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A L'AMOUR.

VIENS, Dieu charmant des plaisirs et des ris,
Viens, Dieu d'amour, apprends-moi l'art de plaire !
Pour l'art d'aimer, je le sais; je l'appris

Le jour même où je vis mon aimable Glycère,
Tu donneras aussi, Dieu des amours,

Quelques leçons à celle que j'adore!
Pour l'art de plaire, elle le sut toujous :
Mais l'art d'aimer.... elle l'ignore encore !

Le chevalier DE LASALLE.

ÉNIGME.

QUOIQUE je ne sois pas tellement nécessaire,
Qu'on ne puisse sans moi terminer toute affaire,
Pourtant est-il vrai que sans moi

Nul ne pourrait avoir pain ni pâte chez soi.

S........

LOGOGRIPHE.

NAVIGATEURS audacieux,

Pour parvenir à la fortune,
Bravez, bravez les fureurs de Neptune;
Et vous, Harpagons odieux,

Vous, que la soif de l'or domine,

Jeûnez, faites maigre cuisine,

Suivez bien votre plan, sans cesse ramassez,

Entassez vos écus et jamais n'y touchez :

Pour moi, par un moyen plus simple, plus facile,
Je saurai riche devenir;

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De mon premier doit user sobrement
Tout écrivain qui vise à l'élégance.

Est toujours mon dernier, quelle que soit sa chance,
Combat livré sur l'humide élement.

Dans mon entier, à la ville, au village,
L'espèce humaine est bien peu sage;

Jeunes et vieux, petits et grands,

Se font un point d'honneur tous d'être intempérans;

Ainsi le veut l'antique usage.

Par le même.

Mots de l'ÉNIGME, du LOGOGRIPHE et de la CHARADE insérés

dans le dernier Numéro.

Le mot de l'Enigme est Guérite.

Celui du Logogriphe est Insecte; ôtez in, reste secte.

Celai de la Charade est Vermine.

LITTÉRATURE ET BEAUX-ARTS.

DE L'ÉDUCATION PHYSIQUE DE L'HOMME, par M. FRIEDLANDER, docteur médecin.-A. Paris, chez Treuttel et Wurtz, libraires, rue de Lille, no. 17.-1815.

IL appartenait à un médecin plus qu'à personne, de 'nous instruire sur ce qu'exige notre éducation physique, sur les soins qu'il faut donner à cette enfance de l'homme si long-temps prolongée, et en même temps si faible. L'homme, cet être par exellence, n'est aux deux extrémités de sa vie qu'un bien frèle roseau qui a besoin qu'on le soutienne, et qu'on agisse pour lui. Notre vie s'annonce par des cris, et se prolonge dans les larmes. La vie de l'homme, de cet être dont l'intelligence est infinie, se perd en effet entre deux enfances misérables aussi ces deux enfances réclament les soins de ceux qui ont passé la première, comme de ceux qui ne sont point encore arrivés à la seconde. On a donné seulement plus d'attention à notre première enfance, parce qu'elle nous ouvre la vie, et enfin parce que la santé, aussi nécessaire au bien-être du corps qu'à la vigueur de l'àme, en dépend presque toujours.

:

Les philosophes de tous les âges se sont occupés de cette première éducation. Les uns l'ont plus considérée sous les rapports physiques que sous les rapports moraux, suivant le but qu'ils se proposaient. Les médecins ont porté principalement leur attention sur les soins physiques, tandis que les moralistes, à la tête desquels on peut citer Plu

tarque parmi les anciens, et Rousseau parmi les modernes, ont songé davantage à l'intelligence dont il est si essentiel de bien diriger l'essor. Chez tous on trouve des faits qui tiennent à ces deux considérations; et l'on est étonné, en lisant Plutarque, de la foule de remarques faites par cet écrivain judicieux sur les soins physiques que réclame notre première enfance.

Cependant, malgré les travaux des anciens et des modernes, l'éducation physique de l'homme avait besoin d'être considérée dans son ensemble, et il était nécessaire qu'une main habile pût rassembler tous les détails dont elle se compose, et nous montrer les règles, ou, si l'on veut, les principes de toutes les pratiques que l'on est obligé de mettre en œuvre. C'est ce qu'a fait M. Friedlander avec autant de clarté que de talent. Son ouvrage, écrit sans ambition scientifique, est fait dans un tel esprit, qu'il n'est pas une mère qui ne puisse le comprendre. Cet ouvrage est même si essentiel, que probablement il sera bientôt entre les mains de celles qui attachent quelque prix à la bonne éducation de leurs enfans. M. Friedlander aura ainsi atteint le but qu'il s'est proposé, celui d'être utile: et quelle gloire vaut cet avantage!

L'auteur de l'ouvrage que nous annonçons est parti d'un principe général pour développer en détail tout ce qu'exige l'éducation physique, qui doit non-seulement chercher à conserver la santé momentanée du corps, mais aller audevant de tous les changemens que doivent opérer la croissance et le développement des forces vitales. Cette éducation doit être par cela même comme une sentinelle vigilante destinée à profiter de tous les agens qui sont en son pouvoir, pour contribuer au développement des forces ainsi qu'à la perfection du corps et de l'intelligence. L'édu

cation doit toujours tendre à des progrès dans une société qui avance toujours. Elle examine jusqu'à quel point on peut allier la conservation de la santé avec l'exercice, et cela afin d'atteindre un perfectionnement particulier qu'exige une société civilisée. Elle voit s'il n'est pas possible d'empêcher un trop grand développement d'un organe aux dépens d'un autre, afin de rétablir cet équilibre précieux dans un être qui marche vers tous les genres de développemens. Combien, en effet, dans les premiers momens de son existence, l'homme n'est-il pas en lutte soit avec l'imperfection de ses dispositions, soit avec les agens physiques qui l'entourent? Il a de plus encore à vaincre les obstacles que la délicatesse, et même la faiblesse de ses organes opposent au développement de son intelligence comme à celui de son corps. L'éducation doit donc profiter de tous les agens qu'elle peut mettre en œuvre pour atteindre son but; comme aussi elle doit chercher à garantir l'être qu'elle soigne, de tout ce qui pourrait en troubler l'économie.

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La médecine et l'éducation se composent de connaissances séparées qui tendent à la conservation et au perfectionnement de notre espèce, et qui doivent se prêter un secours mutuel. Ce qu'elles ont de commun, c'est que l'on ne peut traiter du corps vivant, sans penser à l'àme, ni penser à l'àme de l'homme en société, sans songer aux changemens continuels qu'amènent les progrès de la civilisation.'

En effet, si l'éducation physique de l'homme n'avait à s'occuper que de ses qualités corporelles, l'éducation seule des animaux pourrait jusqu'à un certain point nous offrir les meilleurs exemples. Aussi, selon la remarque de M. Friedlander, il doit être permis de dire que

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