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la solliciter; mais nous avons beaucoup pour remer'cier sincèrement ceux qui les ont inventés. Ils ont voulu se procurer 5 à 600 millions qu'ils comptaient lever annuellement sur les consommations de toute l'Europe, et ils ont perdu leur commerce et détruit leur industrie, tandis que l'industrie du continent a fait les plus rapides progrès. L'effet des arrêts du conseil britannique a été d'exciter uue émulation au-delà de toute prévoyance. La France, le grand duché de Berg, la Saxe, "Autriche, ont fabriqué tout ce que fabriquent les Anglais, et ont porté leurs produits à une perfection qui égale et qui surpasse même quelquefois celle d'Angleterre.

Mais ce n'est pas seulement à l'industrie du continent les décrets du conseil britanque nique ont été profitables. Qui l'aurait pensé? Plusieurs de ces denrées, inconnues avant la découverte de l'Amérique, dont l'Europe s'est fait un besoin, et qu'on croyait l'apanage exclusif de l'autre hémisphère, ont été trouvées dans les substances indigènes. L'indigo du pastel remplace à meilleur marché l'indigo d'Amérique. La betterave sera pour le nord, ce que la canne à sucre était pour le midi; les Européens n'iront plus vé. géter sous des climats brû lans, où mourir de la fièvre jaune. Le continent, doté de nouvelles richesses, s'est soustrait au tribut qu'il payait au commerce anglais. L'im pulsion a été donnée par les arrêts du conseil britannique;

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a trouve bon aujourd'hui, au hom et de la part de S. M., et par et avec l'avis du conseil privé de S. M. d'ordonner et de déclarer.

Que si, dans un tems quelconque à l'avenir, les décrets de Berlin et de Milan sont tévoqués d'une manièré expresse et saus restriction par quelque acte authentique du gouvernement français, promulgue publiquement, dèslors et à dater de ce tems-là, les ordres du conseil du Janvier 1807, et ceux du 26 Avril 1809 (n), devront être,

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les progrès sont rapides; si ce mouvement ne s'arrête point, l'Europe n'aura bientôt plus besoin du commerce et de l'industrie de l'Angleterre. Que deviendra alors cet échaf faudage des finances anglaises? Qui versera des fonds dans ces emprunts annuels de 500 millious, sans lesquels le service public ne peut marcher? Que deviendra ce système d'amortissement que le discrédit est déjà prêt à atteindre, et cette dette publique immense qui absorbe plus de la moitié des revenus réguliers de l'Angleterre dans les tems de paix et de prospérité ?

(n) L'auteur de la déclaration oublie à dessein la proclamation du blocus sur le papier, notifiée le 16 Mai, 1806 par M. Fox à M. Mouroe, et renouvelée depuis, tous les trois mois. C'est en représailles de cette déclaration du 16 Mai, 1806, qui bloquait dés côtes entières, que fut rendu, le 21 Novembre suivant, le décret de Berlin qui déclara les Isles Britanniques en état de blocus. Si l'An

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gleterre révoque sa déclaration du 16 Mai, 1806, le décret rendu à Berlin le 21 Novembre, 1806, qui n'en est qu'un acte de représailles, sera révoqué de droit. Si le gouvernement anglais révoque ses arrêts du conseil du 11 Novembre, 1807, le décret rendu à Milan le 17 Décembre suivant qui n'est qu'un acte de représailles des arrêts du con seil, sera révoqué de droit.

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La nouvelle déclaration du gouvernement anglais est appuyée sur des assertions et de faux raisonnemens; elle est à contre sens; il n'y a pas de bonne foi à vouloir élever des doutes sur la révocation des décrets de Berlin et de Milan, l'égard de l'Amérique; elle a été prononcée solennelle ment. La France n'a point exigé que les arrêts du conseil britannique fussent révoqués pour révoquer ses de crets, parce que l'Amérique, en frappant de prohibition le commerce anglais, a soutenu avec fermeté ses droits aussi importans pour elle que sa constitution politique et son indépendance. En effet, il vaudrait mieux pour les EtatsUnis se déclarer sujets de la Grande Bretagne, renoncer à leur existence comme nation, qui leur a coûté tant de sang et d'actions heroïques, et devenir une dépendance de l'Angleterre comme la Jamaïque, puisqu'alors les intérêts de leurs habitans auraient la garantie des lois civiles, plutôt que de reconnaître les arrêts du conseil, qui sont une véritable réunion de l'empire de l'océan à la couronne de l'An

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d'aucun sans qu'il soit besoin nouvel ordre, et il est déclaré par la présente qu'ils seront, à dater de ce tems-là, entièrement et absolument révoqués; et, en outre, que les avantages

gleterre. Lorsque les décrets
de Berlin et de Milan ont été
révoqués, à l'egard de l'Amé
rique, l'Angleterre a-t-elle ré-
voqué ses arrêts de 1807 et de
1809? Les eût-elle révoqués,
elle n'aurait rien fait encore,
à moins qu'elle n'eût révoqué
en même tems la déclaration
du blocus sur le papier du 16
Mai, 1806; car si l'Angle-
terre peut déclarer toute une
côte en état de blocus, elle
peut mettre en état de blocus
P'Europe toute entière, et elle
rejette à la fois tous bâtimens
neutres dans leurs ports; sans
la révocation du blocus de
1806, celle des arrêts de 1807
et 1809 serait illusoire; cette
proposition a été démontrée
jusqu'à l'évidence dans des
notes où les ministres améri
cains, habiles défenseurs des
droits des neutres, ont porté
cette force de raisonnement et
cette élévation de caractère
qui caractérisent la bonne

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des ordres actuels, s'étendrónt en plein à tout vaisseau ou navire qui serait capturé après ledit acte authentique de ré ́vocation des décrets français, quoique ledit vaisseau ou navire eût commencé son voyage antérieurement à la dite révo cation et continúât ce même voyage, lequel voyage l'aurait mis dans le cas d'être capturé et condamné, en exécution des susdits ordres du conseil ou de l'un d'eux ; et la personne qui réclamera, soit quelque navire, ou quelque cargaison, qui aurait été pris postérieurement audit acte authentique de révocation de la part du gouvernement français, aura la faculté, sans qu'il soit besoin d'aucun nouvel ordre ou d'aucune déclaration ultérieure du gouvernment de S. M. à ce sujet, de donner en preuve, par devant la haute cour d'amirauté, on une cour quelconque de vice-amirauté, par devant laquelle on poursuivrait la condamnation du dit vaisseau ou navire, ou de sa cargaison, que ladite révocation avait eu lieu de la part du gouvernement français par le dit acte authentique, promulgué antérieurement à la capture dudit vaisseau ou navire ou de la dite car◄ gaison; et moyennant ladite preuve, ledit voyage sera censé et considéré comme étant aussi licite que si lesdits ordres du conseil n'avaient pas existé, réservant néanmoins aux dits capteurs cette protection ou indemnité à laquelle ils pourraient avoir droit équitablement au jugement des dites cours, à raison de leur ignorance ou de leur incertitude relativement à la révocation des décrets français, ou à la reconnaissance de ladite révocation de la part du gouvernement de S. M., à l'époque de ladite capture. Néanmoins S. A. R. juge à propos de déclarer que s'il était reconnu dans la suite que la révocation des décrets français dans la supposition de laquelle il est pourvu par la présente par anticipation avait été illusoire de la part de l'ennemi, et que les restrictions portées par les dits décrets étaient encore mises réellement à exécution, ou bien renouvelées par l'ennemi, la Grande-Bretagne serait obligée, quoiqu'à regret, après en avoir prévenu convenablement les puissances mentres, d'avoir recours à telles mesures de représailles qu'il lui paraîtrait alors juste et nécessaire d'employer. Westminster, 21 Avril, 1812.

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13 Mai.

CORDÉCRETS IMPÉRIAUX.

Au palais de St. Cloud, le 8 Mai. ›

Napoléon, empereur des Français, roi d'Italie, protecteur de la confédération du Rhin, médiateur de la confédération saisse,

etc. etc. etc.

Par notre décret du 4 de ce mois, nous avons assuré la, libre circulation des grains dans tout notre empire, encouragé le commerce d'aprovisionnement, pris des mesures pour que les

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