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AU PEUPLE.

AIR des Trois couleurs.

Réveille-toi, peuple, et lève la tête ;
Regarde en face un indigne pouvoir,
que ton bras nerveux, armé, s'apprête
A rappeler les tyrans au devoir!

Et

A toi la gloire, à ton nom la puissance! Pourquoi toujours t'enchaîner à des rois? Peuple, c'est toi que l'on nomme la France; Aux oppresseurs (bis) fais connaître tes droits.

Ils ont flétri le drapeau tricolore;
De l'étranger ils ont reçu les fers;
D'autres malheurs sur toi pèsent encore :
Pour l'avenir il est d'autres revers.
Retrouve donc cette énergique flamme
Qui de leur trône a renversé les rois ;
Réveille-toi, peuple, et retrouve une ame:
Aux oppresseurs (bis) fais connaître tes droits,

Lorsque la loi t'arrache à ton village,
Que tu subis ses arrêts sans éclat,
Ton arme au bras, on lit sur ton visage

Que tu fus peuple avant d'être soldat.
Conserve donc ton noble caractère ;
Sers ton pays, et méprisant les rois,

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Sorti du peuple, ah! sois juste et sévère :
Aux oppresseurs (bis) fais connaître tes droits.

Tonne sans honte à l'aspect du cynisme;
A ta fureur, permets un libre cours;
Car, tu le sais, toujours le despotisme
Naquit du luxe et des vices des cours.
Que ces grands noms couverts de broderie
Soient tous flétris, comme le sont les rois!
Réveille-toi, peuple, au nom de patrie :
Aux oppresseurs (bis) fais connaître tes droits.

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ADIEU DES IMPROSTITUES.

Sit transit gloria mundi.

AIR des Dettes,

Nous avons droit, tous les cinq ans,

De chasser nos représentans :
C'est ce qui les désole.

Maintenant, humbles candidats,

Ils vont nous parler chapeau bas;
C'est ce qui nous console.

Les ambitieux, en ce temps,
Sont forcés d'être complaisans:
C'est ce qui les désole.
Mais à peine sont-ils élus

Qu'à nous tous ils ne pensent plus :
C'est ce qui les console.

Le peuple, bien qu'il soit marchand,
N'aime pas l'homme qui se vend:
C'est ce qui vous désole.

Or donc, comédiens sans rivaux,
Vous descendrez de vos tréteaux :
C'est ce qui nous console.

bis

bis

Du Neuf août vorace héros,
Vous avez doublé nos impôts:
C'est ce qui nous désole.
Votre dévoûment, tous les mois,
Se payait en livre tournois:
C'est ce qui vous console.

Grace à vous, il faut à l'encan
Mettre notre lit bien souvent:
C'est ce qui nous désole.
Mais partout un juste mépris
De votre conduite est le prix:
C'est ce qui nous console.

Des impôts, des fers, des verroux,
Voila ce qu'on reçut de vous:
C'est ce qui nous désole.
Mais prochainement, grace à Dieu,
Tombera le juste-milieu :

C'est ce qui nous console.

Vos habits brodés, plats ventrus,
Chez le fripier seront vendus:
C'est ce qui vous désole.

Mais vous avez tous, pour surcroits,
Des places, de l'or et des croix:
C'est ce qui vous console.

LA

PROFESSION DE FOI DU PROLETAÍRE

AIR de Marianne'

ou Fanchon du haut de ta banquette.

Oui, sacrebleu ! dans ma caboche,
Je me dis qu'ça ne peut pas durer :
Quand on voit tant tourner la broche,
C'est qu' le fricot doit s' préparer.
Parlons franch'ment,

L' gouvernement

Doit bien prévoir un fâcheux dénoûmeat,
Car nos grivois,

Avec leurs lois,

Ont mis enfin l' pauvre peuple aux abois!
Je n' suis pas un fort politique;
Mais dam', je suis du penple aussi ;
Je m' fais honneur de mon parti,
Et viv' l. .......!!!!

On nous disait avec finesse:

« Vous s'rez heureux dorénavant. »
Mais l' jour qu'ils ont fait cett' promesse,
Ou dit qu'il faisait beaucoup d' vent;
Gir aussitôt

Via que l'impôt

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