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S- 5. En effet, il y a au Mexique plusieurs Volcans, volcans encore en activité , et d'autres éteints.

On distingue le volcan de Tuxtla , près des eûtes de l'Océan, au Sud-Est de Vera-Cruz. Il a eu une éruption le-2 mars 1793.

Le volcan à'Orizaba, à l'Ouest de Vera-Cruz; et en suivant encore à l'Ouest le volcan de Popocatepetl; nous avons donné la hauteur de ces volcans. [Voy. §. 2.)

On trouve ensuite, en allant toujours de l'Est à l'Ouest, le volcan de Toluca, un peu au delà de Mexico; il a 2370 toises d'élévation : plus loin le volcan de JoruLlo dont l'éruption a eu lieu le 29 septembre 1759 ; enfin le volc*an de Tancitaro et celui de Colima, près des côtes de la mer du Sud.

Plusieurs de ces volcans jettent constamment de la fumée. En général leurs effets ne sont point à comparer aux terribles ravages que causent les volcans de l'Amérique méridionale.

Mais un fait qui mérite de fixer l'attention des géologues, c'est que tous ces volcans sont rangés régulièrement sur une Ligne qui va de l'Est àPOuest(i). Ils se suivent dans l'ordre que nous avons indiqué , et cette ligne volcanique paraît se prolonger jusque dans i'Ooéan pacifique, où l'on trouve dans la même direction, souslemême parallqle , et à une longitude de 7 degrés environ à l'Ouest du volcan de Colima, un groupe d'îles connues sous le nom d'îles de Revillagigedo , où l'on a observé de la pierre ponce.

(1). Le s#ul volcan de Tuxtla s'écarte un peu au Sud de cette direction générale. •

Volume 29. G

On trouve en beaucoup d'endroits du Mexique de la pierre ponce , du perfstein et de Y obsidienne. Cette dernière pierre était connue des Mexicains sous le nom cVistli , ils l'employaient à faire des pointes de flèches et de lances, des couteaux et autres instrumens tranchans. On reconnaît encore les traces des grandes carrières où ils exploitaient l'obsidienne.

M. de Humboldt a réservé tous les autres détails relatifs à la constitution géologique , et aux volcans du Mexique, pour la cinquième partie de ses ouvrages, qui contiendra ses observations géologiques et magnétiques; mais il a donné dans celui dont nous faisons l'extrait, quelques observations sur le volcan de Jorullo.

Volcan de c g. Nous avons dit plus haut que l'ér-upJorullo. 7 7 . * ,. , *-. * i

twn de ce volcan avait eu heu le 29 septembre

1759. En effet, avant cette époque il n'existait dans ce lieu aucun indice volcanique moderne. Les volcans actifs les plus voisins sont à 42, lieues de distance ; et cependant, dans une seule? nuit, après plusieurs mois de tremblemens de terre et de bruits souterrains qui précèdent ordinairement ces grands phénomènes, un terrain, de 6 a 4 milles carrés, au milieu d'une plaine _, a été soulevé en forme de vessie avec un fracas épouvantable , à une hauteur de 12 mètres audessus du sol environnant. L'escarpement qu'a formé cette rupture s'observe très-bien encore. Du milieu de ce terrain soulevé , on vit s'élancer des fragmens de rochers incandescens , des flammes , des nuées de cendres : enfin , il s'est formé sur ce même terrain soulevé , au milieu d'un millier de petits cônes enflammés

six montagnes de scorieset de cendres dont les cimes sont élevées de 4 à 5oo mètres au-dessus

des plaines voisines Révolution physique

que M. de Humboldt regarde avec raison comme une des plus extraordinaires qui soient connues dans l'histoire du globe; • <

Il paraît que cette catastrophe a participé à la fois des éruptions boueuses et des éruptions ignées, et que les eaux souterraines ont joué un rôle très-important dans ce grand phénomène. On y observe des couches d'argille qui enveloppent des boules de basalte décomposées: lors de l'éruption, les eaux de deux rivières voisines se sont précipitées dans les crevasses enflammées.

Les nombreux petits cônes dont nous avons parlé , ont communément 2 à 3 mètres de hauteur. Depuis quinze ans leur chaleur a beaucoup diminué : cependant M. de Humboldt> en i8o3 , y a vu le thermomètre centigrade monter à Q5°. Leurs crevasses exhalent une vapeur aqueuse.; chaque petit cône est une fumarole de laquelle s'élève une fumée épaisse jusqu'à 10 à 15 mètres de hauteur. Dans plusieurs on entend un bruit souterrain qui paraît annoncer la proximité d'un fluide en ébullition.

Chaî. II. Mines du Mexique en général.

5. 7. Les premiers Espagnols qui arrivèrent Anciennes au Mexique furent frappés de la quantité d'or e*Ploita' et d argent qu lis y trouvèrent ; on vendait ces métaux précieux , ainsi que du cuivre , du plomb , et de l'étain, sur les marchés de la capitale. L'or et l'argent étaient employés en vases

et en ornemens ; les Mexicains faisaient beaucoup moins de cas de l'argent; le cuivre leur servait à fabriquer des instrumens. trancharis qui avaient presque la- dureté de l'acier (i) : il paraît qu'ils connaissaient le fer, mais qu'ils n'en faisaient aucun cas. L'étain leur servait à fabriquer une espèce de monnaie"; il y en avait aussi de cuivre. On connaissait le cinabre, mais il n'était employé qu'en peinture. -' Non-seulement les Mexicains recueillaient les mines d'alluvion , mais ils se livraient à des travaux souterrains; ils savaient creuser des puits , percer des galeries. Onnes'oc-- §. 8. Les Espagnols n'ont donc fait que suijourd'hui vre » au mcnus dans les premières années , les que des mi- indications de mines qui leur ont été données "fd'ar" parles indigènes. Mais soit que leur■ avidité ne se soit occupee que de rechercher I or et 1 argent, soit que ces métaux précieux, et surtout l'argent, soient réellement les plus abondans dans cette vaste contrée, les exploitations des autres métaux ont été très-négligées. Aujourd'hui même, leur produit est peu de chose en comparaison des richesses prodigieuses que l'on

(1 ) M. de Humboldt ajpute qu'ils employaient ces outils pour sculpter et graver les pierres dures, telles que le grunstein, le porphyre etc.. Il a trouvé aussi au Pérou des instrumens de cuivre. Un ciseau péruvien qu'il a rapporté a été analysépar M. Vauqùelin; il y a trouvé 0,94 de cuivre et 0,06 d'étain. Cet alliage était-il artificiel, ou provenait-il d'une mine de cuivre et d'éîain à la foi6 ?... Ce qui est remarquable et qui prouve que cet instrument avait été très-bien forgé, c'est qu'il pesait 8,8i5, pesanteur spécifique qui n'appartient qu'à un alliage de cuivre avec 7^ d'étain.

retire des mines d'argent, richesses qui loin d'avoir diminué n'ont fait qu'augmenter graduellement depuis trois siècles.

§. 9. C'est donc des mines d'argent qu'il sera Autres méici principalement traite; mais pour donner une qui se trouidée complète des richesses souterraines du rentau Mexique, nous allons auparavant parcourir , ex,1ucavec M. de Humboldt, les autres métaux et toutes les substances minérales utiles qui s'y rencontrent.

Le platine n'existe point au Mexique; on l'avait faussement annoncé dans les sables aurifères de la Sonora, dont Usera parlé tout-àl'iieure: peut-être l'analyse le découvrira-t-elle dans les minerais d'argent du Mexique, comme dans lefahlerz de Guadalcanal.

S- 10. L'or n'est qu'un faible produit des Mines mines du Mexique , si ou le compare à celui de d'orl'argent, puisque la valeur de l'or extrait annuellement n'est guère que la 20e partie du produit des mines d'argent; mais on verra que, considérées isolément, les mines d'or du Mexique sont très-importantes.

On extrait ce métal, i°. de lavages dans des terrains d'alluvion, surtout dans la province de ùonora,àl'Ouest,sur les bords du golfe de CaliforDle. On aregardé cette province comme leChoco de l'Amérique septentrionale. Vers les bords de cette même province, dans ce qu'on appelle faPimer/a alta, on a trouvé quelquefois des pépites de 5 à 6 livres.

20. De filons dans le gneiss et le schiste micacé dans la province d'Oaxaca, à l'extrémité méridionale du Mexique.

3°. Des filons argentifères ; presque tous ceux

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