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ADMINISTRATIONS, ACADÉMIES,

ASSOCIATIONS LITTÉRAIRES ET ARTISTIQUES, SOCIÉTÉS SAVANTES, BIBLIOTHÈQUES ET THEATRES.

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Nous ne reproduisons point chaque année le tableau des membres des diverses académies ou sociétés savantes. Nous nous bornons à indiquer les chan

gements survenus depuis la publication du précédent almanach, renvoyant pour les renseignements complets à l'almanach de 1853.

ACADÉMIE FRANÇAISE.

Changements survenus du 1er août 1853 au 31 juillet 1854.

M. TISSOT, mort le 7 avril 1854, et rem. placé le 18 mai suivant par M. DUPANLOUP, évêque d'Orléans.

M. JAY, mort le 9 avril 1854, ét remplacé le 18 mai suivant par M. Silvestre DE SACY.

Le fauteuil de M. Tissot, à qui succède aujourd'ui M. Félix Dupanloup, avait été occupé :

En 1635, par J. Sirmond; en 1649, par J. de Montreuil; en 1651, par F. Tallemant; en 1693, par de la Loubère; en 1720, par Cl. Sellier; en 1761, par du Coetlosquet; en 1784, par de Montesquiou-Fezensac; en 1799, par A.-V. Arnault; en 1816, par le duc de Richelieu; en 1822, par B.-J. Dacier, à qui M. Tissot avait succédé en 1833.

M. Jay, aujourd'hui remplacé par M. Silvestre de Sacy, avait eu pour prédécesseurs:

En 1634, Beautru de Séran; en 1665, J. Testu; en 1706, le marquis de Saint-Aulaire; en 1743, Mairan; en 1771, François Arnault; en 1795, Target; en 1806, le cardinal Maury; en 1816, l'abbé de Montesquiou, à qui M. Jay avait succédé en 1832.

Prix de l'Académie française.

L'Académie française a tenu sa séance publique annuelle le 24 août 1854. Dans cette séance ont été décernés par l'organe de M. Villemain, au nom de M. de Montyon d'abord :

Deux prix de 2,500 fr. chacun à M. l'abbé Gratry pour son ouvrage intitulé De la connaissance de Dieu, et à M. Jules Simon pour son ouvrage intitulé le Devoir;

Un prix de 2,000 fr. à M. de Beauchesne, pour son ouvrage intitulé Louis XVII, sa vie, son agonie et sa mort;

Cinq médailles de 1,500 fr. chacune :

A M. Amédée Fleury, pour son ouvrage intitulé Saint Paul et Sénèque, recherches sur les rapports du philosophe avec l'apôtre;

A M. Louis Ratisbonne, pour sa traduction en vers français de l'Enfer, de Dante; A M. Perrens, pour son ouvrage intitulé Jérôme Savonarole, sa vie, ses prédications, ses écrits;

A M. Pierre Clément, pour son ouvrage intitulé Jacques Cœur et Charles VII, ou la France au quinzième siècle;

A M. Léon Feugère, pour son Essai sur la vie et les ouvrages de Henri Estienne.

Le premier des prix fondés par M. le baron Gobert est demeuré décerné, comme les années précédentes, à M. Augustin Thierry, pour son ouvrage intitulé Considérations sur l'Histoire de France et Récits des temps mérovingiens.

Le second prix est demeuré également décerné à M. Henri Martin, pour la partie de son ouvrage qui renferme l'histoire de France sous Louis XIV et les premières années du règne de Louis XV.

Le prix institué par feu M. le comte de Maillé-Latour-Landry en faveur d'un écrivain ou d'un artiste a été décerné à M. Leconte Delisle, pour son livre de poésie intitulé Poëmes antiques.

L'Académie a décidé que la récompense honorifique fondée par feu M. Lambert, pour être annuellement attribuée soit à un homme de lettres connu par d'honorables travaux, soit à sa veuve, serait accordée cette année à madame veuve Souvestre.

L'Académie n'a décerné cette fois ni son prix ordinaire d'éloquence, ni les prix extraordinaires provenant des libéralités de M. de Montyon. Les sujets qu'elle avait proposés pour ces divers prix ont été prorogés à l'année prochaine.

Le prix de poésie sur le sujet proposé depuis un an, l'Acropole d'Athènes, est le seul qui ait été décerné dans cette séance. L'auteur de la pièce couronnée est madame Louise Colet.

Les sujets remis au concours pour l'année prochaine sont les deux suivants : 1° « Faire l'histoire de notre poésie narrative au moyen âge, en s'arrêtant particulièrement aux grands romans de chevalerie en vers;

>> En rechercher les origines, l'invention première et les développements successifs;

>> En faire connaître les caractères littéraires par des analyses, des citations traduites, des comparaisons empruntées à d'autres époques, et déterminer comment cette poésie se rapproche de quelques-unes des conditions de l'épopée ; »

2o« Décrire le travail des lettres et le progrès des esprits en France dans la première partie du dix-septième siècle, avant la tragédie du Cid et le Discours de Descartes sur la Méthode; rechercher ce que, dans l'érudition, la controverse, l'éloquence, cette époque intermédiaire conservait de l'esprit et des passions du seizième siècle, et ce que, dans le mouvement des idées et de la langue, elle annonçait de nouveau, et produisit de mémorable antérieurement à l'influence des deux génies créateurs;

» Caractériser, par des jugements étendus et d'après des études précises sur la vie et les écrits, ceux des hommes célèbres dans les lettres en général, dans l'Eglise, dans la magistrature, la politique, qui, poursuivant ou achevant leur carrière à cette époque, soit par de beaux essais d'art, soit par des œuvres savantes, soit par des monuments de la vie active, lettres, mémoires historiques, négociations, discours, ont contribué dès lors à l'avancement de la pensée et de la langue. >>>

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES - LETTRES.

Changements survenus du 1er août 1853 au 31 juillet 1854.

M. GUÉRARD, mort le 10 mars 1854, remplacé le 28 avril suivant par M. EGGER.

M. le comte de CHOISEUL-DAILLECOURT, mort le 1 avril 1854, remplacé le 26 mai suivant par M. DE LONGPÉRIER

M. SÉGUIER DE SAINT-BRISSON, mort le 22 mai 1854, remplacé le 14 juillet suivant par M. DE CHERRIER,

M. Raoul ROCHETTE, mort le 5 juillet 1854.

BUREAU POUR 1854.

Président M. Charles Lenormant.

Vice-président : M. Villemain.

Séance annuelle de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Cette séance a eu lieu le 18 août 1854. M. Lenormant, président, l'a ouverte en proclamant les prix réservés et le résultat des concours. L'Académie avait proposé en 1852, pour sujet du prix à décerner en 1854, la question sui

vante :

Examiner toutes les inscriptions latines qui, jusqu'à la fin du cinquième siècle de notre ère, portent des signes d'accentuation; comparer les résultats de ces recherches épigraphiques avec les règles concernant l'accentuation de la langue latine, règles données par Quintilien, par Priscien et d'autres grammairiens; consulter les travaux des philologues modernes sur le même sujet; enfin essayer d'établir une théorie complète de l'accent tonique dans la langue des Romains. C'est un Napolitain, M. Raphaël Garrucci, qui a remporté le prix.

Sur le rapport de la commission des antiquités de la France, l'Académie a décerné une première médaille à M. l'abbé Cochet, pour son ouvrage intitulé ta Normandie souterraine, ou Notice sur des cimetières romains et des cimetières francs explorés en Normandie.

Une deuxième médaille à M. Bouthors, pour les Coutumes locales du bailliage d'Amiens rédigées en 1507, qu'il a publiées d'après les manuscrits origi

naux.

Une troisième médaille à M. Alfred Maury, pour son manuscrit sur les Forêts de la France dans l'antiquité et au moyen âge.

Un rappel de médaille à M. Azéma de Montgravier, correspondant de l'Académie en Algérie, pour son mémoire manuscrit sur quelques points de géographie ancienne dans la province d'Oran.

Ont obtenu des mentions très-honorables:

M. d'Arbois de Jubainville, pour la publication du pouillé ou catalogue des bénéfices ecclésiastiques du diocèse de Troyes au commencement du quinzième siècle ;

M. A. Rossignol, pour une histoire de la conquête de la Bourgogne après la mort de Charles le Téméraire, de 1476 à 1483;

M. André Salmon, pour son recueil des chroniques de Touraine;

M. Taillandier, pour son histoire du château et du bourg de Blandi-en-Brie ; M. Anatole de Barthélemy, pour des mélanges historiques et archéologiques de la Bretagne, celle de nos anciennes provinces qui a peut-être fourni le plus aux dissertations des savants;

M. H. Morin, pour la numismatique féodale du Dauphiné ;

M. l'abbé Pascal, qui a publié sous le titre de Gabalum christianum, des recherches sur l'église de Mende (Lozère).

Des mentions simplement honorables ont été accordées aux treize auteurs suivants :

M. Auguste Bernard, pour ses profondes recherches sur les débuts de l'imprimerie en Europe;

M. Combes, pour l'histoire de la régence de l'abbé Suger ;

M. Lecaron, pour une histoire manuscrite du commerce par eau de la ville de Paris et de la corporation des marchands hansés;

M. Boutaric, pour un mémoire manuscrit sur les institutions judiciaires du Languedoc au moyen âge;

M. Henri Lepage, pour des recherches sur l'industrie en Lorraine et des notes sur les peintres lorrains des quinzième, seizième et dix-septième siècles; M. Boulangé, pour des études sur les antiquités du département de la Moselle ;

M. le comte de Soultrait, pour son essai sur la numismatique nivernaise; M. l'abbé Chambeyron, pour des essais sur Belleville en Beaujolais, petite cité qui portait fièrement pour armes une salamandre au milieu des flammes, avec cette devise: Durabo;

M. Gomard, pour deux brochures sur le château de Ham et ses prisonniers; M. l'abbé Auber, pour des recherches sur l'église et la paroisse de SaintPierre-lez-Eglises, près Chauvigny-sur-Vienne;

M. Daussigny, pour sa dissertation sur l'emplacement du temple d'Auguste au confluent du Rhône et de la Saône;

MM. Mignard et Gontaut, pour le compte rendu des fouilles d'une ville romaine dite Laudunum;

M. Baudot, pour son rapport sur les huit bas-reliefs de la colonne octogone de Cussy.

Le prix fondé par le baron Gobert, pour le travail le plus savant et le plus profond sur l'histoire de France, a été donné à M. Ch. Weiss, auteur de l'Histoire des réfugiés protestants de France depuis la révocation de l'édit de Nantes jusqu'à nos jours.

M. Francisque Michel a mérité le second prix Gobert par ses Recherches sur le commerce, la fabrication et l'usage des étoffes de soie, d'or et d'argent et autres tissus précieux en Occident, principalement en France, pendant le moyen âge.

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