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DE FRANCE.

SAMEDI 24 OCTOBRE 1789.

PIÈCES FUGITIVES

EN VERS ET EN PROSE.

TRIBUT LYRIQUE, Ou Vers accompagnés d'une Couronne de fleurs, & préfentés à M. NECKER, à fon arrivée à l'Hôtel de Ville, le Jeudi 30 Juillet 1789.

toi dont les vertus brillent de tant d'éclat! Fermers que fur ton Front je pose une couronne ; Elle n'est que de fleurs : mais c'eft le Tiers-Etat, Le Peuple ton ami, c'est lui qui te la donne. Prends & garde avec foin ce gage précieux. Mieux que l'or fur le marbre, aux Nations futures Il apprendra combien tu fus cher à nos yeux. De noires trahifons, de cabales obfcures, Tu triomphes; pour(uis: à l'Empire des Lis Rends toute la fplendeur & fon ancienne gloire N43.24 Odob. 1789.

D

Quand dans les faftes de l'Hiftoire On lira qu'un bon Roi t'éloigna de Paris, Sur le même feuillet on verra que Louis, Pour en affoiblir la mémoire,

De fon jufte courroux frappa tes ennemis.

Inftruit de ton départ, signal de tant d'alarmes, Le Peuple s'écrioit: François ! il faut périr. Inftruit de ton retour; il verfe encor des larmes ; Mais ces larmes, NECKER, font celles du plaifir. (Par M, Bavouz, Citoyen du Diftrið de l'Oratoire.)

Explication de la Charade, de l'Enigme du Logogriphe du Mercure précédent. LE mot de la Charade eft Mariage; celui de l'Enigme eft Souliers; celui du Logogriphe et Roffinante, où l'on trouve Rofe, Iris, Sion, Taffe ( ie), Seine, Sône, Eina, Sort, Si, Ré, Toi, Or, Ris, Ane, Ortie, Satin, Tort,

CHARADE

Que de cerveaux portés sur mon premier,]

UE

Voudroient que mon dernier

Emportât mon entier'!

(Per un Abonne

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ÉNIG ME.

E fuis le nom d'un Peuple & d'un Roi valeureux,
Qui ne font cependant point appelés de même,
Et je rime à des mots bien oppofés entre eux ;

Comment & par quel ftratagême ?

Devinez... bon... vous y veilà, je crois.
Non?... ch bien ! recourez à votre Académic,
Qui, malgré la bizarrerie,

Nous permet d'être deux fous le même minois.
{Par M. Lebrun-Toffa, Prof.)

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LOGOGRIPHE

Sous des traits fuguliers, des formes différentes,
Depuis long-temps, Lecteur, je parc: us l'Univers.
J'enfante des fureurs, des modes, des travers,
Et des fottifes amufantes.

On fait, pour m'arrêter, d'inutiles efforts
Mon empire s'étend far mille & mille corps;
Mais puifque par caprice, ou par pure licence,
On prétend me traiter comme on traite l'enfance,
Mes bruyans attributs excuseront mes torts,
Or fi, dans ma gaîté, quelquefois je ballotte
Ces malheureux humains afsfervis à ma lai,
Si j'offre un fceptre à l'un, à l'autre une calotte,

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Si je fais l'un Viir, & l'autre Vice-Roi,
Tel qui voudroit fronder ma conduite falotte,
Eft peut-être fouvent bien moins fensé que moi.

C'eft affez difcourir. De cinq pieds compofée,

Je vais me mettre en quatre: alors moins déguific
Il te fera facile, en m'arrachant le cœur,

De prouver de ton étre une interne partie ;
Au même endroit, vois dans une veffie
Cette ainère & jaune liquéar,

Au figuré, liqueur traîtreffe,
Efpèce de venin, trop dangereux fléau
Qui, fuivant Virgile & Boileau,
S'empare de ces gens qui prêchent la lageffe.
En m'abrégeant, je donne d'un tonneau
**** Le fond craffeux, liqueur épaifle
Qu'un buveur jamais ne carele.
On peut voir encore chez moi
Bet oileau 'renommé, fentinelle aguerrie

Qui veilloit dans fox pofte, & qui donna l'effre
Jadis fort à propos pour fauver la Patrie ;
Un arbre toujours vert; celle qui d'un procès
Vous affure le plein fuccès,

Même en dépit de la cabale;

Ce qu'un borgne eonferve avec le plus grand foin;
Enfin, ce qui, dans un preffant besoin,
Servit de guide au malheureux Dédale.

(Par M. Naifant, Maitre-ès-Arts &
Châlons-fur-Saone. )

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

COMPTES rendus de l'Adminiftration des Finances du Royaume de France, pen dant les onze dernières années du Règne de Henri IV, les trente-deux années dé celui de Louis XIII, & tout le Règné de Louis XIV; avec des Recher hes fut les Revenus & Dépenfes de nes Rois, depuis Philippe-le- Bel' jufqu'à Louis XIV, &c, &c. Ouvrage pofthume de M. MALLET, premier Commis de M. Defnareft, Contrôleur Général des Finances pendant les années 1708 à 1715. 1 Vol. in-4°. de 460 pages, rempli de tableaux curieux. Prix, 8 liv. broché, & 9 liv. franc de port par la Pofte. A Paris, chez Buiffon, Libraire, rue Haute feuille, No. 20, Hôtel de Coëtiofquet.

СЕТ

ET Ouvrage, très-curieux dans les circonftances préfentes, fait connoître l'origine des impositions, leur fimplicité pri mitive dans tous les temps, d'ordre & de bonne adminiftration, l'égalité de leur répartition, & la facilité de leur recouvrement. On y voit mitre le défordre & la confufion avec la inultiplicité de ces droits,

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