; et le cuivre, des régions métamorphiques de l'est des États-Unis, mais spécialement de la région des grès et trapps du lac Supérieur, dont l'âge a été récemment l'objet d'une grande dissidence entre des géologues éminents. -- Cartes et plans géologiques. — C'est ici l'occasion de mentionner les cartes géologiques qui ont été publiées à différentes époques, parce qu'elles donnent comme une vue générale des divers districts qui ont fourni les produits de toute espèce utilisés par l'industrie, l'architecture, les constructions, l'agriculture. Parmi ces cartes, les unes sont le résultat de travaux, publiés ou non, entrepris par différents États et par le gouvernement central; d'autres ont un caractère plus général et résument, outre les informations géologiques fournies par les études dont nous venons de parler, les ré sultats nouveaux obtenus à l'aide de recherches personnelles. Ces cartes, avec les sections et plans qui les accompagnent, n'ont été que médiocrement représentées à l'exposition; mais je ne puis me dispenser de parler des plus importantes d'entre elles on comprendra ainsi plus aisément la position géographique des produits minéraux de la contrée. Pendant les vingt dernières années on a commencé vingt cartes géologiques qui ont été terminées dans huit États seulement : ceux de Massachusets, de Rhode Island, du Connecticut, de New-Hampshire, de NewYork, de New-Jersey, du Delaware et de la Caroline du Sud. Pendant la même période, des études géologiques préparatoires ont été exécutées par ordre législatif et poussées plus ou moins loin dans quinze États: Maine, Vermont, Pensylvanie, Maryland, Virginie, Caroline du Nord, Géorgie, Alabama, Tennessee, Michigan, Ohio, Indiana, Illinois, Missouri. Ces études sont actuellement poursuivies dans la Pensylvanie, la Caroline du Nord, l'Alabama, l'Illinois, le Wisconsin et le Missouri. Elles ont été suspendues dans les autres États après la publication d'un ou plusieurs rapports sur l'avancement des travaux. Dans tous les États où les études sont achevées, nous avons des cartes géologiques; et dans l'Alabama, bien qu'elles ne le soient point, on a publié une carte géologique en même temps que le premier rapport bi-annuel. Différents travaux et reconnaissances, entrepris par le gouvernement des États-Unis dans un but différent de celui qui nous occupe, ont néanmoins contribué à jeter du jour sur la constitution géologique des régions qui en ont été l'objet. Le gouvernement central a aussi récemment ordonné l'exploration géologique de l'état d'Orégon et l'on a terminé celle du lac Supérieur et du district de Chippewa. MM. Foster et J. D. Whitney ont publié en 1851 une carte géologique du bord méridional du lac Supérieur et de la péninsule septentrionale du Michigan, et incidemment d'une partie des territoires adjacents: cette carte forme comme un lien naturel qui fait voir de la manière la plus satisfaisante la liaison qui existe entre les deux grandes formations orientale et occidentale des États du Nord. Les travaux du docteur D. D. Owen, dans le district de Chippewa, publiés en 1852, nous ont fourni une carte géologique de Wisconsin, Minnesota, Iowa et d'une partie du Missouri. Quoique ces études préparatoires soient loin d'être complétées dans les divers États, les rapports qu'on publie sur leur avancement et les informations fournies. par des recherches individuelles, permettent de tracer avec une suffisante certitude les limites des diverses formations géologiques dans la partie des États-Unis située à l'est des montagnes rocheuses, et même sur une certaine étendue de leur lisière occidentale. Parmi les cartes géologiques faites par des particuliers, qu'ils aient ou non profité des études ordonnées par le gouvernement, mentionnons une carte géologique de la Caroline du Nord par le professeur Mitchell, publiée en 1842; une carte géologique des États de l'Ouest, par le docteur D. D. Owen, publiée dans le Quarterly, journal de la Société géologique de Londres, en 1842; une carte du même pays, par Byram Lawrence, en 1842; une carte géologique des États du Centre et de l'Ouest, par James Hall, publiée dans les Rapports géologiques de New-York en 1843; la carte géologique des ÉtatsUnis et du Canada, par M. Charles Lyell, 1845; une partie du Canada et de l'État de New-York, par M. W. S. Logau dans le journal de la Société géologique, en 1852; une carte géologique des États-Unis et des provinces anglaises, par Jules Marcou, et une autre par le professeur Hitchcock, en 1853. En consultant les Rapports des divers États et les cartes qui les accompagnent, aussi bien que les cartes plus générales où ces observations éparses ont été réunies et mises en ordre, nous n'aurons pas de difficulté à rapporter à leur véritable position géologique tous les matériaux envoyés à l'exposition. Il est extrêmement regrettable que pendant qu'on était occupé de ces études géologiques, l'on n'ait point adopté en même temps un système de triangulation qui eût permis de poursuivre d'un commun accord les explorations topographique et géologique. Il résulte évidemment de là que les cartes géologiques ne peuvent pas présenter dans le détail les limites exactes et les contours précis des diverses fonctions, non plus que les traits physiques qui ont été imprimés au pays par les agents géologiques. GÉOLOGIE GÉNÉRALE ET GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. Introduction. - Les caractères généraux géographiques et géologiques des États-Unis exercent, là comme ailleurs, une influence puissante sur les industries qui s'y développent, et sur les ressources des différentes parties de l'Union. Mais l'immense rayon où elle s'exerce, et la grande étendue de certaines formations liées à des produits particuliers et vouées à des industries spéciales donne aux États-Unis une physionomie différente sous beaucoup de rapports de celle de toute autre contrée du globe. Les plaines immenses et non interrompues qui se prêtent par-dessus tout à l'agriculture, sont presque entièrement dépourvues de productions |
